: We're in the city of wonder, ain't goin' play nice. Am I scaring you tonight ? Ain't used to what you like.
ϟ ÂGE : 46 ϟ FONCTION : Ancien espion pour la cellule SEPOM et les mangemorts. Assassin à son propre compte. (Mangemort non-connu des autorités, en fuite)(Moitié vélane) ϟ AVATAR : Luke Evans
ϟ LIENS : Power and decadence are blood in my veins. I will be a ruin before soon
| Break the rules ◮ Thaddeus Sujet : Break the rules ◮ Thaddeus Lun 16 Fév 2015 - 10:17 |
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| Je tiens trop à la vie
pour ne pas craindre la mort.
Il pénètre doucement dans le bureau sans lumière. Tapissé d'ombre, il n'est qu'une obscurité mouvante. Personne. Bien, bien. Cela n'a pas été aussi facile que ce qu'il avait espéré, mais le défi en valait la peine. L'espère t-il. Sherkan s'approche doucement sans rien toucher ; il observe d'un oeil appréciateur la décoration de bon goût. Son sourire s'accentue, presque carnassier. Mais si il est venu ici, ce n'est pas pour voler. Si Sherkan a pris la peine de pénétrer par effraction chez l'être le plus énigmatique qu'il lui ai été donné de chercher, ce n'est pas pour commettre une basse besogne tel qu'un larcin. Ce serait trop simple, pas assez subtil. Et il n'en a guère besoin.
Il s'avance avec délectation. Il frôle sans réellement toucher les beaux objets élégants. Ses doigts gantés de cuir noir ne font aucun bruit, alors qu'il pose l'index sur une pièce d'un échiquier - le fou, aux contours changeants, à la mine déconfite, qui lui rappelle doucement son élève, Lichuan. Sherkan secoue la tête et s'assoit pour se retrouver face à une place vide. Comme si il commençait une partie d'échecs. C'est exactement ça. Et il songe, alors, aux informations qui ont fait tonner le coeur dans sa poitrine.
C'est un monstre. Thaddeus Voerman est un monstre. Personne ne me croit ! Je ne sais pas ce qu'il est, mais sous ses devants attrayants, il est sans pitié.
Ce refrain joliment chanté lui évoque sa propre personne. C'est peut-être par mégalomanie que Sherkan s'est tourné vers Monsieur Voerman, mais non sans raison également. Sherkan est une mine d'informations, un puits de savoir. Et pourtant, quand on creuse un peu, Voerman est une ombre. Pour la chimère de ténèbres qu'est le mangemort, cela n'est pas sans raviver ses propres pistes tuées dans l'oeuf. Quelque chose lui souffle que Voerman est plus que ce qu'il n'est réellement. Son regard d'acier verdi brille dans l'obscurité, alors qu'il avance un pion. Un seul. Ce fou dont il taira le nom. La pièce a un contact presque chaud, malgré l'épaisseur du cuir. Il reste immobile, ensuite, telle une bête tapie. Pourtant, il ne veut aucun mal à Voerman. Bien au contraire. Ils peuvent sûrement s'entendre.
Sherkan ressent des élans de respect pour l'homme de la nuit, sans le connaître. Ils semblent avoir beaucoup de points communs - le luxe, l'indifférence envers le genre humain, l'intelligence, le bon goût pour les bonnes choses. Il suffit de jeter un coup d'oeil à Sherkan pour savoir que cette pièce aurait pu être la sienne, ce bureau le sien. Monsieur Voerman a les meilleures inclinations. Reste à voir si il sera parmi elles. Quel monstre êtes-vous, Monsieur Voerman ? Entre diables, nous devrions pouvoir parvenir à un compromis, vous ne croyez pas ? Il ferme les yeux, silencieux comme la mort, silencieux comme un mort. Sherkan a le sang brûlant. Le goût métallique dans la bouche. La tête qui palpite. Cancer, cancer, susurrent les cellules de son corps. C'est là la raison de sa venue. Voerman a de l'argent à ne plus savoir quoi en faire. Peut-être pourra t-il l'aider ? Peut-être le voudra t-il ? La porte s'ouvre. Il n'a entendu aucun bruit. Un vrai félin, monsieur Voerman.
« Bonsoir » chuchote t-il d'une voix veloutée. Sherkan ne tente pas vraiment d'user de son pouvoir. Pourtant, il émane de lui cette beauté étouffée dans les ténèbres, comme une étoile qui brillerait dans la nuit. Son regard calme se lève vers la haute silhouette. Pas vélane. C'est la première chose qu'il pense, en posant ses prunelles de pierre sur l'homme - vous n'êtes pas vélane. Il l'aurait vu, il l'aurait reconnu, ce sang charriant la colère et la beauté mortelle, il aurait reconnu des traits semblables à ceux de sa mère. Sa curiosité est titillée, enflammée. Qui êtes-vous ? Mais ce n'est pas à lui de poser les questions, il en est conscient. Aussi, avec des gestes doux, nullement agressifs, il sourit et invite Monsieur Voerman à s'assoir. Sûrement a t-il déjà remarqué le fou déplacé.
« Souhaiteriez-vous faire une partie, Monsieur Voerman ? » demande t-il, la voix toujours aussi charmante, amicale. Sherkan n'a pas peur, pas vraiment - peut-être devrait-il. Sherkan est habillé de noir, de beaux habits d'ombre de la meilleure qualité. Il n'a nulle arme sur lui - il n'en aurait pas le culot. Il incite aux questions, à l'intérêt, par sa seule présence, Sherkan. Il semble calme, tranquille, impassible. Comme si il avait toujours été là, que ce bureau était sa place. Il ne dit rien de plus. Il n'y a rien à ajouter. Il ne semble pas mauvais, pour une fois. Il ne ressemble pas à un monstre. Nulle colère n'anime son regard. Pour une fois, il n'est que Sherkan, presque sans artifice. Toujours presque, toujours.
Je vis ou je meurs. Tout, à la fin, se résume toujours à ça.
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