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Salut

tu vas vivre

une aventure de folie

« Allez Juliet, c'est l'aventure de ta vie » s'exclama Elena, une main dans sa poche et l'autre brandie dans les airs.

Elle a toujours eu ce talent, ce don... Vous savez ? Celui de se mettre dans des situations étranges.
Elle entraînait même ses amis dans ses péripéties incongrues.
Et elle s'en fichait éperdument de la gravité de ses actes. Du moins, elle le paraissait.
Bon, elle ne savait pas vraiment ce qu'elle faisait, ce qu'elle cherchait... Mais bon, ça allait être drôle ! Ça l'aurait été davantage si elles y avaient été en hiver, en Avril, il y a juste une brume épaisse qui rend certes la cabane très peu attrayante, mais en hiver, avec le drap blanc de la neige sur les collines... C'est tellement plus effrayant !
Enfin, ce n'est pas la saison qui allait ennuyer Elena.

« Fais attention, ça glisse par moments » prévint-elle à son accompagnatrice, Juliet, en lui indiquant l'endroit qui glissait.

Elle bailla à s'en décrocher la mâchoire, totalement hermétique à l'ambiance. Elle avait plutôt l'impression de faire une balade plutôt que de se rendre dans un lieu hanté. Et que comptait-elle trouver dans cette cabane ? Oh, soit un trésor, soit des fantômes ! Elle avait besoin de sa dose de bêtises aujourd'hui, et elle avait emmené la meilleure personne pour l'aider dans cette aventure : son amie Juliet. D'apparence frêle, Elena était persuadée du contraire, et qu'un peu d'aventures la dévergonderaient très rapidement ! Elle avait hâte de l'entraîner dans les couloirs sombres de la cabane hantée qui faisait si peur aux anciens élèves de Poudlard...

« Tu sais ce qu'on dit, sur cette Cabane hurlante » partagea la blonde, se retournant vers son amie tout en poursuivant la route, « on dit qu'autrefois, une fois par mois à chaque pleine lune, des hurlements sinistres provenaient de cette cabane ! Personne n'a jamais su de quel animal ces cris pouvaient bien venir... Un loup, ou les cris d'un fantôme peut-être ? »

Mais bon, quand elles arrivèrent vers l'entrée de la cabane, elles furent face à un... grand échec.

« Oh mais... La porte est fermée » s'exhorta la blonde, outrée « Alohomora. Alohomora.... ALOHOMO- roh, zut » abandonna la blonde qui croisa ses bras, mécontente de la situation.

La déception se lisait parfaitement sur son visage ! Elle fit le tour rapidement, sans trouver d'entrées potentielles. Elle était déçue. Elle se devait de trouver une solution, ce pourquoi elle se tourna vers Juliet, la mine déconfite de ne pas pouvoir assouvir ses pulsions d'aventurières Gryffondoriennes :

« Tu crois qu'il y a une autre entrée, Juliet ? »

Elle semblait si triste, la petite Wilson, de ne pas pouvoir entrer dans cette cabane et de ne pas découvrir de trésor ou tout simplement de ne pas pouvoir trouver quelque chose d'extraordinaire. Quelque chose d'extraordinaire...

« C'est vrai qu'elle fait froid dans le dos cette cabane » concéda Elena, sa tête se penchant sur le côté. Comme si ce geste fut le plus révélateur de l'univers, elle se retourna vers son amie, ses traits s'étant illuminés comme la fois où elle avait raté sa potion contre les furoncles en première année, « eh... Peut-être qu'il y a un passage secret ! Viens, allons voir, ça se trouve il n'est pas très loin » s'écria la blonde.

Il n'était pas dans la nature d'Elena d'abandonner une quête aussi facilement, elle n'aimait pas rentrer bredouille comme une idiote – bien qu'elle le soit un tant soit peu, mais il ne faut pas le lui dire, elle pourrait être vexée, et personne n'aimerait avoir une beuglante humaine face à soi. Aussi, elle prit la main de son amie et l'incita à faire le tour de la propriété avec un peu plus de soin. Aucune trappe, pas de trou dans le sol. Elena commençait vraiment à se demander si l'entrée de cette cabane hurlante existait...

« Oh, allez ! Cette entrée doit bien être quelque part » maugréa Elena, se tirant les cheveux la baguette à la main.

cette journée sera nécessairement

parfaite

ft. elena wilson

Je n'ai jamais beaucoup aimé... Vous savez. Je n'ai jamais aimé ces soirées où on s'amuse à se faire peur. En réalité, ce qui cloche, c'est que je n'ai jamais réussi à avoir vraiment peur. Je raconte tout un tas de choses tellement effrayantes parfois, pour qu'on m'écoute un peu, que je me sens en quelque sorte, quel est le mot ? Aseptisée ? Anesthésiée ? Peu importe. Je n'y arrive pas. Vraiment, j'essaye, j'essaye de crier, d'avoir l'air traumatisée, malade comme doit l'être quelqu'un d'élégant et de féminin. J'essaye d'être cette personne qui, comme maman, ferme les yeux et plaque ses paumes sur ses oreilles au pire moment du film. Mais il me semble que ce sera à jamais la seule chose qui me restera désespérément inatteignable. Désespérément et indubitablement inatteignable. Alors, quand Elena m'a proposée d'aller faire un tour vers la Cabane Hurlante, j'ai seulement accepté parce que :

1. Elena n'est de toute façon pas le genre de fille à s'effrayer devant une maison hantée.
2. Mon règlement intérieur me stipule clairement que je ne dois jamais – ô grand jamais – refuser quelque chose à quelqu'un (sauf si cela me compromet explicitement).

Voilà donc pourquoi je suis là, dans la gadoue de la fin d'un mois brumeux et pluvieux, à écouter Wilson débiter cent mots à la minute.
J'aime tellement son nom de famille que j'aimerais que ce soit son prénom. Dans ma vie rêvée, Wilson est son prénom. Je ne le dis pas, mais j'ai absolument le droit de le penser. Wilson, c'est le prénom parfait pour une célébrité, non ? Quelqu'un de fabuleusement connu, même. Pourquoi pourrait-elle donc être connue ? C'est sans doute une extraordinaire chasseuse de dragons. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle veut entrer dans la Cabane Hurlante : il y a probablement un dragon à l'intérieur ! Elle espère me faire la surprise de ma vie en me laissant le découvrir et en me permettant de l'épauler par la suite dans son travail ! Quelle vie palpitante elle doit avoir.

« Le dragon doit être au rez-de-chaussée, le parquet est sûrement en mauvais état il se serait écroulé s'il avait été à l'étage... »

Et visiblement, la porte d'entrée ne s'ouvre pas. Raison de plus pour corroborer mon hypothèse n'est-ce-pas ? Cette maison cache quelque chose de gigantesque.

« Tu as raison en tout cas, un passage secret existe forcément, sinon on ne pourrait pas venir l'endormir chaque jour et l'empêcher de brûler de fond en comble cette maison rabougrie. Voyons, si nous étions des cerveaux au service du mal, où mettrions-nous un tel passage... ? »

Je ne suis pas vraiment la plus douée en sortilèges, je n'ai pas redoublé pour rien, je ne préfère pas sortir ma baguette. Il me suffit de réfléchir un peu, ça ne doit pas être si compliqué... Elena a pris ma main, tiens, je viens seulement de le remarquer. Étrange. Je crois que c'est pour ce genre de moments-là que je mens. C'est tellement agréable de se sentir là. De sentir qu'on a besoin de moi, que je ne suis pas inutile, qu'on est heureux de m'avoir à ses côtés. Ça me rend vraiment tellement, tellement heureuse. J'aimerais lui faire plaisir. J'aimerais que Wilson soit fière de moi. J'aimerais être cette amie idéale, idéale au point qu'elle ne pourrait pas ne serait-ce qu'imaginer rencontrer quelqu'un qui soit à la hauteur de ma perfection. Je lève la tête. Et soudain, ça me vient.

« On pourrait passer par en haut ? Les planches qui barrent les fenêtres sont sans doute usées, on ne sait jamais, elles pourraient nous céder le passage. Et je pense que c'est mieux de ne pas être tout de suite en confrontation avec le dragon. »

Je parle, je parle. Je commentais le rythme soutenu des commentaires de Wilson toute à l'heure, mais je ne fais pas bien mieux. C'est qu'il y a tellement de choses à penser, tellement de choses à dire pour être parfaite. Tellement de choses à faire, tellement de choses à ne pas faire.

« Tu es au courant pour le dragon, pas vrai ? »

Voilà que je recommence, ça ne s'arrêtera jamais.

Et mes chaussures sont sales.
Maman ne serait pas contente.