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Sujet : La tache (nouvelle absurde) Jeu 30 Jan 2014 - 15:27

La Tache

Ça a commencé lorsqu'en pleine nuit je me suis réveillé avec une vive douleur dans la tempe gauche. Non. Ça ne faisait pas vraiment mal. Il serait plus juste de qualifier cette sensation de fort désagréable. Pour être honnête, je n'avais jamais ressenti une telle chose nulle part ailleurs : C'est comme si on me pressait à la manière d'une orange dont on veut tirer le jus. Je ne sais pas ce que peut ressentir exactement une orange dans cette situation, mais ça doit sûrement ressembler à ça .
Ça n'est pas une sensation qui s'oublie avec le temps. J'en suis certain. Je peux même l'affirmer aujourd'hui.

J'ai attendu alors que ça passe. Je n'osais même pas toucher l'endroit. Peut être avais-je peur de découvrir un gonflement, une rugosité qui m'aurait fait psychoter au delà du paranormal. Oui, je suis quelqu'un de très angoissé naturellement.
Lorsque ça est passé, au bout d'un certain moment.
-Je ne sais pas combien exactement. J'étais bien trop obnubilé par ce qui se passait dans ma tempe gauche pour égrener le temps !- Le fait est que ça est passé.
Après avoir quand même attendu par mesure de précautions, espérant que ça n'allait pas recommencer.
Rassuré sur ce point, j'ai décidé de me lever avec toutes les précautions possibles. Tout doucement. Ça a du me prendre un certain moment. Au cas où que ça recommence si je forçais trop. Ça n'a pas été le cas. Fort heureusement

Désormais debout, la tête encore cotonneuse, j'ai eu quand même tout le temps de réfléchir à ce que ça aurait pu être. Ce qu'il signifiait. Je voulais voir si ça avait laissé quelques chose. Une trace.
J'ai d'abord voulu savoir si tous mes membres marchaient correctement. Après une vérification consciencieuse et professionnelle. Je suis allée dans la salle de bain. Pour avoir une meilleure vue de ça .

La lumière sourde du néon m'a d'abord fait cligné des yeux. Quand j'ai pu les ouvrir suffisamment pour me voir dans le miroir, j'ai commencé mon inspection... Effectivement.
Ça avait fait des dégâts. Pas des gros. Ça se voyait à peine, il fallait vraiment regarder de très près pour le voir. Une minuscule petite rougeur en plein milieu de la tempe gauche. Mais moi je la voyais, et ça me suffisait pour dire que ça était dangereux. Mauvais présage.
Je me suis rendormi, décidé le lendemain à prendre des mesures radicales contre ça .
Puis j'ai oublié.

Je suis partie au travail comme si ça n'avait pas existé. On me dit souvent que je suis étourdi. C'est peut être bien vrai.
Je me suis souvenu de ça seulement le lendemain soir. Lorsque ça a recommencé.
De nouveau la même sensation. Ni plus forte, ni plus faible. Exactement la même intensité. C'était fort ça !
Comme la veille j'ai attendue que ça s'estompe. Je n'avais pas vraiment peur. Je commençais à prendre l'habitude. Non, moi ce qui m'embêtais le plus c'était de perdre mes heures de sommeil. Si ça devait me réveiller toutes les nuits, j'allais être en retard sur mon horloge biologique ! Bonjour les complications ! (j'en connaissais les complications). Je me suis finalement rendormi.

C'est en me lavant les dents quelques heures plus tard que j'ai revu ça . Je n'avais plus besoins de m'approcher très près du miroir pour l’apercevoir. Elle avait grossi pendant la nuit !
De 3 centimètres au moins.... l'heure était grave, il fallait prendre la situation en main. Le plus vite possible.
Ça ressemblait à une vulgaire tâche de vin, mais ça n'en n'était pas une... c'était d'une autre ''acabit'' et puis je n'avais jamais entendu qu'une tâche de vin produisait une telle sensation. Mais que signifiait ça ?

J'ai toujours pensé qui fallait prendre ses précautions, c'est pour cela que ma boîte à pharmacie est remplie de tous les remèdes possible à toutes les maladies imaginables. J'ai aussi une connaissance approfondi sur les symptômes révélateurs de tel ou tel trouble. Certains diront que je suis hypocondriaque, moi je qualifierai plutôt ça de prudence. Je tiens à ma vie, contrairement à d'autres personnes qui touchent les poignées des portes publiques inconscient de la quantité de microbes qu'elles transportent. Au lieu tout simplement de se servir d'un mouchoir en papier aseptisé plus efficace. Je vous déconseille d'utiliser votre coude car le résultat sera le même : Vous serez infesté par des milliard de petites cellules pathogènes.
Bref, je ne voyais vraiment pas ce que ça pouvait être. Dans ma mémoire aucun symptôme, aucune maladie ne lui correspondait. Je dois avouer que cette situation m’embarrassait au plus haut point.

Malgré ce que certains pourraient appeler ''ma lubie'' je n'ai aucune confiance dans les médecins. Se sont tous des incapables. Les hôpitaux eux me donne des boutons (et Dieu sait que je déteste ce genre de démangeaison, voilà pourquoi je bombarde chaque jours ma maison de pesticides antibestioles. C'est efficace et on s'habitue à l'odeur.). On rentre avec une simple fracture du genoux et on en ressort avec le staphylocoque doré. Non, vraiment ce n'est pas un endroit sûr.

Je ne devais me fier qu'a moi-même dans ce cas. L'heure était grave en effet.
Chaque matin ça ou plutôt la tache rougeâtre sur ma tempe s'agrandissait petit à petit.
Et toujours la même sensation dérangeante chaque soir.

Finalement, je m'y suis fait et au bout de quelque jours elle ne troublait plus mon sommeil. Je suis une personne très facile à vivre, je m'habitue à n'importe quelle situation. Mais bon, il fallait tout de même s'assurer si la douleur était toujours d'actualité. J'avais remarqué que tout cela commençais à 23h15 pile et durait 5 minutes exactement. On peut dire que ma maladie mystère était très ponctuelle. D'ailleurs je me suis longtemps posé la question s'il fallait noter se fait en tant que symptôme officiel. De ce fait je mettais un réveil à 23h16 pour me renseigner et m'endormait 4 minutes plus tard, rassuré.

Ça ne faisait aucun autre effet, pas de démangeaison, je passais mon corps en revu pour voir s'il n'y avait trace d'une autre tache. Aucune.
J'ai compulsé tout les livres de médecine de la bibliothèque. Je n'ai rien trouvé qui pourrait correspondre à ma situation. Ça ne m'a pas surpris. La médecine est tellement archaïque et en retard ! J'ai donc décidé de me résigner et attendre que ça passe. Peut être que ça disparaîtrait un jour ou l'autre. Je commençais à apprécier la couleur coquelicot et n'ayant aucun désagrément que cette … tache qui certes prenait désormais la moitié de mon visage, mais vraiment pas dérangeante.

Au bout d'un mois la douleur s'est estompée, mais pas la tache. Tant pis, au moins je peux faire ma nuit complète.
Au travail les gens me dévisagent. Mon voisin de bureau m'a demandé se que j'avais. Je n'ai pas su quoi lui répondre.

J'ai remarqué avec amusement que la tâche ne s'étend que sur la partie gauche de mon corps. Étrange. J'ai bien mesuré, elle fait parfaitement la moitié.
Elle a rapidement atteint le pied gauche. Je pensais qu'elle allait s'attaquer au côté droit cette fois-ci. Mais plus rien ne se passa pendant plusieurs mois.
Ma vie reprit un cours normal et j'oubliai complètement que la moitié de mon corps était rouge coquelicot. Ça me revenais quand même à la mémoire quand je passais devant le miroir de la salle de bain pour me laver les dents.

Et puis un soir sans crier gare, ça a commencé lorsqu'en pleine nuit je me suis réveillé avec une vive douleur dans la tempe droite. Non. Ça ne faisait pas vraiment mal. Il serait plus juste de qualifier cette sensation de fort désagréable. Pour être honnête, je n'avais ressenti une telle qu'une seule fois dans ma vie :
C'est comme si on me pressait à la manière d'un citron dont on veut tirer le jus. Je ne sais pas ce que peut ressentir exactement un citron dans cette situation, mais ça doit sûrement ressembler à ça .