"Cher Dean,
Comme tu le sais sûrement nous sommes actuellement en France, où nous passons un agréable séjour, bien qu’il serait bien mieux si tu étais là.
Nous sommes arrivés en bateau dans la ville de St Malo dans la matinée, Sam a été malade tout le trajet. Si tu l'avais vu vomir par dessus bord ! A cause où plutôt grâce à lui, nous passerons la nuit ici avant de reprendre notre route jusqu’à la capitale.
Avec Jude nous en avons profité pour aller nous balader dans les remparts, un vendeur de gaufres nous a raconté que c’était une ancienne ville pirate. Fait prouvé quelques heures plus tard au café où j’en suis sûr, nous nous sommes faits pigeonner.
Enfin, cette ville est quand même super jolie, et en rentrant à l'hôtel, nous avons trouvé un bibliothèque tenue par un anglais. Il nous a conseillé ça (Regarde dans le colis). Un roman français traduit bien sûr, que ta lecture soit aussi bonne que la mienne.

A très bientôt Cerridwen, on t’aime fort.

PS: Il parait qu’il est sorti en film, on le regardera cet été.
PPS: Je savais pas que tu savais encore lire toi?! Tu ne sais pas ce que tu loupes, les françaises sont super mignonnes. "

A travers ces lignes, il avait l’impression durant l’espace d’un instant d’être lui aussi en France, dans cette ville pirate. Avec un large sourire il imaginait son petit frère vomir par dessus bord, Jude charmer les jeunes françaises pendant que Cerridwen critiquait le prix du chocolat.
Sa famille lui manquait beaucoup, surtout Jude et Cerridwen avec qui il avait grandit, avec qui il a tant partagé. Heureusement ces deux derniers s’appliquent a lui envoyer toutes les semaines une jolie petite lettre dans ce genre, enfin disons plutôt que Cerridwen s’y appliquait et Jude se contentait de signer.
Cette lettre était arrivée ce matin, accompagnée d’un petit paquet contenant un petit roman de poche, une Marinière et un Pot de Nutella. Des cadeaux qui bien évidement firent plaisir a Dean.

C’est d’ailleurs habillé de sa Marinière que notre jeune Gryffondor fit son entrée dans la bibliothèque de Poudlard. Pour lui c’était de loin le meilleur endroit pour lire un livre. Dehors il préférait admirer le paysage ou le dessiner.
A cette période de l’année, la grande salle était pleine d’étudiants en train de réviser leurs BUSES ou leurs ASPICS, chose qu’il devrait peut être envisager de commencer d'ailleurs.
C’est cependant sans grand mal qui trouva une place sur une table vide.
Assit dans sa chaise il commença a lire le livre où sur la première page on pouvait lire: “On croit en toi”, petits mots qui déclenchèrent un petit sourire sur son visage, avant d’entamer la lecture ce roman apparemment célèbre en outre manche.

Un soupir sonore échappa à Antoine, qui mordit aussitôt violemment dans le bout de son crayon de papier. C’était toujours le même schéma lorsque le jeune homme était stressé. Immobilité totale - soupir - mordillage dans un objet quelconque (et de préférence comestible). Parfois, si l’adolescent se trouvait seul, cela se soldait même d’un petit couinement de désespoir certes peu viril, mais qui avait au moins le mérite de témoigner de la gravité de la situation.

Manque de chance pour lui, Antoine se trouvait précisément dans LE lieu de Poudlard où le silence était de mise : la bibliothèque. Qui plus est qu’à une date aussi avancée de l’année scolaire, où elle était presque bondée de 7èmes années prêts à s’arracher les cheveux face à l’imminence des ASPIC. Antoine faisait d’ailleurs immanquablement partie de ce groupe, à qui la vie semblait avoir décidé de n’accorder aucun répit.

Aussi, après avoir planché quelques heures sur l’Histoire de la Magie, notre Serpentard avait décidé de s’accorder une petite pause et réviser l’une de ses matières favorites : l’Etude des Moldus. Car aussi surprenant que cela puisse paraître aux yeux du plus grand nombre des verts, Antoine possédait un intérêt de plus en plus grandissant au sujet de ces êtres étranges et fascinants qu’étaient les Moldus. Mais le courage et le jeune homme n’étant pas vraiment très compatibles, celui-ci n’avait réussi à déclarer sa flamme à cette matière qu’en 6ème année, après avoir suivi pendant deux ans des cours particuliers dispensés par le plus adorable des professeurs, j’ai nommé Clément Delpech. De ce fait, Antoine avait accumulé un certain retard en cours, et s’accrochait pour suivre, dans l’optique de réussir au mieux cette épreuve aux ASPIC qui se profilaient.

Et qui dit « trois ans de cours manqués » sous-entend « leçons passées à la trappes ». Parmi ces dernières figurait d’ailleurs celle, et pas des moindres, traitant de ce sujet épineux qu’étaient les vacances moldues. Malheureusement, c’était justement sur cela qu’Antoine devait travailler, puisqu’il s’agissait d’une thématique qui risquait de tomber aux examens. Comprenez donc la raison qui poussait notre Serpentard à s’inquiéter de la sorte…

Plus le temps passait, plus Antoine se sentait gagné par une certaine panique. Il ne pouvais décemment pas demander de l’aide à une autre membre de sa maison, sous peine de se prendre un sort dans la figure. Quant à quémander les cours manquants à un élève suivant le cours d’Etude des Moldus, cela sonnait comme une nouvelle marque de faiblesse. Et dans des périodes pareilles, avec les ASPIC si proches, les esprits avaient tendance à s’échauffer plutôt rapidement…

Dans un énième soupir de désespoir, Antoine se prit la tête entre les mains. Il lui fallait de l’aide, c’était évident. Mais sauf à débarquer en catastrophe dans le cours de Mr Delpech, il n’y avait pas vraiment de solution très concrète qui se présentait au jeune homme.

« Je suis foutu… » résuma-t-il sombrement dans un coin de sa tête.

Mais non, Antoine, ressaisis-toi ! Tu sais très bien que les miracles, ça existe !

Comme guidé par une quelconque voix intérieure, ou plutôt par le bruit d’une personne qui approche, le Serpentard releva la tête. Il vit alors Dean Thomas, lui aussi 7ème année, qui s’asseyait tranquillement à une table quelques mètres plus loin. Apparemment, le Gryffondor ne semblait pas aussi préoccupé par les examens que son camarade, puisqu’il s’attelait désormais à la lecture d’un livre à la couverture joliment décorée. Il s’agissait certainement d’un ouvrage moldu, d’ailleurs, car ceux-ci étaient nettement plus artistiques quant aux devantures de leurs bouquins, si on les comparait à ceux des sorciers. En même temps, c’était pas comme si Dean venait d’une famille de Mold-

…

Hallelujah. Elle était là, la solution !

Antoine se félicitait d’y avoir pensé au bon moment. Histoire de ne pas rester coincer comme un idiot sur son cours, pourquoi ne pas poser quelques petites questions à une personne capable de le renseigner plus précisément ? Sans arrière-pensée utilitaire, naturellement… Le Serpentard était loin d’être un manipulateur. Et puis il connaissait Dean, et s’entendait relativement bien avec lui. Mieux qu’avec d’autres membres de sa propre maison, d’ailleurs… Mais bref. Là n’était pas le sujet.

Prenant son courage à deux mains, Antoine se leva de sa chaise et fit les quelques foulées qui le séparait de son potentiel-futur-sauveur.

- Excuse-moi…, entama le jeune homme d’une voix mal assurée. Dean, je peux te déranger cinq minutes ?

Dans son fort intérieur, Antoine priait pour que la réponse qu’il recevrait soit positive.

Page 30. C'était certain, il aimait la France. C’était sûr qu'il irait là-bas lui aussi. Mais pour le moment il était là dans la bibliothèque de sa merveilleuse école, tandis que Antoine l’observait… Antoine?
Que pouvait il bien vouloir ? Rassurez-vous, Dean aimait bien Antoine le rêveur. En même temps, ce dernier n’aimait pas les serpillières alors il ne pouvait qu’être qu’un ami. Mais il ne le connaissait pas très bien, à vrai dire personne ne le connaissait vraiment.
Quand le jeune serpentard vint demander son aide, Dean n’hésita pas un instant à refermer son livre et le poser ser la table.

“Bien sûr, même deux heures si tu veux ! Tu veux que je t’arrange un truc avec Dixie ou Sofia ? Pour Hermione c’est chaud, il y a Ron et je tenterais pas a ta place.”

Il ne savait pas si son camarade était venu pour ça ou non, mais au pire c’était assez drôle de lui dire ça. Avec le temps Dean était devenu un super entremetteur, mais ironie du sort la personne pour qui il avait commencé ce genre de choses n’avait encore jamais trouvé l’amour. Je parle bien sûr de Seamus.

“Sauf si c’est un gars. Mais me regarde pas comme ça, je juge pas.”

Il disait ça en riant bien sûr mais entre nous c’était pas forcément drôle. Et si c’était vrai ? Le pauvre garçon serait bien mal à l’aise. Dean avait oublié qu’il ne parlait pas à Justin. Non là c’était Antoine, un garçon bien plus réservé.

“Je rigole… Bon alors en quoi puis-je t’aider ? Un meurtre ? Bon j’arrête.”

Il arrêta de sourire et redevint sérieux afin d’entendre la requête de son ami, en espérant que ça ne soit rien de grave, sinon ses blagues seraient vraiment de mauvais goût.