La Gazette du Sorcier ▬ 2 Mai 1998
Accords historiques
au Ministère de la Magie
Formation d'une lutte unie contre la magie noire
ÉDITORIAL Trois jours. C'est le temps qu'a duré la conférence secrète qui a paralysé toute la direction du Ministère de la Magie — jusqu'au Ministre en personne. Trois jours de silence, de portes closes et de rumeurs sans confirmation ni infirmation. Trois jours, c'est le temps que le pays tout entier a été laissé dans l'ignorance jusqu'à la publication d'un communiqué : trois jours, c'est le temps qu'il a fallu pour parvenir à un accord entre le Ministre de la Magie, Albus Dumbledore et Celui-qui-Sait en personne.
Ces accords, bien que célébrés à travers tout le pays, laissent cependant des zones d'ombre, et révèlent une vérité bien moins vertueuse que le prétend ce prompt communiqué. Le cabinet du Ministre de la Magie souffre, en effet, d'une importante chute de popularité depuis plusieurs mois, et la présence très secrète de Celui-qui-Sait semble indispensable, et ce malgré la que calomnie et le discrédit opéré par le Ministère à son sujet depuis des mois. La question de la nature de ces accords se pose alors : lutte pour le bien ou simple coup de pub ?
PAGE 1 — Communiqué du Ministre de la Magie.
PAGE 2 — Accords de Mai 1998 : le prix à payer
PAGE 3 — Accords de Mai 1998 : quels enjeux ?
Communiqué du Ministère de la Magie
A l'attention de tous les sorciers et sorcières du Royaume-Uni.Ont été conclus en ce jour des accords entre le cabinet du Ministère, le directeur de Poudlard Albus P. W. B. Dumbledore, et Celui-qui-Sait, au terme de trois jours de négociation. Au sein de ces accords, un même intérêt : la lutte, et la dissolution totale de la magie noire. Nos actions jointes permettront à notre pays de repousser activement les forces qui le menacent, et d'en protéger la nation. La chasse, l'arrestation et la disparition des Mangemorts et de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom sont, à compter de ce jour, une priorité pour l'Etat, et c'est dans ce but que ces accords ont été conclus : celui de votre vie, et celles de vos proches.
Le Ministère de la Magie rappelle que chacune des mesures qui ont été décidées, ne le sont que dans votre intérêt, et pour le bien de tous.
Le Ministère de la Magie vous remercie de votre compréhension, et vous souhaite une bonne journée.
SECRÉTARIAT DE PHILÉAS O. FOLENGRAIN
Cabinet du Ministre de la Magie
Ministère de la Magie, Londres
Accords de Mai 1998 : le prix à payer
Des accords — c'est le terme employé par le Ministère lui-même. Il ne s'agit donc pas d'une trêve, ni d'une proclamation, ni d'une alliance : il s'agit d'un marché. Ils prévoient, en effet, une mise en commun des connaissances et des techniques au service de la traque de la magie noire. Mais à quel prix ? Car, s'il est inutile d'évoquer le souhait d'Albus Dumbledore d'anéantir les Mangemorts, il est certain que Celui-qui-Sait n'offrira jamais une aide gratuite à qui que ce soit. Détails, entre autre, que le Ministère de la Magie se garde de mentionner : quelle aide reçoit le Ministère, et qu'offre-t-il en échange ? Enquête.
Albus Dumbledore s'engage à mettre à disposition toutes ses connaissances sur Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom — à condition qu'elles soient classées confidentielles —, contre quoi il a exigé la neutralité et la protection de Poudlard et ses environs. Ces informations permettraient, entre autre, de localiser et peut-être même de détruire le Seigneur des Ténèbres, encore disparu à ce jour.
Le Ministère a, pour sa part, promis un entraînement et une mobilisation importante des aurors ainsi qu'une lutte contre la corruption, qui jusque là permettait la grâce des Mangemorts. Le Ministre a en échange demandé non pas une incarcération, mais une annexion des Mangemorts qui seront arrêtés.
Celui-qui-Sait, enfin, a simplement proposé un échange d'« informations », sans plus de spécificités — probablement de nature diverse : des noms, des adresses, ou encore des informations logistiques. Il aurait cependant déclaré n'offrir ces données qu'en échange d'un accès libre au Département des Mystères, sans moyen de négociation. Nos informateurs nous précisent que le Ministère a accepté ces conditions en échange d'une aide « supplémentaire » de Celui-qui-Sait, sans plus d'informations. Ces mêmes informateurs spéculent toutefois que le Ministère lui aurait demandé des renseignements sur ses ennemis — Ordre du Phénix, opposants, ou encore agents doubles.
Accords de Mai 1998 : quels enjeux ?
Les accords semblent pourtant, pour certains, trop bien tomber. Le Ministère ne cesse en effet de rallonger la liste de ses ennemis au moyen des mesures drastiques des derniers mois : couvre-feu à Londres, création de la SEPPOM... Les accords contre la magie noire seraient-ils également un accord de réconciliation avec les sorciers ?
Malgré le secret de cette conférence, certaines personnes supposent en effet qu'il ne s'agirait surtout que d'une manipulation pour « faire vitrine ». La présence de Dumbledore et, plus encore, d'un Celui-qui-Sait normalement insaisissable constitue en effet une formidable publicité positive pour le Ministère. De plus, l'union de trois fronts divergents permet de rallier des sorciers normalement hostiles au Ministère — ceux se rangeant plutôt du côté l'Ordre du Phénix, ou les vérités de Celui-qui-Sait. Enfin, la demande de Philéas Folengrain à rallier les Mangemorts arrêtés au Ministère semble aller à l'encontre de la position farouchement anti-Mangemorts qu'il a adopté à l'occasion de ces accords. Alors, quelle issue et quelles réelles intentions derrière l'initiation de cette lutte contre la magie noire ? Le Ministère est-il réellement déterminé à défier les Mangemorts ? Respectera-t-il ses engagements ? Quelle position et quel rôle adoptera Celui-qui-Sait dans ce combat ? Seul le temps le dira.