Sans trop savoir comment, Arya avait fini par obtenir trois jours de congé. Il paraissait qu’elle travaillait trop et que le surmenage n’était bon pour personne. Coincée chez elle sans rien d’autre à faire que de tourner en rond et adresser des grimaces à Leia, sa fille adoptive, la petite sorcière avait finalement pris l’initiative d’aller faire un tour. En trois secondes, la poussette verte pomme était prête, le bébé était habillé et attaché et Arya elle-même finissait de s’enrouler dans une écharpe interminable aux couleurs de Serpentard. Sa vieille écharpe de première année que voulez-vous, elle était une grande nostalgique dans l’âme. Et puis elle était presque assortie à la poussette. Presque, à quelques tons de vert près. La jeune femme commença par errer longuement dans les rues, sans la moindre idée de ce qu’elle pouvait bien faire en milieu de semaine avec un bambin de six mois dans une poussette. Pour les parcs d’attraction, c’était râpé, idem pour la grande roue ou encore un passage sur le Chemin de Traverse. Faire les boutiques avec un bébé qui touchait tout pour le mettre à la bouche, ce n’était juste pas possible. La petite Leia avait bien failli finir à Sainte-Mangouste en tentant d’avaler un stock de poisons lors de leur dernière promenade sur le Chemin de Traverse.

Finalement, les deux miss avaient atterri au museum d’histoire de l’évolution magique. Pas trop risquée, comme promenade. Elles avaient déambulé devant les diverses vitrines, regardant les ossements de créatures plus bizarres les unes que les autres. « Mmh, ça te passionne pas ça, hein ? » Leia laissant tomber son doudou de plus en plus souvent, Arya décida qu’il était temps de sortir de là et de prendre un peu l’air. Elle s’arrêta un instant dans un parc pour s’acheter une glace et passa le biberon à la petite. Le goûter était un instant sacré pour la mère et la fille après tout. Elle savourait le parfum yaourt nature de la glace quand quelqu’un fit brutalement irruption devant elle. La demoiselle stoppa la poussette au dernier moment et lança un regard assassin au coupable… Avant de reconnaître Simon. Simon Moriarty, c’était son collègue et un bon camarade. Elle s’entendait merveilleusement bien avec lui et c’était plutôt cool. Pas de prises de tête entre eux. « Oh, euh Simon… Tu m’as fait super peur, débile ! » Arya lui adressa un grand sourire et contourna la pousette pour lui plaquer un bisou sur la joue. « Ah oui ! Elle est à moi. Elle s’appelle Leia – comme moi, c’est dingue – mais tu peux l’appeler Princesse. Une vraie diva quand elle s’y met. » Elle s’agenouilla devant la petite et Simon partit en courant… Parce qu’il avait oublié son propre rejeton. « Tu vas te le faire chourer un jour, tu sais ? Bonjour Lucky Luke ! ‘Vont être copains comme cochon, ces deux-là. » Arya prit sa fille quand ses bras et la souleva à hauteur du fils de Simon. « Bonjour Luke ! Je suis Leia. Quel hasard ! » La demoiselle avait adopté une voix aiguë et éclata de rire. « Vous faisiez quoi ? Tu veux un peu de glace ? » Arya toucha le bout du nez de son camarade avec sa glace au yaourt, laissant un point de crème. « Ouh, l’indieen. »

Arya éclata de rire devant l’expression de Luke. Les bébés étaient vraiment trop mignons quand ils s’y mettaient. Non pas que la jeune femme soit du genre à s’attendrir bêtement devant un marmot mais Luke et Leia, ce n’était pas la même chose. Pour commencer, Leia était sa fille donc tout ce qu’elle faisait lui semblait extraordinaire. Idiot mais c’était comme ça. Instinct maternel, peut-être ? « Oh, Leia aime aussi le musée ! Enfin surtout baver sur les barrières mais c’est une forme d’amour pour l’art, non ? » Le regard de Simon posé sur la petite mettait l’ancien Serpentard un peu mal à l’aise mais elle ne fit aucun commentaire, se contentant de la serrer contre elle – geste purement possessif mais ça encore, ça devait être dans le pack « jeune maman » fourni avec le bébé. « Elle a six mois – à une ou deux semaines près. » Arya couvrit Leia de petits bisous silencieux qui firent rire la gamine. « Non, j’ai pas été enceinte, j’l’ai adoptée. Enfin j’avais fait un pari avec une amie et je compte bien le gagner. Et Leia et moi… Une grande histoire d’amour, nous deux. Ça a été immédiat. » Pas tout à fait, les premiers temps avaient été assez durs pour la petite sorcière, l’irresponsable-type, limite maladive. Arya reposa sa fille dans la poussette vert pomme et emboîta le pas à son camarade. « Mais je gère ! T’inquiète, elle et moi, on est trop bien ! Bon, l’autre jour, je l’avais oubliée dans le panier de linge sale – elle adore l’odeur de transpiration, c’est marrant – et j’ai bien failli lui faire subir un sortilège de nettoyage mais sinon, tout roule ! » Arya éclata de rire en voyant le petit Luke baver sauvagement sur mini-Leia, foutant plein de bave dans ses cheveux blonds. « Eh, le monstre, c’est moi qui lui lave les cheveux après ! »

Arya termina la glace et se passa plusieurs fois la langue sur les lèvres. « Si je m’écoutais, je ne mangerais que des glaces. Dommage que ça soit pas bon pour la santé. Pourquoi c’est jamais les trucs bons qui sont conseillés pour la santé et compagnie ? Tu sais quoi ? Je vais me mettre au Taï Chi. » C’était dingue le nombre de phrases sans queue ni tête qu’elle pouvait sortir à la minute. Absolument pas consciente de l’état de trouble de son camarade, Arya poursuivit avec une longue tirade sur les bienfaits du Taï Chi, le Qi, les méridiens et compagnie. Elle en avait fait quand elle était plus jeune mais ça ne convenait pas à son caractère un peu… Survolté. M’enfin, ses parents disaient que ça la calmait un peu et ils n’avaient pas tort. Sauf que cette activité n’avait pas plu très longtemps à Arya qui avait préféré s’adonner au Quidditch – une fois rentrée à Poudlard – ou encore au football ou au karaté si on restait dans des sports moldus. « Sinon, tu comptais aller où après le musée ? J’ai envie de… d’aventure. » Mmh, c’était peut-être justement la raison pour laquelle les gens s’inquiétaient tellement quand Arya leur disait qu’elle avait une fille. Rêver d’aventure quand on avait un gamin à élever n’était pas exactement l’activité idéale et recommandée. En grandissant, la petite Leia serait soit comme sa mère, soit… Bah, une éducation bizarre donnait des personnes bizarres, non ?

« Oh. » Oui bon, une balade sur le Chemin de Traverse, ça pouvait être sympa aussi. Certes moins que découvrir de nouvelles créatures magiques pour un article du Chicaneur ou encore un affrontement contre un troll mais… « Certes oui, c’est… reposant, comme activité. » Arya adressa un sourire rayonnant à son ami, cala Leia quand Luke atterrit lui aussi dans la poussette vert pomme puis se concentra sur les bavardages de Simon. Pour une fois qu’elle pouvait papoter tranquillement avec lui sans que leur patron ne leur tombe dessus, les deux bambins pouvaient se débrouiller trois minutes tous seuls. Et puis au pire ils se taperaient dessus et Leia aurait ses premières blessures de guerre. Arya en avait bien, elle, qui dataient de son enfance mouvementée – une dizaine de frères, c’est épuisant – ou encore de Poudlard. « C’est vrai que ce machin est génial ! » Elle disait davantage cela pour faire plaisir à Simon parce qu’elle n’avait pas la moindre idée de ce dont il s’agissait. Mais la demoiselle était d’accord pour dire que c’était joli – quoi que ce fusse. Un vieux hoquet monta de la poussette et Arya tapota la poignée d’un air distrait. « Vous battez pas trop, vous deux… » Trois secondes sans attention et ils hoquetaient déjà. Les mômes étaient définitivement chiants, bruyants et encombrants. Et sacrément mignons. Sans crier gare, Arya se retrouva violemment tirée en arrière. Elle trébucha sur le bord du trottoir, se rattrapa in extremis à un passant – le balançant au passage à son tour dans le caniveau mais tant pis – et se tourna vivement vers Simon. « Quoi, quels bébés ! » Nos bébés ! « Oh, chiotte ! » Simon l’entraîna dans son sillage, la traînant à travers au moins la moitié de la vie – si si, rien que ça – et la forçant à slalomer entre les passants surpris… Pour finalement s’écraser lamentablement contre des portes d’ascenseurs. Surprise, La demoiselle heurta un Simon sonné et tomba assise sur son derrière avec un gémissement perplexe. « Il a volé les bébés ? » Non parce que dans l’histoire, elle n’avait pas capté grand-chose. Enfin, il ne fallait pas lui en vouloir, elle venait de passer deux minutes à se cogner contre tout ce qui était possible de cogner. « J’vais avoir des tonnes de bleus et… Oh punaise, ma Leia ! Petite Leia ! » Arya sauta sur ses pieds avec un petit cri paniqué et tendit la main à Simon. « Remets-toi débile, il a nos bébés ! Nos bébés ! » A peine leurs doigts se rencontrèrent-ils qu’elle le traînait dans la cage d’escaliers la plus proche. « On monte, on monte ! Aller ! » Des dizaines de marches défilèrent sous leurs chaussures jusqu’à qu’une marche un peu plus malicieuse que les autres ne viennent interrompre leur course-poursuite. Avec un énième cri de surprise, Arya effectua le vol plané du siècle, heurtant de nouvelles portes – pas d’ascenseurs, cette fois-ci – et déboula en trébuchant dans ce qui devaient être des bureaux. Des bureaux remplis de sorciers en train de travailler. Arya termina sa course-folle à moitié avachie sur une pile de parchemin et leva un regard empli de larme vers le propriétaire. « Bonjour, désolée, vous auriez pas vu passer une poussette ? Elle est verte, avec deux bébés dedans… Oh, et j’imagine qu’elle n’avançait pas toute seule donc… donc il devrait y avoir le voleur avec. » L’employé l’observa en silence, jeta un bref coup d’œil à Simon, revint à elle. « Euh… Je… » « Dîtes-moi TOUT DE SUITE ! Je ferais un article élogieux à votre propos pour le Chicaneur. » Certainement persuadé d’être en face de deux dingues, l’employé secoua frénétiquement la tête et rempila ses parchemins. Avec un cri de désespoir, Arya se retourna et enlaça Simon avec force, au bord des larmes.

Simon était un héros, au moins pour Arya. Quand le jeune homme se mit à hurler qu’il avait repéré le voleur, les larmes de l’ex-serpentard se séchèrent aussitôt pour se transformer en quelque chose qui ressemblait plus à de la détermination. Personne n’arrachait bébé Leïa à Arya Osborn. Pas sans en subir les conséquences ensuite. Bon certes, heureusement que Simon était là pour agir de façon sensée car elle était bien décidée à dévaler les quarante millions de marches d’escaliers du bâtiment. Lui opta pour une solution plus radicale et nettement plus efficace : le transplanage. « Waouh Simon, j’y aurais pas pensé ! » Le pire, c’est qu’elle était sincère. Son air admiratif fut rapidement remplacé par une grimace perplexe quand il se mit à gueuler. « Oui, ou alors elle a pas le permis… Comme moi en fait. » Et Arya était loin d’être une Cracmole, elle n’avait juste pas eu le temps de passer cette simple formalité et, il faut bien le dire, un peu la flemme aussi. Mais ce n’était pas le moment d’avoir une discussion hautement philosophique sur le pourquoi du comment cette femme se contentait de courir plutôt que d’utiliser les moyens magiques mis à sa disposition. Simon bondit en avant et arracha la perruque de la voleuse qui en profita pour s’enfuir. Attendez une seconde… Une perruque ? Sérieusement ? La femme – ou l’homme, car une fois dépourvu de cette crinière de cheveux, on pouvait se poser la question – bifurqua dans une ruelle et Arya fit appel à toute son énergie pour la rattraper. Elle dépassa Simon dans son sprint final puis se rapprocha petit à petit de la personne morte de rire qui leur enlever leurs enfants. Arya avait toujours eu une bonne détente mais son instinct protecteur de mère dût l’aider un petit peu, sur ce coup-là. La demoiselle heurta violemment le dos du criminel qui, ralentit dans sa course par le poids de la poussette verte, s’était laissé rattraper. « Je vous tiens, espèce de misérable, lamentable, haïssable, détestable, idiot, crétin, vicieux, horrible, perfide, inutile voleur d’enfants ! Vous croyiez que vous alliez échapper à Arya Osborn ? Non mais… ! » La colère l’empêcha de poursuivre. Assise sur la femme qui était un fait un grand homme chauve à l’allure dégingandée, Arya jeta un coup d’œil à la poussette. « Simon ! Est-ce que les bébés vont bien ? » Il y avait plutôt intérêt, sinon… « Poussez-vous, petite idiote… » En moins de temps qu’il n’en faut pour dire « quidditch », la baguette d’Arya jaillit de sa poche et piqua le cou du voleur. « La ferme, toi, j’me souviens pas t’avoir parlé. Et d’abord, d’où tu voles des mouflets ? » Rouge de colère, Arya ponctua ces paroles pleines de venin par un regard assassin. « J’les ai pas volé, m’dame, j’les ai sauvé… ! » « BALIVERNES. » Quoi que… Bien qu’Arya soit trop en rogne pour s’en apercevoir, la voix du type était empreinte d’un accent de vérité indéniable. Le gars dépourvu du moindre cheveu se tortilla un peu sous le poids de la demoiselle et lança un regard suppliant à Simon. « S’il vous plaît, monsieur, faites quelque chose pour votre femme, elle me fait mal. » Il est vrai qu’à ce rythme, Arya allait finir par faire un trou dans le cou de l’homme, tant elle appuyait fort sa baguette. « Je. Ne. Suis. Pas. Son. Épouse. »

Elle allait le tuer, et l’homme chauve semblait bien s’en rendre compte. C’était une lutte silencieuse, rythmée par l’affrontement de leurs forces respectives et de leur détermination. L’une n’avait simplement pas supporté que l’on lui vole sa fille, l’autre combattait pour sa survie. Et étonnamment, cela leur donnait une force presque égale, comme si la peur d’un enlèvement se plaçait au même niveau que la peur de mourir sur l’échelle des frayeurs. Enfin, frayeur était un petit mot, dans leur situation. Mais au contraire de l’homme, Arya n’était pas seule et Simon arriva à la rescousse. A la rescousse de qui ? C’était une bonne question, en fait, car par sa seule intervention, il sauvait à la fois la vie du miséreux et celle de la jeune sorcière. Nul doute qu’elle aurait mal vécu le fait d’ôter la vie à un gars, même s’il s’agissait d’un sale type. « Ouais, t’as raison, vaut mieux qu’il vive pour se rendre compte de sa nullité, de sa malchance, de son infortune, de sa connerie, de sa… » Et voici qu’elle repartait dans une grande envolée lyrique d’injures. Elle la conclue par un splendide coup de poing qui s’écrasa sur le nez du gars. « Voilà, j’ai fini. » Ce qui est drôle, c’est que Simon – qu’elle supposait posé et secourable – exécuta le même geste qu’elle. Soit, en termes plus vulgaires, lui balança son poing dans la gueule. « Et deux pour le prix d’un ! » Maintenant que sa rage due à sa peur était passée, Arya retrouvait le sourire.
Et puis Sainte-Mangouste débarqua.

« Non mais sérieusement, z’auriez pas pu le surveiller un peu mieux ? Genre l’enfermer dans les cachots de l’hosto avec des menottes, douze portes à passer et quatre-vingt-dix gardes ? … EH OH, J’VOUS PARLE ! » La médicomage la plus proche posa un regard inquiet sur la jeune mère, comme si elle pensait que tout compte fait, les fous n’étaient pas tous au bon endroit. « Non mais. J’ai raison, hein Simon ? » Le visage d’Arya se fendit d’un sourire candide et elle se pencha sur la poussette, où Leïa se chargeait de fournir du gel entièrement bo à son petit camarade à grand renfort de salive. « Boh non, une journée assez habituelle, en fait. » Chez Arya, le mot habituel prenait un tout autre sens. Sa vie était peuplée d’événements étranges, loufoques, dangereux, et elle n’imaginait pas une vie normale et simple. Évidemment, puisque ceci était son quotidien. La née-moldue était une demoiselle vivant dans une comédie grandeur nature et elle n’avait aucun scrupule à inviter de nouveaux personnages dans cette folle aventure. Simon venait de le découvrir aujourd’hui même. « Enfin c’est grâce à toi si on les a retrouvé sains et saufs, Simon ! Merci, merci ! » Au bord des larmes – de joie – Arya sauta dans les bras de son collègue. Pile-poil à cet instant, une chouette passa au-dessus, lâcha une lettre qui tomba sur la demoiselle, fit un splendide caca sur la tête de Luke et disparut à l’horizon. « Oh, pauvre bébé, c’est dégueu… ! » Elle décacheta le courrier.

« Chère mademoiselle Osborn,
Nous vous adressons à regret cette missive pour vous informer de la disparition de votre habitation en ce mois de Mai. L’intégralité de votre domicile s’est vu disparaître dans un incendie dévorant, de toute évidence dû à un sortilège. Votre assurance prendra en charge certains de vos frais, mais nous vous enjoignons à trouver un domicile temporaire dans les plus brefs délais.
Mes salutions distinguées,
Lucette Saunière, déléguée à l’administration des incidents magiques. »

« Simon, Bébé Leïa et moi-même pouvons squatter chez toi pour une durée indéterminée et probablement assez longue ? »

Le fou chauve accompagné de la pauvre madame tournèrent de dos. Et voilà une bonne chose de faite ! Arya le serra dans ses bras et le Simon très sentimental la laissa faire en se demandant ce qui pouvait rendre sa journée encore plus... Horrible. Rien, rien ne pouvait la rendre encore plus étrange. Il allait continuer sa balade, avec son amie et sa fille et hop, le tour était joué. Sauf qu'évidement la situation empira en quelques secondes à peine. Une chouette passa au dessus de la tête, lâchant une courrier pour sa partenaire de vente et une fiente sur son fils. Génial. Il allait devoir nettoyer tout ça avant qu’il mette les doigt dessus. Il agita sa baguette sur le petit Luke pendant qu'Arya lisait son courrier et Luke retrouva bientôt sa propreté d'antan. Il ne s'était rendu compte de rien, ce môme était fabuleux. Il leva les yeux vers son amie, toujours plongé dans sa lecture. Qu'est ce que courrier avait de si urgent pour être livré ici même ? Quand il vit sa moue il lui attrapa la lettre des mans et la parcouru des yeux rapidement. Et alors il comprit. Et elle lui posa the question que Simon espérait en jamais entendre de la part d'une fille quelconque. Et puis Arya. Arya quoi. Cette fille avait autant de poisse que... Bref, trop au goût de Simon.

- Heu...

Il attrapa Luke dans ses bras qui commençait déjà à se rendormir. Décidément ce machin ne faisait pas grand chose de sa vie. Un dernier regard vers Arya et il poussa un grand soupire. Bon, c'était elle après tout... Il était la seule fille qu'il appréciait. Une des rares personnes en général aussi d'ailleurs... Et puis il y avait son bébé. Il n'avait pas fini de se poser des question sur ce môme.

- C'est d'accord. Mais à plusieurs conditions !

Il leva un doigt en l'air, l'air impérieux. Oui, Simon était terriblement maniaque, agaçant et lourd à vivre, si Arya ne le savait pas déjà, elle allait sûrement avoir peur en le découvrant. Ils commencèrent donc à marcher en direction du petit appartement de Simon.

- Premièrement, tu prendras l'ancienne chambre de ma tante et du stupide cousin... Y'a un lit et la place pour un lit de bébé. Ensuite ! Si tu casse quelque chose, vu que je suis pas au top ces jours ci tu devras le repayer, pas de bruit après vingt deux heures, je n'écoute pas de ra, je suis allergique aux noisettes donc, pas de noisettes chez moi, je passe un coup de balai tout les deux jours, je veux bien que tu m'aide à cuisiner parce que je suis nul... Je crois que c'est tout ! Ah ben c'est juste ici !

Il entrèrent donc dans le petit immeuble et Simon passa une clef dans la serrure. Il ouvrit la porte et fit place à Arya.

- Après vous demoiselles !

Le cœur d’Arya fit un petit bond dans sa poitrine quand Simon donna son accord. Des conditions ? La demoiselle n’avait que faire des conditions. De toute façon, elle ne comptait pas mettre le bazar chez lui : elle savait respecter les biens d’autrui. Et si l’appartement prenait feu, se faisait engloutir par un raz-de-marée, était emporté par une tornade et était pris d’assaut par des extra-terrestres… Cela serait la faute à pas de chance, voilà tout. De toute façon Arya n’avait pas de chance et le destin s’amusait à mettre sur son chemin les événements les plus improbables – pas forcément les plus horribles, loin de là, seulement les trucs chiants, dénués d’intérêt et généralement fort coûteux. Oui voilà, comme la perte de son chez-elle par exemple. D’un autre côté, la miss savait apprécier les petites choses de rien du tout, comme le « d’accord » de Simon. « Promis, toutes les conditions que tu veux ! » « Premièrement, tu prendras l'ancienne chambre de ma tante et du stupide cousin... Y'a un lit et la place pour un lit de bébé. Ensuite ! Si tu casses quelque chose, vu que je ne suis pas au top ces jours ci tu devras le repayer, pas de bruit après vingt-deux heures, je n'écoute pas de ra, je suis allergique aux noisettes donc, pas de noisettes chez moi, je passe un coup de balai tous les deux jours, je veux bien que tu m'aide à cuisiner parce que je suis nul... Je crois que c'est tout ! Ah ben c'est juste ici ! » Bon certes, ça en faisait un paquet de conditions. Mais Arya mangeait rarement des noisettes, elle ne cuisinait pas trop mal tant qu’elle ne confondait pas le sucre et le sel… Quant à casser quelque chose, elle casserait sans aucun doute beaucoup d’objets mais elle avait une petite réserve d’argent juste pour ces choses-là (comme la fois où elle avait fait tomber le lustre en cristal chez ses parents… elle en avait eu pour sa poche, et cette histoire l’avait ruinée pendant près de deux ans). Et le balai, il faudrait juste qu’elle se l’écrive sur le bras pour ne pas oublier. Ou sur le front de Leïa, c’était plus visible et l’avantage, c’est que Bébé Leïa pleurait. Alarme sonore plus post’it… Les bébés, c’était vraiment du tout bénéf’. Arborant une moue sceptique vis-à-vis de la décoration, Arya entra dans l’appartement, Bébé Leïa sous un bras, la poussette pliée sous l’autre. « J’crois que je vais bien m’plaire ici, dites donc ! » Et y rester, tant qu’on y était. Elle n’avait pas assez d’argent pour se trouver un autre appartement dans l’immédiat et loger chez ses parents était impensable. Elle n’avait pas envie que des personnes dotées de mauvaises intentions découvrent qu’il s’agissait de deux parfaits moldus… Tout comme ses frères d’ailleurs.

RP TERMINÉ.