ϟ ÂGE & DATE DE NAISSANCE : 30 ans, soit né le 1er avril 1968. La bonne blague.
ϟ LIEU DE NAISSANCE : London.
ϟ MÉTIER & ANCIENNE MAISON : Ancien Gryffondor, guitariste au Deus Ex Machina à ses heures perdues, enchaîne les petits boulots mal payés. Ah, et petit nouveau membre de l'Ordre du Phénix.
ϟ ORIENTATION SEXUELLE : Biromantique asexuel. Dans le sens où flirter, ça va, embrasser, ça va toujours, et aller plus loin voir (ô mon Dieu) entamer une relation sérieuse, ça va pas du tout.
ϟ DESCRIPTION DE LA BAGUETTE MAGIQUE : Ébène, plume de griffon, raide, 29,9cm.

ϟ BUT DANS LA VIE : Fut un temps, devenir une rock-star, ou encore maître du monde. Depuis, les envies d'Alec se sont refrénées. Tant qu'on lui fout la paix et qu'il peut s'accorder toute la liberté qu'il souhaite, tout va bien.
ϟ CE QUI COULE DANS VOS VEINES : Cent pur-sang moldu !
ϟ VOTRE ANIMAL DE COMPAGNIE : Les mites sur ses vêtements ? /pan!/
ϟ SIGNE PARTICULIER : Alec étant un Animagus, il se métamorphose en un faucon hobereau. Ledit oiseau a cette particularité-ci d'avoir les plumes plus foncées que la normale chez cette espèce, rappelant de ce fait les cheveux noirs du jeune homme.

ϟ DESCRIPTION PHYSIQUE ; Fixez l'entrée des lieux avec un peu d'attention. Vous la voyez, cette haute silhouette qui se détache dans l'embrasure de la porte ? Parfait. Eh bien ce jeune homme, là, c'est Alec Skylord, le nouveau guitariste qui se produit de temps à autres au Deus Ex Machina.

La première chose que l'on remarque avant même de s'attarder sur son physique, c'est sa démarche. Souple, allongée, elle donne l'impression qu'Alec se glisse dans la foule comme s'il dansait. Chacun de ses gestes paraît mûrement réfléchi et calculé. Vitesse et précision, deux mots qui caractérisent plutôt bien la gestuelle de notre sujet d'étude.

Tenez, le voici justement qui vient de tourner la tête vers vous. Semblerait-il qu'il se rapproche, même.

C'est qu'il est somme toute bien taillé, ce garçon. Grand, relativement maigre, il possède un port droit trahissant une certaine forme d'élégance naturelle. Ce qui n'empêche naturellement pas Alec de faire parfois preuve de nonchalance dans sa manière de se tenir.

Maintenant que ce jeune homme est suffisamment proche, détaillons-le plus précisément. Les traits de son visage sont fins, tout juste anguleux, et ses iris sont verts, bien qu'ils puissent paraître bleus selon l'éclairage. Ses cheveux, quant à eux, sont d'un noir profond et possèdent sans nul doute une personnalité qui leur est propre. Sinon, comment expliqueriez-vous le fait qu'ils soient constamment emmêlés comme ça ?

Puisqu'on parle des cheveux d'Alec, vous noterez d'ailleurs qu'ils cachent presque entièrement la partie gauche de son visage, ce qui lui donne un petit air de rockeur-compositeur maudit. Toujours est-il que son style vestimentaire colle très bien à tout cela, puisque vous ne le verrez jamais porter des vêtements qui ne soient pas sombres. Après, si vous voulez plus de précisions, j'ajouterais juste que notre ami aime les lunettes de soleil et les chemises largement ouvertes sur son torse, révélant un peu plus de sa peau claire.


Suivez Alec hors de ce bar mal ventilé. Inutile de chercher le jeune homme de tout à l’heure, cela-dit. Vous auriez effectivement plus vite fait de lever les yeux au ciel, pour apercevoir cette petite forme toute en muscles et en plumes emprunter les courants d’air ascendants.

Ce n’est pas très grand, un faucon hobereau. Quatre-vingt centimètres d’envergure pour trois-cents grammes, un plumage ardoisé sur le dos, la tête et les rectrices, puis le ventre brun/gris parsemé de tâches foncées. Ne manque plus qu’une touche de roux sur les pattes, ce qui le distingue, entre autres, de son cousin pèlerin.

Oui mais voilà. Ça se fond très bien dans le décor, un hobereau. C’est à la fois discret, agile, et esthétiquement pas trop moche.

À l’image d’Alec, en fait.

ϟ AIME : Le rock moldu - la musique ectoplasmique - les acrobaties aériennes et semer la panique dans les volières lorsqu'il se métamorphose en faucon - prendre des risques - ses missions avec l'Ordre.

ϟ N'AIME PAS : L'inactivité - la stupidité humaine (hélas, dur d'y faire quoi que ce soit...) - les détraqueurs - les Mangemorts - le Ministère de la Magie, et particulièrement le Département de la Justice Magique - les chats - rester enfermé trop longtemps.

ϟ DESCRIPTION PSYCHOLOGIQUE ; Tu regardes le ciel. Sans bouger, tu regardes le ciel. On a une vue merveilleuse, depuis le haut du Tower Bridge. Une vue inédite. Une vue que les touristes n'auront jamais.

Étrangement, prendre de la hauteur t'a toujours permis de prendre du recul. Sur ta vie, sur la manière dont le monde tourne, qu'importe. Alors tu en profites pour faire un petit moment d'introspection. Parce que ça ne fait jamais de mal à qui que ce soit. Parce que tu es au moins certain qu'ici, personne ne viendra te déranger.

Tu t'appelles Alec. Tu viens d'avoir trente ans. Tu es né dans cette belle ville de Londres, si chère à ces Moldus dont tu aimes tant la musique. Souvent, il te prend l'envie de te mêler à eux. Ils ne sont pas plus bêtes que les sorciers. Selon toi, la comparaison est même franchement inutile. Tes parents sont Moldus. Peut-être est-ce pour ça que tu penses comme ça...

Tu as l'âme romantique. Tu es capable de poser un regard neuf sur tout ce qui t'entoure. Les caprices de la nature te fascinent et t'inspirent. Selon toi, rien de vaut un ciel d'orage. Sombre. Tourmenté. Comme ce qui se passe parfois dans ta tête.

La vie t'a joué des sales tours. Elle t'a appris à haïr. À trahir. À perdre toute foi en l’Humanité. Les gens sont des idiots. Pas tous, mais la plupart. Ils ne comprennent rien à ce qui les entoure. Ils sont vicieux. Lâches. Corrompus.

Tu es misanthrope, et pourtant tu ne rechignes jamais contre un peu de compagnie. Tu aimes l’ambiance dans les bars, en soirée, lorsque les lumières s’allument et l’atmosphère se réchauffe. Souvent, il te prend l’envie de te perdre dans ce flot humain. De te fondre en lui. De devenir une personne normale, sans pouvoirs particuliers. Mais tu ne le peux pas, ça. La Magie ne fait pas tout.

La prison t’a transformé. Azkaban t’a volé ta jeunesse. Tu t’en souviens, non, de cet adolescent turbulent que tu étais à Poudlard ? De ces expéditions hors des dortoirs en pleine nuit, de ces sales notes qui te faisaient tant rire ? Tu riais beaucoup, à l’époque. Tu croquais la vie à pleines dents, sans avoir peur de ton avenir. Les gens te traitaient d’inconscient. Tu leur tirais la langue. Et tu repartais en un battement de cils.

Ton seul problème, ça a toujours été les filles. Ou les garçons, d’ailleurs. Ça revient au même. Tu aimes le contact des lèvres et de la peau d’une personne pour qui tu éprouves quelque chose. Mais tu n’arrives pas à aller plus loin. Tu n’as pas peur, non. Disons plutôt que tu n’en as pas envie. Seulement, une nouvelle fois, les gens ne comprennent pas.

Quand tu étais étudiant, tu prêtais une certaine attention aux apparences. Les Serpentards méprisaient les nés-moldus. Et puisque tu les admirais, tu leur cachais ton ascendance. Ton nom de famille avait au moins eu cet avantage de te servir de couverture. Un Skylord, cela doit bien venir d’une riche et vénérable famille de sorciers, non ?

Azkaban a été une douche froide. Tu as eu dix ans pour te rendre compte que tu n’avais pas forcément fait les bons choix dans ta vie. Si tu avais été moins téméraire, tu t’en serais certainement mieux tiré. Tu aurais pu devenir quelqu’un de bien, faire un métier dont tu aurais été fier. Bizarrement, ce sont certainement ces regrets qui t’ont sauvé. Et le fait que tu te savais innocent. Tu avais juste été sur les lieux d’un crime au mauvais moment…

Tu secoues la tête. Tu aimerais chasser ces souvenirs. La possibilité de retourner dans cette prison te terrorise, et fait battre ton cœur un peu plus vite. Tu préfèrerais mourir. Mourir, plutôt que te faire enfermer une nouvelle fois. Alors si jamais ils réussissaient à mettre la main sur toi, tu n’aurais plus qu’à…

Tu te relèves. Tu sens le vent courir sur ton visage, et cette sensation te grise un instant. Comme par réflexe, tu mets les bras en croix, avant de prendre une grande inspiration.

Tu es libre. Ce que pensent les autres ne t'importe pas. Tu as fait des erreurs, mais tu as toute la vie devant toi pour changer de cap. Des gens qui te savent innocent t’accordent leur confiance, même relative, et tu appartiens désormais à l’organisation qui te permet de prendre ta revanche sur les Mangemorts. Tout a été de leur faute. Leur seul mérite est de t’avoir donné la bonne occasion pour t’échapper d’Azkaban.

Tu recommences à sourire. Tu aimes les missions que te confie l’Ordre. Tu aimes jouer de la guitare au Deus Ex Machina, même si tu préfères rester dans l’ombre au cas où quelqu’un te reconnaîtrait. L’espoir renait, doucement mais sûrement.

Cette délicieuse brise qui effleure ta peau t’étourdit. Tu te sens attiré en avant. Doucement, tu bascules. Et tu tombes.

La chute tuerait n’importe qui. Tu vois la Tamise se rapprocher à grande vitesse. Ce constat te fait sourire. Et tu te transformes.

Mis à part la musique, il n’y a que le vol qui te fasse vibrer comme ça. Lorsque tu es un faucon, tu te sens vivant. Ta seule limite devient celle de l’horizon. Plusieurs fois, tu as été tenté de garder cette forme jusqu’à la fin de tes jours. Tout te semble tellement simple, lorsque tu es oiseau…

Mais ta vie d’humain t’attire aussi. Tu veux rattraper tout ce temps passé en cellule. Prouver au monde que tu vaux quelque chose. Et tu sais que tu y arriveras.

La fortune sourit toujours aux audacieux.

Le faucon gardait difficilement les yeux ouverts, exténué. Il ne comptait plus les heures de vol depuis qu’il avait quitté cette maudite île. Mais cela n’importait pas, après tout. Il fallait juste mettre un maximum de distance entre lui et Azkaban. Le reste n’était qu’accessoire.

Son instinct lui disait qu’il se dirigeait plein Sud. La position du Soleil semblait confirmer cela. Peu à peu, les ombres s’allongeaient en même temps que se pointait le crépuscule. Se poser commençait à devenir impératif.

Rabattant un peu plus ses ailes contre son corps, le hobereau gagna en vitesse et se rapprocha du sol. Tout autour de lui n’était que montagnes et forêts. Pas une seule trace d’habitation quelconque à la ronde. Aucune trace de magie non-plus.

Puisant dans sa mémoire, l’oiseau rechercha les sensations qu’il ressentait lorsqu’il volait au-dessus de Poudlard. L’école de sorcellerie était très au Nord de l’Angleterre, et peut-être même pas si loin que ça, une aubaine ! Mais rien à faire. Les sortilèges qui protégeaient le château semblaient avoir brouillé les sens du rapace, l'empêchant de retrouver les lieux.

Une rafale dévia brusquement la trajectoire du faucon, qui battit des ailes pour retrouver de l'équilibre. Mais le vent n'en faisait qu'à sa tête, frappant l'oiseau de toute part, le forçant à perdre de l'altitude. Au prix de lourds efforts, le hobereau se stabilisa et se laissa glisser, effleurant la cime des arbres et luttant pour ne pas s'endormir en vol.

Mais un autre problème se dessinait alors. Un picotement, au cœur d'abord, et qui commençait à se propager dans tout son organisme. Une brulure malheureusement familière.

« Pas maintenant... », songea le rapace en se battant de toutes ses forces contre ses multiples assaillants. « Il faut que je me pose d'abord... »

Qu'à cela ne tienne. Le faucon sentait des raideurs dans tous ses muscles, et ceux-ci se déformer peu à peu. Aussi, pour limiter les dégâts de la chute imminente, l'oiseau se rapprocha encore plus du sol. Par chance, il avait enfin dépassé l'orée de la forêt, et survolait désormais un espace cultivé. L'endroit idéal pour un atterrissage en catastrophe.

Après un soupir de lassitude, le hobereau se retourna finalement sur le dos et replia complètement les ailes le long de son corps, espérant ne pas se rompre le cou en touchant le sol. Les picotements qui le parcouraient, eux, se firent plus intenses encore.

Au moment même où il s'écrasa sur la terre meuble du champs, le rapace redevint humain.

Alec poussa un gémissement de douleur en sentant son épaule déboitée. Haletant, des points blancs devant les yeux, le jeune homme attrapa son bras ballant dans l'espoir d'atténuer la douleur. Étrangement, dans un même temps, il éclata de rire.

- Libre..., bredouilla-t-il, la bouche sèche, entre deux hoquets de rire. Enfin... Je suis libre...

La dernière chose que vit l'Animagus avant de s'évanouir fut une lumière vacillante s'approcher de lui. Puis, plus rien.



Un rayon de soleil filtra à travers les volets et vint se poser juste sur la paupière d’Alec. Celui-ci sursauta et se redressa brusquement, surpris par la lumière. Cela faisait une dizaine d’année qu’il n’y avait pas goûté, à la lumière du soleil.

Le jeune homme, la respiration haletante, regarda autour de lui. Il se trouvait dans une chambre un peu vieillotte mais plutôt coquette et qui embaumait la lavande. Une atmosphère douce et protectrice planait sur les lieux, réconfortant le sorcier. Avec lenteur, celui-ci se tira des draps, constatant au passage que l’on avait eu la gentillesse de poser au pied de son lit une pile de vêtements propres. Après avoir troqué ses haillons de prisonnier pour un jean noir et une belle marinière bleue et blanche un peu trop ample pour lui, Alec gagna difficilement la fenêtre et ouvrit les volets, les jambes flageolantes. La clarté du soleil fut telle qu’elle l’éblouit un moment. Puis, il parvint à rouvrir les paupières.

Face à lui, des champs. Un peu plus loin, la forêt et les montagnes survolées hier. Tout portait à croire que l'Animagus se trouvait dans une ferme moldue.

Au même instant, on frappa doucement à la porte. N'arrivant plus à tenir debout, Alec se rassit sur le bord du matelas et invita l'inconnu à entrer. Dans un même temps, il se massa le bras pour constater avec soulagement que l'on avait remboité soigneusement son épaule qui, bien qu'ankylosée, ne lui faisait presque plus mal.

C'est alors que la porte s'ouvrit sur une petite dame d'âge avancé, et qui portait dans les mains un plateau de petit-déjeuner bien garni.

- Je ne vous dérange pas ? Questionna la grand-mère avec un sourire bienveillant pour Alec.

Ce dernier lui rendit un semblant de sourire, n'ayant pas utilisé cette expression faciale depuis bien longtemps.

- Aucun problème, Madame ! Assura-t-il poliment.

- Allons, pas de ça ! Rit doucement la petite dame aux cheveux gris. Appelez-moi Miss Hoots, Monsieur... ?

- Alec, répondit le susnommé. Juste Alec.

La grand-mère gloussa, et alla déposer son plateau sur les genoux de son protégé tout en lui parlant.

- Eh bien, juste Alec, vous avez de la chance que je vous aie trouvé dans mon champs ! Mais je vous en prie, mangez, vous me raconterez vos péripéties une fois rassasié ! Un beau jeune homme comme vous !

Alec rit de bon cœur, la voix un peu rauque. Il n'avait pas tenu de conversation depuis tellement longtemps que parler lui chatouillait curieusement la gorge. Pour faire passer cette sensation, l’Animagus prit la tasse de thé sur son plateau et la but avec un certain empressement. Pour un peu, la boisson chaude l’aurait fait pleurer tant elle était réconfortante.

Pendant ce temps là, Miss Hoots s’était penchée pour ramasser les vêtements de prisonnier qu’avait si longtemps porté Alec. Au grand soulagement de celui-ci, la vieille dame ne sembla pas y accorder beaucoup d’importance, allant les poser dans une salle un peu plus loin.

Lorsque la grand-mère revint quelques instants plus tard, son protégé avait bien entamé son repas. Avec politesse, Miss Hoots s’assit sur un fauteuil confortable de la pièce, et attendit que le jeune homme finisse de se rassasier.

- Quel est ton nom ? Demanda-t-elle une fois le plateau posé aux côtés de l’Animagus.

Celui-ci haussa les sourcils. Le fait que la vieille passe au tutoiement aussi soudainement l’interloquait. De plus, il lui semblait avoir déjà fait état de son identité.

Aussi se surprit-il lui-même en répondant d’une voix détachée :

- Je m’appelle Alec Skylord. 

Miss Hoots sourit d’un air satisfait, soudainement glaciale. Le sorcier, lui, écarta grand les yeux.

- Vous avez mis du Vetitaserum dans mon thé ?! S’écria-t-il en essayant de se relever.

Mais la sorcière ne le laissa pas aller plus loin, sortant de sa poche une baguette magique faisant furieusement penser à une aiguille à tricoter.

- Locomotor Mortis ! lança la grand-mère au jeune homme, qui retomba sur le matelas, les jambes paralysées. 

L’Animagus fixa la vieille dame avec un certain effroi. Si elle avait indiqué sa position à un quelconque membre du Ministère de la Magie, tout était fini pour lui !

- Bien, entama Miss Hoots en toisant son prisonnier avec satisfaction. Avant de savoir quoi faire de toi, j’aimerais quelques informations. Es-tu un Mangemort ?

Alec répondit de cette voix monocorde donnée par le sérum de vérité :

- Non.

Il eut alors la désagréable surprise de se prendre un livre sur la figure, lancé par sa tortionnaire.

- Mais ! S’exclama l’Animagus avec un regard outré. Je vous ai dit la vérité, merde !

Nouvelle chute de livre sur le coin du bec.

- On ne jure pas sous mon toi, jeune homme ! Lâcha Miss Hoots d’un ton impérieux. Mais si tu n’es pas un Mangemort, alors que faisais-tu à Azkaban ?

- On m’y a enfermé par erreur…, soupira Alec, même pas contraint par le Veritaserum. 

Et il ajouta avec un sourire sarcastique :

- Mais c’est une histoire qui mérite d’être racontée de manière moins sauvage, je crois. 

La sorcière répondit à son hôte avec le même sourire qui, curieusement, ne rassura absolument pas le jeune homme :

- Tu as tout à fait raison. Il faut que tu te reposes.

Et à la vieille de balancer à Alec un Stupéfix du plus bel effet.



Alec a vu le jour un 1er Avril, dans une clinique moldue fréquentée par la famille royale britannique. Pour cause : ses parents sont ce que l’on pourrait appeler des “courtisans modernes ”, bien que leur seul et unique fils n’aie jamais vraiment précisément compris en quoi tout cela consistait. Toujours est-il que ce statut permit au garçon de grandir sans jamais manquer de rien. D’aucuns auraient pris la grosse tête. Alec, lui, en profita surtout pour satisfaire une insatiable curiosité qui ne cessa jamais vraiment de le tarauder.

Depuis son plus jeune âge, ses parents lui disaient qu’il avait quelque chose de spécial. Quelque chose qui dépassait le “convenable pour un garçon de son rang ”, aussi. Un Skylord devait bien se tenir, et non-pas faire joyeusement voler ses peluches dans sa chambre. Si jamais cela s’apprenait plus haut, la famille serait certainement couverte de honte.

Ce sont ces a priori qui firent qu’assez tôt dans sa vie, Alec se sentit mal à l’aise dans l‘environnement qu’il fréquentait. Il ne détestait pas sa famille. Il la trouvait juste trop sage et trop convenue, tant et si bien qu’elle étriquait la formidable énergie du garçon. Celui avait besoin de sortir, de voir des amis, de vivre au grand air ! Mais malheureusement, les dîners interminables et les petits fours semblaient être sa seule perspective d’avenir.

Jusqu’à ce jour où un curieux volatile nocturne apporta chez les Skylord un étrange courrier…



Alec se réveilla le lendemain matin au contact humide et râpeux d’une petite langue qui se promenait sur son visage. Habitué à ce que les souris d’Azkaban viennent le grignoter durant ses très courts sommeils, le jeune homme donna un coup vague, dans l’objectif de chasser un quelconque rongeur. Mais la masse rencontrée fut beaucoup plus volumineuse et poilue qu’escompté. Quelque peu inquiet, l’Animagus se résolut à ouvrir un œil, puis le deuxième. Ce qu’il vit le pétrifia.

Un chat.

Avec une moue horrifiée, Alec se redressa brusquement et tira ses couvertures pour se protéger de son agresseur matinal. Surpris de la réaction de la personne à laquelle il portait pourtant tant d’amour, le matou couleur crème sauta sur le sol et fit le gros dos en feulant, sans pour autant quitter la pièce

- Dégage, créature du diable ! S'écria Alec à grands renforts de gestes désorganisés.

Et alors que le chat bondissait sur la commode en crachant férocement, Miss Hoots fit son entrée dans la pièce.

- Je constate que tu vas mieux, lâcha assez sèchement la vieille dame en guise de bonjour.

Sans nullement se soucier du fait que le jeune homme tremblait encore de sa frayeur matinale, la sorcière tira les draps de son lit et alla ouvrir la fenêtre.

- Tu as assez dormi ! Déclara solennellement Miss Hoots à l'encontre de son protégé. Il est presque midi !

- Mais vous disiez hier que je devais me reposer ! Rétorqua Alec.

- Tu discutais bien avec mon chat, non ?

L'Animagus grommela avec mauvaise humeur, jetant un regard noir au félin, qui le lui rendit plutôt bien.

- Qu'est-ce que tu as, sac à puces ? Lança le garçon en voyant le fauve feuler férocement à son encontre. Tu veux que je te transforme en descente de lit ?

Pour toute réponse, Alec se prit un coup de livre sur la tête.

- Depuis quand te permet-il de le tutoyer ? Le questionna Miss Hoots froidement, arme du crime en main.

- M-Mais..., balbutia le jeune homme, abasourdi. C'est un chat ?!

- Ce chat est certainement plus âgé que toi, répliqua la sorcière avec agacement. Un peu de respect serait le bienvenu !

La prenant au mot, Alec quitta son lit et se planta face au chat, qui le toisait d'un œil mauvais.

- Pour quelle raison me regardez-vous ainsi, Sir Chat ? Entama donc l'Animagus avec tout le cynisme dont il était capable. Avec tout le respect que je vous dois : souhaiteriez-vous finir empaillé sur ma cheminée ?

Nouveau coup de bouquin dans la figure, suivi d'un ronronnement amusé.

- Le repas est prêt, marmonna Miss Hoots en se dirigeant vers la sortie de la pièce, agacée. Et pour ta gouverne, l'animal que tu insultes depuis tout à l'heure se nomme Mr Pembleton.

Au dit Pembleton de se lever tout à fait dignement pour suivre sa maîtresse, crachant juste une dernière fois en regardant Alec avant de disparaître dans les escaliers.

Curieusement, cette expérience n'améliora pas franchement l'amour que portait l'Animagus à ces charmantes boules de poils que sont les chats.



- Vous n'y avez pas versé du Veritaserum, j'espère ? Fit Alec en pointant sa boisson qui trônait sur la table de la cuisine, quelques instants plus tard.

- Ça dépend, répondit Miss Hoots avec un regard suspicieux. Es-tu décidé à me raconter l’entière vérité au sujet de ton passé ?

L'Animagus soupira, et hocha finalement la tête d'un air las. Tout en s'asseyant, il nota à voix haute :

- Je me demande toujours pourquoi vous voulez tant en savoir sur moi...

- Question de précaution, expliqua vaguement la vieille dame en posant une tourte sur la table. Afin de savoir si je fais bien de te garder chez moi en convalescence.

Nouveau soupir de la part d’Alec. C’était quand-même dingue, ça. Sur toute la population de Grande-Bretagne, il avait fallu qu’il tombe à côté de la maison de LA sorcière irascible, psychopathe et parano sur les bords. Et en plus, elle avait un chat, c’est pour dire la chance qui pouvait le frapper…

- Bon, grommela le jeune homme en fixant Miss Hoots qui s’asseyait en face de lui. Maintenant que les règles sont claires, qu’est-ce que vous voulez savoir sur moi ? Ma pointure, peut-être ?

Ne relevant pas le cynisme de son protégé, la sorcière découpa paisiblement la tourte et en déposa une grosse part sur une troisième assiette, qui trônait en face d’une place inoccupée. Sans grande surprise, Alec vit quelques instants plus tard Mr Pembleton s’installer nonchalamment sur la chaise vide, non sans un feulement féroce à son encontre.

Et ce ne fut qu’une fois tout le monde servi que Miss Hoots répondit enfin à la question posée par l’Animagus :

- Tu pourrais commencer par me raconter ta scolarité à Poudlard. Et je te conseille de ne pas chercher à me mentir, jeune homme.

Courageux mais pas suicidaire, Alec opina du chef. Puis, après une grande inspiration, le jeune homme entama son récit, se perdant peu à peu dans de lointains souvenirs…



- Gryffondor !

Les cheveux déjà ébouriffés à 11 ans, Alec courut joyeusement s’installer à la table des rouges et or. Il attendait ce moment depuis qu’il avait reçu sa lettre d’admission. Dès qu’il s’était su pris à Poudlard, le garçonnet avait couru jusqu’au Chemin de Traverse, situé à quelques rues de chez lui, pour interroger le premier gamin venu au sujet de cette mystérieuse école qui rendait ses propres parents si contents. Car qu’on se le dise, le fait que leur enfant si inhabituel soit pris dans une école pour cas particuliers avait plutôt bien rassuré Mr et Mrs Skylord, qui allaient enfin pouvoir se remettre à leurs affaires sans avoir un hyperactif sur les bras.

Alors le garçon avait tout appris par cœur, comme on apprendrait un poème. L’école de sorcellerie. Vous-Savez-Qui. Dumbledore. Les hiboux. La Bierraubeurre. Tout un monde fascinant et suffisamment vaste pour canaliser l’énergie sans limites du né-moldu.

Assez vite, Gryffondor devint la famille joyeuse et désordonnée qu’Alec avait toujours rêvé d’avoir. Il se fit un tas d’amis, et progressa à toute allure dans ses études. Son insatiable soif d’apprendre et son caractère buté le faisait travailler jusqu’à parfois très tard dans la nuit pour apprendre à maitriser convenablement un sort.

Les premières années furent parfaites. Alec était facétieux, mais prometteur. Ses enseignants le voyaient déjà mener une grande carrière d’Auror, et cette voie plaisait plutôt bien au garçon. Même ses parents en étaient fiers, particulièrement en apprenant que leur fils aurait peut-être un poste dans un Ministère. Magique, certes, mais un Ministère tout de même !

Au cours de sa 1ère année, Alec fut initié au vol sur balais. Cette discipline lui offrit enfin cette liberté totale qu’il désirait tant, et il maîtrisa assez vite vrilles et acrobaties dangereuses au possible. Il n’intégra pour autant jamais l’équipe de Quidditch, constituant un membre bien trop dissident pour que qui que ce soit l’accepte dans ses rangs. Pour autant, le garçon ne s’en vexa pas.

C’est dans un même temps que le jeune sorcier découvrit la musique. Sa première approche fut d’ailleurs assez inédite, puisqu’il eut la bonne idée de suivre clandestinement et en pleine nuit les fantômes de l’école à une petite fête, où jouait de surcroît un groupe de squelettes très à la mode chez les ectoplasmes. Allez savoir pourquoi (et surtout comment), Alec fut emballé par les sonorités de ce rock d’outre-tombe. Sitôt rentré à Londres pour les vacances, il se lança donc dans l’apprentissage du solfège et de la guitare, avec tout autant d’acharnement que lorsqu’il apprenait la magie.

Ce fut en 5ème année que les choses prirent un tournant radicalement différent.

Un groupe de Serpentards commença à s’intéresser au jeune homme. Ce dernier n’ayant rien de personnel contre les verts et argent, il accepta plusieurs fois de se joindre à eux lors d’heures de liberté, à Pré-au-Lard par exemple. Le jeune sorcier aimait l’ambition et la vivacité d’esprit dont faisaient preuve les élèves de cette maison, et qui tranchait si bien avec le caractère borné et des attitudes parfois peu réfléchies de bon nombre de Gryffondors. 

Plus le temps passait, et plus Alec appréciait la compagnie des autoproclamés Sangs-Purs. Ceux-ci avaient cru sans grand mal qu’en tant que Skylord, le rouge et or provenait également d’une noble et vénérable famille de sorciers. Aussi, peu à peu, reniant jusqu’à son ascendance, le jeune homme commença à zoner du côté des Mangemorts.

Son attitude changea du tout au tout. Les farces gentillettes que pouvait faire Alec au cours de ses premières années virèrent à la méchanceté gratuite envers les sangs-mêlés et nés-moldus. Les notes du sorcier chutèrent, atteignant à chaque fois le juste niveau pour passer à l’année supérieur. Seuls les examens se révélèrent proches de la perfection, prouvant à tous que le Gryffondor avait clairement choisi ce qui valait ou pas le coup de se donner du mal.

Mais lorsqu’il était seul ou en de rares occasions, Alec redevenait, l’espace d’un instant, le garçon curieux et passionné qu’il n’avait jamais vraiment cessé d’être. La musique continuait à occuper une bonne partie de son temps libre. Parallèlement, le jeune homme s’était lancé un pari fou : voler. Ou du moins, prendre l’apparence d’un animal le lui permettant. Ainsi commença sont lent travail pour devenir Animagus. Allez savoir pourquoi, Alec ne révéla jamais à ses fréquentations douteuses son nouveau don de transformation. À ses yeux, le faucon était la partie de lui-même la plus intime et la plus fragile. Elle représentait à la fois ses rêves et ses espoirs.

Puis vinrent ces terribles vacances qui suivirent la 7ème année.

Alec était constamment tiraillé entre la voix des Mangemorts, qui lui sommaient de rejoindre leurs rangs, et celle de ses professeurs, qui lui assuraient que le métier d’Auror valait bien mieux que toutes les corruptions du monde. Noir ou Blanc. Il fallait faire un choix.

Le destin ne lui en laissa pas le temps. Un soir de Juillet 1985, alors qu’il sortait avec un groupe d’amis Serpentards, Alec fut témoin de l’un des plus odieux massacres de Moldus de la période post-Vous-Savez-Qui. Massacre perpétré par des connaissances proches de notre Gryffondor, qui fut attrapé par des Aurors en compagnie des meurtriers.

Le jugement fut très vite rendu. Fort de “sa ” victoire contre Lord Voldemort, le Ministère avait pris la fâcheuse habitude d’expédier très rapidement les procès de Mangemorts, qu’ils soient potentiels ou non. L’important était de montrer que la situation était sous contrôle.

Tellement sous contrôle que c’est à cause d’une erreur judiciaire qu’Alec fut condamné à la pire peine du monde des sorciers : la prison d’Azkaban, jusqu’à la fin de ses jours.



Miss Hoots considéra un instant Alec, le fixant de son regard impénétrable. Résolument silencieux, l’Animagus soutint le regard. Qu’on le traite avec indifférence ou dégoût, ça n’avait aucune importance désormais. Il était libre. À cette heure-ci, c’était tout ce qui comptait.

- Que d’aventures, lâcha finalement la sorcière dans un petit soupir. Le Département de la Justice Magique semble effectivement avoir fait une erreur de jugement…

- Disons juste qu’ils n’ont pas eu la présence d’esprit de m’interroger au Veritaserum pour m’assommer ensuite, rétorqua Alec avec un grand sourire insolent.

À sa grande surprise, Miss Hoots éclata de rire. Le doux rire chaleureux d’une grand-mère.



Les jours à la ferme de Miss Hoots se succédèrent, à la fois monotones et d’une curieuse douceur. Peu à peu, Alec recouvrait des forces. Ses nuits étaient toujours entrecoupées de cauchemars liés à son emprisonnement à Azkaban, mais il avait le grand réconfort de trouver à ses côtés la sorcière, qui le calmait de quelques paroles bienveillantes lorsqu’il se réveillait en sursaut. La vieille dame semblait se radoucir vis-à-vis de son protégé, le laissant volontiers l’aider dans quelques tâches ménagères.

Seuls les rapports qu’avait l’Animagus avec le terrible Mr Pembleton ne changèrent pas vraiment. Le chat était toujours aussi insupportable, si bien qu’Alec, dans un sursaut d’humour, avait décidé de rebaptiser la bête Celui-Qui-Miaule. Blague fort peu appréciée par Miss Hoots, qui ne parvint cependant pas à faire changer d’avis le jeune sorcier.

Le seul réel problème qu’avait le jeune homme concernait sa forme animale. Plusieurs fois, l’Animagus avait essayé de se retransformer en faucon, assis sur le rebord de la fenêtre de sa chambre. Il fixait le grand arbre juste en face de lui, se disant que voleter au moins jusqu’à l’une de ses branches serait un bon début. Mais rien à faire. C’était comme si cette longue traversée depuis Azkaban avait annihilé son pouvoir de métamorphose. Pourtant, parallèlement, lancer des sorts mineurs avec la baguette de Miss Hoots ne posait aucun problème à Alec. 

- Vous pensez que le faucon reviendra ? Avait demandé un soir le garçon à la vieille dame, après un énième échec.

- Peut-être qu’il attend que tu trouves un nouvel objectif à atteindre ? Avait-elle répondu, laconique.

Un nouvel objectif à atteindre. Un nouveau départ à prendre.



Tremblant, Alec se blottit dans son coin de cellule. C’était le seul endroit un minimum sec de la salle, les vagues de l’océan parvenant à entrer par les barreaux de la seule meurtrière du cachot.

Cela devait faire une semaine que le jeune homme était enfermé à Azkaban, mais il avait le sentiment de ne jamais avoir goûté aux joies de la liberté. Les Détraqueurs faisaient admirablement leur travail, insufflant avec une justesse presque amoureuse les sentiments les plus noirs dans le cœur de leur nouveau prisonnier. Celui-ci avait perdu tout repère. Toute envie. 

Était-il coupable ? Peut-être bien que oui, après tout.

Voulait-il s’enfuir d’ici ? Peut-être. Peut-être pas. Le pouvait-il seulement ?

Voulait-il encore vivre ? Clairement non.

Si seulement les terribles geôliers d’Azkaban laissaient la moindre chance à leurs victimes d’achever leurs propres souffrances… Hélas, il n’en était rien. Dans cette prison, on ne pouvait mourir que de désespoir, ou encore de maladie si on avait de la chance. Malheureusement pour lui, Alec était encore terriblement bien portant, physiquement du moins. Son moral, lui, était déjà bien entamé.

Dans un gémissement de désespoir, le jeune homme renversa la tête en arrière et la posa contre les pierres coupantes de sa cellule. Il s’était déjà bien blessé en cherchant à fracasser la porte, au premier jour de son emprisonnement, envie qui s’était bien étiolée depuis. Alec avait froid. Et faim. Et plus envie de vivre.

Un couinement aigu tira Alec de sa léthargie. L’air hagard, pâle comme un mort, le garçon tourna son visage décharné vers le coin opposé de sa cellule. Là se trouvaient deux souris maigrelettes, en train de se battre pour une miette du pain que le sorcier avait dévoré un peu plus tôt. Un grondement sonore de son estomac rappela aussitôt à celui-ci à quel point toute denrée pouvait être appréciable. Aussi, presque machinalement, l’Animagus se métamorphosa en faucon.

Sitôt son apparence animale recouvrée, le hobereau gonfla ses plumes pour avoir plus chaud. C’était comme si son cœur recommençait à vraiment battre, et qu’une petite flamme s’allumait à nouveau dans son esprit.

Alec était innocent.

Rasséréné par cette conviction, l’oiseau se jeta sur les rongeurs vus précédemment, et en tua un sur le coup. Tout en dépeçant sa première proie, le faucon considéra l’espace qui l’entourait avec un peu plus de lucidité. Son cachot était un peu trop près des flots pour tenter une évasion par la meurtrière. Au moindre coup de vent, il était bon pour se fracasser contre la muraille, ou se faire aspirer par l’Océan. À l’inverse, fuir par les couloir était beaucoup trop délicat pour l’oiseau qu’il était.

Le rapace finit d’engloutir sa souris, avant de recouvrer sa forme humaine. Aussitôt, ce désespoir désormais familier infiltra à nouveau la tête d’Alec, sans pour autant parvenir à le saisir complètement. Car cette fois-ci, le jeune homme avait trouvé une porte de sortie à son malheur. Ne restait plus qu’à trouver le bon moment. La bonne opportunité.

Opportunité qui se présenta onze ans plus tard, un jour pluvieux de janvier 1996. Pour une fois que les Mangemorts ont du mérite quelque part…



- Alec ? 

- Oui Miss Hoots ?

- Tu as de la visite !

Étonné, le jeune homme haussa un sourcil et reposa sur son lit la guitare Gretsch White Falcon qui dormait depuis une éternité dans le grenier de sa logeuse. Refaire un peu de musique après tant de temps passé à Azkaban était un véritable plaisir. C’était comme retrouver son meilleur ami après des années d’absence. Un ami qui ne l’aurait jamais vraiment abandonné.

Tout en descendant les escaliers, l’Animagus sentit son cœur battre un peu plus vite dans sa poitrine. De la visite. Donc, Miss Hoots avait prévenu quelqu’un de sa présence ici. Quelqu’un peut-être pas forcément très amical, en fait. Voir du Ministère, ce qui serait pire.

« Faites donc confiance aux vieilles pour tenir leurs langues... », grommela mentalement Alec en se redressant pour entrer dans le salon avec autant de prestance et d’assurance que possible.

La scène que découvrit alors le sorcier le laissa momentanément sans voix. Comprenez-le un peu : avez-vous déjà eu la chance de trouver dans votre salle à vivre Albus Dumbledore, tranquillement assit sur un canapé, à gratouiller le terrible Celui-Qui-Miaule entre les deux oreilles ?

- Bonjour Alec ! Lança joyeusement le directeur de Poudlard à l’encontre de l’Animagus.

Celui-ci, rendu muet par la stupéfaction, s’assit en face de l’homme et cligna des yeux sans rien dire un long moment. Finalement, ce fut le rire innocent de Dumbledore qui le tira de son mutisme.

- Vous venez me faire la morale, je présume ? Questionna poliment mais froidement l’ancien Gryffondor. Me dire que la prochaine fois, je ferais mieux de surveiller mes fréquentations, et leur demander si, par le plus grand des hasards, elles n’auraient pas l’intention d’assassiner une famille de Moldus en sortant d’un bar ?

Le directeur de Poudlard resta silencieux, continuant à caresser le chat qui ronronnait de bonheur. Un peu désarçonné, Alec le relança :

- Vous ne répondez rien ?

- Hm ? Fit Dumbledore en penchant la tête avec curiosité. Oh ! Non, j’attendais juste que tu finisses. Tu sembles avoir des reproches à me faire, aussi je t’enjoins à poursuivre. Il nous sera plus simple d’avoir une conversation saine et raisonnée après cela…

Résistant contre une furieuse envie de balancer à son ainé un très poétique « Vous vous foutez de ma gueule, là ? », Alec prit le vieux sorcier au mot et poursuivit sur sa lancée :

- J’ai passé onze ans à Azkaban. Onze ans à attendre qu’on vienne un jour ouvrir ma cellule et me dire « Pardon, Mr Skylord, mais nous avons constaté que vous n’avez effectivement rien à faire ici. Allez, foutez le camps, et n’oubliez pas d’envoyer une carte postale aux Détraqueurs, ce sont de grands sensibles, vous savez ? ». Même ça, j’aurais été capable de l’accepter. J’aurais pu tout faire pour me sortir de là. J’en avais, des informations sur les Mangemorts. Pas beaucoup, mais j’en avais. Au final, personne n’est venu.

Alec se massa les tempes, pris d’un furieux mal de tête à la pensée de tout ce qu’il avait enduré des années durant.

- J’avais foi en vous, fit-il en relevant la tête vers Dumbledore. En vous, ou en n'importe autre professeur. Vous saviez que j’étais innocent, n’est-ce pas ?

Le directeur fixa le jeune homme, et finit par secouer doucement la tête avec dans le regard ce qui ressemblait à… du regret ?

- Poudlard a perdu de très nombreux élèves au cours de la lutte contre le Seigneur des Ténèbres, expliqua calmement le vieil homme. Certains de ces jeunes sorciers et sorcières ayant rejoint les rangs de Lord Voldemort étaient tout aussi prometteur que tu pouvais l’être. Nous avons effectivement fait une erreur en nous fiant au jugement du Ministère. Pour autant, tu ne peux pas rejeter sur tes anciens professeurs la faute de t’être rapproché de Mangemorts. 

Alec baissa la tête. Même si cette idée le dégoûtait, il savait pertinemment qu’il était le seul responsable de ses fréquentations. Il s’était comporté en parfait idiot pendant sa scolarité. Et il avait suffit d’un accident pour que s’effondrent autour de lui tous ses rêves d’avenir.

- Je suis acquitté ? Demanda finalement le jeune homme à Dumbledore.

Une nouvelle fois, celui-ci fit un signe négatif de la tête.

- Et je pense que le Ministère a autre chose à faire pour le moment que se replonger dans ses vieux dossiers, ajouta le vieux sorcier. Avec une évasion massive de Mangemorts, les mois qui vont suivre promettent d’être cruciaux pour l’avenir de ce pays…

- Et en quoi ça me concerne ? Le coupa Alec. Sauf votre respect, j’aimerais mieux me faire bouffer par le monstre que vous avez sur les genoux plutôt qu’avoir quoi que ce soit à faire avec ces dégénérés.

Dumbledore regarda alors son ancien élève par-dessus ses lunettes en demi-lune.

- Que dirais-tu alors de rejoindre les rangs d’une organisation qui lutte contre ces personnes ? Proposa-t-il après un court temps.

- Rejoindre le Ministère ? Fit Alec en fronçant les sourcils, se demandant si le vieux sorcier n’avait pas définitivement perdu la boule.

- Plutôt un groupe indépendant, le corrigea le directeur d’un ton évasif. Cela te permettrait ainsi de trouver une occupation jusqu’à ce que… les choses se tassent un peu, dirons-nous ?

Alec s’autorisa quelques minutes de réflexion. Il n’avait nulle part où aller, ni qui que ce soit de très important à aller saluer. De plus, retourner sa veste et mettre des bâtons dans les roues à ceux avec qui il avait été enfermé plus de dix ans avait quelque chose de relativement tentant pour notre jeune homme. Aussi finit-il par demander, un sourire de gosse impatient aux lèvres :

- Je signe où ?

ϟ COMMENT NOUS AS-TU DÉCOUVERT ? Alec est un DC (au cas où : mon premier compte, c’est le petit Antoine Lemington…) !  Mais sinon, j'ai découvert le fo grâce à une amie. uwu

ϟ LE NOM DE LA PERSONNE SUR TON AVATAR ; L'awesome Tom Hiddleston. o3o

ϟ QUE PENSES-TU DU FORUM ? Bah écoutez, je ne l'aime pas du tout. Mais puisque je suis maso, je m'oblige à créer un deuxième compte. =3= /pan!/ Nan, il est cool, ce forum ! Accueillant, les membres et le staff sont super sympas, l'habillage est top... Bref, comme une nouvelle maison. ;w;

ϟ AS-TU LU/VU TOUS LES HARRY POTTER ? Ouep, mais je les ai toujours pas relu. =v=;;;

ϟ SUR COMBIEN D'AUTRES RP ES-TU INSCRIT SANS COMPTER CELUI-CI ? Un et demi, en fait. La moitié de forum, c'est normal, je suis en instance de départ. uu