Je vous propose de découvrir mon nouvel écrit sur Doctor Who : Le Dernier Docteur. Une fiction qui sera plutôt longue, et qui démarre dès à présent. Je ne sais pas trop ce que cela vaut, il n'y a qu'un prologue en l'instant. Je ne conçois pas la série avec la même vision que Moffat ou Davies. Je vois cela comme plus noir, plus sombre. Ce sera assurément différent.
Prologue : Le Trou Noir
Le noir. Il faisait extrêmement sombre. On ne pouvait rien voir, si ce n'était quelques formes biscornues et détruites par l'obscurité. Malgré quelques clignements de paupières, rien ne voulait revenir. On avait beau chercher à palper la réalité, elle se trouvait comme lointaine, si lointaine, que ce serait comparable à la mort, au chemin du vide. Il y avait aussi le froid. Aucune chaleur ne parvenait à humaniser la situation. On se se sentait abandonné, lâché, maintenu dans un coma artificiel entretenu par le froid et le noir. Assorti à ces sensations très désagréables, on retrouvait également l'ignorance. L'incompréhension face à l'endroit dans lequel on était. La personne qui se trouvait là, enfermée, elle ne savait également pas. Elle ne savait plus. Certes, ses yeux clignaient, mais ils ne faisaient que chercher un échappatoire qui n'existait pas, parce que, là où elle se trouvait, on ne pouvait plus jamais sortir.
Sans souvenirs, sans repères, sans chaleur, l'homme étendu à l'horizontale prenait des respirations saccadées. Il venait de se réveiller. En tournant sa tête de gauche à droite, il balaya du regard le petit espace confiné. Il ne perçevait rien. Pas la moindre petite donnée spatio-temporelle. Complètement désorienté, il resta pantois pendant de longues secondes, laissant son corps s'agiter, percutant par moment les parois étroites. À la louche, il estimait que la hauteur faisait cinquante centimètres tandis que la longueur devait équivaler un peu plus que sa taille, un mètre quatre-vingt. Qu'importait ces informations ? Il ne se rappelait certes plus de son nom, mais il gardait une étonnante prise avec la réalité. Il venait de comprendre. Quoique pas tout à fait, il savait que, d'ici peu de temps, il n'aurait plus assez d'oxygène pour respirer. Quel comble. En posant ses mains sur son visage, il paraissait être à la recherche de son identité, comme un signe particulier qui pourrait la lui indiquer. De nouveau, cela se marqua par un échec. Quelle ironie. Se réveiller d'entre les morts pour mourir immédiatement. Enfermé à l'intérieur de cette boîte, à l'instar de tout homme désespéré, il se mit à frapper le couvercle. De plus en plus fort. Jusqu'à ce que ses poignets saignent. La douleur lui déchirait les nerfs, quelques petites larmes s'échappaient de ses yeux. Il ne ressentait pas de la peur, non, mais de la souffrance par rapport à ce qu'il faisait. Des halètements le faisaient gémir. Il allait mourir. Il ne pouvait rien faire, sauf attendre, encore et encore. Il n'arrivait même pas à crier. De toute façon, personne ne l'entendrait. C'était peine perdue. C'était fini.
Il reposa les mains sur sa poitrine. Un objet métallique attira son attention. Quelque chose se trouvait dans la poche de sa veste. Il chercha à dégager ce petit bâton. Si ce devait être sa dernière action, autant le faire. Lorsque le contact fut établi, lorsque son doigt se posa, un flash lui illumina le cerveau. Il se rappela de ce qu'était cette chose.
« C'est... C'est un Tournevis Sonique... » Cette phrase murmurée agit comme un détonateur. Il actionna une des commandes. Une lumière violette illumina l'endroit dans lequel il était. Sa vue, bien que troublée, parvenait à dissocier des formes. L'homme sentait une matière douce au toucher. Un duvet blanc, orné d'un petit nœud autour. Sa propre tête se trouvait paisiblement mise sur un oreiller. À gauche, à droite, la moquette s'imprégnait du lieu.
Il comprit. Il était dans un cercueil. Il n'allait pas mourir. Il était déjà mort. En actionnant son Tournevis, un petit ultrason vint desserrer les gonds. Apparemment, ce n'était pas fait de bois, mais plutôt de marbre. L'air commençait à manquer. Sa vue restant trouble, il ne se fiait qu'à ses autres sens. La chaleur de l'effort se manifestait par de grosses gouttes dégoulinantes de son front. Au bout d'une petite minute, le travail fut terminé. Il pouvait sortir. Il remonta doucement. Poussant de toutes ses forces, le personnage usa de toutes ses forces pour repousser le couvercle. La terre s'infiltra rapidement. Au terme d'un ultime effort, il réussit à s'extirper de la boîte. Soulagé, essoufflé, il s'accrocha aux premières ronces de la surface. Il parvint à attraper l'herbe, à ramper sur cette végétation écrasée par sa masse.
La lune surplombait le ciel. Quant à lui, il avait les mains sales, les cheveux hirsutes, la mine blafarde, les joues rouges. Sa vision commençait à devenir plus clair. Il distinguait mieux les formes. Assez pour lire. Dans son dos, une pierre tombale s'érigeait. Il ne la vit que lorsqu'il se retourna. Se redressant difficilement sur ses deux pieds, il tangua de longues minutes. Ses cœurs firent toutefois un soubresaut.
John Smith. 2012 – 2062. Frère bien aimé. Le plus illustre de tous. L'homme, ou plutôt, le Docteur, resta interdit.