Eh bien, pour tout vous dire, Abigail est une de ces personnes extrêmement difficiles à cerner, aux multiples facettes et personnalités, imprévisible et incompréhensible. Elle-même ne saurait dire si elle est impulsive, impétueuse, colérique et insolente ou douce, discrète, cultivée et attentionnée, ou misanthrope, blasée, cynique et solitaire, ou encore droite, juste, engagée et courageuse. Elle est tout cela à la fois.

Quelques points sont sûrs, néanmoins : elle est extrêmement intelligente, le sait sans vraiment l’assumer, mais s’en sert souvent. De même, elle est créative, gourmande, bonne vivante sans toutefois avoir toujours envie de voir du monde, loin de là. A Poudlard, Abigail était une élève brillante et cependant discrète et effacée, son d'animagus moineau n'illustrant qu'une fois de plus cette volonté d'être partout sans jamais être vraiment nulle part, ne s’attirant que le minimum syndical d’ennui et flirtant avec le minimum syndical de personnes, et évidemment pas celles dont elle était secrètement amoureuse.
Elle n'était pas quelqu’un de populaire, et elle s’accommodait très bien de cela. D’une adolescente mal dans sa peau, elle est devenue une jeune femme avec des convictions, droite dans ses bottes, qui accepta très mal le retour de ses parents en France, les traitant de lâches et restant en froid avec eux pendant presque trois ans. Disons pour être honnête qu’Abigail n’est pas quelqu’un de facile à énerver ou à faire sortir de ses gonds. Mais quand c’est fait, il n’y a plus grand-chose à faire à part attendre qu’elle se calme et arrête de hurler et de casser des objets. Elle a souvent honte de ces crises de colère quand elles sont finies (sauf dans certains cas dont nous parleront plus tard), car sa pudeur naturelle fait qu’elle déteste se donner en spectacle.
De même, si elle apprécie la solitude à sa juste mesure (voire un peu plus que cela), elle ne fuit pas non plus les relations amicales, et peut se révéler une très bonne confidente, voire d’excellent conseil, tout en restant cependant très secrète sur ce qu’elle pense réellement, ce qu’elle ressent, et sur sa vie privée. Elle a en revanche beaucoup plus de mal avec les relations amoureuses, n’ayant eu que de très rares véritables histoires, surtout par peur de l’engagement et de la souffrance entraînée par le conflit. Pour elle l’amour est très difficile à accepter et à supporter.
En effet, qui dit quotient intellectuel élevé dit quotient émotionnel élevé, et Abigail se protège du mieux qu’elle peut, s’étant fabriqué une carapace de jeune femme sympathique, drôle et légère, dans les fissures de laquelle rares sont ceux qui ont pu s’insinuer. Ainsi, même lorsqu’on croit la connaître, il est très rare que ce soit sous tous les angles dans tous les contextes, car son lunatisme rend difficile toute forme de constance dans la connaissance qu’on croit avoir d’elle. Mais rassurez vous, elle ne sait pas très bien se cerner non plus.

Abigail est une jeune femme d'allure assez banale, plutôt jolie, avec beaucoup de charme, mais pas de quoi avoir la langue qui tombe par terre non plus, en tout cas pas si vous cherchez la beauté plastique calibrée comme la plupart des gens.
Si, cependant, vous êtes de ceux qui aiment à voir le beau dans la simplicité, à être séduit par le charme et non par la photogénie quelconque, alors il est possible voire probable qu'Abigail vous plaise. Il s'agit d'une jeune femme assez grande, pas très grosse mais pas maigre non plus. Elle a juste ce qu’il faut de poitrine et de fessier, mais aimerais bien se débarrasser d’une petite couche indésirable qui tapisse ses hanches. Elle a en revanche la taille très fine, même si elle ne le marque pas vraiment, s’habillant surtout avec des hauts larges (et des pantalons étroits) de moldue. Ses mains sont étonnamment longues et fines, et elle a un cou plus gracile qu’il n’y parait au premier abord. Des épaules étroites viennent compléter sa silhouette. Mais, probablement, la première chose que l’on remarque en s’approchant d’elle, ce sont ses cheveux. Ou plutôt cette choucroute bouclée, blond vénitien, qui lui tient lieu de crinière. Même si elle arrive parfois à les rassembler en un chignon ou une queue de cheval, ses cheveux sont la plupart du temps libres et indomptables (comme des chevaux sauvages). Elle les passe au peigne quand ils sont mouillés mais jamais au grand jamais elle ne les brosse. Cela leur confèrerait encore plus de volume qu’ils seraient sans doute ravis d’occuper.
Ses yeux sont gris-bleu, très pâles, presque délavés, souvent soulignés de fins cernes mauves, et surmontés de sourcils à peine épilés. Dessous se trouve un nez légèrement recourbé avec une petite bosse visible surtout lorsqu’Abigail est de profil. Il faut dire que ce nez ne remplit pas les critères de la beauté actuelle, mais confère à son visage un charme incomparable, d’autant plus si on y rajoute sa bouche pulpeuse ni trop large ni trop étroite, qu’elle maquille avec habileté.
Son cou est rarement orné de colliers, puisqu’elle aime à porter des chemises ou des pulls qui cacheraient quelque bijou que ce soit. Vous la verrez le plus souvent vêtue de pulls bien trop grands pour elles, de chemises d’hommes ou de longues tuniques qu’elle assortit avec des pantalons de diverses couleurs mais toujours étroits et confortables. Elle s’autorise cependant le port de la jupe ou de la robe, alors toujours ou presque évasée en bas, et qui marque sa taille le plus possible. Elle n’abuse pas des décolletés, mais aime les cols bénitiers ou brodés, qui font office de parure pour ses clavicules. En terme de chaussures, Abigail porte un peu de tout. Elle a cependant une préférence assez marquée pour les bottines et les chaussures à petits talons, n’étant vraiment à l’aise ni à plat ni avec des talons aiguilles. Enfin, elle adore les manteaux et les écharpes et n’hésite pas à en porter dès qu’elle le peut.

Abigail Autumn Adams vint au monde le dernier jour de l’été 1969, par un après midi ensoleillé qui faisait suite à une matinée déchirée d’orage et qui sentait encore bon la pluie, à Paris, dans le treizième arrondissement, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Sa mère, Aurélie Adams de son nom de jeune fille Aurélie Aubrais, était une sorcière encore jeune qui, bien que française par le sang, était entièrement anglaise par le cœur. Cela expliquait qu’elle ait épousé un jeune moldu aussi éberlué qu’elle, Aidan Adams, né près d’Hastings et descendant d’une famille de marins, passionné par la France presque autant que le paranormal. Inutile de préciser alors que lorsqu’il avait découvert l’identité magique de sa compagne, environ un an après leur rencontre, il ait été plus émerveillé et fasciné que fâché qu’elle lui ait caché ce secret si longtemps.
C’était par amour pour Aidan qu’Aurélie avait accepté de revenir vivre à Paris, et d’y mettre au monde leur fille, leur premier et dernier enfant, Abigail. Elle lui avait cependant fait jurer que leur fille irait au collège en Angleterre, que son don se révèle ou non.
Ainsi, Abigail, Abi pour les intimes, passa les premières années de sa vie à vivre à l’anglaise dans un univers français, ce qui lui permit à la fois d’être bilingue mais aussi de découvrir en même temps les deux cultures, les aimant chacune autant que l’autre, ou presque. Sa préférence, à la fois en langage et tout simplement par affection pour sa mère, se portait sur l’Angleterre, où elle passait toutes ses vacances de Noël chez son arrière grand père, près d’Hastings. Elle grandissait entre deux cultures mais aussi entre deux mondes, celui des sorciers et celui des moldus, et si son père amenait des objets moldus que sa mère modifiait, et sa mère des objets sorciers que son père se plaisait à étudier sous toutes les coutures, ce petit monde trouvait son équilibre, à cheval entre deux univers. Elle alla donc à l’école pour moldus, d’abord, en France. Puis, le jour de ses huit ans, eu lieu la première manifestation de son don lorsque, sans doute de joie, elle fit monter les flammes des bougies de son gâteau d’anniversaire jusqu’au plafond de l’appartement parisien (et dieu sait si les appartements parisiens de l’époque Haussmanienne ont des plafonds hauts !). Sa mère et son père eurent donc une discussion calme mais enthousiaste et décidèrent de repartir en Angleterre, et de s’installer à Londres où ils établiraient le commerce dont l’idée leur trottait en tête depuis un moment. Ils s’installèrent donc non loin de Covent Garden dans une maison sorcière, et ouvrirent leur boutique sur le Chemin de Traverse. Tandis que sa mère vendait vêtements, baguettes et balais avec un employé, son père s’occupait de la communication, du marketing et des comptes. Encore une fois, tout trouvait son équilibre malgré le joyeux fourbi ambiant, et les gallions rentraient dans les caisses, étonnamment vite, et n’en sortaient que peu, sans qu’on sache vraiment comment cela arrivait.

Vint alors pour Abi le temps de partir à Poudlard. Elle dansa et chanta dans toute la maison lorsqu’elle reçut sa lettre, elle d’habitude si réservée. Fit rapidement ses emplettes, l’acquisition d’une chouette, et, dans son euphorie, se trompa de mur à la gare avant d’arriver saine et sauve sur la voie neuf trois quarts.
Mais elle retrouva rapidement son flegme et sa discrétion habituelles, et avait de plus en plus peur, tant et si bien qu’elle était terrorisée lorsque vint la répartition. Elle qui détestait être sur le devant de la scène, elle passa quelques pénibles instants sous le Choixpeau, avant que celui-ci ne l’envoie, non sans une légère hésitation avec Gryffondor, à Serdaigle. Ses jambes menaçaient de la lâcher alors qu’elle rejoignait sa table depuis l’Estrade, et pour se remettre de ses émotions engloutit trois assiettes pleines lorsque le repas vint enfin.
Après ça, elle n’eut plus à se faire remarquer. On voyait sa touffe de cheveux passer dans les couloirs sans y faire attention, et elle transportait toujours deux ou trois fois son poids en livre, étant à la fois brillante et effacée. On lui reprochait son manque de participation orale, mais cela n’influant pas sur les notes, elle n’eut jamais aucun problème pour passer d’une classe à une autre.
Elle flirta avec le nombre adéquat de personne, s’attira le nombre minimum d’ennuis, et répondit mal aux professeurs le nombre de fois qu’il fallait. Elle s’astreignait à paraître dans la norme, la réalité étant bien loin de cela. Elle écrivait (gribouillant quelques croquis informes aussi parfois), lisait plus que de raison, et ramenait des objets moldus comme des consoles de jeu dans son dortoir à Poudlard, s’amusant comme une petite folle des heures durant. En quatrième année, elle décida de devenir Animagus, et demanda pour cela l’aide du professeur MacGonagall. Il lui fallut deux ans et demi pour maîtriser parfaitement la transformation, et l’adjointe au directeur la désigna comme « un prodige en ce qui concerne la métamorphose », en appréciation de son O aux ASPICS. Elle ne put évidemment se servir de son talent qu’à la sortie de Poudlard, règle qu’elle ne respecta évidemment pas toujours. Cela était bien utile pour échapper aux conflits ou aux confrontations qu’elle craignait déjà par-dessus tout.

Lorsqu’elle sortit de l’école, ce fut pour entrer dans le programme de formation du ministère, et devenir Auror, toujours brillamment et discrètement à la fois. Puis, lorsque les ennuis arrivèrent, elle prit position dans le camp qu’elle estimait le plus juste : il fallait éliminer la vermine mangemorte une fois pour toute.
Aussi, lorsque ses parents décidèrent de retourner en France, non sans lui laisser la maison de Covent Garden, elle vit rouge et se mit dans une colère noire, les traitant de lâche, cassant divers objets, leur disant qu’elle les détestait. Elle mit deux ans à faire la paix avec eux, et à leur rendre de nouveau visite, ayant mis un point d’honneur pendant ces deux ans à ne rien leur demander, à aucun niveau, et leur payant même un loyer pour la maison. C’est à cette période qu’elle fit l’acquisition d’Earl Grey, un chat persan gris au faciès beaucoup moins sympathique que son comportement.

Elle eut le nombre standard d’aventures, avec des hommes et des femmes comme à Poudlard,  et quelques histoires sérieuses, avec des hommes exclusivement cette fois, majoritairement des sorciers. A vrai dire, comment expliquer à ton petit ami moldu que ta maison est en fait entre deux maisons ? Sans parler du reste. En tout cas, jamais elle ne s’engagea vraiment, ayant l’impression de n’avoir été amoureuse qu’une seule fois, au début de son adolescence, idylle dont elle avait rapidement abandonné l’idée. A la fin de sa formation, elle avait écrit quelque part « tu as écrit ses noms et prénoms sur des pages entières de cahier en imaginant ce qui (tu le saurais plus tard) n’arriverait jamais ».

Plus tard, lors de l’attaque des mangemorts, elle s’était battue jusqu’à être au bout de ses forces, parant avec difficulté les sortilèges impardonnables qui pleuvaient sur elle, mais ne pouvant éviter un Doloris qui l’avait rendue à moitié folle pendant quelques jours. Plus tard, lors du recensement des employés sang-mêlé et nés-moldu, elle avait de nouveau fait une crise de colère. D’abord tentant d’exhorter la foule à se rebeller, puis, voyant le peu de réaction, se mettant à hurler, casser des objets dans tout le ministère, traiter tous ceux qu’elle croisait de bétail ou de Nazis, elle avait été jetée dehors manu militari, avec ordre de ne pas revenir sans quoi on s’occuperait d’elle. Pendant de nombreux mois, elle avait continué son métier d’Auror, sans l’aval du Ministère mais avec conviction, réparant des objets moldus modifiés et donnant des cours de français pour vivre, et surtout profitant de son talent d'animagus moineau pour devenir une informatrice de l'Ordre et une de leurs plus farouches alliées à temps partiel.
Finalement, à l’arrivée de Folengrain, elle avait été réintégrée car brillante, mais avec de nombreuses restrictions et des droits limités, décrite par ses supérieurs comme « hystérique et capable de crises de démence plus violentes les unes que les autres », chose qu’on avait du mal à croire étant donné l’attitude calme et discrète qu’elle avait habituellement.

[PS : j’ai écrit l’histoire à la troisième personne et au passé, mais je ne suis pas sûre de m’y tenir pour mes RP. Il n’est pas impossible que je passe à la première personne ou au présent, voire même les deux. Je ne peux rien garantir, pas même que ce sera pareil pour tous mes rp. J’essaierai de faire des efforts et j’espère que ça ne vous dérangera pas trop.]