[La lettre est écrite en russe sur du papier officiel – première chose qui lui est tombé sous la main. Les structures types sont barrées d'un geste sûr. L'écriture, bien que toujours stricte, est pressée.]

Dimitri Pavel Bolgarov. Tu es définitivement un petit con – comme si tu ne le savais pas déjà. Tu m'avais promis il y a deux jours quand je suis venue te sortir de prison que tu te tiendrais tranquille au moins pour la fin de la semaine. Et là, un de ces abrutis du ministère vient me voir pour m'expliquer la dernière connerie que tu as mis au point. Sérieusement, ça te fait rire ?

Déjà, je t'avais demandé de ne pas venir affubler de cet horrible pyjama rose, mais tu n'écoutes jamais. Tu sais très bien que si je te demande de rester calme quelques jours c'est pour une raison bien précise. Mama doit passer pour des raisons administratives, elle a rendez-vous dans deux jours et j'aimerais qu'elle n'entende pas parler de ton comportement plus que déplacé.

Comporte-toi comme un adulte de temps en temps et prends exemple sur Vladimir qui sait au moins rester discret.

Je t'interdis de venir te plaindre de cette lettre dans mon bureau, j'ai du travail moi.

Je te remercie de ton attention touchante, et de ton implication dans ma vie amoureuse. Cependant, je vais devoir décliner ton invitation - ne sois pas déçu tout de suite, crois moi, tu ne pourras pas m'en vouloir. (ou je me ferais pardonner, je te le promets.)

Tu vas pouvoir te réjouir pour moi (j'espère) car je ne suis pas tombé sur un connard et il ne se lasse pas de m'entendre parler d'étoiles - c'est dire, presque un prince charmant, il te ferai concurrence. (Eh oui, c'est bien possible, je te l'assure, même si tu ne me crois pas!)

Tu pourras profiter de cette soirée sans moi, j'en suis certaine. Peut-être l'occasion pour toi de trouver le grand amour, un jeune homme aussi charmant que toi ne devrait pas encore être seul!

Autre nouvelle, qui contribue au fait que je ne serais pas là - j'aurais bien voulu te le dire en face, mais tant pis.
J'attends un enfant, voilà! Tu comprends donc que les boîtes ne sont pas vraiment l'endroit idéal pour une femme enceinte. J'ignore encore si c'est une fille ou un garçon.

Je dois te laisser, mais tu es le bienvenue à la maison, quand tu le veux.

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PS: Cette tenue de "femme fatale" m'intrigue - tu penses que je pourrais la porter à d'autres occasions qu'une virée en boîte? Je te fais confiance...

J'ai lu le dernier article qu'ils ont écrit à ton sujet. Il n'est vraiment pas génial mais il m'a fait réaliser que je n'ai plus aucune nouvelle depuis des années. C'est bizarre de se rendre compte que des amis personnes qui ont joué un rôle dans ta vie peuvent disparaître aussi facilement que toi. D'où cette lettre. J'aimerais de tes nouvelles, un simple message pour me dire que tu vas bien, que tu m'as pas oublié et pour me raconter ce que tu deviens. Écris-moi, s'il te plaît. Je ne t'oblige à rien, je pense juste que ça pourrait être sympa de renouer avec d'anciennes connaissances.

Il y a une époque où tu débarquais chez moi sans prévenir, où tu n'avais aucun complexe à me déranger sans m'en informer. Puis tu as arrêté. J'ai longtemps cherché à savoir pourquoi.
Tu t'es lassé peut-être ?
C'est sûrement ça, tu t'es toujours lassé trop vite.

J'ai acheté une vieille bouteille de whiskey comme tu les aimes – aimais ? – alors n'hésite pas à passer. Tu es toujours le bienvenu chez moi Dimitri.

Peut-être à bientôt.
Hippolyte.

Hello, Dimitri-chou ! ♥

Hé, hé, hééé, devine quoi ! C'est ton anniversaire ! Je parie que tu l'avais oublié, même si Conscience s'obstine à me dire qu'il est plus qu'improbable qu'une personne oublie la date de son propre anniversaire. (Mais on s'en fiche.) Tu as désormais trente-deux ans, ce qui signifie que tu es légalement majeur depuis presque quinze ans maintenant et je suis telleeement fier de toi. Tu as réussi à survivre jusque-là sans que personne ou presque ne soupçonne dans quelles magouilles illégales tu te vautres confortablement.

Pour la peine, voici un extrait de ton horoscope découpé dans le Sorcière Hebdo du mois dernier : Les principales qualités de la personnalité du Cancer sont la sensibilité, le besoin de protéger et la loyauté. Son plus grand désir est une vie de famille harmonieuse. Les natifs du Cancer sont très pertinents et souvent très intuitifs. Leur sensibilité et leur attention aux autres est remarquable. De caractère mélancolique, ils apprécient la sécurité et la méditation. Ils aiment la tranquillité et sont très attentifs à leur entourage proche comme à leur entourage familial. (...)
Les Cancers sont très simples et préfèrent les choses saines et jolies à la fois. Individus sensibles, ils sont profondément marqués par toute attitude désagréable de la part des autres et peuvent être très susceptibles. Toute leur vie, ils cherchent à éviter ou à résoudre les situations de tension ou de conflit, fuyant les disputes ... jusqu'à être lâches parfois... (...)

Quelques natifs du Cancer hommes ou femmes célèbres : Louis AMSTRONG, Yul BRUNER, Gina LOLLOBRIGIDA, Lady Diana. (...) Votre horoscope vous est offert par Sybella Tyrel. ET TOI. (Mais la cruche qui a écrit ça ne doit pas te connaître.)

N'hésite pas à passer chez l'autre imbécile d'Auror qui me sert d'allié provisoire. On pourra ouvrir une bouteille ou deux ou trois... Ou autant que tu veux, puisque c'est ton anniversaire ! D'ailleurs, nous flirtons tous les deux dangereusement avec la trentaine or on est toujours célibataires donc je te propose qu'on se marie et qu'on aménagent ensemble quand tout ça sera fini. Voilà. Parce que je t'aiiime, Dimitri-chou ! ♥

(Je n'ai pas pu joindre à cette lettre le dernier modèle de trottinette que j'ai déniché dans le magasin de jouets donc passe le plus vite possible chez Basile ! L'adresse est écrite au dos de l'enveloppe !)

Des bisous !
Ton Lichuan, fidèle jusqu'à la mort.

Salut salut mon frérounet !

J’espère que le lâcher de ballons à ton réveil, le gâteau d’anniversaire surprise géant et la strip-teaseuse russe qui y était cachée livrés à ton travail t’ont fait plaisir. J’ai eu un mal de chien à ce que personne ne remarque rien et ne dise rien (mais tu sais bien que la discrétion, c’est ma spécialité !). Je voulais vraiment passer toute la journée avec toi parce que je refuse catégoriquement de louper une minute de ton anniversaire, mais malheureusement le département des Mystères ne peut plus se passer de moi (et puis il semblerait que mon supérieur soit encore plus incompétent que prévu).

J’ai joint à ma carte d’anniversaire deux places pour le spectacle de magie sur le thème d’Houdini (c’est un show qui a visiblement lieu à Budapest, il va falloir qu’on s’y rende en passant pour rentrer à la domoy). Evidemment, ces places sont attribuées pour que je t’accompagne. Enfin, si tu veux y aller avec quelqu’un d’autre on peut toujours s’arranger, c’est ton choix avant tout qui passe, puisque c’est ton ANNIVERSAIRE !!

J’ai aussi fait un petit truc de mes mains ; Mama m’a beaucoup aidée (Nikolaï un peu moins mais c’est un sale rabat-joie jaloux alors pour la peine je n’ai pris que des photos magiques où il n’est pas à son avantage). C’est une espèce de cadre magique avec des photos de famille qui changent toutes seules, je me suis dit que ça serait sympa pour décorer ton bureau entre les trophées du Meilleur Sourire et un de mes doudous que je t’ai offert.

Au fait, ce soir, inutile de préciser qu’on a réservé une partie du Deus pour fêter tout ça. Ta grenouillère à motifs de cupcake a même eu le temps d’aller au pressing, elle est comme neuve.

Bisous tout doux de ton Vladou.

PS : j'adore tellement le papier à lettres du Ministère j'ai pas pu m'empêcher d'écrire cette lettre dessus.

[La lettre est rédigée en russe. Elle a été déposée à 8h précise sur le précise sur le bureau de Dimitri le 26 juin. Elle est accompagnée d'un paquet volumineux rose avec des têtes de pug.]

Bon anniversaire Dimitri.
Je me doute que tu vas profiter de ce jour pour être encore plus pénible que d'habitude – bien que je doute que cela soit possible dans la pratique – mais il semblerait que tu sois excusé pour cette fois-ci uniquement. J'ai beaucoup de travail, ce qui explique pourquoi je n'ai pas pu te donner ton paquet en main propre. J'aurais pu attendre ce soir chez mama, mais je pense que que tu préfères recevoir ton cadeau à voir ma tête.
J'ai enfin réussi à trouver les chaussons assortis à ton horrible pyjama. Ne les jette pas parce qu'ils sont de ma part, je sais que tu en avais vraiment envie. Tu trouveras aussi dans le paquet une plaquette d'autocollant cupcake. Ne crois surtout pas que j'essaye d'entretenir ta débilité profonde, je me suis dis que ça pourrait te responsabiliser un peu – ce serait pas trop tôt à 32 ans. Tu pourrais par exemple t'en servir comme un bon point à attribuer à tes employés – purement incompétent – et tu leur mettrais de cette façon suffisamment de pression pour qu'ils se décident à faire leur travail correctement.

À ce soir, et encore un joyeux anniversaire.
Nikolaï.

Trois jours de retard, j'espère que tu me pardonneras. En tout cas, ça ne change rien au fait que je te souhaite un joyeux anniversaire. Te connaissant tu as dû passer une soirée mémorable mais en même temps, trente-deux ans ça se fête il paraît.
J'ai eu beaucoup de travail depuis notre dernière soirée et c'est pour ça que je n'ai pas trouvé le temps de te recontacter. Je pense que vu le poste que tu occupes, tu dois connaître mieux que moi les obligations personnelles, mais je m'en veux quand même. Rater ton anniversaire, quand même.
En fait, j'avais peur de t'écrire.
Tu ne l'as pas fait non plus d'un côté. Tu t'es déjà lassé ?
Tu n'imagines même pas à quel point Automne m'a harcelé pour que je trouve le courage de t'écrire cette lettre, même après trois jours.

Tu as compris l'idée, j'espère que tu vas bien. Si tu as du temps dans les prochains jours, on pourrait peut-être se voir ? Si tu veux, tu peux venir manger à la maison. Je te ferais le plat que tu veux et un dessert pour me faire pardonner. En attendant, j'espère que tu aimeras ton cadeau. Je me suis souvenue que tu aimais Pokémon alors je t'ai pris des figurines pour ton bureau.

À bientôt, et encore bon anniversaire,
Hippolyte.

Je ne te dis pas salut.

Vraiment, tu as trente-deux ans? Je croirais que tu en a cinq. Moi, au moins, j'ai encore l'excuse d'être jeune pour justifier mes actions, mais toi?
C'est pas parce que tu es jaloux de ma relation avec Vladimir (d'ailleurs, cette jalousie est totalement malsaine, comme la totalité de ton être, d'ailleurs.) que tu es obligé de m'accuser de tout les torts: comment tu peux être sûr que j'ai mis ce poil à gratter dans ton truc rose ? Je suis quasi-certaine que tu n'as aucune preuve, de toute façon. Je suis innocente - tu es juste trop obsédé par moi pour t’apercevoir du contraire.

Je vois pas vraiment ce que Vladimir et Lichuan viennent faire dans cette histoire, à vrai dire. De toute façon, Lichuan est mon cousin, lui et moi on est plus proche d'être une famille que toi et lui. Je ne cherches pas à gagner l'amour de qui que ce soit. Tu psychotes - va te faire soigner, ça devient grave.

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PS: Ne m'écris plus. Jamais. D'ailleurs, j'ai enduis le papier d'une potion urticante... Bon courage.

(la lettre est posé sur le bureau de Dimitri.)

Toi.
J'espère que tu es confortablement installé dans ton fauteuil, installe toi, accroche toi-même. D'ailleurs, c'est bien la seule chose que j'aime chez toi: ton bureau. Si un jour je bosse au ministère, par un heureux hasard, j'espère que je piquerais ton job et ton bureau par la même occasion.

D'ailleurs, j'espère que la pile de dossiers avec écrit « important » ne l'était pas trop: il se peut que l'encre ait mystérieusement été effacée par un sort perdu. Quel dommage, quand même.

Toujours bien assis?

Tu risques d'y rester un moment.

J'ai jeté un sort de glue perpétuelle sur le siège. Bonne journée.

J'espère que tu apprécies le petit déj: après une nuit à chanter, tu dois être fatigué. C'est pourquoi j'ai pris le temps de te préparer le meilleur des petits déjs, et vu que tu as terminé ton assiette, tu as dû apprécier. J'espère que tu as aimé le café mélangé avec l'urine du chat de la voisine. Quand aux tartines, je crois qu'elles avaient traîné dans la poubelle avant que je ne les fasses griller et recouvre de ... je ne sais plus ce que c'était. Mais c'était probablement périmé.

J'ai apprécié ton attention, avoir réaménagé mon appartement, la bonne idée! Je me suis dis, bien sûr, tu devais avoir besoin d'un tel renouveau, toi aussi. J'ai donc fais un petit tour par chez toi quand tu es parti travaillé et j'ai vendu tes meubles. Tout tes meubles. D'ailleurs, j'en ai profité pour promener ton chien. Mais il s'est peut-être égaré. Peut-être. Ah! J'ai aussi refais la déco: j'espère que tu apprécies les photos de ces trois grands hommes. Rougemont, ton père et ton frère: avoue, ton papier peint est tellement mieux ainsi !

J'ai cru voir que tu avais un rendez-vous avec un certain Hippolyte. Vu que tu es débordé, j'ai jugé bon de lui envoyer une lettre de ta part pour annuler - tu as maintenant plein de temps libre.

J'ai aussi joué un peu avec ta console pendant ma pause (vu que je n'avais rien à faire, grâce à toi) et à ce petit jeu, Pokémon. J'ai changé un peu ton équipe, j'ai notamment relâché un pokémon, tu sais, celui qui avait le niveau le plus élevé? Je le trouvais pas assez mignon. J'ai aussi échangé quelques pokémons, j'ai réussi à t'obtenir un Chenipan niveau 5 contre ton Dracolosse. Je l'ai surnommé Dimitri, puisqu'il me faisait penser à toi.

Ah, oui, il se peut que tu n'arrives pas à rentrer chez toi, j'ai fais changer les serrures.

Bonne journée.