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A. LICHUAN WHITELAW
(TROUVÉ)

Finalement, tu as plus de points communs avec Lone que tu ne le prétends.

Alors, vous savez ce que c'est ?
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Arsinoé B. Leigh
Arsinoé B. Leigh

: They turn out to be poison but still, I can’t help myself.

ϟ ÂGE : 53
ϟ FONCTION : Directrice du département des mystères.
ϟ AVATAR : Diane Kruger
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ϟ LIENS : Birthdays were invented by Hallmark to sell cards
You can't escape the ministry, fool.


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MessageSujet : Like two planets, far away but at one point we can’t ignore each other [Pv. Eden ♥] Like two planets, far away but at one point we can’t ignore each other [Pv. Eden ♥] EmptyDim 27 Juil 2014 - 13:22

The family is link to our past,

bridge to our future.

Pour une vie douce et sans encombre on ne devrait jamais se soucier que de soi. Egoïste doctrine qu’Arsinoé s’appliquait à mettre en œuvre au quotidien, mais dont l’entorse était aujourd’hui trop grande pour être ignorée. Chose extraordinaire, une demi-journée serait ce samedi consacrée exclusivement à autrui. Depuis trois jours qu’elle l’avait prévue, cette perspective l’avait consécutivement rebutée puis hantée, avant qu’elle n’y résolu avec fatalisme. Ce matin, plutôt que d’aller directement jusqu’au Ministère elle s’était rendue à Kensington, quartier dont elle avait un jour adoré l’ambiance mais qui n’était à présent plus que le lieu de vie de ses drôles de parents.

Ce ne fut pas de gaité de cœur qu’elle y resta quelques heures, écoutant consécutivement les reproches, les recommandations, et en une moindre mesure les supplications. Mais elle entendait sans vouloir comprendre. Ou plutôt sans jamais songer à appliquer ces injonctions déguisées sous les voix calmes. Cela ne lui inspirait rien sinon quelques soupires dispersés au fil de la conversation.
Son thé fini, elle reposa calmement sa tasse, sourit doucement, les yeux baissés, et se leva, immédiatement imitée par ses parents qui la raccompagnèrent jusqu’à la porte d’entrée. Après les avoir presque chaleureusement embrassé et promis de repasser les voir sous peu, la sorcière tourna les talons pour se rendre dans une bijouterie située à trois rues de là.
Incertitude, hésitation, finalement une quinzaine de minutes passèrent sans qu’elle ne puisse arrêter un choix éclairé. Alors au hasard une paire de boucles d’oreilles serties de petits rubis fut achetée et placée dans un écrin simple. Mais au fond Arsinoé ne se sentait pas déçue de cette incapacité à décider d’un cadeau qui plairait. Elle était simplement… vide de sentiment. Une simple question de principe la guidait, lui imposait de se trouver ici, à aucun moment elle n’agissait via le cœur.
Le simple ressentit fut l’inconfort en sortant. Et il était uniquement né du fait des quelques minutes de retard accumulé.

Et pourtant, plutôt que de transplaner elle préféra perdre encore un peu de temps en hélant un taxi. Ce moyen de transport apparaissait en effet plus commode, agréable et reposant, comme une petite parenthèse de normalité en dehors d’un monde magique parfois étouffant. Le trajet laissa également le temps, outre de contempler une ville en constante ébullition, de songer au déjeuner imposé qui l’attendait. Plus particulièrement de penser à Eden. Trouver étrange et désolant le fait qu’un tête à tête avec sa fille la laisse dénuée d’entrain. Spéculer sur ce qu’elles pourraient bien se dire mais ne parvenir à aucune réponse valable. Finalement estimer que ce ne serait qu’un pénible moment à passer.

Une fois entrée dans le restaurant elle balaya d’un regard la pièce principale, ne s’attardant étonnamment pas à la recherche d’Eden mais se braquant superbement sur tout ce qui lui déplaisait ici.
A ce moment de la journée la clientèle lui apparaissait comme bruyante et superficielle. A midi, les couples aux manières policées qu’on croisait le soir s’échangeaient contre des déjeuners d’affaires desquels émanaient des rires trop souvent masculins, gras et forcés. Tout était pressé, brusque, violent dans l’imperceptibilité. Ces chaises dont les pieds raclaient le sol à intervalles trop réguliers, les battements de la porte qui menait aux cuisines, ou encore allers et retours incessants des serveurs. Pourtant il était charmant ce restaurant. Chic, à la décoration peu chargée, baignant dans une lumière claire, mais simplement trop vivant.
Brusquement tirée de sa désagréable contemplation par la voix d’un employé, elle tourna la tête en sa direction et lui indiqua tout naturellement qu’elle cherchait la table de mademoiselle Idunn. Il la lui désigna poliment et, l’arrêtant d’un geste de main, Arsinoé précisa qu’elle serait capable de s’y rendre seule.
- Bonjour Eden. Excuse-moi pour le retard.
Elle s’assit et, sans encore lever les yeux vers la jeune femme, sortit immédiatement de son sac le bijou acheté précédemment, qu’elle préféra poser sur la table plutôt que remettre littéralement en main propre.
- Ta grand-mère m’a rappelé que ton anniversaire était passé.
Alors un cadeau impersonnel faisait office d’excuse. Un simple don matériel pour pardonner deux mois de retard, ce reflet d’années d’inintérêt.
Son regard se leva finalement, presque difficilement, pour venir se poser sur Eden. La jolie, sa jolie Eden.
La bouche de Leigh resta entrouverte quelques secondes mais malheureusement aucun mot n’en sorti. L’espace d’un instant Arsinoé avait en effet tenté de formuler une phrase sympathique. Elle aurait voulu lui dire qu’elle semblait aller bien, qu’elle était aujourd’hui très belle, ou encore plus banalement et presque hypocritement que le Galvin était en effet un endroit très élégant dont le choix avait été judicieux. Mais rien de tout cela ne franchit la barrière de ses lèvres, le pragmatisme rattrapant toujours l’humain.
- Tu avais donc quelque chose à me dire.
Ainsi on ne s’embarrassait pas de superflu. Des lettres reçues on ne gardait que l’essentiel, au fond l’unique raison de ce déjeuner.
De nouveau ses pupilles fuyaient pour cette fois venir s’attarder sur le menu qui avait été tendu. Un rempart évident au contact visuel. Car inconsciemment, la vue de cette fille qu’elle avait tentée d’oublier réveillait une forme de malaise.

Eden R. Idunn
Eden R. Idunn

: No, John, you're wrong. Dying would be worse. Because, well, honestly, it is, isn't it ? Dying is just worse. So do I pull the trigger or not ? - Alice Morgan (Luther)

ϟ ÂGE : 35
ϟ FONCTION : Secrétaire au ministère. Mangemort maniaque du couteau. Tueur à gage pour monsieur Voerman.
ϟ AVATAR : Holliday Grainger
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ϟ LIENS :
- How do you describe the indescribable ?
- I will not forget one line of this. Not one day. I swear.
- Send me a postcard darling

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Like two planets, far away but at one point we can’t ignore each other [Pv. Eden ♥]
MessageSujet : Re: Like two planets, far away but at one point we can’t ignore each other [Pv. Eden ♥] Like two planets, far away but at one point we can’t ignore each other [Pv. Eden ♥] EmptyLun 8 Sep 2014 - 18:24

The mind is a funny thing. It can make heaven from hell,

hell from heaven
The world around it isnt evil, its just indifferent.

Le serveur l'accompagna jusqu'à la table qu'elle avait réservé. Un appel semble-t-il plutôt utile car à cette heure le restaurant était plein à craquer, les quelques tables encore vides étant automatiquement accompagnées d'un petit carton. D'un sourire elle le remercia lorsqu'il la débarrassa de sa veste puis elle retira son foulard et le posa sur le dos de sa chaise après avoir soigneusement plié et égalisé le tissu. Lorsque le jeune homme lui demanda ce qu'elle souhaiterait comme rafraîchissement en guise d'attente elle commanda un simple verre d'eau. L'alcool n'est pas le bienvenu ce midi, il lui fallait garder la tête froide, bien que ce ne soit généralement pas un problème dans son cas.

Les mains sur les genoux, le dos collé au siège, la tête droite regardant devant elle. Elle attendait. Au bout de quelques minutes elle se décida à sortir un magazine de son sac à main puis en tourne rapidement les pages du pouce. Les images sur papier glacé défilent avec à l'intérieur ses mannequins anorexiques et ses énièmes programmes minceurs suivit des derniers top ou flop de stars. Eden ne lit pas, d'ailleurs elle se demande toujours après coup pourquoi elle achète ces périodiques à l'approche d'un voyage. Car en effet ce soir elle prendra le ferry pour rejoindre le continent, puis le train et de nouveau le bateau. Elle a toujours voulu voir l'Afrique alors elle passera trois semaines au milieu des antilopes et des éléphants dans une réserve naturelle, une sorte de Safari photos ... en ce qui concerne les animaux en tous cas. Il lui serait tellement plus simple d'attraper un réseau de portoloin ou de transplaner, mais le trajet fait partie intégral du voyage, elle aime prendre son temps et l'ambiance des wagons couchettes.

Cependant ce n'est pas l'heure de s'attarder sur la savane sauvage et ses étendues prêtes à dissimuler n'importe quel cadavre. En tous cas pas avant d'avoir résolu son épine, sa chère maman. Il est bien triste de voir à quel point une relation maternelle peut devenir aussi inexistante. D'ailleurs ce rendez-vous n'était pas gagné d'avance et Eden était plutôt surprise du peu de résistance et la vitesse à laquelle Arsinoé avait pliée l'affaire, peut-être par ennui. Tout cela était-il bon signe ? Ce repas allait sans aucuns doutes le prouver, c'est ce qu'elle espérait en venant ici. D'un regard elle parcouru le menu déposé quelque instants plus tôt avec le verre d'eau, son choix fut rapidement arrêté, le Galvin était un restaurant qu'elle fréquentait régulièrement, assez pour être familière avec les différents plats proposés par le chef de cuisine.

Oh comme elle aurait préféré qu'aucuns liens de sang ne les réunissent, ne pas ressentir cette envie viscérale d'attention de sa part, car il n'est pas plaisant d'être emporté par ce genre de sentiments, surtout lorsque ceux-ci ne peuvent être comblés. Parfois elle voudrait la tuer pour ça, mais c'est impossible pour un tas de raisons diverses. Ce n'est que lorsque Arsinoé parla que la jeune femme releva la tête pour enfin remarquer sa présence, s'étant arrêtée sur la page des desserts lorsqu'elle tomba dans ses pensées.

« Ce n'est rien … » Un instant elle buta sur la fin de sa phrase, devait elle l'appeler mère, maman, simplement Arsinoé ou encore tirer la politesse par un Mme Leigh ? « … ce n'est rien. » finit-elle par répéter pour ensuite se caler à nouveau au fond de sa chaise.

Ses yeux s'arrêtèrent sur le paquet, tout cela semblait si- éloigné du tableau habituel, presque incohérent. Ses mains l'attrapèrent et en sortirent la paire de boucle d'oreilles. L'interrogation qui luisait sur son visage s'estompa lorsque Arsinoé excusa cette marque impromptue d'attention. A défaut d'avoir une mère, elle avait des grands-parents qui se préoccupaient de sa vie.

« Merci, il ne fallait pas. » Sans jeter un regard de plus aux bijoux elle referma la boite qui produisit un bruit sec et l'enfourna dans son sac. Décidément les politesses d'usage, ternes et indifférentes étaient à l'ordre du jour.

À la dernière phrase d'Arsinoé, elle ouvrit la bouche pour lui répondre, mais le serveur revint à ce moment pour prendre la commande.
« Tu devrais sûrement boire quelque chose toi aussi, tu veux manger ? » sans attendre la réponse de sa mère elle demanda des fraises anglaises, cream cheese espuma et des concombres garnis pour la dégustation, du Yorkshire pudding accompagné de son jus rôti en plat de résistance et un White peach mousse faisant office de dessert. Puis elle fit glisser des mains du serveur le menu qu'il venait d'apporter pour le poser devant Arsinoé, tapotant de son ongle rouge la couverture en cuir. Elle ne se faisait pas beaucoup d'illusions, sa mère se dépêcherait sûrement d'écourter au maximum leur rendez-vous, son empressement pour arriver directement au sujet principal en était d'ailleurs un bon exemple. Très bien, dans ce cas elle irait droit au but.

« Est-ce que tu t'es un jour intéressée à moi ? Je ne me souviens même pas s'il t'arrivait de me bercer le soir. Certaines femmes n'ont pas l'instinct maternel, c'est sûrement pour cela que tu ne t'es pas rendue compte ... Papa ne t'as jamais rien dit ? Tu ne sais donc pas quel genre de fille tu as mis au monde. » La jeune femme éructait en imaginant ce qui pouvait se passer en ce moment sous le masque de la directrice du département des mystères, elle était prête à prendre ses affaires et partir, laissant Arsinoé à ses interrogations. Cependant elle se contenta de prendre une longue gorgée d'eau.

« Quand j'avais 15 ans, les psychiatres ont diagnostiqués chez moi tous les symptômes de la sociopathie. J'ai lu que la plupart du temps ce dysfonctionnement – oh je déteste ce mot, ça sonne tellement asile psychiatre tu ne trouves pas ? – que cette- légère différence neurologique donc, serait causée par un manque d'attention de la part d'un ou des parents durant l'enfance. Il y bien entendu une prédisposition de la part du patient lui-même, je me demande d'ailleurs de qui je pourrais la tenir. »

Son père, cet homme déjà vieux à sa naissance avait fait ce qu'il pouvait pour élever au mieux sa fille et s'était sincèrement inquiété pour elle lorsque les résultats de l'examen médical étaient tombés, prenant par la suite la décision de ne le révéler à personne, ni à Poudlard, ni à sa famille. Seuls les médecins, la principale intéressée et lui-même furent au courant. Était-elle simplement venue ici pour parler de cette vieille histoire ? Elle ne berçait pas dans le sentimentalisme au point de se sentir obligée de tenir Arsinoé au courant, non ce n'était pas ça. Si sa mère avait tant délaissée son devoir envers sa fille, eh bien ce serait cette dernière qui allait le lui rappeler et la meilleure manière de le faire était de la lier à elle contre son gré en partageant ses secrets. Ces révélations pourraient très mal tourner, il y avait, bien sur, le risque que Arsinoé révèle ce qu'elle allait apprendre au ministre, à la police magique. Eden avait cependant l'intuition qu'elle ne le ferait pas, et puis baste ! Si c'était le cas elle partirait loin d'ici, sa valise était déjà prête.

« Je ne ressens pas les émotions comme la plupart des gens, ce qui me donne une certaine facilité pour des actes que le genre humain rechigneraient à commettre pour des raisons d'éthique ou de morale. Ce n'est pas un handicap de mon point de vue, alors rassure-toi je n'ai jamais été malheureuse, je ne l'ai jamais été pour quoique ce soit, pas comme tu l'entends en tous cas. Je me dis que finalement ça nous fait un point en commun : cette totale indifférence envers ceux qui ne sont pas nous. » Puis elle pensa à Joshua, l'exception qui confirmait la règle.

« C'est ce que l'on prétend en tous cas. Au fait, es-tu passée sur la tombe de papa ? Je ne crois pas t'avoir aperçu à l'enterrement. »


Arsinoé B. Leigh
Arsinoé B. Leigh

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MessageSujet : Re: Like two planets, far away but at one point we can’t ignore each other [Pv. Eden ♥] Like two planets, far away but at one point we can’t ignore each other [Pv. Eden ♥] EmptyJeu 25 Sep 2014 - 12:27

The family is link to our past,

bridge to our future.

S’il y avait une chose qu’elle changerait, ce ne serait pas le fait d’avoir abandonné Eden. Elle supprimerait simplement de sa vie le mariage, et surtout la maternité. Ainsi elle se serait épargnée ce genre de situation. Mais puisqu’il le fallait elle s’était résolue à faire face à Eden, à l’écouter jusqu’au bout et ce d’une oreille attentive. Il paraissait qu’elle lui devait bien cela.
Après avoir commandé un simple plat végétarien et un verre de vin, Arsinoé, comme pour s’occuper au moins une main, commença à triturer son couteau. Qu’elle reposa après la série de questions, d’accusations même, d’Eden. Elle y répondit d’une voix comme toujours calme, tintée d’une douceur qui tranchait avec la dureté de son attitude.

- Je n’ai pas été parfaite mais pour autant tu as été bien entourée.

Pas parfaite. Bel euphémisme.
Et bien évidemment le père ne lui avait rien dit. Ou alors peut-être l’avait-il tenté. Auquel car Arsinoé n’avait jamais voulu entendre, ou même y prêter attention. Car après avoir tourné le dos à sa famille elle n’avait ressenti ni l’envie ni la force de s’en préoccuper de nouveau. Et au fond qu’aurait-il pu lui avouer qu’elle n’aurait pas découvert par elle-même ? La vie débridée d’Eden ? Côtoyer la jeune femme au ministère avait suffi à le lui faire réaliser.
Arsinoé soupira, déjà lasse d’attendre alors qu’elle regardait Eden laisser un instant les choses en suspens en avalant une gorgée d’eau.
Puis étonnamment les choses s’accélérèrent. Les phrases courtes et banales étaient laissées derrière et Eden déballait, sûre d’elle et à demi-mot accusatrice. Une maladie, un parent fautif, pas d’émotions, des actes inhumains, les mots-clefs s’imprimaient dans l’esprit d’Arsinoé. Pour autant, au fur et à mesure que la langue de sa fille se déliait elle fronçait un peu plus les sourcils, ici signe d’une certaine incompréhension. Elle intégrait mais ne semblait pas traiter parfaitement l’information.

Puis la mort.
La dernière phrase la fit physiquement tiquer. Son visage se défit soudain, enfin affecté.
Mais elle se tut encore un peu. Ses yeux, qui jusqu’à présent n’avaient pas quitté Eden, se fermèrent afin de l’aider à retracer mentalement tout ce qui venait d’être dit. La scène se rejoue derrière ses paupières closes. Cette fois elle se concentre, prête attention aux détails, elle entend et comprend.
Ses yeux se rouvrirent et elle fixa Eden quelques secondes, silencieuse. Un léger sourire se dessina sur son visage, inadapté à la situation, presque insolent, mais dont le fond était sincère. Car un instant Arsinoé l’imagina enfant, jolie comme un cœur, innocente et qui lui posait comme seul problème de défaire trop souvent les nattes qu’elle lui tressait le matin. Ce souvenir titillé après des ans d’oubli paraissait si agréable quand on le comparait au moment présent. Et le rictus s’effaça lorsqu’elle réalisa qu’aujourd’hui Eden était femme. Belle, magnifique même, qui longtemps l’avait indifférée mais qui aujourd’hui semblait avoir à cœur de la ramener à ses obligations. Comme il était triste d’avoir des enfants.

- Je ne savais pas pour ton père. Je suis désolée. C’était quelqu’un de bien.

Ce fut la première chose qui lui vint à l’esprit. La plus facile, qui lui permettait promptement encore d’ignorer le reste. La sorcière fut même tentée de demander quelques détails, car, à présent qu’il était six pieds sous terre, se trouvait sincèrement curieuse de savoir comment cet homme avait bien pu finir. Mais elle ne céda pas au mauvais goût.
Un silence lourd reprit donc ses droits. Et Arsinoé continuait de fixer la demoiselle, finissait de tenter d’appréhender Eden dans cette condition qu'elle lui découvrait : malade. Mais au fond la chose restait vague. Trop vague pour qu’Arsinoé n’en comprenne l’ampleur. Eden était unique, pas tout à fait normale, mais de ce qu’elle disait elle n’était ni un monstre, ni malheureuse. Elle ne se trouvait seulement pas la personne qu’Arsinoé aurait espéré qu’elle devienne. Une déception ? Peut-être un peu. Car au fil des ans elle s’était bercée dans l’illusion d’une Eden douce et sensible. La belle erreur.
La mère hésita encore un peu puis finalement ouvrit la bouche.

- Quand tu étais enfant on était persuadés que toi aussi tu le deviendrais. Quelqu’un de bien, je veux dire.
Elle se sentait divaguer, partir là où elle n’avait pourtant aucune envie d’aller. Mais tant pis. Pour une fois elle laissait les mots sortir comme ils venaient.
- Je me souviens même d’une courte conversation que j’ai eue avec ton père. Il y a longtemps, tu devais avoir tout au plus trois ans, il te portait sur ses genoux et je travaillais à l’autre bout de la pièce. Alors que je finissais d’étudier une formule, il m’a interrompue pour me demander tout simplement ce qu’il pensait que tu deviendrais.
Le ton devenait un peu fébrile et son regard fuyait la jeune femme. Peut-être car elle ne se sentait pas tout à fait légitime à parler de ces souvenirs dont elle s’étonnait qu’ils refassent surface.
- J’ai haussé les épaules dit que je n’en savais rien. Ce qui était sincère. Et tu sais ce qu’il m’a répondu ?
Un léger rire nerveux.
- Qu’il voulait simplement que tu sois quelqu’un de bien. Il ajouta même que tu serais quelqu’un de bien. C’était un beau projet, j’ai pensé. Alors je lui ai souri et lui ait dit que j’étais d’accord, que c’est ce que notre jolie Eden serait.

Un large sourire, doux, presque heureux s’était dessiné sur son visage. C’était idiot, songeait-elle. Idiot de repenser aujourd’hui à cela, de se rappeler comme ce jour-là elle avait été sincère quand elle avait souhaité à sa fille un beau futur. Car si elle ne l’avait jamais assez aimé, pour autant elle avait toujours souhaité pour elle le meilleur. Un peu par convenance, surtout car elle n’avait jamais pu se résoudre à lui vouloir du mal. Et ce en dépit de la froideur affichée.

- Et depuis, même quand j’étais loin, je crois qu’il y a toujours eu une petite part de moi qui se disait que je ne devais pas m’inquiéter et que tu deviendrais, sans doute grâce à lui, ce genre de personne.

Comme c’était étrange. Il lui semblait que c’était la première fois qu’elle avouait cela à Eden. Qu’elle reconnaissait avoir un jour éprouvé autre chose que de l’indifférence pour elle. La première fois qu’elle la considérait ouvertement comme sa fille.
Prenant conscience de cela son visage se referma rapidement. Le sentimentalisme ne lui réussissait pas. Alors vite elle retrouva des traits impassibles, le dos droit et un regard froid qui s’apposa de nouveau sur Eden.

- Je te connais peu, Eden, et je ne suis pas sûre de savoir qui tu es.
Elle eut la décence de ne pas ajouter qu’elle n’avait jamais réellement voulu le savoir.
- Mais si je crois qu’au fond tu ne peux pas être mauvaise. Tu ne peux pas être un monstre, quand tu le prétends.

Quoiqu’étaient ces actes dont elle parlait, ce ne devait pas être aussi terrible qu’elle le laissait penser. Mais visiblement Arsinoé était encore bien loin de réaliser l’étendue de l’affreuse vérité.


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