Charlie. Charlie, Charlie, Charlie.

Comment vas-tu ? Pardon, j'ai du mal à faire dans les banalités aujourd'hui. Je suis fatiguée. Epuisée moralement.

Tu me connais depuis assez longtemps pour savoir que quand je demande de l’aide, c’est que j’en ai vraiment besoin.

Devine quoi ? Je suis totalement perdue. Ces derniers temps, je dors très mal, et j’ai du mal à suivre en cours. En plus, avec l’hiver qui arrive, j’ai un rhume. Mais ce n’est pas de ça que je voulais te parler. Je t’enverrais une longue lettre sur mes nuits d’insomnies ou mes crises de somnambulisme. (Heureusement l’infirmière est adorable, même si trop curieuse. Elle me donne mes potions de sommeil sans trop rechigner, mais je sais qu’elle aimerait savoir le pourquoi du comment. Elle aura beau insister, je ne veux pas lui parler de la mort de père.)

Le thème de cette lettre … Je ne sais pas si tu es le mieux placé pour m’en parler (ohohoh) mais ça sera toujours mieux que cet idiot de Jude qui change de copine toutes les trois heures. Et puis, Hazel est gentille, mais je n’ai pas envie de lui avouer ça. Parce qu’elle comploterait direct avec Jude. Sacré bande que la mienne, je te jure ! Charlie ...Tu sais que je suis métamorphomage. Depuis quelques temps … Mes cheveux deviennent bleus. Pour quelqu’un en particulier. Balthazar. Je t’ai déjà parlé de lui. Avec Jude et Hazel, on forme tous les quatre une espèce de groupe d’élèves. Ils sont mes amis, ça me fait bizarre de dire ça. Mais c’est vrai, et je tiens à eux.

Peut-être que je tiens un peu plus à Balthazar. Je ne contrôle pas mes pouvoirs, mais je n’avais jamais eu besoin de me pencher sur ce problème avant ! Je déteste la magie, et elle me le rendait bien ! Et voilà qu’un beau jour, je croise son regard, mon cœur se met à battre la chamade et … Et mes cheveux flamboyants prennent une teinte bleue électrique ! Charlie, je suis perdue. Je ne sais pas quoi faire ! Et Jude et Hazel qui tentent de nous mettre ensemble, pour rire ! J’ai peur, je suis nerveuse à ses côtés, parce que je suis effrayée à l’idée de dire des âneries. Et puis, il faut dire qu'il est toujours si blasé, comme si rien ne l'atteignais, mais tu verrais son rire ! Il me donne des frissons. Je ne veux pas avoir de frissons ! Je ne veux pas être amoureuse ! Je ne veux pas m'attacher comme ça à quelqu'un ! Notre petit groupe me suffit ! Et si jamais il refusait, si jamais il ne voulait plus me voir ? Je ne veux pas les perdre.

Je ne veux pas le perdre.

Il a été ma bouée. Il a été un prince charmant (c'est lui qui avait remis à leur place Derreck et Fansworth, en 3ème année, quand ils m'avaient prise pour cible.) Il est trop précieux pour moi.

Que me conseilles-tu de faire ?

Oh Charlie, je suis désolée de t'avouer tout ça, sur un bout de papier. Il est tard ici, mais j'ai peur de trouver le sommeil et de faire des cauchemars. La salle des gryffondors est vide. Au moins puis-je t'écrire tranquillement.

Je te laisse tranquille. Ne te presse pas pour répondre. J'ai honte de t'envoyer cette missive, mais au fond, j'en ai besoin. J'ai besoin de ta réponse autant que j'ai besoin de toi.

Bises, Elliot.

Charlie,

Déjà deux semaines depuis ta dernière lettre. Tu n'imagines pas combien cela a été plaisant de la lire, et de la relire, encore et encore. Tes mots de soutien m'ont beaucoup aidé, et je puis te rassurer : je dors beaucoup mieux depuis quelques nuits. J'ai même fait une nuit complète sans me réveiller la nuit dernière, formidable ! Je déteste toujours autant cette fichue magie (quelle idée j'ai eu d'être sorcière, métamorphomage de surcroît ! Il faut croire que le destin a des idées bizarres, et qu'il a un sens de l'humour particulier.)

Ginny est une fille, et je voulais l'avis d'un garçon. (tu en es bien un, hein ? ou alors tu es à moitié dragon, peut-être ?) Mais si j'en ai réellement besoin, peut-être devrais-je lui demander des conseils, oui.

Par contre, je me suis prise d'affection pour la Forêt Interdite. J'y vais parfois, en lisière, avec Pan, le centaure de l'école (tu sais, celui qui été banni ? on a pas le droit d'y entrer, dans la forêt, mais on reste aux abords en fait, là où c'est pas dangereux, ni pour lui ni pour moi) et on fait du tir à l'arc. Il a ça dans le sang - littéralement - et avoir un rival me fait l'effet d'être vivante. Et puis ça me sort les cours de la tête. Si je continue, je risque de redoubler, mais à vrai dire, ça ne me dérangerait pas tant que ça. J'aime bien Poudlard. Même si je suis un peu triste par rapport à Pan (ça doit être si étrange de ne voir que des humains autour de soi, en étant différent. Il est adorable, enfantin même, mais même si il est avec nous, il grandira et vieillira seul ...)

Quand à Balthazar, ça n'avance ni ne recule. Cet espèce de statu quo me convient, pour le moment. Je profite des quelques moments qu'on a seuls à deux (souvent musicaux d'ailleurs. J'aime jouer du piano pour lui.) et je pense que tu as raison. C'est naturel et humain d'aimer et d'être aimé, mais c'est aussi naturel d'en souffrir, non ? L'être humain ne peut pas aimer constamment, et toujours. Il y a forcément des dégâts collatéraux, non ? Voilà que je philosophe dans une lettre ! Tu pourras m'appeler Socrate ! (Tu sais qui es Socrate, non ? Au pire, demande à ton père, peut-être qu'il sait ? Sinon, je t'expliquerais.) J'ai bientôt une sortie à Pré-au-Lard de prévue, on pourra s'y voir si tu es dans le coin. Sinon, peut-être que je t'inviterais aux fêtes de noël à la maison - on pourra sortir un peu, et je te présenterai Siraltier, mon cheval ! (Merlin que ça fait princesse, sorti du contexte ...)

Sache que même si j'ai souvent peur de perdre mes amis, je sais que toi, je ne te perdrai pas. J'en ai l'intuition. C'est bizarre, hein ? Peut-être que c'est la confiance. Ou le surplus de sucre, va savoir ! J'ai avalé trois parts de tarte au repas de ce midi. (là je t'écris du cours de métamorphose, je refuse de manipuler cette fichue baguette. bizarrement, on ne me dit rien, peut-être parce que j'ai déjà pas mal de dons en métamorphose, à cause de maman ? bon, quand je dépasse les bornes, le professeur McGonagall me punit, bien sûr, mais bon ...)

Je sens d'ailleurs son regard qui me transperce ! Je te laisse donc à tes dragons, mon grand Charlie.

Bises, Elliot-la-Bleue - mon nouveau surnom, avec mes fichus cheveux qui tournent à cette couleur dès que mon coeur rate un battement. Si c'est pas génial ...

Charlie,

Je suis heureuse d'avoir reçu ton hibou. Bizarrement, c'est drôle mais je crois que j'étais en train d'écrire un premier jet de la lettre que je voulais t'envoyer quand ton hibou a atterri sur mon lit. Du coup je l'ai jeté, j'en refais un autre. Toujours est-il que je serais ravie d'accepter ton invitation.

Pour te souhaiter une belle Saint-Valentin (et parce que je voudrais que tu comprennes à quel point t'avoir revu au Deus et avoir passé le Nouvel an avec toi m'a fait du bien), j'ai mis le temps qu'il fallait mais je t'envoie une vieille photo qui date ... Eh bien je pense que tu sais de quand elle date. Tu reconnaîtras certainement le paysage derrière nous - c'était celui de l'époque où nous étions tous deux bien loin de l'Angleterre, et pourtant déjà heureux de partager tout ça -.

Revoir cette photo m'a rappelé beaucoup de choses. Et m'a remis en place les idées. Je veux devenir quelqu'un de bien. Je veux devenir une personne meilleure. Je voudrais abandonner mes démons derrière moi une bonne fois pour toutes. J'aimerais faire cela pour toi ; avec toi, si tu l'acceptes.

Encore merci.
Bien à toi,
Ta Wendy.

Mon cher et tendre Charlie,

désolée de t'avoir délaissé ces derniers temps. J'ai eu pas mal de choses à faire - ce qui fait que j'ai une tonne de choses à te raconter, mon cher Charlie. Mais tout d'abord, j'espère que tout va bien pour toi et ta famille. Je t'envoie plein de bonnes ondes, et une boîte de chocolats en forme de dragons (je suis en retard, encore pardon.)

Alors déjà. J'ai fais quelques progrès en magie. Oui, oui, tu as bien lu - en magie. Disons que je n'ai plus peur -façon de parler- de prendre ma baguette en main. McGonagall encourage mes efforts, mais ce n'est pas pour ça que j'ai envie de faire de la fichue magie. Je m'en méfie toujours autant, mais traîner avec la bande me fait me sentir plus confiante. Mes pouvoirs sont également moins versatiles - hormis avec Balthazar, bien entendu. Toujours Balthazar, qui transforme ma chevelure rousse en un orage bleuté.

Il faut que je reprenne du début. C'est compliqué. Hazel sort avec Zahari - je n'avais rien contre lui, jusqu'à il y a peu. Il a osé - ce petit fils de harpie - dire, alors qu'il sortait avec Hazel, qu'il pouvait m'avoir ! Quel garçon se comporte comme ça ?! Et puis, le bal de Poudlard a été une véritable bombe - on a appris que Hazel sortait avec Zahari à ce moment là. Elle ne m'avait rien dit - je me suis sentie si bête, si trahie ... Le gang s'est un peu distancé, depuis.

Mais, encore avant ... Charlie, je crois que Balthazar et moi nous sommes embrassés.

C'est ... C'est tellement confus ! Nous sommes allé chez Jude à Noël. Et nous avons tous un peu -beaucoup- bu. On faisait des pizzas, on chantait, on dansait. Et puis - je croyais avoir rêvé, mais Hazel et Jude soutiennent mordicus que non. Balthazar ne de souvient de rien. Quant à moi - c'est comme un rêve tu vois ? Mon dos contre le mur, Balthazar qui s'approche et ... J'en ai encore des frissons, Charlie.

Et puis, pour la St-Valentin j'ai reçu une lettre. Très bizarre. De Balthazar (je doute qu'elle soit de lui. Ca ne lui ressemble pas. Je soupçonne Jude d'avoir mis son grain de sel. Mais je viens quand même de lui répondre pour qu'on en parle. Il n'y a qu'avec Balthazar que je peux mettre ça à plat.) Je te joins une copie.

Charlie, je suis ... Je suis si perdue ! Est-ce que l'alcool a fait faire des bêtises à Balthazar ? (ai-je mentionné que, avant de m'embrasser, il avait embrassé JUDE ?! ... C'est l'alcool. J'en suis sûre. Oh, Merlin ... Je suis si bête ...) Je voulais y voir quelque chose, je crois, mais ... C'est idiot ...

Et toi, alors ? Comment va ta vie amoureuse, mon doux Charlie ?

Excuse-moi pour la longueur de ma lettre, mais j'avais besoin d'un avis extérieur. Hazel et Jude veulent absolument me mettre en couple avec Balthazar. J'avais besoin de toi, Charlie. Tu es mon ami, et je ne te remercierais jamais assez de tout ce que tu fais pour moi.

Je t'embrasse fort.

Elliot.