: « Et l'homme impatient se change en bête fauve.
ϟ ÂGE : 43 ϟ FONCTION : Professeur de vol - Directeur de Serdaigle - Animagus (Aigle) - Membre de l'Ordre ϟ AVATAR : Pedro Pascal ϟ ABSENCE ? : /
ϟ LIENS : Identity & Relations & Lettres
| Pulsation ◮ Nouvelle Sujet : Pulsation ◮ Nouvelle Mer 18 Mar 2015 - 17:53 |
|
|
Précipitation. Je cours, à en perdre haleine. Pas une seconde à perdre. Quelque chose qui me prend au corps. Au coeur. Je ne peux plus attendre. Je dois lui dire maintenant. Plus de patience.
Je t'aime. C'est tellement bête à dire, ces petits mots là - je t'aime. C'est totalement cliché, mais pourquoi tenir ces mots bridés ? Quand tu n'es pas là, tout ralentit, tout disparait. Escalier d'émotions, palier de sensations. C'est tellement bête à prononcer, tu ne trouves pas ? Bête, et difficile aussi. Il faut un certain courage - être dos au mur, ne pouvoir plus rien faire autrement.
« Flûte »
Je peste, m'arrête, les mains sur les cuisses, pour reprendre mon souffle. Le sifflement, le train qui passe dans un déplacement d'air, les gens autour qui me jettent des regards curieux. Je me fiche de vous. Je me fiche de tout. Elle seule, elle, l'unique, compte. Aimer, adorer, vénérer, affectionner. Les mots ne sont plus assez forts. Je n'ai jamais été forte non plus, tu sais ? Jamais de courage. Toujours le déni.
Pourquoi essayer de voir autre chose, quand le confort était là, quand mon coeur était ensommeillé, tranquille et paisible ? Tu l'as éveillé, tu as fait naître en lui des humeurs inconnues. Tu es l'impératrice de mon âme. Tu dois être au courant. Tu dois le savoir. Tu le mérites.
Je ne veux pas être la seule à en souffrir ; je ne veux plus être la seule à connaître l'étendue de mon adoration ; je ne veux plus être la seule à aimer. Peu m'importe si tes refus me frappent comme des cailloux. Peu importe si tes contestations s'élèvent plus haut que ton amitié, car mon penchant est bien plus grand encore.
Les barrières se lèvent, et je me remet à courir. Mes muscles brûlent ; mon coeur est sur le point d'exploser ; mes mains tremblent. Je ne saurai dire si ce sont les efforts du corps ou de l'esprit qui font naître ce malaise physique, ma douce. Je ne saurai dire.
Je souris. J'éponge mon front couvert de sueur. Je retiens un rire vaguement hystérique. Je t'idolâtre, ô déesse de mes nuits, et si j'ai déjà couvert de larmes amères les rêves et les cauchemars qui peuplent mes draps, je refuse de continuer encore. Cette décision m'émeut ; je ferai pénitence et confession. Divinité immortelle en mon coeur, tu règnes. Muse, nymphe, grâce au rire enchanteur. Je t'aime.
Je continue de courir. Un pas après l'autre ; un battement de coeur après l'autre. Ardeur et déraison m'imprègnent, mon amour. Sauras-tu calmer mes craintes, m'accorderas-tu ton pardon ? Je n'espère guère plus, ma douce.
Crissement de pneus. Hurlements. Ce n'est pas moi qui crie - je n'en ai pas le temps. Le heurt est douloureux, cruel, cuisant ; mortel. Mon corps vole en éclats. Une seconde, une ère, une éternité, ma douce ; voilà le temps que je t'aurai aimé.
Et tu ne le sauras jamais.
|
|