ϟ DESCRIPTION PSYCHOLOGIQUE ; Sofia c’est l’histoire une fille libre.
Elle a la rage de vivre, elle respire l’espoir, la conviction. Elle paraît ne jamais douter, continuer sans s’inquiéter, sans se retourner. Sofia c’est un sourire, un sourire doux qui vous accompagne chaque jour, Sofia c’est une poésie, quelques vers prononcés à mi-voix une nuit d’hiver. Sofia c’est un soleil de minuit qui s’étend et qui dure, dure, emplit le ciel et s’éteint. Elle vit chaque jour comme s’il était exceptionnel, regarde chaque chose comme si elle la découvrait pour la première fois. Sofia c’est aussi cette fille un peu bizarre et marginale, que personne ne comprend réellement mais que personne ne cherche à comprendre ; c’est un mystère, une curiosité, un univers à elle toute seule. Sofia, on la regarde et on s’étonne, on l’observe et on s’interroge ; on l’apprécie et on l’accepte. Souvent dans la lune, elle reste de longues heures muettes à penser, à rêver ou gribouiller dans un carnet qu’elle ne partage avec personne. Enfin ça lui arrive de le perdre, un peu comme chaque objet qu’elle a en sa possession, que ce soient ses plumes ou ses chaussons qu’elle a décidé de ne plus mettre de toute façon.
Mais surtout, Sofia, c’est une fille inexplicablement banale. Elle a des rêves, des désillusions, des défauts, des tics énervants. Elle dit des trucs débiles, des trucs méchants, des trucs qu’elle regrette ensuite. Sofia parfois elle s’ennuie, elle s’énerve, elle se révolte aussi. Sa tendance à la superstition étonne la plupart du temps, et l’on se sert parfois d’elle en manipulant son imagination débordante : « Un ronflak cornu a volé ma paire de chaussette préférée ! Tu m’aides à la retrouver ? » et voilà la jeune fille qui se lance dans une quête désespérée et délirante. Avec conviction en plus, menant l’enquête digne du plus grand roman avec le dynamisme de Sherlock et l’esprit logique d’Anderson – autant dire que c’est pas gagné. Parce que Sofia ne raisonne pas de manière rationnelle, elle s’attarde sur les détails les plus insignifiants mais qui font pour elle toute l’importance du monde, justement parce qu’ils sont insignifiants. Et puis elle est maladroite, bancale, elle a la mémoire courte, elle rit parfois pour un rien, surtout quand elle est tendue, et là c’est terrible parce qu’elle fait des blagues pas drôles. Et plus tard elle y repense et ça la fait rire encore.
Parce qu’elle est timide, optimiste, insouciante. Parce qu’elle est banale, originale, unique.
Désespérément humaine en fait.

ϟ DESCRIPTION PHYSIQUE ; Autant vous avouer dès le début que l’apparence de Sofia n’a rien d’exceptionnel. Elle n’est ni belle ni complètement laide non plus, elle n’est ni grande ni petite, ne possède aucun signe extraordinaire mais plutôt une multitude d’imperfections qui font son originalité. Ses cheveux sont bruns, bouclés et assez longs pour se coincer dans les poignés de porte, ce qui fait qu’elle songe souvent à les couper sans jamais se décider pour de bon. Elle a rarement le temps de les coiffer alors ils ont toujours ce look ébouriffé, style « négligés mais (pas) fait exprès », et puis de toute façon Sofia déteste se coiffer et fuit d’ailleurs à la moindre vue d’un peigne « aux longues dents pointues ». Ce qu’on retient plutôt chez elle dès le premier regard, ce sont justement ses jolis yeux bleu clair, légèrement teintés de gris, qui illuminent sont visage. Avec cet air d’étonnement et d’émerveillement permanent elle ressemble assez à une chouette ahurie, et c’est au fond ce qui fait son charme. Sa peau n’a rien de celle d’une top-modèle d’une pub pour un fond de teint ; elle est pâle, presque blanchâtre, parsemée de tâches de rousseur sur le haut de ses pommettes rebondies. Elle n’a pas la silhouette d’une bimbo non plus, se situant plutôt dans la moyenne et ayant gardé un peu de ses rondeurs de jeunesse, ce qui ne l’empêche pas de se goinfrer de chocolat parce que « ça fait grandir ». Vous l’aurez compris, la jeune fille brille par sa normalité, et passe inaperçue dans la foule. Quoique, il se peut que ladite foule soit surprise par ses cris hystériques, ses grands éclats de rire et ses petits sautillements dignes d’une fangirl sur Tumblr.
Rien de très effrayant non plus, accordons-nous là-dessus.

ϟ BUT DANS LA VIE ; Sofia est passionnée par les dragons depuis toute petite. Elle adorerait faire de sa passion un métier, et rêve de voyager afin d’étudier des dragons du monde entier et de défendre leur cause. Et puis « Sofia la Gardienne de Dragon », ça sonne bien non ?

ϟ CE QUI COULE DANS VOS VEINES ; Sang pur a priori ; néanmoins, la législation islandaise étant bien moins pointilleuse que celle en Angleterre, il est possible que les Skógar aient de lointains parents nés-moldus ou de sang-mêlé.

ϟ VOTRE ANIMAL DE COMPAGNIE ; Sofia ne se sépare jamais d’une plante verte en pot, apparemment inoffensive mais qu’elle décrit comme terriblement dangereuse (ce qui lui a valu le surnom de « molosse »). En vérité c’est un plant d’Alihotsy du nom de Alonso, aux feuilles décrépies et à la silhouette ma foi … peu avantageuse. Il ne fleurit jamais, ce qui n’empêche pas la jeune fille d’assurer qu’ « un jour, ça viendra, il lui faut juste du temps et de l’amour, le pauvre, c’est difficile aussi, tu pourrais comprendre ça, un peu d’indulgence mince quoi, ne l’écoute pas Alonso » … Comment ça c’est pas un animal ?

17h04, dans le Poudlard Express un ultime 1er septembre. Le paysage défile à la fenêtre à une vitesse approchant les 210 km/h. Plaines, lacs, conifères, ciel bleu : le tout s’enchaîne avec une régularité remarquable. Température extérieure : 28° Celsius, élevée pour la moyenne. Température intérieure équivalente. Trois sièges occupés sur les six que comprend le compartiment. Silence
Bien.

La tête de Sofia est appuyée contre la vitre et son esprit vagabonde. Là voilà en route vers Poudlard pour sa 7ème et dernière année d’étude, et c’est teintée de mélancolie qu’elle a quitté sa petite maison ce même matin pour gagner la gare de King’s Cross, retrouvant tout de même avec bonheur son état d’agitation annuel. Qui pourrait croire que c’est aujourd’hui la rentrée alors qu’un ciel d’été plane toujours au-dessus de Londres ? Une fois à bord, la chaleur associée aux ballotements réguliers du train contribue à plonger Sofia dans une lente torpeur. Elle contemple le monde à travers une fenêtre à la propreté impeccable, et laisse, rêveuse, d’anciens souvenirs remonter des brumes de sa mémoire.

Elle se souvient d’abord de sa première rentrée à Poudlard, son excitation, son émerveillement devant l’immense château, sa curiosité infinie face à tant de nouvelles choses à apprendre. Elle se revoit, entourée par des dizaines de 1ères années comme elle, passant inaperçue mais présente tout de même. Lorsque c’est son tour, elle s’avance joyeusement vers le tabouret à trois pieds et laisse le Choixpeau se poser sur le sommet de son crâne. Deux secondes et demi avant qu’il clame, haut et fort, un puissant « Serdaigle ! » qui déclenche l’habituel tonnerre d’applaudissements dans la salle. Elle rejoint alors ses nouveaux camarades, sereine quant à son avenir, serrant son fidèle Alonso contre elle. Une place sur le banc lui tend les bras et elle s’y installe immédiatement, se délectant d’avance du festin promis. Quand enfin il apparaît, la jeune fille se jette dessus, remplit son assiette de mets divers et enfourne le tout dans sa bouche. Comme si elle n’avait pas été nourrie depuis des jours.

Un petit garçon en face d’elle l’interrompt et la regarde avec un air suspicieux. « Sofia Skogar c’est ça ? »
« Mhmpf ? » répond l’intéressée, gênée par une affluence de purée dans sa bouche.
« Curieux que tu sois pas à Serpentard. » Et il balance ça comme ça, sans plus d’explication.
Sofia déglutit, mais ses yeux eux sont toujours aussi énormes, écarquillés par l’incompréhension. Elle réussit finalement à articuler un « Pourquoi donc ? J’ai une langue de vipère ? » en tirant la langue comme pour vérifier (il faudrait un jour que quelqu’un lui explique qu’il ne fallait pas prendre cette expression au sens propre).
« Non mais t’as les mêmes initiales que Salazar Serpentard, si c'est pas un signe ça » rétorque l’autre, comme s’il s’agissait d’une évidence carrément évidente, et baisse ensuite le nez vers son assiette, ce qui fait disparaître son horripilant nez crochu derrière un plat.
Sofia en reste bouche bée, n’ayant de toute évidence pas la moindre idée de qui était ce Salami Serpentard, ou un truc du genre.
Alors n’ayant rien de mieux à faire, elle décide de remettre ce mystère à plus tard et se ressert une portion de petits pois.

Cet épisode lui revenant en mémoire fait sourire Sofia. Depuis, six années ont passé, elle a largement eu le temps d’apprendre qui étaient les fondateurs son école et de façon plus générale de nourrir sa culture. Car il faut dire qu’en arrivant en Angleterre la même année, la jeune fille ne savait pas grand-chose du monde sorcier britannique, et encore moins de son histoire. Elle dut s’adapter, s’intéresser à tout, mettre au service sa curiosité déjà sans borne. Son pays natal, l’Islande, lui manquait souvent et elle y repense encore avec nostalgie, bien qu’elle y retourne régulièrement durant les vacances d’été, et c’est alors l’occasion de replonger dans ses souvenirs d’enfance. Elle en a d’ailleurs toujours un peu voulu à sa mère qui a obligé sa famille à déménager dans la banlieue de Londres afin d’obtenir un poste au Ministère. La jeune fille n’a jamais réellement compris ses motivations, puisque celle-ci s’est toujours bornée à un « c’est compliqué » rêveur et d’un vague signe de la main ennuyé. Néanmoins en surprenant une conversation téléphonique de sa mère, elle put saisir au vol quelques mots qui l’éclairent un tant soit peu : « Monsieur Folengrain », disait-elle, « est l’homme le plus admirable que je connaisse et c’est un honneur de travailler pour lui »; et cette phrase dut suffire à expliquer les fréquentes absences de sa mère et les longues soirées passées en solitaire.

Songer à elle et à son quotidien à la maison ne l’enthousiaste pas vraiment, aussi Sofia préfère-t-elle se laisser glisser vers un autre recoin de sa mémoire. Et un jour en particulier lui fait recouvrir toute sa bonne humeur, alors elle se replonge avec délice dans cette fameuse matinée de sa quatrième année, alors que se déroulait le Tournoi des Trois Sorciers et une épreuve en particulier … Elle se revoit, dans les tribunes avec les autres Serdaigles, riant aux éclats et encourageant à tue-tête les deux candidats de son école. Tout est paisible jusqu’à ce qu’il apparaisse … un dragon. Magnifique dans sa robe émeraude, les yeux brillants comme deux feux éternels, leur rouge braise contrastant avec son vert d’un éclat virtuose. Et surtout ses longues ailes s’ouvrant sur le stade, sur la liberté, régnant sur les courants et pourtant sensibles à la moindre brise. Cette vision la laisse sans voix, émerveillée, presque changée à jamais ... Ses yeux ne quittent plus l’animal une seule seconde et c’est presque comme si elle pouvait contempler son reflet dans les écailles du dragon. Elle oublie son vertige et sa peur du vide pour s’imaginer en plein vol sur son dos, et, si ses pieds ne quittent pas le sol, son esprit lui prend son envol pour ne plus jamais s’arrêter. Il n’a suffi que de quelques heures pour que son imagination fasse le reste. « Un jour, toi et moi on vivra de grandes aventures » promet-elle à l’animal fantastique dans un murmure inaudible.

Ce souvenir est l’un des plus heureux de son existence, mais ce n’est pourtant pas celui qu’elle utilisa afin de matérialiser son premier Patronus lors de l’année précédente. Non, lorsque Sofia prononce les mots « expecto patronum » cette fois-là, elle a les yeux fermés et elle revoit les paysages de son enfance, les immenses falaises qui se jettent dans la mer, les landes qui s’étendent à perte de vue, les plages de sable noir côtoyant les volcans … puis quand elle les ouvre à nouveau, son visage s’illumine d’un sourire car c’est un macareux moine qui plonge et tourbillonne au-dessus de sa tête. Un petit clown des neiges.
Oh bien entendu cela ne se passe pas au premier essai : il faut en attendre des dizaines avant d’obtenir un résultat et surtout la prise de cours particuliers, mais l’oiseau est bel et bien là, et c’est tout ce qui compte pour la Serdaigle. Cette année, elle se l’est promis, elle réessayera – elle pourrait aussi tenter de vaincre sa peur sur un balais, ou encore partir à la recherche de nouveaux passages secrets … et elle espère encore rencontrer un Ronflak Cornu dont lui a tant parlé Luna, qui n’a d’ailleurs eu aucun mal à la convaincre de son existence. Les fées et les trolls des légendes font déjà partie de son quotidien et c’est naturellement qu’elle a incorporé le folklore anglais au sien, donnant ainsi un cocktail explosif de mythes et de superstitions.

Et puis le train ralentit doucement et finit par s’arrêter totalement. Sofia lève la tête, étonnée que le voyage ce soit déroulé si vite, mais surtout ravie de retrouver son école. Elle emporte Alonso avec elle avant de quitter le compartiment désormais vide, non sans un court regard en arrière ; reste quelques secondes encore à contempler le siège vide qu’elle n’occupera plus jamais. Peut-être ressent-elle de la mélancolie à cet instant-là, peut-être est-ce une légère inquiétude. Puis un sourire mystérieux se dessine sur ses lèvres et elle descend du train pour se diriger vers les diligences démunies de chevaux, à ses yeux en tout cas, puisqu’elle aperçoit certaines de ses connaissances caresser le chanfrein des équidés fantomatiques. Elle se joint à eux et les retrouvailles la plongent dans une joie encore plus intense. Bientôt ils se mettent en route, Poudlard est en vue, caressé par les rayons du soleil couchant, et le sourire de Sofia ne la quitte plus.

Cette année promet d’être incroyable, Alonso, tu trouves pas ?