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A. LICHUAN WHITELAW
(TROUVÉ)

Finalement, tu as plus de points communs avec Lone que tu ne le prétends.

Alors, vous savez ce que c'est ?
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Jodie A. Graham
Jodie A. Graham

: Vivre, c'est être au coeur d'un prodige.

ϟ ÂGE : 34
ϟ FONCTION : Vendeuse à temps partiel chez Honeydukes ; Membre de l'Ordre
ϟ AVATAR : Alison Sudol
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ϟ LIENS : Trick or treat ?

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MessageSujet : Clear alcohols are for rich women on diets [Pv Angus] Clear alcohols are for rich women on diets [Pv Angus] EmptyJeu 14 Aoû 2014 - 16:38

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VODKA ?!

Please, we’re Scottish,
Don’t you dare insult us.

Un de ces jours elle achèterait une nouvelle paire de chaussures. Une belle paire de chaussures. Car celles-là penchaient dangereusement vers la pente du socialement inacceptable. Il semblait que la semelle qui commençait à se détacher sonnait le glas des bien-aimées baskets de ville.
Allongée sur un banc public des alentours du chemin de Traverse, les pieds au-dessus de sa tête, mastiquant un chewing-gum magique qui avait toujours du goût des heures après, Jodie se trouvait plutôt à son aise. Dispensée d’aller travailler, elle bullait tranquillement et ne ressentait ni l’envie ni le besoin d’aller vaquer à des activités plus constructives. Ou plutôt elle choisissait d’ignorer royalement la nécessité.
Et plus elle fixait ses chaussures, plus elle était persuadée de les aimer beaucoup mais qu’il lui serait possible d’adorer encore plus la paire neuve de Dr Martens qu’elle se paierait un de ces jours. Alors la réalité terrienne la rattrapa enfin : investir ailleurs que des claquettes supposait autre chose qu’un compte en banque vide. Face à cette montée de pragmatisme elle soupira et se releva laborieusement afin de venir s’asseoir en tailleur. Triste société consumériste, songea-t-elle, elle en arriverait presque à se laisser corrompre. Mais non. Son cerveau résisterait à l’appel de la dépense et des sandales feraient bien l’affaire… Par contre une glace ne serait pas de refus !

Chassant en une fraction de seconde la nécessité financière pour la remplacer par la douce perspective d’une coupe caramel/chocogrenouille, la jeune femme attrapa son sac et bondit de son banc pour se rendre chez Fortârome. Mais son élan fut coupé à peine quelques pas plus loin, quand elle se souvint que ses poches ne s’étaient depuis tout à l’heure pas remplies. A moins que le Saint-Esprit soit passé par là, ce qui paraissait, en toute objectivité, relativement improbable. De ce fait, et à son grand malheur, il était impossible qu’elle puisse se payer sa douceur. D’autant que racketter pour la deuxième fois de Peeter, qui déjà ce matin lui avait acheté un cappuccino, était exclus de l’univers du possible. Mince.
Pleine de désespoir, elle se laissa tomber lourdement dans l’herbe du minuscule square, sous le regard presque choqué des sorciers qui passaient par là.

Une bonne demi-heure s’écoula et un tas d’arguments s’entrechoquèrent dans sa tête avant qu’elle ne se résolve à faire preuve de maturité. Chose qui se traduirait par le dépôt d’un, peut-être deux, sûrement pas trois CVs. Et ce seulement histoire de. Car à défaut de motivation réelle elle se donnerait au moins bonne conscience.

Le Chemin de Traverse ne manquait pas de boutiques et quelques unes avaient déjà vu la jeune femme se pointer du haut d’un air qui se voulait angélique pour soulever l’éventualité d’une recherche d’employés. Regardez ses chaussures et comprenez la succession d’échecs passés.
L’errance la menant devant l’entrée de l’apothicaire, ce qui ne lui fit ni chaud ni froid tant elle était persuadée que cela ne mènerait à rien. Mais l’absence d’espoir ne dispensait pas de faire bonne figure, toujours dans l’idée de soulager sa conscience.
Avec un sourire forcé Jodie entra dans la boutique poussiéreuse, déambula un peu dans les rayons, renversant au passage une fiole qu’elle fit mine de ne pas voir, et tomba sur celui qui semblait être le propriétaire de l’établissement. Du moins il s’accordait bien à sa boutique, dans le sens qu’il était aussi peu avenant qu’elle. Avec entrain elle déclina son nom, la raison de sa venue ici et le pourquoi du comment elle serait sans doute une excellente vendeuse pour cette si chaleureuse enseigne. Puis ses dires furent appuyés par une feuille de papier un peu froissé qui résumait sa succincte vie professionnelle et qu’elle venait d’extirper de son sac.

- Je n’ai besoin de personne.

Comme si un refus net ne suffisait pas, l’homme ajouta, un sourire narquois au coin de lèvres, qu’elle n’avait de toute façon certainement pas besoin de boulot honnête quand elle était capable de se faire payer à se déshabiller pour quelques gallions.

- Un simple « non » aurait suffi, répliqua Jodie, très visiblement plus dépitée que réellement énervée. Et puis on a tous le droit de faire des erreurs. Dans mon cas elle n’a pas duré longtemps, mais sans vouloir être méchante, ce qui est dommage pour vous c’est qu’on dirait que toute votre vie en est une. Parce que sincèrement, c’est un peu triste que vous n’ayez rien de mieux à faire que rabaisser quelqu’un qui ne vous a rien demandé…

Pauvre con.
Et pauvre con aussi, Celui-qui-sait. Puisqu’il semblerait que son nom désormais associé, malheureusement à raison, au pseudonyme d’une ancienne modèle charme ne l’aiderait pas à trouver nouveau job. Et ce malgré la recommandation de ses patrons actuels.
M’enfin. Il paraissait qu’on avait que ce qu’on méritait. Et il faut croire qu’avoir tué quelques moustiques et araignées ces dernières semaines avait noirci son karma.
Quelle qu’en soit la raison il n’en restait pas moins que l’homme était un abruti fini qui donnait envie de fuir, chose que Jodie fit immédiatement.

Non sans morosité la rouquine traîna jusqu’au banc qui se trouvait quelques mètres plus loin et s’y affala sans grâce, désormais persuadée qu’il lui aurait mieux valu rester à contempler les nuages.
Mais ayons l’esprit positif et notons au moins un bon point. Si on excluait la claque morale, les potentielles mauvaises nouvelles de l’Ordre, les factures à venir et l’incapacité à pouvoir se payer un verre pour oublier : la journée ne pourrait aller qu’en s’améliorant.
Cependant Jodie n’était pas encore disposée à voir le bon côté des choses. Au contraire, avec sa mine morne et ses genoux ramenés contre son buste, elle avait plutôt l’air de buter contre tout ce qui n’allait pas.

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MessageSujet : Re: Clear alcohols are for rich women on diets [Pv Angus] Clear alcohols are for rich women on diets [Pv Angus] EmptyVen 15 Aoû 2014 - 0:08

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VODKA ?!

Please, we’re Scottish,
Don’t you dare insult us.

Ca puait le renfermé, l’herbe séchée, le truc organique pas net, et la sueur. Ambiance.
Au fond de la boutique étriquée de l’apothicaire, un grand type dans un costard un peu élimé essayait, vainement, de faire croire qu’il n’était absolument pas là. Il avait croisé les bras sur son torse, rentré un petit peu sa tête dans le col de sa chemise, rabattu une masse de boucles sur ses yeux. Il parcourait nerveusement la pièce du regard, lèvres légèrement pincées. Chaque seconde passée à ne rien foutre était bonne à prendre. Seulement, chaque seconde passée à ne rien foutre risquait fort d’être la dernière.
Le mois d’août, c’était une plaie. Le havre de (lugubre) tranquillité qu’était la boutique se transformait en cette saison en fourmilière à jeunes étudiants. Dès le début de l’après-midi, c’était la débandade – et j’ai besoin de trois grammes de ça, de dix-huit de ça, et oh mon dieu que c’est cher, et vous avez de la poudre de corde de licorne, et aidez-moi à porter mes sacs mon brave. Pas une seconde pour respirer. Pas une seconde. Les trois heures qu’il passait à roupiller tranquille en arrière salle quand il débarquait au boulot disparaissaient tragiquement – pour mieux le laisser se faire harceler par une bande de futurs premières années complètement à l’ouest. Sans pitié. Ces gamins étaient absolument sans pitié. Ils avaient cru quoi ? Qu’il était qualifié pour ce boulot ? Haha. Non. Il avait juste passé trente longues, très longues secondes à regarder un gamin dans le blanc de l’œil, parce qu’il n’arrivait pas à se souvenir de ce qu’était l’utilité exacte des plumes de Jobarbille – jusqu’à ce que son patron vienne le sauver.
Qu’est-ce qu’il foutait là, déjà ? Ha, ouais, il essayait de gagner sa vie.

Il fut coupé dans ses (absences totales de) réflexions par une scène quelque peu exotique en ces temps de pré-rentrée scolaire. Une jeune femme, rousse, qui tendait vaillamment un CV vers la chauve-souris humide qui servait de patron à l’établissement. Du bout de la pièce, Angus avait relevé la tête, regard intrigué au travers de la masse de boucles. La scène dépassait l’entendement. Elle voulait se faire embaucher ici ? Putain. Suicide. Encore plus surréaliste : le Big Boss venait apparemment de négliger l’offre, alors qu’il se faisait chier à le payer, lui, à ne rien foutre. Ha, bah. Il était peut-être gay, en fait, ça expliquerait beaucoup de choses. Il fronça les sourcils. Ouais. Il avait refusé. Et la rouquine, et bien, elle faisait la gueule. Enfin pas vraiment – elle avait plutôt l’air dégoûtée, et sur le coup il regretta presque de ne pas avoir tenté une manœuvre subtile pour s’approcher et tout entendre. Hum. Ses yeux tombèrent sur un gamin apparemment complètement paumé, une liste de fournitures scolaires à la main. Ouais, non, en fait il avait mieux fait de rester planqué à l’arrière.
Quoique.
Oh merde. Merde. Il eut un bref moment de panique, alors que son regard croisait celui du gamin – ce qui était ni plus ni moins qu’une invite à le prendre pour un vendeur, ce qu’il était, mais ce qu’il n’avait pas particulièrement envie d’être là tout de suite pour autant. Ni une, ni deux, il plongea une main dans la poche intérieur de sa veste pour en extraire une cigarette et se rua vers la sortie, balbutiant un « PAUSE CLOPE ! » alors qu’il frôlait son patron.

Ouh. Liberté.
Portant sa baguette au bout du petit cylindre, il marmonna un « Incendio », avant de tirer longuement dessus. Il parcourut le Chemin de Traverse des yeux. Bondé de futurs étudiants, aussi. Mais cette fois-ci ils n’avaient rien à venir lui demander – alors c’était on ne peut plus reposant. Il eut un léger sourire, tout seul comme un con, comme il se souvenait de sa première vraie virée ici alors qu’il avait onze ans – flanqué de son grand frère, mort de trouille parce qu’il allait avoir sa toute première baguette. C’était le bon temps. Il cracha une longue volute de fumée, et c’est à cet instant qu’il lui sembla remarquer une tignasse rousse, un peu plus loin, sur un banc. Uh ? Il fit quelques pas en avant, penchant la tête, curieux. Oui. Oui c’était elle. Alors, avec une agilité absolument pas remarquable, il franchit les derniers mètres qui les séparait et s’assit purement et simplement sur le banc lui aussi.
Il eut un grand sourire, et l’air un peu bête de type qui débarque – son air habituel, quoi. Il tira une nouvelle fois sur sa cigarette, jetant un regard vers elle, histoire d’être sûr et certain, quand même. Tout à fait. La jeune femme qui s’était faite rembarrer par son patron, et qui était probablement à l’origine de longs doutes existentiels à la « mon boss fantasme-t-il sur moi ? dois-je fuir ? ». Parce qu’elle était jolie, en prime. C’était d’autant plus inquiétant. Il eut un léger froncement de sourcil, plus pour lui que pour elle.
Enfin, après de longues secondes de silence où elle avait probablement eu le temps de s’inquiéter pour sa vie et/ou pour son intégrité physique, il prit la parole le plus naturellement du monde – comme s’il ne venait absolument pas de l’agresser sur un banc en plein milieu du Chemin de Traverse : « Tu sais, tu rates rien. » Il avait appuyé ses coudes sur ses genoux, et sa tête sur ses mains – mais il tourna brièvement les yeux vers elle pour lui décrocher un large sourire. « C’est vraiment un boulot de merde. Franchement, on se fait grave chier. » Un temps. Elle le regardait avec un air un peu interloqué, et il se demanda brièvement si elle faisait partie de ces personnes qui ne captaient pas un mot de ce qu’il disait à cause de son accent. Ou alors, elle voyait juste pas qui il était. Possible aussi. Dans le doute, il ajouta : « Angus. Je bosse chez l’apothicaire. Enfin ça se voit pas là tout de suite – mais ouais, je bosse là-bas. Et crois-moi, tu viens de t’épargner des heures à t’emmerder profondément. » Il secoua la tête, déclenchant au passage une mini-tornade de boucles. Des heures à s’emmerder profondément, et à fuir les futurs élèves de Poudlard. Dernier regard vers elle, dernier sourire, alors qu'il ajoutait pour la dérider un peu: « Et j'suis venu pour fuir mes responsabilités et te remonter le moral, pas pour t'agresser sexuellement, t'inquiète. »


Jodie A. Graham
Jodie A. Graham

: Vivre, c'est être au coeur d'un prodige.

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MessageSujet : Re: Clear alcohols are for rich women on diets [Pv Angus] Clear alcohols are for rich women on diets [Pv Angus] EmptyMar 23 Sep 2014 - 8:42

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Comme maigre réconfort elle sortit une chocogrenouille de sa poche. Chocogrenouille qui en deux bonds alla se jeter spontanément dans la poubelle... Et poche qui, chose incroyable, semblait aujourd’hui avoir un fond. Plus de caramel, plus sucette, plus rien. Quelle sale journée. Mais au moins des bonbons, il en restait chez elle. Des tonnes de bonbons. Ce qui faisait malgré tout une perspective plutôt agréable. D’ailleurs, dommage que passé dix ans le troc de friandises ne se révèle plus une solution viable. Auquel cas Jodie aurait bien eu de quoi s’acheter une maison. Voire carrément une propriété avec terrain. Et peut-être piscine. Cette vision la réconforta un peu. Beaucoup, même.
Le grand sourire un peu niais qui s’était dessiné sur son visage, à présent qu’elle imaginait son coffre de chez Gringott rempli de chocogrenouilles et autres dragées surprises, s’effaça soudain et laissa place à un sursaut dès lors qu’elle se rendit compte qu’un parfait inconnu venait de prendre place près d’elle. Mais soit. D’accord. Rien d’alarmant. Partager un banc était un comportement social tout à fait normal. Et quoique le jeune homme ait choisi le seul banc qui n’était pas vide dans un diamètre de trente mètres, cela ne faisait pas nécessairement de lui un dangereux psychopathe. Ou un fétichiste des rousses. Mais quand ledit jeune homme commença à lui parler tout naturellement, presque comme s’il la connaissait, cela devenait tout de même un peu bizarre.
Mince. Il savait exactement d’où elle venait de sortir, ce qu’elle avait demandé et ce qu’on lui avait répondu. Et de bizarre ça devenait carrément louche. Mince. Ce type était un psychopathe. Un psychopathe qui l’avait suivie et qui, comme beaucoup de psychopathes si on en croyait la télé, prétendait être quelqu’un de tout à fait sympathique et normal. Mais ça ne prenait pas. Il ne la duperait pas ! Rien qu’après deux phrases, Jodie voyait très bien son potentiel projet de la faire transplaner de force vers une cabane abandonnée dans laquelle il la séquestrerait… Donc lui fallait fuir, et vite.
Mais alors qu’elle venait de glisser une main dans sa poche pour y chercher une soucoupe moldue qu’elle prévoyait d’ouvrir pour en balancer la poudre acidulée dans les yeux de son probable futur ravisseur, ce dernier lui donnait une explication logique au pourquoi du comment il possédait de telles informations. En entendant la raison la jeune femme laissa échapper un long et bruyant soupir de soulagement. Parfait, elle venait de retrouver une espérance de vie à peu près normale.

- C’est typiquement le genre de précision par laquelle il faudrait commencer, Angus de chez l’apothicaire !

Elle fronça légèrement les sourcils, continuant ainsi d’afficher un air légèrement suspicieux. Puis du bout de sa cigarette à la pointe de ses chaussures elle détailla le jeune homme. Pour en venir à la conclusion qu’il n’avait en effet pas la dégaine du parfait psychopathe. Du moins toujours selon la culture populaire moldue.

- Mais merci.

Car au fond son approche, tout étrange avait-elle été, partait d’un bon sentiment. Et ces derniers temps les inconnus manquaient souvent, trop souvent, de bons sentiments. Dans le contexte politique actuel les gens se contentaient habituellement de filer sans lever le nez, prenant soin de faire abstraction de tous ces qui les entouraient. Alors c’était agréable, une fois de temps en temps, de tomber sur quelqu’un qui ne fuyait pas.

- Jodie Graham. Enchantée, je suppose.

Elle tendit la main vers son interlocuteur et le gratifia enfin d’un sourire. Car tout le monde méritait un sourire. C’était simple un sourire, mais ça pouvait vouloir dire beaucoup. Et ça comblait le vide. Dans son cas, Jodie Graham jugeait n’avoir pas beaucoup de choses intéressantes à raconter, alors elle souriait beaucoup, en compensation. Pour autant elle n’était pas muette –loin de là- et savait débiter des banalités. Mais des banalités sincères. Qui ne volaient pas très haut, mais qui traduisaient un intérêt réel pour la personne qui se trouvait face à elle. Car dans le cas présent, cet Angus de chez l’apothicaire, après avoir manqué de la faire fuir, l’intriguait assez avec sa dégaine un peu négligée, sa cloque au bec et son air finalement sympathique.

- C’est triste de faire un travail qui t’intéresse si peu.

Elle fut même tentée de lui demander pourquoi il continuer à travailler là-bas s’il s’ennuyait tant. Puis elle se rappela qu’une personne normalement constituée, à sa propre image, ne faisait pas la difficile quand il s’agissait de gagner sa vie. Angus devait donc être quelqu’un de tout à fait commun. Pas dans le mauvais sens du terme, bien sûr.
Alors plutôt que de poser une question inutile et dont elle suspectait déjà la réponse, Jodie haussa les épaules et, optimiste comme toujours, trouva un bon point pour nuancer le caractère nul du boulot du beau brun. Car oui, il fallait accessoirement reconnaître qu’il n’était pas désagréable à regarder. Ce qui sans doute jouait, au moins inconsciemment, en sa faveur.

- Mais tu dois savoir plein de trucs. Les plantes, tout le blabla, ça fait bien de dire qu’on s’y connaît.

Quoique dans le cas d’Angus, du moins si on se contentait de juger les apparences, il avait l’air de se moquer éperdument de l’impression qu’il pouvait dégager. Ou du moins ne semblait pas avoir à cœur d’étaler sa science. Ou même de laisser supposer qu’il était compétent en un quelconque domaine. Ce qui n’était pas plus mal. Dans le cas contraire Jodie se serait trouvée un peu mal à l’aise, elle qui ne connaissait pas grand-chose en dehors de la fabrication des bonbons. Mais ici, face à cet inconnu, elle se sentait simplement et peut-être un peu bêtement bien. Sans doute une aura qui la parvenait à la toucher. Ou juste un accent qui la faisait se croire un peu à la maison.

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