Ça a toujours été moi, Jessie, depuis le début. Tout ce que Celui-qui-sait proclame à la face du monde n'est rien d'autre que la pure vérité, tu le sais mieux que moi. Il serait vain de continuer à se noyer dans un mensonge à présent devenu inutile. Il serait pourtant difficile de dire que je me réjouis de la tournure que prend les événements récents mais— je m'arrange avec, comme tu t'arranges avec le fait que ton meilleur ami est un Auror. C'est quelque chose de beaucoup plus facile à accepter que la trahison de Lone, étonnamment. Tu veux connaître la vérité, Jessie ?
Je n'ai jamais considéré cette Marque comme un signe d'allégeance.

Mais les rires l'étaient, la folie commune, les verres partagées, les nuits tâchées de rouge. Les Mangemorts ont le don de rassembler les esprits les plus retors et c'est parmi eux que j'ai trouvé ce qui se rapproche le plus d'amis, que je t'ai trouvé toi, et les autres. Mais tout est devenu si ennuyeux, au bout d'un moment. Je n'ai pas choisi de devenir un Mangemort. J'ai choisi de le rester, c'est vrai, mais au début— je ne savais pas ce que je faisais. L'Ordre est une solution pratique, je l'avoue. Ils étaient plus que ravis de recevoir ses informations. Mais je n'ai jamais songé à les rejoindre. Pas une seule seconde. Je ne m'ennuyais pas à ce point.
Pour être tout à fait honnête, ce sont les dès qui ont décidé.

Je ne suis pas encore assez arrogant pour prétendre que je suis ma propre famille mais j'ai tellement l'habitude de semer le désordre autour de moi, Jessie. Je trahis aussi naturellement que d'autres changent de chemise. C'est parfois dur de continuer à s'en émouvoir. De plus, même si je choisissais de rester, beaucoup se porterait volontaire pour m'égorger, toi le premier. On aura passé de bons moments ensembles. Je les regretterais. C'est peut-être même l'une des rares choses que je regretterais sincèrement.

Néanmoins, je suis presque déçu d'apprendre que tu ne participeras pas à ma traque. Je crois que j'aurais aimé apercevoir un visage familier au dernier instant, s'il survient.

"Lilichuchu"

P.S : Pourquoi ne pas prendre soin d'eux toi-même ? T'as pas encore fui en Islande, je te rappelle.

Je ne vais pas te mentir. Je suis très déçue, Jessie. Tu aurais pu m'en parler, avant que tout tourne mal. Je te considère comme mon petit frère et tu sais très bien que je serais toujours là pour toi, même si je pense que tu fais le mauvais choix. J'étais là, à chaque fois que tu te réveillais à l'hôpital, à chaque fois que tu allais mal et je n'ai jamais rien dit à personne, alors comment pouvais-tu penser que cette fois je ne serais pas là et que cette fois je ne tiendrais pas ma langue ?

Mais maintenant. Comment t'aider ? Maintenant que tu es seul et que tu penses que la vie n'a plus d'importance, maintenant que je suis parfaitement inutile. Aucune de mes tartes ne t'aidera et je ne pense pas que je puisse faire grand-chose, à part te dire que tu es comme toujours le bienvenu chez moi ou chez Hippolyte.

Même si je suis déçue, je suis contente que tu ais trouvé quelqu'un qui t'accepte et qui te tende la main en t'hébergeant et je suppose que cette personne est un véritable ami. Ta dispute avec Basile m'attriste, parce que je sais ce que c'est d'avoir un meilleur ami qui compte plus que tout au monde, mais je pense qu'il a tout bonnement besoin de temps.

Alors oui, je suis déçue et je t'en veux et je ne cautionne en aucun cas tes choix, mais je t'aime et te perdre serait bien trop dur. Je ne pourrais pas vivre sans mon petit frère et je sais que tu en ferais autant pour moi, parce que tu es quelqu'un de bien qui a simplement rencontré les mauvaises personnes.

Je t'aime aussi, passe à la maison, j'aimerais te tenir dans mes bras.

Automne. (Sur la lettre on peut voir des bavures causées par des larmes.)

Au parchemin est jointe une photographie sorcière de Jessie, Basile et Victory en sixième année à Poudlard à la lisière de la Forêt Interdite. Basile semble faire la grimace devant l'objectif tandis que Jessie et Victory font de larges sourires clownesques - jusqu'à faire craquer à son tour Basile qui éclate de rire. Le tout se reproduit dans une boucle sans fin.

Bon anniversaire, J. En dépit du reste, en dépit de tout. J'ai retrouvé cette photo il n'y a pas si longtemps que ça. Je me suis dit que peut-être, ça pourrait t'aider.

V.

Cher Jessie,

Je te souhaite un joyeux anniversaire, même si je me doute que celui-ci ne sera pas le meilleur de ta vie. Cela me fait de la peine de savoir que tu ne pourras pas le fêter avec tes amis, du coup si tu veux venir chez moi ce soir tu seras le bienvenu, je te ferai un gâteau de la couleur que tu veux.

Si tu as autre chose de prévu, cela ne me dérange absolument pas, sache juste que tu seras toujours mon petit frère celui avec qui je jouais à la chasse aux orques dans le jardin. Pour ton cadeau j'ai trouvé cette fausse épée en bois à l'effigie de dard, l'épée des hobbits. Ce n'est pas grand-chose, mais je sais que cela te fera plaisir et peut-être qu'elle t'aidera à retrouver le bon chemin et à t'éloigner des forces obscurs.


Ta Automne.

Joyeux anniversaire.

Si tu ne vivais pas chez moi, j'aurai sûrement oublié la date de ton anniversaire, mais pour mon plus grand plaisir je croise ta tête de doudou tous les matins. Un doudou un peu triste cela dit.

Du coup je me suis dit que je pouvais faire l'effort de t'acheter un cadeau et que l'on ne m'accuse plus d'être quelqu'un d'ingrat, si Nikolaï pouvait voir à quel point je suis miséricordieux.

Alors voilà, un déguisement pikachu trop mignon. Je t'encourage vivement à te rendre au ministère avec, histoire de mettre un peu de bonne humeur dans ces couloirs sombres.

A ce soir.

Cher Jessie,

J'ignore si j'aurais le courage ou la volonté de t'envoyer cette lettre ; elle recèle de sentiments contradictoires que je ne suis pas sûre de parvenir à exprimer. Mais je voulais au moins que tu saches que j'ai transmis ton cadeau à Basile : je n'ai jugé utile de mentionner sa provenance, puisque tu as dit toi-même qu'il n'y en avait nul besoin. Je lui rendrais ses clés sans doute plus tard. J'aimerais lui laisser le temps d'encaisser le reste avant.

C'est moi qui ait nettoyé le sang dans la baignoire, tu le sais, ça ? J'ai déjà vu beaucoup de sang au cours de ma carrière et peut-être même encore plus à Azka là-bas. Mais ce sang avait la particularité d'avoir un jour coulé dans tes veines et je n'arrive pas à m'ôter cette idée de la tête. Tu as essayé de te suicider, Jessie. Merde, tu n'as pas le droit de faire ça. Tu n'as pas le droit de lui faire ça. Je ne suis pas certaine qu'il réussisse à vivre avec le poids de ta mort sur la conscience, peu importe à quel point il s'acharne à prétendre le contraire.

Je ne sais même pas pourquoi je m'obstine à t'engueuler. Tu es, ou étais ? mon ami aussi. Un ami un peu étrange, dont les idées bizarres entraient souvent en conflit avec les miennes, mais merde quoi.
N'essaie pas de recommencer ou je viens te botter le cul.

Joy.

Ne m'écris plus. Plus jamais. Le Jessie que j'ai connu n'existe plus, tu es un parfait inconnu pour moi. J'espère que tu comprends bien ce que je te dis. Tu récupéreras tes affaires chez Bolgarov, quand j'aurai décidé de m'en occuper. S'il te plait, laisse-moi tranquille, après tout ce que tu m'as fait.

Oublie moi et laisse mes amis en paix. Je sais bien que tu as écrit à Joy et s'il te plait ne recommence plus, elle a assez souffert comme ça. Ton cadeau est la dernière chose dont je me souviendrai de toi. C'est fini Jessie. J'ai toujours dit que je prendrai une balle pour toi, mais je n'avais jamais imaginé que ca serait toi le tireur.

Adieu.

Basile.

Ps : Reste en vie et vit avec ça sur la conscience.