ϟ 02/15 : Mise à jour générale. Venez donner votre avis sur le design ici, et découvrir l'event spéciallà. Vous pouvez en savoir davantage de façon générale ici et découvrir les autres events là ♥
ϟ 09/14 : Nouvelles activités ! Vous pouvez participer à la Gazette ici et profiter de la radio de Legilimens.
ϟ WANTED : Nous recherchons actuellement des membres de l'Ordre de tous les âges !
ϟ Et surtout, n'oubliez pas de participer à la vie du forum de n'importe quelle façon ♥
Sujet : Entre nocturne et ballade || Pv Wallace (Terminé) Jeu 15 Mai 2014 - 13:49
Just a bit of company,
Someone to talk to.
Elle aurait souhaité se sentir pleine d’assurance, pétillante, peut-être charmante, mais au fond elle restait persuadée de dégager une repoussante forme d’anxiété et que son visage était empreint de l’expression particulière qui venait après une crise de larmes. A l’antipode de son idéal, elle le savait mais pour autant n’était jamais parvenue à renverser la situation. Son monde lui arrivait violemment à la figure, la malmenait avant de la repoussait dans une réalité qui dès lors la terrorisait. Les bras ballants, le regard vitreux, le teint livide, la bouche entrouverte et la respiration haletante, elle se tenait droite au milieu de passants trop occupés à rentrer chez eux pour lui prêter attention. Stoïque au milieu de l’agitation, Arsinoé détonnait. Tout semblait désormais si calme. Si silencieux malgré la foule. Et pourtant elle se sentait parfaitement désorientée. Arrivée ici sans avoir la moindre idée du chemin qu’elle venait d’emprunter, elle avait été désœuvrée et incapable de faire cesser le vacarme assourdissant qui s’était installé dans sa tête. A présent elle se rappelait tout au plus avoir quitté le ministère sur le coup des dix-neuf heures. Peut-être un peu plus tôt. A en juger par le soleil déclinant et les boutiques qui fermaient les unes après les autres, au moins une heure s’était écoulée sans qu’elle ne puisse ni dire où elle était allé, qui elle avait croisé et par quel étrange coup du sort elle se trouvait à présent ici. Terrifiée face à cette absence de souvenir alors qu’elle venait tout juste de reprendre conscience de sa propre existence, Arsinoé passa une main tremblante sur son front avant de se tourner fébrilement pour de tenter de déterminer l’endroit exact où elle se trouvait. Serrant contre elle les pans d’un manteau sombre, elle regardait sans se sentir capable de comprendre. Elle était enfin seule mais pour autant ne parvenait pas à se sentir part de la réalité. De cette étrange réalité. Et cela faisait peur. Ce ne fut que lorsque ses yeux se posèrent finalement sur le musée, un bâtiment duquel il lui semblait qu’émanait une lueur mystérieuse, sorte d’aura mystique peut-être due à l’éclairage particulier d’un coucher de soleil, qu’Arsinoé sentit qu’elle n’était pas totalement perdue. Sans savoir pourquoi il lui semblait alors qu’il lui fallait aller s’y réfugier. Comme s’il n’y avait que là bas que la vulnérabilité s’estomperait. Alors elle se précipita, trébuchant à quelques reprises du haut d’une paire de talons mal adaptée à la course, jusqu’à débouler dans le hall pour se heurter à un employé.
- Le musée va bientôt fermer madame, vous ne pouvez plus entrer.
Les derniers visiteurs étaient en effet sur le départ, ou finissaient tout au plus de s’attarder dans la boutique de souvenirs. Mais elle ne souhaitait pas revenir demain. Arsinoé voulait, Arsinoé devait entrer. Alors elle esquiva. Elle passa simplement outre l’employé qui, supposant sans doute que quelqu’un d’autre l’arrêterait d’ici à ce qu’elle ait pris l’ascenseur, la laissa passer avec dans le regard la lassitude de ceux dont la journée est presque terminée. Mais une fois qu’elle eut traversé le hall il lui sembla que tous les couloirs étaient les mêmes, que les panneaux indiquaient de semblables directions, que la porte d’un labyrinthe avait été franchie. Elle erra un temps, ou plutôt se hâtait, larmoyante, d’ascenseur en ascenseur avant de finalement échouer dans le département administratif. Sans s’embarrasser de la moindre petite seconde de réflexion elle se précipita vers le bureau du conservateur dont elle ouvrit brusquement la porte.
Et à l’instant où elle posa les yeux sur Wallace Kanzler, Arsinoé eut l’intime conviction qu’elle n’aurait jamais dû se trouver ici. Inconsciemment il était celui qu’elle avait voulu trouver mais maintenant qu’il se tenait face à elle, la sensation d’avoir mal fait était prenante. Sa respiration se suspendit pendant que ses yeux restèrent d’abord fixés sur la silhouette de l’homme.
- Je. Je suis désolée. Instinctivement son regard fuit et ses mains cherchèrent à s’occuper, une remettant en place une mèche de cheveux derrière son oreille et l’autre jouant nerveusement avec un bouton de son manteau. - Je passais et j’ai simplement eu envie de… Je ne sais pas. Simplement d’entrer.
Pourtant elle n’était pas simplement passée mais avait bel et bien cherché, sans être capable de pouvoir rationnellement dire pourquoi. Il semblait que les circonstances avaient simplement fait que. Elle s’était sentie esseulée et paniquée, si bien qu’il lui avait fallu se jeter désespérément vers le moindre signe familier, courir pour tenter d’aller se rassurer entre quatre murs et face à une silhouette connue. Alors le musée s’était imposé. Et, dans la suite logique, Wallace.
- Pardon. Pardon, c’était affreusement malvenu. Terriblement impoli. Totalement mal à propos. Elle le connaissait au fond si peu et rien, absolument rien, ne justifiait objectivement qu’elle ait ainsi déboulé. Un instant Arsinoé resta immobile, dans l’encadrement et la porte, reprenant peu à peu les esprits qui lui avaient jusque lors cruellement manqué pour finalement en venir à considérer qu’il lui valait mieux prendre le chemin de la sortie plutôt que de s’embarrasser plus longtemps.
Invité
Invité
Entre nocturne et ballade || Pv Wallace (Terminé)
Sujet : Re: Entre nocturne et ballade || Pv Wallace (Terminé) Mar 20 Mai 2014 - 14:22
Arsinoé B. Leigh
: They turn out to be poison but still, I can’t help myself.
ϟ ÂGE : 53 ϟ FONCTION : Directrice du département des mystères. ϟ AVATAR : Diane Kruger
Sujet : Re: Entre nocturne et ballade || Pv Wallace (Terminé) Mer 28 Mai 2014 - 0:21
Just a bit of company,
Someone to talk to.
Le regard aussi glacial que perçant de Wallace la mettait affreusement mal à l’aise. Tout autant que ses remarques dont elle était simplement incapable de déterminer s’il s’agissait d’humour noir ou de sérieux. Le léger rictus qui accompagna le commentaire sur le sort réservé aux importuns ne suffit pas à rassurer Arsinoé. Car elle ne savait pas s’il lui fallait se hâter et refermer soigneusement la porte derrière elle ou s’amuser de ce qui pouvait apparaître comme une subtilité d’esprit elle se contenta de rester stoïque. Elle avait arrêté son mouvement de recul. Se trouvait figée telle une statue de glace qui fixait, une pointe d’incompréhension dans le regard, cet homme si charismatique et inquiétant à la fois. Wallace Kanzler lui apparaissait en effet comme emprunt de paradoxes. Il avait cette façon indescriptible et inimitable de souffler le froid tout en sachant captiver l’attention. Des manières à la perfection effrayante. Le goût sûr, l’esprit cultivé, la discussion aimable et pourtant en sa présence on n’osait parfois pas ouvrir la bouche. Et surtout il dégageait une aura presque polaire mais fascinante. Arsinoé trouvait en lui un personnage si particulier qu’elle appréciait au fond sincèrement. Car ils partageaient le même caractère d’esthète, le même goût du respect des règles –en cela, Arsinoé s’était sentie d’autant plus mal quand il lui avait fait remarquer tout ce qu’elle avait enfreint-, semblaient en somme s’accorder sur beaucoup quoiqu’ils conservaient entre eux cette éternelle distance de rigueur. Mais si habituellement elle pensait être capable de lui faire face et de se hisser presque à sa hauteur, aujourd’hui le conservateur ne faisait que surplomber sa faiblesse. Pathétiquement, désespérément faible. Arsinoé, la fière Arsinoé, avouait par sa simple présence ici avoir tant besoin de compagnie, de sentir une présence humaine à ses côtés. Mais elle savait pertinemment qu’entrer dans le bureau de Wallace avait été une erreur et respectait pieusement sa volonté de rester seul. Tant et si bien qu’il lui sembla qu’elle n’était ni déçue, ni même étonnée lorsqu’il lui proposa simplement de la raccompagner. Elle esquissa l’ombre d’un sourire crispé.
- Ce serait très aimable, merci. Non pas qu’elle souhaitait l’importuner plus longtemps, plutôt qu’elle doutait sincèrement être capable de retrouver seule la sortie. Cependant il se ravisa de la mettre à la porte, lui proposant contre toute attente une visite impromptue du musée. Durant quelques secondes elle resta bêtement silencieuse, hochant faiblement la tête, la bouche entrouverte, comme si ses mots restaient sur le bout de sa langue sans parvenir à franchir la barrière de ses lèvres. Wallace était-il sérieux dans sa proposition ? Il avait peut-être toutes les raisons de l’être... Ou plutôt rien ne justifiait qu’il s’obstine dans le cynisme quand, s’il le souhaitait sincèrement, il aurait simplement pu la mettre à la porte. Dans le doute la logique aurait voulu qu’elle décline la proposition. Cependant Arsinoé avait une manière de penser tout à elle et n’obéissait à aucune loi clairement préétablie. Et à l’instant présent, seul importait qu’elle ne reste pas seule. Elle parvint donc à articuler une réponse.
- Le silence est une chose reposante. Une réponse sans doute trop succincte à laquelle elle rajouta maladroitement quelques mots. - Et le département d’astronomie est sans doute d’autant plus beau qu’il est vide.
Elle se giflait intérieurement pour tant de banalités qui ne faisaient qu’aggraver le manque d’assurance qu’elle renvoyait. Pour fuir sa propre bêtise, elle jugea pertinent de prendre les devants de quelques pas afin d’attendre dans le couloir. Ainsi elle laissait à Wallace le temps et l’intimité nécessaire s’il devait encore finir de ranger son bureau pendant qu’elle se forçait de s’offrir une profonde inspiration. Qu’enfin l’air inonde sa raison encore légèrement altérée. A présent tout allait bien. Arsinoé parvenait doucement à se convaincre qu’elle était en sécurité, que le malheureux épisode était clos, qu’ici rien ni personne ne viendrait jouer avec son esprit. Ne restait qu’à effacer de son visage cette expression de perdition. Sa respiration se faisait plus posée, ses épaules se relâchaient peu à peu et pendant qu’elle attachait ses cheveux afin de se donner un air moins négligé ses traits se détendaient légèrement pour désormais paraître simplement fatigués. Un léger sursaut la traversa lorsqu’il arriva à sa hauteur. Mais il fut contrebalancé par un subtil mouvement des zygomatiques qui tira à la visiteuse un mouvement bref mais sincère du coin des lèvres.
- Je suppose que si je suis accompagnée par Minos dans son palais de Cnossos les règlements ne me fixent plus du haut de leur grande rigueur.
Une pointe d’humour. Ou du moins une tentative de rebondir par une comparaison intelligente sur les propos précédemment tenus par le conservateur. Arsinoé s’arrêta cependant au milieu de sa démarche. Car plutôt que de soutenir le regard de Wallace la sorcière baissa instinctivement les yeux. L'assurance lui manquait encore, si bien que pendant qu’ils sortaient du département de la direction elle n’avait cessé de regarder le bout de ses pieds.
- Cependant dois-je m’inquiéter ? Car cette visite pourrait être un moyen comme un autre de se débarrasser de l’impolie. Subtilement, en la perdant simplement dans un véritable labyrinthe.
De ses escarpins ses prunelles glissèrent sur les chaussures vernies de Wallace, remontèrent le long de sa silhouette pour finalement oser s’attarder dans ses yeux d’agate. Quelques secondes seulement elle soutint son regard avant de se souvenir que ne devait briller dans sa pupille qu’une fragilité précieuse et non pas la ferme inquisition. Et cette sensation de ridicule lui fit détourner instantanément l’œil.
(Au fait, la musique que tu as choisie est juste parfaite ♥)
Invité
Invité
Entre nocturne et ballade || Pv Wallace (Terminé)
Sujet : Re: Entre nocturne et ballade || Pv Wallace (Terminé) Mer 28 Mai 2014 - 18:52
La partie est entre ses mains, il n’a même pas besoin de noter tous les petits détails. Il le sait. Wallace joue subtilement, tantôt créature de glace, tantôt homme trop charmant. Il a besoin d’inter-changer ces deux visages pour tromper la proie, c’est plus simple et surtout plus amusant. Mais il pourrait ne lui présenter que ce visage agréable, celui qui se montre poli en toute circonstance, qui voue un amour maladif pour toutes formes d’art, et surtout, c’est ce qu’on attend d’une forme de perfection, il l’a compris depuis longtemps alors il en use et abuse. C’est un personnage qui plait, mais ce n’est pas lui. Il y a une part de Wallace là-dedans, il ne ment pas entièrement, mais il ne peut pas nier l’autre part, le mangemort, et l’homme capable de tuer par jalousie. Mais ce soir, pour Arsinoé, il est ce qu’elle attend de lui - courtoisie, esprit vif. Il forge une symétrie parfaite pour lui plaire.
« Cependant dois-je m’inquiéter ? Car cette visite pourrait être un moyen comme un autre de se débarrasser de l’impolie. Subtilement, en la perdant simplement dans un véritable labyrinthe. » Il se tourne vers elle, lui offre un semblant de sourire, pas un rictus, c’est plus agréable, presque doux. « Si vous pensez que j’ai pour habitude de perdre les visiteurs aux quatre coins du musée, alors vous devriez faire attention, qui sait le nombre de cadavre que vous pourriez y trouver » C’est terriblement glauque ce qu’il lui annonce, comme ça, de but en blanc. L’humour de Wallace n’a pas de limite, c’est mauvais, noir, et complètement déraisonné. Si il continue ainsi, il risque de perdre l’agréable compagnie. Percevant à nouveau le trouble d’Arsinoé, il prend soin d’ajouter de nouveaux mots, cherchant à effacer les précédents. « Vous pouvez prétendre au titre d’Ariane, c’est bien elle qui possède le fil d’or ? » La mythologie est si vaste qu’elle lui échappe souvent, concept moldu intéressant qu’il n’a pas eu le temps de comprendre entièrement. « Mais ne m’octroyez pas le rôle de Thésée, car je ne compte pas vous abandonner entre les murs de ce musée » Ce sont des insinuations qui se glissent lentement entre les mots. On pourrait choisir de ne rien voir, mais il place sournoisement et méthodiquement les pièces sur son échiquier.
Le musée se plonge soudainement dans le noir. Bien entendu, il aurait du y penser, c’est toujours ainsi, mais à cette heure-ci, normalement, il n’est plus dans son bureau, il est déjà sorti. Il se maudit, ravale des insultes. La baguette s’illumine à son bout, Lumos qui est conjuré pour chasser un peu de l’obscurité qui les a englouti. « Veuillez m’excuser, à cette heure-ci, plus personne ne doit se trouver dans le musée, et je n’ai aucune connaissance sur le mécanisme des éclairages, mais… » Wallace passe en revu les sortilèges qu’il connait, de quoi éclairer une pièce - cette magie inoffensive lui échappe. Seuls les sorts de magie noire lui sont parfaitement connus. Des listes défilent dans sa mémoire, il ouvre toutes les portes de son esprit, fouille rageusement et soudain… plusieurs mots franchissent ses lèvres, c’est rapide, quasi inaudible. Une flopée de petites lueurs s’échappe de sa baguette, ce sont des points de lumières qui se répandant partout dans la pièce, sorte de lucioles qui forment, malgré-elles, des constellations. « C’est assez sommaire, mais nous n’en aurons pas besoin pour le département d’astronomie, si c’est bien celui que vous souhaitez visiter. » Wallace ne s’attarde pas sur la beauté du sortilège qu’il vient d'utiliser, pour lui, ce ne sont que des points de lumière qui avancent docilement avec eux.
Un ascenseur pour aller jusqu’au cinquième étage. Il regrette toujours qu’il n’y ait pas d’escaliers. Les ascenseurs sont une plaie. Il déteste cette impression d’être enfermé dans une boite, cercueil avant l’heure. Claustrophobie avancée. Son trouble peut-être noté, c’est une main qui se crispe, une respiration qui est plus saccadée, comme si il se retenait d’aspirer l’air, craignant qu’il n’en ait pas assez.
Il soutient son regard, il a besoin de ces contacts visuels, de pouvoir fouiller dans les yeux. Y lire les troubles. C’est une pointe de déception en voyant qu’elle le fuit. Wallace ne comprend pas que soutenir son regard est une épreuve. Le cinquième étage se découpe devant eux, c’est le plus spectaculaire, probablement l’un de ses favoris en raison de l’obscurité qui y règne, obscurité uniquement rythmée par les constellations artificielles. Ce dispositif était là avant qu’il reprenne ce poste et il n’y a rien changé, car il est parfait. Il s’assoit sur le banc au centre de la pièce, invitant Arsinoé à le rejoindre. « Je vais manquer à mon devoir de conservateur car ce département m’échappe. » C’est une vérité, ses connaissances sont limitées sur ce sujet. Et soudain, c’est un murmure qui s’échappe, de ceux des confidences. « J’ai triché pour obtenir l’examen d’Astronomie. » C’est un détail qu’on ne doit pas avouer, mais Wallace se permet de lui révéler ce souvenir. Un Serpentard use de tous les moyens nécessaires pour arriver à ses fins, Kanzler avait appliqué cette doctrine à la lettre. « Alors je vous écoute… ensuite, je vous emmènerai au sixième étage. J’ai besoin de votre avis sur un objet qu’on doit exposer bientôt. » Le peu de lumière leur octroie un jeu d’ombre fascinant, il ne peut voir qu’une moitié du visage d’Arsinoé, par intermittence et c’est réellement fascinant.
Arsinoé B. Leigh
: They turn out to be poison but still, I can’t help myself.
ϟ ÂGE : 53 ϟ FONCTION : Directrice du département des mystères. ϟ AVATAR : Diane Kruger
Sujet : Re: Entre nocturne et ballade || Pv Wallace (Terminé) Jeu 29 Mai 2014 - 0:09
Just a bit of company,
Someone to talk to.
Le manque d’intérêt pour la mythologie antique moldue était chose courante chez les sorciers. Arsinoé le savait, avait fini par s’en accommoder à contre cœur, et n’appréciait donc que d'avantage lorsque ses interlocuteurs ne se contentaient pas de soupirer face à ses références. Elle qui avait si peu de talent pour les relations humaines préférait se perdre au fil des liens si particuliers, ambigus et souvent sordides qu’entretenaient héros et divinités d’un autre millénaire. Ainsi la référence au célèbre couple triomphateur du Minotaure fut estimée à sa juste valeur. Par ailleurs cela confirmait un a priori positif sur Wallace malgré une certaine noirceur qu’il n’avait jusque-là pas cherché à cacher. Il faisait preuve de culture, semblait avoir à cœur de ne pas la rejeter, se montrait au fond presque avenant quand il ne prononçait pas de sombres paroles. Tant et si bien qu’Arsinoé voulait se convaincre que le macabre n’était que cynisme. Une simple forme d’humour qu’elle comprenait mal mais que pour autant elle ne pouvait se résoudre à juger sévèrement.
- Ariane est sans doute un rôle souhaitable. Au moins dans une certain mesure, souffla-t-elle en omettant volontairement tout commentaire clair concernant Thésée. La remarque avait en effet parut revêtir un double tranchant, si bien que dans la peur de se couper elle préféra la prudence, donc le passage sous silence.
Soudain les lumières s’éteignirent, plongeant le musée dans un noir complet, ce qui tira à Arsinoé un cri de surprise étouffé. Contrairement à Wallace elle n’eut pas le réflexe de sortir sa baguette et se contenta simplement de faire un pas de côté afin de se rapprocher de lui et de la lumière qui l’entourait. Car le noir ne lui avait jamais plus. La reposante solitude, le calme plat, la pénombre mesurée, voilà des choses dont elle savait se délecter. Mais l'obscurité totale revêtait un caractère angoissant, laissait à penser que de partout et nulle part pouvait jaillir des peurs qu’on croyait bien enfouies. Les gouttes de lumière qui s’échappèrent de la baguette de Wallace furent ainsi accueillies avec soulagement. Une fois la courte frayeur passée, Arsinoé s’accorda même quelques secondes pour admirer ce sort simple mais tout à fait charmant, qui année après année lui plaisait autant à chaque fois qu’il était lancé. Sa contemplation fut cependant coupée par la voix de Wallace, dont les dires demandaient vraisemblablement confirmation.
- Si vous le voulez bien j’en serais ravie.
Ils s’engouffraient à présent dans un ascenseur. Petit endroit tranquille dans lequel elle se sentait bien, à l’abri, comme protégée dans un cocon. A en croire les légers tressaillements qui traversaient Wallace le sentiment n’était cependant pas partagé. Elle le sentait bien mais se refusait à une parole réconfortante. D’abord car cela n’était pas dans son tempérament, si bien qu’aucun mot adapté ne lui serait venu à l’esprit. Egalement car elle se doutait qu’il n’aurait pas apprécié. Wallace Kanzler semblait beaucoup trop fier pour accepter une compassion qu’il aurait pu interpréter comme une pitié mal à propos. Finalement ils s’arrêtèrent cinq étages sous terre. Un large sourire se dessinait sur le visage d’Arsinoé alors qu’ils pénétraient côte à côte dans ce département qui s’inscrivait parmi ses favoris. Le cadre était tout simplement magnifique, plein d’une lumière douce aux nuances d’une subtilité infinie.
Sans quitter son expression émerveillée –Arsinoé l’était à chaque fois qu’elle entrait ici, plus encore à présent que le lieu était complètement vide-, elle vint s’asseoir près du conservateur. Tricher ? Le mot n’allait pas à Wallace. Il ne convenait pas. Manquait de subtilité. Il n’était pas homme à tricher. Non. C’était une chose qu’Arsinoé ne pouvait concevoir. Tricher ? C’était une chose affreusement laide, pour ne pas dire salissante. Pour autant, si la révélation semblait à l’antipode du personnage elle avait le mérite de la sincérité. Ce qui était étonnant. Etonnant car Arsinoé n’avait pas la sensation d’être de celles qui inspiraient la confiance. Et c’était sans doute car elle ne s’y attendait pas que la chose fût étrangement plaisante. Cela semblait presque… gratifiant. Si bien qu’Arsinoé parvint à juger qu’il y avait prescription –quoiqu’elle s’obstinait au fond à croire que cela ne devait être vrai- et qu’à présent Wallace ne pouvait plus être déclaré coupable de rien sinon d’être charmant.
- Je suis malheureusement loin d’être experte. Une simple modestie de rigueur. Car si elle ne maîtrisait pas l’astronomie aussi bien que les sortilèges il n’en restait pas moins que cette matière l’avait toujours fascinée. La beauté inimitable des étoiles, ici si bien reproduite par la magie, la força à ne pas se retenir beaucoup plus longtemps et à transgresser sa fausse humilité.
- Voilà la constellation de la Lyre. D’un doigt comme toujours légèrement tremblant elle venait de pointer un petit amas d’étoiles situé juste en face d’eux. - Le Cygne devrait donc se trouver juste à côté.
Elle se leva du banc et fit quelques pas afin de se trouver littéralement la tête dans les étoiles. Arsinoé s’avança vers la Lyre et, se tournant légèrement vers la gauche, désigna d’un geste vague une série d’astres qui formaient une large croix. Ses yeux étaient à présent aussi brillants que les points lumineux désignés, emplis d’admiration.
- Ici, vous voyez ? Il s’agit de ma constellation favorite, car on lui attribue des histoires toutes plus poétiques les unes que les autres. En Chine on pense par exemple qu’une fois par an s’y niche un pont qui doit réunir deux amants séparés par la déesse des cieux. Par une traverse d’étoiles Altaïr peut ainsi retrouver Vega. Une main se tendit vers l’étoile la plus brillante des deux, Vega, tenta de se refermer sur elle mais sans surprise l’astre s’échappa. - Mais ce c’est qu’un conte parmi d’autres.
Quelques pas à travers la voie lactée, à scruter de près ce sortilège tout simplement merveilleux, capable de reproduire à l’identique une carte du ciel.
- Le mythe le plus connu est à chercher dans la Grèce antique. Il paraît en effet que le nom de la constellation vient d’Orphée, qui après sa mort se changea en cygne et vint se réfugier dans le ciel, près de sa lyre.
Le monologue aurait pu se prolonger longtemps encore si la sensation de parler sans but n’était pas soudain montée. Le sourire s’effaça pour laisser place à une douce expression de mélancolie. La sorcière recula de quelques pas, sortant peu à peu de ces gracieuses constellations, et se tourna vers Wallace.
- Excusez-moi, je me suis laissée quelque peu emportée.
Un soupire d’aise s’échappa de ses lèvres. Elle s’était laissée emporter mais divaguer sur ces magnifiques œuvres de la physique lui avait fait le plus grand bien.
Soudain, elle tendit une main vers Wallace, effleura presque son visage avant de refermer ses doigts dans le vide, juste au-dessus de son épaule.
- Canopus était tout près de vous. Mais elle s’éloignait à présent. L’étoile se déplaçait pour venir s’arrêter au dessus de Wallace, le baignant ainsi dans une lumière claire presque mystique. Durant quelques secondes elle scruta le visage de l’homme avec attention, observait avec minutie ses traits illuminés d’un façon tout à fait singulière. La beauté si particulière des détails de son visage soulignés par l’éclat de cette reine de l’univers semblait envouter Arsinoé. Sa main, qu’elle avait oubliée de ramener à elle, se trouvait toujours tendue dans sa direction et la tentation de poser un doigt sur la joue du conservateur afin de caresser ce halo presque divin était grande. Mais elle n’en fit rien.
- Que vouliez-vous me montrer à présent ? D’un battement de paupières la réalité de l’instant l’avait rattrapée. Ses deux bras se trouvaient à présent sagement le long de son corps et son regard s’était éteint.
Invité
Invité
Entre nocturne et ballade || Pv Wallace (Terminé)
Sujet : Re: Entre nocturne et ballade || Pv Wallace (Terminé) Jeu 29 Mai 2014 - 11:38
Astronomie, compter les points lumineux, discerner les planètes des étoiles, reconnaitre les constellations, ces cours avaient été d’un ennui profond pour le serpentard qui n’était pas parvenu à s’y intéresser, n’y voyant là aucune utilité. C’était peut-être son principal problème, cette sélection dans ces connaissances, la volonté de ne connaitre que l’utile. Mais pouvoir réciter tous les peintres français du XVIIème siècle, était-ce vraiment une utilité ? Pour lui, oui, mais pour les autres, il s’agissait d’une connaissance superflue. Lui avouer qu’il avait triché à l’examen était un risque, c’était un voile qu’il abaissait pour elle, une part de vérité qu’il lui octroyait, comme un secret qu’on partage avec un autre enfant - ces confidences qu’on ne fait qu’une fois la nuit tombée. L’idée était la même. Parce qu’on se comporte différemment la nuit. Wallace est plus agréable, moins sur la retenue, car il peut se confondre dans l’obscurité, et surtout, on n’attend plus de lui une rigueur quasi inhumaine.
Voleur d’image. Il choisit d’enfermer le sourire d’Arsinoé dans sa mémoire. C’est un fait assez rare pour être noté, si franc, presque enfantin et cela pour le spectacle qu’il lui offrait, cette possibilité de fouler le sol d’un musée la nuit, d’avoir ce privilège d’accéder à une salle d’astronomie vide. Wallace était habitué à venir dans cet endroit, si bien qu’il n’en percevait plus toute la magie. Mais combien de nuit avait-il passé ici, allongé sur le banc à tenter de compter les étoiles pour chasser les idées sombres et surtout pour oublier sa conscience un moment ? Ca l’avait aidé, à une époque mais aujourd’hui, la culpabilité revenait au galop, lui entravant la raison avec une force contre laquelle il ne pouvait pas lutter. Fray Cabble. Il était toujours là, martelant la conscience, cherchant à s’extraire. Tu m’as tué, entendait Wallace. Les yeux sont clos pendant un instant. Oublier tout cela.
Wallace observait les étoiles avec un intérêt soudain, comme si ceci l’avait toujours intéressé, mais ce soir, c’était différent, on lui expliquait tout cela avec un ton enjoué si bien qu’il ne pouvait pas se permettre de l’ignorer. Son regard allait du plafond, à Arsinoé, ballet infernal car il voulait capturer son enthousiasme, voir toutes ces différentes expressions qui s’entrechoquaient sur le visage de la blonde – émerveillement, joie. Il ne connaissait pas cette façade qu’elle lui présentait, elle toujours si réservée. Les masques étaient en train de tomber. « Excusez-moi, je me suis laissée quelque peu emporte. » Il aurait voulu lui dire que non, qu’elle continue à lui expliquer tout cela, que son monologue était apprécié, mais ces mots ne franchirent pas les lèvres du mangemort, c’était au dessus de ses capacités, parce qu’il s’agissait d’ne vérité qu’il ne pouvait pas lui octroyer, pas pour le moment.
Sourire de celui qui surprend une faute « Beaucoup ont le même réflexe que vous, tenter d’attraper les astres. C’est amusant à voir » Ce n’est pas un reproche, au contraire, il apprécie ce geste presque inconscient. Attraper l’impossible.
Une main tendue en sa direction. Il ne quitta pas Arsinoé des yeux, sondant son regard, cherchant à comprendre ses intentions. Il aurait pu se décaler d’un centimètre, effleurer la main de sa joue mais il était trop tôt pour cela, Wallace se devait d’attendre. Et Arsinoé l’Enjouée disparue pour reprendre une figure hiératique. Désespoir soudain.
« Que vouliez-vous me montrer à présent ? » Il s’était levé, se tenant à présent trop proche de l’Imprudente visiteuse, ça allait à l’encontre de leur règle qu’ils avaient fixé silencieusement, un pas de distance - pas d’effleurement, rien. On ne franchi pas la ligne. Et pourtant, il venait de faire éclater toutes les règles. Avancer prudemment, ne pas l’effrayer. Le jeu des ombres était un ravissement, ça octroyait une nouvelle beauté à Leigh, beaucoup moins glaciale. Il pencha doucement la tête, on aurait pu croire que… non, il lui murmura quelques paroles à l’oreille : « Suivez-moi ». Le jeu d’Alice aux Pays des Merveilles reprend. Il faut chambouler les sens, attiser la déraison, chuter sans se soucier des conséquences. Tu es le diable. Sa main effleura celle de la femme, comme pour l’inviter à le suivre. Contact fugace, timide diront certain, aucunement. C’était une intention. Parce que le jeu était à présent en place, envolés les pions et les fous, ne restent que le cavalier et le roi.
Le département était fermé depuis cinq jours en raison de l’installation en cours. A nouveau les gouttes de lumière les suivirent, comme d’autant de petites lucioles dociles. Un point lumineux brillait au fond de la pièce, incroyablement blanc, presque diamanté à mesure que l’on approchait de lui. Le conservateur murmura quelques paroles en latin, et l’animal vint à leur rencontre. C’était un cerf mesurant deux fois la taille normale qui bondit vers eux, ne s’arrêtant qu’à la dernière seconde. Ce n’était en rien un animal, il s’agissait là d’un sortilège - son patronus qu’il était parvenu à conjurer pour pouvoir l’enfermer. Fierté soudaine d’avoir pu le produire après toutes ces années. Un mangemort n’en est pas capable – vrai. Mais Wallace avait cette particularité qui échappait aux autres, un sentiment qui ne l’avait pas quitté, ébauche de l’amour.
« Il s’agit de montrer la pureté d’un tel sortilège. Beaucoup de sorciers ne sont pas capables d’en produire un et d’autres n’en aurait jamais l’utilité, mais je trouvais qu’il était intéressant de pouvoir montrer ceci au public. » Le patronus paradait dans la salle, glorieux animal, tout autant qu’il était effrayant. Les bois étaient disproportionnés, à l’image des émotions de Wallace – excès dans les sentiments. « Bien entendu, tout le problème était de pouvoir maintenir le sortilège. Il a fallu créer de nouveaux sorts afin de stabiliser le patronus, mais voyez, il ne peut pas tenir plus de cinq jours, il perd déjà de son éclat. » L’animal reflétait toute la fierté du sorcier à qui il appartenait. Kanzler n’avait pas précisé que c’était le sien, mais les informations étaient suffisamment claires.
Arsinoé B. Leigh
: They turn out to be poison but still, I can’t help myself.
ϟ ÂGE : 53 ϟ FONCTION : Directrice du département des mystères. ϟ AVATAR : Diane Kruger
Sujet : Re: Entre nocturne et ballade || Pv Wallace (Terminé) Jeu 29 Mai 2014 - 23:43
Just a bit of company,
Someone to talk to.
Désormais proche –peut-être trop, elle ne savait pas- il se pencha légèrement en sa direction et elle bloqua sa respiration. L’habitude lui aurait soufflé d’esquiver cette proximité nouvelle et dont elle était incapable d’identifier les tenants et les aboutissants, mais Arsinoé se sentait figée. Son visage recula légèrement mais ses pieds ne bougèrent pas. Wallace lui proposa simplement de le suivre, ce qui au fond la soulagea. La soulagea autant que le contact prompt mais trop soudain et inhabituel pour être ignoré la troubla. Mais qu’allait-elle imaginer ? Elle se sentait bien sotte d’être ainsi déconcertée pour si peu, des gestes sans doute anodins auxquels Wallace ne prêtait vraisemblablement pas attention. Elle se sentait ridicule et à l’inverse admirait la capacité du sorcier à rester de marbre, égal à lui-même pendant qu’elle se fissurait doucement. Tant de maîtrise de soi lui paraissait au quotidien une forme de normalité, ce soir c’était un trait qui l’avait délaissé et qui sur Wallace devenait effroyablement splendide.
Pendant le court trajet qui les mena au dernier étage le vœu de silence qu’elle s’était imposée ne fut pas transgressé. A peine furent-ils sortis de l’ascenseur qu’elle eut la confirmation de ne pas s’être trompée en franchissant les portes du musée. Alors qu’ils venaient juste de pénétrer dans la salle et qu’Arsinoé plissait les yeux pour tenter de déterminer ce qui se trouvait au fond, la forme blanche, appelée par Wallace, s’avança en leur direction.
- C’est un…
Elle n’eut pas le temps de finir de formuler sa question que déjà la réponse se trouvait devant elle au travers d’un immense cerf argenté.
- C’est la première fois que je vois une telle chose. Être capable de se dissocier si longtemps de son patronus… Incroyable… C’est une magie puissante. Et très pure.
Une magie pure : il n’y avait rien de plus fabuleux. Heureuse de découvrir une nouvelle facette de Wallace, elle lui adressa un sourire sincère avant de se retourner pour examiner plus en détail le patronus. Il n’était bien sûr pas impossible de s’éloigner de son gardien, on pouvait par exemple s’en servir comme messager, mais il s’agissait d’un usage qui ne lui était pas familier. Et en outre cela concernait toujours un laps de temps relativement court. Il était dans tous les cas question de créer un double animal grâce à un sentiment de félicitée exacerbé, une sensation de bien-être, une émotion positive dans toute sa splendeur. Le patronus, en plus d’être un filet de lumière tout à fait magnifique, avait l’appréciable particularité d’être propre à chaque sorcier. Il se faisait l’écho du fort intérieur, sorte de personnification de l’essence même de l’individu. En cela il semblait que le dévoiler autrement que dans un cas de grande nécessité était une façon d’ouvrir une partie de son âme. Et Wallace dominait parfaitement le cerf, parlait de l’enchantement avec une précision telle qu’il était impossible de ne pas croire que cet immense animal était son propre reflet. Il dégageait tout du moins une imposante fierté, se mouvait avec élégance mais imprévisibilité, impressionnait surtout par sa taille disproportionnée. Il était magnifique, ce cerf. Imparfait, peut-être dérangeant, mais il apparaissait à Arsinoé comme dégageant une sensibilité particulière. Tout simplement magnifique. Le cerf formait avec son sorcier un tout indescriptible, s’inscrivait dans la même lignée intraçable que Wallace. Chacun singulier, incompréhensible dans toute leur complexité et surtout incroyablement unique. Et si Arsinoé avait peut-être des sens anesthésiés par la névrose, un esprit qui se laissait bercer par les apparences et qui n’avait de cesse de déformer la réalité, elle restait convaincue d’être toujours capable de goûter au mirifique.
Sachant pertinemment qu’elle ne pourrait pas le toucher, elle s’avança cependant légèrement, se plaisant à le regarder battre le parquet avec une dignité presque insolente. Comme précédemment dans le département d’astronomie, elle se sentait minuscule et impuissante face à la superbe de la magie.
- Après ces cinq jours serez-vous capable de le reproduire immédiatement ? Disant ces mots elle ne s’était pas retournée et continuait de suivre le cerf du regard. - Le maintenir plus de quelques heures doit être une chose épuisante ?
Ou peut-être qu’une fois canalisé le double animal ne nécessitait plus qu’on fournisse aucune énergie superflue. Il s’agissait d’une chose qu’elle aurait sans doute dû savoir et pourtant elle avouait son ignorance. Tout en écoutant avec attention Wallace elle sortit sa baguette de son manteau. Après avoir plié et posé soigneusement sa veste sur un banc, lissé avec application les pans d’une robe sombre et cintrée, la sorcière ferma les yeux et prit une lente inspiration. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas lancé un tel sort et à dire vrai elle doutait de sa capacité à le réussir dès la première tentative. Il lui fallut de longues secondes avant de parvenir à dessiner derrière ses paupières closes une image parfaitement heureuse –un vieux souvenir, celui de la découverte de paysages uniques du haut des plateaux boliviens-. Une fois cela bien en tête, elle murmura la formule et un filet de lumière blanche s’échappa de sa baguette, donnant doucement vie à un minuscule oiseau. Elle rouvrit les yeux sur ce chardonneret élégant qui virevoltait et fit quelques tours autour de Wallace, comme s’il le sondait. Et ne l’ayant pas jugé comme danger il battit des ailes pour s’éloigner. D’un vol gracieux et ondulant le petit nuage de lumière s’approcha du cerf, semblait tenter de piquer ses bois du bout du bec mais ne parvenait pas à le toucher. Il voulut s’approcher, essaya de le frôler, mais incapable d’atteindre son but il se détourna et battit des ailes de manière erratique. Finalement, sous l’égide de la sorcière et de son coup de baguette sec, il s’évanouit dans l’air. A présent que son oiseau avait disparut ne restait que le cerf, encore remarquable, toujours éclatant quoiqu’en dise Wallace. Sans le quitter des yeux Arsinoé vint s’asseoir sur le banc où elle venait de laisser son manteau.
- J’apprécie d’habitude assez peu la surprise mais je dois avouer que ce soir fait exception à la règle.
Enfin elle leva les yeux en direction du conservateur, à présent plus heureuse de se trouver à ses côtés qu’intimidée par sa présence. Ou du moins le premier sentiment ne se laissait plus écraser par le second.
- Merci, Wallace.
Sobrement enchantée de se trouver ici, il lui semblait qu’il n’y avait plus rien sinon deux âmes flottant au milieu de ces sortilèges envoutants. Des heures entières elle aurait pu rester ici, silencieuse, à regarder fixement, passionnément, ces nuances argentées.
- C’est amusant, je crois que je me sens… simplement bien. Alors merci.
Car il lui semblait que c’était là une sensation qui lui était devenue depuis longtemps étrangère. Malgré les potions, les herbes fumées trop régulièrement, malgré les bras réconfortants de Gabrielle, cela faisait une éternité qu’elle ne s’était pas sentie simplement, bêtement bien. Quel drôle de sentiment.
Invité
Invité
Entre nocturne et ballade || Pv Wallace (Terminé)
Sujet : Re: Entre nocturne et ballade || Pv Wallace (Terminé) Ven 30 Mai 2014 - 18:12
Homme fourbe, double visage, terrible créature qui se joue des hommes et des femmes - surtout d’une femme en ce moment précis. Toutes les pièces de son jeu sont en place. Prêtes à l’attaque.
« Après ces cinq jours serez-vous capable de le reproduire immédiatement ? » Il leva les yeux vers elle, un soupçon de sourire au coin des lèvres, de ceux qui sont généralement narquois, mais la moquerie lui était adressée. « Je ne pourrai pas lui redonner cet éclat, peut-être que je ne serais pas capable de le reproduire. » Les essais avaient été nombreux, tout comme les échecs qu’il avait lourdement essuyés. Supporter l’idée qu’il était incapable de produire un patronus, c’était une réelle défaite. Wallace n’avait pas cessé, y passant des heures, formant un faible nuage argenté, parfois une chimère monstrueuse. Rassembler les souvenirs, revenir en arrière, repenser à des moments heureux. Tout cela se trouvait derrière une porte condamnée, l’une de celles qu’il avait eu peur d’ouvrir. Et finalement, l’animal était apparu - certainement pas parfait, car les proportions n’étaient pas respectées, trop grand, les bois disgracieux, partant dans tous les sens mais la blancheur de la créature trahissait bien tous les souvenirs qu’il avait placé en elle. Fierté. Mais Wallace avait parfaitement conscience qu’il ne serait pas capable de le reproduire, tout du moins pas avant un moment, c’est pourquoi il ne pouvait pas se résigner à le faire disparaître, même si après tant de jours, il sentait l’épuisement de sa magie.
« Cinq sortilèges permettent au patronus de ne pas se dissiper, c’est une cage qui recouvre les parois… regardez » Baguette en main, il prononça des mots inaudibles et du bout de bois s’échappèrent quelques lucioles rouges qui vinrent frapper avec violence le haut plafond. A ce contact, des filets bleutés s’illuminèrent, déployant une architecture qui recouvrait toute la pièce - une véritable cage avait été dessinée par magie afin de contenir le patronus dans un endroit clos. « D’autres sorts sont appliqués sur la créature, afin qu’il ne disparaisse pas immédiatement. Il s’agira d’un cas unique, que nous exposerons seulement pendant un mois, car seules cinq personnes, ici, sont capables de produire une magie… efficace. » Cracher sur ses collaborateurs et ses employés, un moment que ceci n’était pas arrivé mais c’était une vérité. La création d’un tel sortilège n’était pas donnée à tout le monde.
Montrer son patronus, c’est révéler une part de soi. C’était presque étonnant qu’il s’ouvre autant à elle pour une simple mission, mais c’est de cette façon qu’il était toujours parvenu à ses fins. Pour obtenir une confiance aveugle, il devait livrer des morceaux de lui - vendre un peu de son âme pour mieux corrompre les proies. Belle Arsinoé. Par instant, il se sentait désolé pour le sort qui lui était réservé, cette trahison qui la perdrait certainement dans la folie, mais ce sentiment puéril de pitié disparaissait aussi rapidement qu’il était apparu. Une mission et rien d’autre, jamais.
Lui montrer le patronus n’était pas un acte irréfléchi. Il aurait pu choisir un autre département, tous étaient intéressants et il n’avait aucun intérêt à lui montrer ce procédé qui n’était pas encore au point - ce qu’on aurait pu croire. Il lui avait laissé le choix de la première salle uniquement pour ne pas qu’elle lui échappe et ce second choix - pourquoi ? Pour les propriétés magiques du patronus. On évoque rarement les capacités d’un tel sortilège, repoussoir contre les détraqueurs mais ce n’est pas tout, en raison des souvenirs invoqués, il permet d’aspirer tous les maux de ceux qui se trouvent à proximité, provoquant parfois une forme d’euphorie, ou de bien être comme il pouvait le voir chez Arsinoé. Effacer la peur, réduire les distances peu à peu, certifier la confiance. Effacer l’idée qu’il puisse être un mangemort en créant cet animal opalin.
Agréable surprise qui s’inscrit dans les prunelles de l’homme lorsqu’il remarqua que Leigh était en train de conjurer son patronus. Il était attentif à ses mouvements, curieux de découvrir la forme de l’animal. Il avait imaginé de nombreuses créatures mais certainement pas ce petit oiseau qui voletait autour de lui, semblant le juger. Créature que l’on ne devait pas critiquer pour sa petitesse. Chardonneret ? Ou rouge-gorge ? Il n’était pas certain de l’espèce, les volatiles échappaient à sa connaissance et un agréable sourire lui échappa lorsqu’il vit que l’oiseau tentait d’attaquer sournoisement le cerf. L’animal frappa le sol de ses sabots, faisant fuir le petit imprudent. « Le votre à une forme parfaite, on pourrait y reconnaitre l'espèce, contrairement à ce cerf diabolique qui parade » Vérité. Quelque part, il était jaloux de ça - la perfection chez le patronus d'Arsinoé.
« J’apprécie d’habitude assez peu la surprise mais je dois avouer que ce soir fait exception à la règle. » Bref hochement de tête alors qu’il s’était déplacé de façon à être en face de Leigh. « Je suis heureux que la surprise ait été agréable. » Tout n’était qu’un jeu de dupe, des reflets qu’il avait créés pour elle. Le temps était venu de faire un nouveau mouvement. Il tendit sa main en direction de son invité. « Vous permettez que je vous raccompagne ? Sinon, j’ai bien peur que vous vous perdiez dans ce labyrinthe infernal. » A la réception de la main dans la sienne, il resserra doucement ses doigts, enjoignant Arsinoé à ne pas briser le contact immédiatement. Plus de fuite possible. Le tic-tac infernal d’un cœur doit s’enclencher à cet instant, pas chez lui, ça bat résolument lentement. Maitre du jeu. Il était à nouveau trop proche, envolée la décence mais le moment était unique, ne se reproduirait plus dans ces lieux où ils se rencontrent à l’ordinaire. Son regard ne quittait pas le sien, mordant, rougeoyant de la lueur des prédateurs. La main relâcha son emprise, se leva, effleurant la joue de celle qui n'était qu’une proie. A nouveau ce même geste que dans la salle d’astronomie. La tête qui se penche légèrement mais il n'était plus question de feindre. C’est horriblement courtois, presque trop poli ce baiser qu’il lui vole, là, à peine quelques secondes. Un pas en arrière, encore assez proche pour qu’elle lui fasse payer son geste d’une gifle.
Spoiler:
Interdiction de le gifler trop fort xD
Arsinoé B. Leigh
: They turn out to be poison but still, I can’t help myself.
ϟ ÂGE : 53 ϟ FONCTION : Directrice du département des mystères. ϟ AVATAR : Diane Kruger
Sujet : Re: Entre nocturne et ballade || Pv Wallace (Terminé) Sam 31 Mai 2014 - 11:49
Just a bit of company,
Someone to talk to.
A la main qui se tendit elle ne su d’abord pas comment réagir. Ses yeux alternèrent entre cette main et le visage de Wallace, cherchant dans ses traits une réponse à ce geste pourtant simple. Le mouvement attendu d’elle était extraordinairement banal mais si peu habituel. En temps normal Arsinoé aurait simplement ignoré de royale façon l’aide proposée, se moquant complètement de ne pas arborer le comportement attendu, mais la chose se présentait aujourd’hui différemment. Elle hésita et finalement tendit sa main en retour. Dès lors qu’elle se leva elle se sentit prisonnière. Sans pour autant la brusquer Wallace enserrait fermement ses doigts et surtout lui intimait d’un regard de ne pas détourner les yeux. Aussi hypnotisée que manipulée par ces prunelles brillantes Arsinoé respirait calmement, avec le même apaisement que celui qui vient juste avant le sommeil. Elle se sentait complètement captive mais n’avait pas envie de se débattre. L’insidieux sentiment de confiance faisait son chemin. Oui, Wallace était quelqu’un de bien. Enfin ses doigts avaient cessé de trembler et la sensation de bien-être se prolongeait. Si bien qu’elle ne réagit pas lorsqu’il s’avança vers elle, qu’elle ne tenta pas de se dérober lorsque sa main glissa jusqu’à son visage et qu’il apposa promptement ses lèvres sur les siennes. L’espace de quelques fractions de seconde il sembla même qu’elle avait fermé les yeux et apprécié ce contact fugace. Mais l’insouciance d’un baiser fut de très courte durée.
Alors il s’éloigna légèrement, toujours droit et digne, la laissant quelques secondes immobile, ébahie, comme incapable de comprendre ce qui venait de se passer. Et soudain elle le repoussa violemment, le forçant à reculer encore d’au moins un pas alors qu’elle se retournait pour se réfugier hors de sa vue. Le visage caché entre ses mains, elle murmura quelques mots incompréhensibles, une plainte, peut-être une lamentation étouffée.
- Vous…
Non. Rien de plus. Sa voix ne parvint pas à s’élever plus longtemps. Elle continuait de se tenir dos à lui, haletante, soudain la cible de quelques démons qui revenaient la hanter. Dans ce moment si particulier l’écho de la folie resurgissait, quelques voix çà et là qui résonnaient au loin pour lui signaler non sans se moquer qu’elle n’avait fait qu’enchaîner les erreurs. Mais alors que pour une fois elle aurait aimé les entendre plus longuement, leur demander conseil, elles s’évaporèrent au-delà de son esprit, la laissant parfaitement seule dans un silence lourd et assourdissant. Depuis le début de la visite improvisée une place prédominante avait été laissée à l’expression des sens, oubliant en arrière plan cette affreuse raison. Arsinoé n’avait été que ressenti. Elle n’avait pas cherché à qualifier la beauté des étoiles, ne voulait pas mettre de mots sur ce qui émanait du cerf, et surtout avait pris soin de ne jamais, surtout jamais, se demander que penser de Wallace. Elle avait simplement fait le choix de l’admiration, de l’enthousiasme, également de la soumission sans se préoccuper d’explications rationnelles. A présent tout se bousculait dans sa tête. Qu’avait-il de si particulier pour qu’elle se laisse faire avec tant de docilité ? Comment en étaient-ils arrivés là ? Et surtout, pourquoi ? Pourquoi Wallace décelait-il une forme de désirable quand elle-même abhorrait sa propre personne ? Elle ne pouvait concevoir qu’un homme tel que lui, si charismatique, si imposant par le talent puisse percevoir en elle un intérêt quelconque. A mille lieues d’entrevoir la manipulation qui se tramait, Arsinoé se perdait au milieu de ces questions pour lesquelles elle avait passé l’âge. Sans imaginer un instant qu’il puisse se jouait d’elle, sans remettre en question la sincérité de Wallace, elle croulait sur des interrogations soudain très terre à terre mais bien éloignées de la réalité.
- C’était une mauvaise idée, souffla-t-elle à mi-voix. Elle se retourna brusquement vers lui et secoua la tête de droite à gauche. Le calme était balayé par une agitation qu’on croyait laissée à la porte. Ce visage que Wallace avait su rendre paisible se trouvait de nouveau inquiet. - Venir ici. Vous voir. Tout ceci était une terrible idée.
Arsinoé voulait se persuader que tout cela n’avait été qu’erreur, mais se sentait au fond partagée entre une multitude de sentiments. Il y avait l’admiration, le trouble, la sensation d’inconnu et de vide, un inexplicable sentiment de trahir quelqu’un ou quelque chose. Et peut-être une pointe de désir. Dans le geste de Wallace toutes ces énergies qui coulaient en Arsinoé s’étaient soudain cristallisées et entrechoquées pour finalement faire émerger la culpabilité. Comme si tout était sa faute. C’était épuisant. Atrocement fatiguant, tant psychologiquement que physiquement de se rendre soudain compte que tout lui échappait. Un baiser, prompt geste qui faisait exploser tout ce qu’elle refusait de voir, d’admettre, de comprendre, pour lui donner la sensation de s’effondrer et d’avoir eu toujours tort. La petite part de lucidité qui se débattait en elle se laissait difficilement convaincre par ses propres mots et pourtant elle s’obstina à se débattre au milieu d’excuses mal à propos.
- Si je me suis mal comportée, que je vous ai induit en erreur de quelque façon que ce soit, alors j’en suis affreusement désolée. Ce n'est qu'un terrible, un abominable manque contrôle. Le simple fait que les mots sortent si naturellement de sa bouche témoignait de cette absence d'empire, confirmait un aveux pour lequel elle se blâmait d'ores et déjà. - Mille fois pardon.
Quoiqu’elle refusait de l’admettre il n’y avait aucun regret, simplement cette incompréhension qui la poussait à se refermer. Désormais son cœur battait si fort dans sa poitrine qu’on aurait cru à un oiseau qui cherchait à la transpercer pour s’envoler. Une larme nerveuse coula le long de sa joue livide et fut balayée par le dos de la main. Elle le regardait, sans dégager plus d’excuse que de supplication, une palpitation très faible inscrite sur le visage. D’une faiblesse infinie, torturée, si imparfaite, loin de son masque d’impassibilité, haïssable dans toute son humanité, Arsinoé se sentait au détestable antipode de Wallace Kanzler. Face à lui elle se sentait démunie, si vulnérable alors qu’il la surplombait de toute son effrayante splendeur. La simple observation physique suffisait à confirmer cette évidence. La mine de la sorcière était défaite, ses gestes secs, sa respiration violente. A l’opposé il était d’une tranquillité à toute épreuve, capable de sourire, simplement maître de lui. Désireuse de ne pas lui céder l’infime soupçon de contrôle qu’il lui restait elle voulut prendre la fuite. Sans plus de justification elle attrapa donc son manteau avec la ferme intention -du moins ce qu'elle croyait- de sortir d’ici.
Invité
Invité
Entre nocturne et ballade || Pv Wallace (Terminé)
Sujet : Re: Entre nocturne et ballade || Pv Wallace (Terminé) Sam 31 Mai 2014 - 21:26
Un pas en arrière. Et malgré ce qu’il pouvait en dire, il avait apprécié ces quelques secondes, même si ce n’était qu’une manipulation, ça avait été agréable. Mais peut-être avait-il mal calculé son avancée, c’est ce qu’il pensa pendant une seconde. Trop rapide. Il appréhendait les différentes réactions possibles, analysant le visage d’Arsinoé. Il aurait pu rester immobile suite à son geste, qu’elle se fracasse contre lui, mais Wallace avait reculé sous la violence qu’il aurait pu contenir. Trois pas de distance à présent, un véritable gouffre. Et c’est un sourire de satisfaction qu’il du déguiser - une gifle l’aurait forcé à revoir ses plans, aurait indiqué un véritable désaccord, mais cette fausse rage qu’elle avait mis dans son geste, le repousser, tout indiquait qu’il était parvenu à son but : perturber les sens, lui voler sa raison et sa capacité à pouvoir réfléchir calmement. Kanzler venait de percer une fissure dans le monde parfait et calculé d’Arsinoé - une faille suffisamment grande pour ne pas qu’elle se referme immédiatement et ça, c’était sa victoire.
Il était immobile, l’observant toujours avec ce calme qui lui était si singulier - aucune situation ne semblait pouvoir le perturber et ce coeur dont les battements n’augmentaient jamais, ne trahissant à aucun moment un désordre des émotions. Pas de kaléidoscopes émotionnel. Un calme inhumain. Inaudible, contrairement au tambour infernal chez son opposé. Ce n’était qu’une supposition, mais le calme avait disparu du visage de marbre, elle était perdue – et il ne ferait rien pour l’aider, bien au contraire.
« Venir ici. Vous voir. Tout ceci était une terrible idée. » Il avait suffisamment d’emprise sur elle à présent pour savoir que ce n’était que du déni. Manipulateur des relations humaines. Existait-il une seule de ses connaissances qu’il n’avait pas manipulées ? Et Fray dans tout ça ? Wallace avait tenté de lui fracturer l’esprit, mais plus doucement or il avait échoué avec lui et c’était là son unique échec. Les autres étaient tombés pour lui, perdus par ses paroles, par un charisme dont il avait compris l’aura. Tout n’était plus qu’une question de jeu. Aucune place pour les sentiments. Et que se passerait-il si jamais ceux-ci venaient à être remis en jeu ? Tambour du coeur. Non. Il n’était plus question de tout ça, Wallace avait pris un soin tout particulier à refouler toute ébauche et pour Arsinoé, la question n’était même pas à poser. Proie.
La fuite. Cette réaction était prévisible, et elle était probablement préférable, qui sait ce qu’il aurait pu tenter si elle était restée immobile devant lui. Peut-être que ça aurait été moins chaste, trop codifié. Prétend fuir Arsinoé, mais tu ne m’échapperas pas crachaient les yeux de l’homme, cette lueur qui y dansait joyeusement, le rendant plus démoniaque encore, mais surtout plus charismatique qu’il ne pouvait l’être déjà. L’aura du monstre était déployée. « Arsinoé. » Tonna la voix de l’homme. Basse, terriblement dangereuse. De quoi l’obliger à ne pas l’ignorer. Il se trouvait juste derrière l’Imprudente, qui pourtant était si proche de la sortie du labyrinthe qu’il avait créé. Proche mais trop éloignée pour le fuir. « Je ne m’excuserai pas pour mon geste. » Toujours dos à lui. Il voudrait tendre la main, attraper son poignet et l’obliger à lui faire face. Acte déraisonné. A nouveau il avança vers elle, toujours avec cette mesure dans ses gestes, une volonté propre de ne pas effrayer un animal qui se sentait déjà piégé. Il était nécessaire de ré-apprivoiser, et de réinstaller la confiance qui s‘était envolée à cause de lui mais le geste avait été nécessaire. Perdition.
« Je m’excuserais seulement si je vous ai blessé… » Un murmure contre l’oreille. Jeu des proximités. « …mais certainement pas pour avoir apprécié cet instant » La situation était toujours sous son contrôle. Il se permit un nouveau pas en avant et se trouvait à présent face à elle. Statue de marbre. Commandeur. « Vous pouvez fuir, il suffit de prendre l’ascenseur et c’est la première à gauche… mais avant cela, je tenais à dire que ce n’était pas irréfléchi. » Tout était planifié. « Vous refusez les émotions, tout ce qui n’entre pas dans votre monde millimétré. » L’accusation était masquée sous le velours. « C’est pour cela que vous m’avez repoussé et non pas parce que… c’était une erreur. Ce n’était pas une erreur » Assurance dans les propos, il n’y avait aucun doute et c’est cela qui lui permettait de gagner. Un tremblement et c’est la chute.
Arsinoé B. Leigh
: They turn out to be poison but still, I can’t help myself.
ϟ ÂGE : 53 ϟ FONCTION : Directrice du département des mystères. ϟ AVATAR : Diane Kruger
Sujet : Re: Entre nocturne et ballade || Pv Wallace (Terminé) Lun 2 Juin 2014 - 22:58
Just a bit of company,
Someone to talk to.
Se sentant de façon pathétique en pleine perdition, il lui semblait qu’elle épousait à contre cœur la symphonie Tragique de Mahler, était prise par cette marche menaçante, allegro véhément et pas encore passionné.
Quatre syllabes sèches qui formaient son prénom et elle s’arrêta, répondant sans mal à l’injonction. La voix s’élevait dans son dos et s’était dangereusement rapprochée. Insidieusement elle glissait, s’avançait doucement. Le timbre, le débit, le contenu, tout était à son opposé. Mêlant douceur et fermeté, Wallace se faisait virtuose de la manipulation. Il avait parfaitement compris ce qui la retiendrait, dégageait toujours cette pointe de sévérité qui assurait qu’elle ne puisse résister, maniait l’aménité nécessaire pour ne pas l’effrayer plus. Il se trouvait à présent juste dans son dos. Fermant les yeux, serrant la mâchoire, Arsinoé arborait l’attitude de celles qui tentaient de refuser d’entendre mais qui au fond se retenaient simplement de s’effondrer sous le poids des mots. L’esprit chancelant, elle se surprenait à apprécier cette proximité nouvelle. Intérieurement elle alternait entre cris et lamentations, se maudissait de tant de vulnérabilité, se détestait de se laisser si facilement approcher quand elle avait pourtant la prétention de se dire inflexible. Pleine de paradoxes, elle avait enfoui ce rêve de stabilité, de vie rangée auprès de quelqu’un de bien, mais se trouvait pourtant incapable d’apprécier simplement les démonstrations de sentiments. Sans doute le spectre d’un époux qu’elle avait un jour crut aimer avant de se rendre subitement compte qu’il n’en était rien. La simple peur de se tromper de nouveau et de se laisser berner. Mais ce temps d’une jeunesse insouciante et naïve était depuis longtemps révolu. Pourtant les doutes persistaient.
A cela s’opposait la certitude d’avoir tort. Ou plutôt la désagréable conviction de la pertinence des propos de Wallace. S’étant arrêtée net elle lui avait laissé la possibilité de s’approcher et à présent de lui barrer la route. La regardant sans ciller il ne devenait que plus percutant. C’était une évidence. Bien sûr il était dans le vrai. La sensation d’être percée à jour fut d’abord amère, en témoignaient les lèvres qui se pinçaient et un geste nerveux qui la traversa de haut en bas. Car il était peu agréable de constater qu’on dégageait tant de mauvaise foi, ou qu’à quelqu’un on ne pouvait rien cacher. Alors elle tiqua légèrement, un peu vexée, mais face à la vérité et à un regard écrasant elle ne faisait pas le poids. Car le mensonge mal déguisé n’avait ici aucun intérêt sinon à la faire se sentir d’autant plus tiraillée, car il se tenait là et n’était que manipulation, Arsinoé explosa en une vague de sincérité.
- Ce n’est pas tant une question de refus que de crainte. Un degré de maîtrise de ces… émotions me semble nécessaire de manière à ne pas en venir à regretter un jour amèrement les décisions idiotes prises sur le coup du sentimentalisme.
L’aveu aurait pu se faire sur un ton calme mais Leigh ne faisait pas corps avec la juste mesure. Le rythme était saccadé, presque haletant, trahissait une volonté d’en finir au plus vite avec cette confession qui lui brûlait les lèvres. Mais malgré une agitation palpable elle ne quittait plus Wallace des yeux. Dans ses prunelles elle cherchait un signe, approbation ou rejet, n’importe quoi pourvu que ce ne soit pas de l’indifférence.
- Un refus faisant sur le moment souffrir ne vaut-il pas mieux que quelques instants d’un faux bonheur suivis d’espoirs déçus, de crève-cœur et d’orgueil cruellement blessé ? La question semblait rhétorique tant elle se persuadait de la réponse. Le silence eut le temps de s’installer, plus reposant que pesant. La respiration, qui depuis tout à l’heure avait été tantôt profonde tantôt frénétique, se fut de nouveau plus posée. Et se fut à présent son tour de se glisser jusqu’à l’oreille. Se hissant sur la pointe des pieds, ses deux mains s’appuyant sur la poitrine de Wallace, Arsinoé eut l’audace –notion toute relative du panache- de faire définitivement valser l’informelle limite.
- Il me semble que je vous apprécie sincèrement, Wallace.
Ç’avait été un murmure, une douce confidente. Quelques mots d’une étrange sincérité et elle s’éloigna légèrement. A peine. Ses yeux étaient désormais emplis d’une certaine tendresse qu’on ne lui suspectait pas. Si loin de percevoir le mangemort, bien sûr incapable de concevoir la trahison, elle était persuadée de n’avoir face à elle que l’homme. Il était le vice, l’immoralité, l’intoxication en belles paroles. Et elle la pauvre marionnette qui ne devinait rien des fils agités au dessus de sa tête.
- Mais croyez-le, vous ne souhaitez pas me connaître davantage. Car j’ai beaucoup plus à faire perdre qu’à offrir.
Ceci s’inscrivait toujours dans la même lignée de sincérité. Intimement persuadée que par cette névrose qu’Arsinoé reconnaissait à mi-mot elle finirait inévitablement par blesser, tout comme elle souffrirait des moindres contrariétés. Elle était bien loin de se douter du ridicule de sa situation. Pauvre, pauvre reine sacrifiée dans une partie d’échec qui la dépassait.
Invité
Invité
Entre nocturne et ballade || Pv Wallace (Terminé)
Sujet : Re: Entre nocturne et ballade || Pv Wallace (Terminé) Mar 3 Juin 2014 - 11:15
Un arrêt. Elle aurait pu décider de s’enfuir, ne plus se retourner sur lui, mais l’échiquier était déjà en place depuis trop longtemps si bien qu’il savait qu’elle ne le fuirait pas, tout du moins, pas encore. Lui restait encore quelques mouvements pour parachever son oeuvre. Quelques pièces à poser pour faire tomber la reine blanche.
« Maitriser les émotions est certes nécessaires mais que se passe t-il lorsque le contrôle est permanent ? Vous ne parvenez plus à être touchée par quoique ce soit, vous refuser les évidences qui s’offrent à vous. » Parle pour toi Wallace. Sa maitrise quasi parfaite de toute émotion l’empêche d’apprécier les gens, il n’est plus question d’émotion et encore moins de sentiment à propos de quoique ce soit. Peut-être l’une des raisons pour laquelle il est toujours attaché à un fantôme - un refus catégorique de considérer quelqu’un d’autre comme possiblement apte à recevoir ses sentiments. Car tout est une question d’égalité. Il ne pourrait pas supporter l’infériorité d’un esprit. Le challenge est ce qui le motive, un jeu perpétuel. Sans cela, c’est l’ennuie qui le gagne et la mort assurée. Pourtant, ce n’était pas faute d’avoir essayé, deux, trois fois il avait supprimé tout le contrôle, pour voir ce que cela pourrait donner mais la déception l’avait toujours emportée et aujourd’hui, il n’était plus question de tout cela - personne pour LE remplacer. L’errance du cœur, c’est l’expression qui lui convient.
« Passion déchue ? » Question qui semble innocente. Il emploie le ton adéquat, une douceur soudaine. Une histoire passée serait donc à l’origine de ces grands discours sur les sentiments qu’il faut réfréner. Sa curiosité est piquée au vif, il veut en connaitre tous les détails. Que s’est-il passé ? Qui était-il ? Les débris d’une vie sont ce qui intéresse Wallace – les fissures chez les gens dans lesquelles il s’enfonce pour mieux faire sombrer ces personnes. Diable, diraient les moldus. « Au contraire, je pense qu’il est plus agréable de connaitre quelques bonheurs, même si l’issue en est une douloureuse impression de trahison. » Parler de bonheur, c’est entrer sur un terrain inconnu pour Wallace. Oui il a été capable de produire un patronus plus pur que jamais, mais à base de souvenirs morts depuis des années, et surtout en pensant à celui qui n’existe plus. Pas de bonheur.
La surprise ne pu être masquée lorsqu’elle s’approcha de lui. Wallace avait tout calculé sauf ceci, cette simple approche qui signifiait qu’elle abdiquait pour les distances, qu’il avait encore une chance de la persuader qu’une ébauche de bonheur était toujours préférable à l’ennui perpétuel. Les yeux se fermèrent un instant suite au contact imposé. D’ordinaire, il recule toujours, n’appréciant pas cela mais… le jeu s’évaporait par instant pour n’être qu’une délicate séduction. « Il me semble que je vous apprécie sincèrement, Wallace. » Et j’apprécie d’autant plus votre naïveté hurle son sourire, mi satisfait, mi démoniaque. Sa main glisse sur le poignet qui s’échappe de son torse, c’est délicat, un simple touché. Aucun d’eux n’est friand de contact, les refusant à chaque occasion mais l’idée s’est inversée. Il relâche le contact en voyant qu’elle garde une maigre distance entre eux.
« Mais croyez-le, vous ne souhaitez pas me connaître davantage. Car j’ai beaucoup plus à faire perdre qu’à offrir. » Il ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel, imperceptiblement. Il a la subite impression de se retrouver devant l’héroïne déchue d’un roman du XIXème siècle. Ces femmes bafouées par l’Amour, prises au piège par les tourments. L’idée le satisfait, elle est amusante. Mais il ne peut pas partager cela avec elle, car c’est son destin. Destruction des idéaux, piétinement de la raison. Après la trahison, il ne restera rien d’Arsinoé, juste une ébauche. Soudainement, il est désolé pour cette idée car il l’apprécie réellement, son intelligence, sa compagnie, sa beauté. Elle possède tout ce qu’il admire chez une femme mais malheureusement, ce n’est qu’une cible, un moyen d’atteindre un but. « Au contraire, j’en connais suffisamment de vous pour souhaiter en apprendre d’avantage. » Toujours ce même élan dans sa voix, quelque chose de grave, prémices des émotions qui battent en lui. Le regard s’est fait plus perçant, presque rougeoyant dans cette semi obscurité. « Je vous apprécie Arsinoé, mais il semble que votre amitié ne me soit plus suffisante » La distance est bafouée. Les mots sont prononcés, si proche de ses lèvres. Indécent!
Puis il fait un pas de côté, rétablie une forme de distance entre eux. « Je vous raccompagne ? » Noyer les informations au milieu d’un discours banal. Que la reine blanche s’avance. Et ses précédentes paroles résonnent encore. Je veux plus que ces échanges amicaux. Je veux la confiance. Ton âme Arsinoé.
Arsinoé B. Leigh
: They turn out to be poison but still, I can’t help myself.
ϟ ÂGE : 53 ϟ FONCTION : Directrice du département des mystères. ϟ AVATAR : Diane Kruger
Sujet : Re: Entre nocturne et ballade || Pv Wallace (Terminé) Ven 6 Juin 2014 - 22:40
Just a bit of company,
Someone to talk to.
Tout ceci revêtait définitivement un caractère improbable. En entrant tout à l’heure dans le musée elle était à mille lieues d’imaginer pouvoir découvrir tant de nouvelles facettes de Wallace. Un Wallace avec des … sentiments - ?- derrière l’impassibilité. Une forme d’humanité que pour autant il savait manier avec une étrange délicatesse. Il montrait peu, suggérait à peine plus, laissait imaginer et finalement tranchait. Cette ronde menée de main de maître était déroutante. Peut-être plaisante, quoiqu’Arsinoé refuse encore de simplement l’admettre, mais assurément déroutante. Soufflant le froid après le chaud, il proposa alors le plus cordialement au monde de la raccompagner. Cette soudaine banalité fut accueillie avec perplexité mais au fond soulagement. Car elle n’aurait su quoi répondre à ce qui avait les atours d’une déclaration. C’était une chose trop étrange, trop inhabituelle et incompréhensible pour qu’elle que les mots viennent.
- Merci.
De la raccompagner, surtout de ne pas lui imposer un silence qui aurait supposé un malaise persistant. Et enfin une réponse d'Arsinoé qui avait le mérite de la simplicité. Après les élans torturés et emprunts d’un vague lyrisme plus ridicule que mal à propos, un simple mot qui marquait la fin, brutale mais bienvenue. Bienheureuse, beaucoup moins. Quoique cela, on en jugerait plus tard.
Un dernier regard au cerf qui ne semblait plus leur prêtait attention et, accompagnée du conservateur, elle se dirigea lentement vers l’ascenseur. Le laps de temps entre leur départ du sixième étage et l’arrivée dans le hall du musée fut relativement court. Ecoutant avec attention le claquement de leurs talons sur le sol, sans ouvrir la bouche, elle se contentait de regarder çà et là Wallace en coin. Troublée, perplexe mais peut-être heureuse si on en croyait le léger rictus qui s’était dessiné au coin de ses lèvres. Elle se demandait encore -inlassablement- si elle devait obéir à ce que dictait son prénom, jouer la prude Arsinoé, ou se laisser aller et cesser de se battre à coup de grands principes. Pragmatique, Wallace avait su mettre en avant la valeur du bonheur, cette chose à laquelle chacun aspirait au fond mais qu’Arsinoé se refusait. Le préfixe –bi et son idée de dédoublement lui convenait définitivement bien. Incapable de trancher, enjouée par la perspective d’être heureuse un instant, la seconde suivante elle s’en voulait d’avoir osé croire que le laisser-aller pouvait continuer plus longtemps. Quel dommage de s'infliger cela.
Les portes du musée qui se dessinaient maintenant au bout du hall sonnaient le glas, la fin imminente d’un doux supplice. La soirée était passée si vite et il était finalement temps de se quitter.
- Ce fut une agréable visite, merci encore.
On supposera la sincérité. Cela en avait tout du moins tout l'allure. Et elle s’en convainquait presque. Car entre déambulations, astronomie, caractère inédit d’un patronus, sentiments étranges et tiraillant, il semblait qu’en toute objectivité le positif l’emportait.Sans accepter la douce folie qui la rongeait Arsinoé ne regrettait au moins pas qu’elle l’ait menée ici. Une dernière fois elle laissa traîner ses yeux dans les prunelles à la lueur si particulière de Wallace Kanzler.
- Bonne soirée, Wallace. Et peut-être à bientôt.
Ou c’était à espérer. Un léger sourire et sans plus de cérémonial Arsinoé s’éloigna. Disparaissant rapidement dans les rues du Chemin de Traverse, elle marcha de longues minutes avant de se sentir apte à transplaner sans encombre jusque chez elle, le souvenir d’une étrange soirée qui trottait vivement dans sa tête. Et surtout la silhouette d’un homme troublant gravée dans son esprit.
Fin du topic.
Contenu sponsorisé
Entre nocturne et ballade || Pv Wallace (Terminé)
Sujet : Re: Entre nocturne et ballade || Pv Wallace (Terminé)