ϟ ÂGE & DATE DE NAISSANCE : Voyons, on ne demande pas son âge aux vieilles dames ! Heureusement, Charlie n'est ni vieux, ni une dame, donc ça tombe bien, vous pouvez lui demander : il est né le douze décembre 1972, faisant de lui le second des Weasley, à peine deux ans plus jeune que Bill, du haut de ses vingt-six ans.
ϟ LIEU DE NAISSANCE : Ça alors, vous aussi vous venez de Saint-Lucien-des-Prés ?! Non pas vraiment, mais il est né à Loutry Ste Chaspoule.
ϟ ANNÉE & MAISON : Actuellement, il est éleveur de dragons (il alterne entre Roumanie et Angleterre), c'est un ancien Gryffondor, préfet et Capitaine de l'équipe de Quidditch (il jouait en tant qu'attrapeur).
Il est aussi membre de l'Ordre.
ϟ ORIENTATION SEXUELLE : Ça dépends, vous êtes un dragon? - il ne s'est jamais vraiment posé la question et ça ne l'intéresse pas trop (les dragons, c'est bien plus important) mais il est sûrement bisexuel. Un bisexuel désintéressé. Très désintéressé.
ϟ DESCRIPTION DE LA BAGUETTE MAGIQUE : Son ancienne baguette à atterri dans les mains de son petit frère Ron, sa nouvelle est en cèdre, trente centimètres - presque comme l'ancienne - avec un ventricule de dragon, plutôt souple. (Il était déçu que sa première baguette ait un crin de licorne et pas un ventricule de dragon. Maintenant, il est content. )

ϟ BUT DANS LA VIE : Du moment qu'il y a des dragons, la possibilité de s'en occuper, et d'être en plein air, Charlie sera comblé. Et tant qu'il pourra voir sa famille, il ne lui faut rien de plus pour être heureux ! Et du grand air. C'est tout ce qu'il lui faut.
ϟ CE QUI COULE DANS VOS VEINES : Les Weasley sont des sorciers de sang-pur, bien que considérés comme traître à leur sang. Charlie, lui, n'y attache pas grand importance .
ϟ VOTRE ANIMAL DE COMPAGNIE : Il s'est pris d'amitié pour un des dragons qu'il a vu naître, mais on ne peut pas vraiment dire que ce soit un animal de compagnie. C'est plutôt lui, l'animal de compagnie des dragons.
ϟ SIGNE PARTICULIER : A part quelques griffures et brûlures diverses sur les bras et les mains à force de s'occuper de ses amours de dragons, Charlie s'est fait tatoué – un dragon – sur le bras. Personne n'est au courant pour l'instant – même pas Bill - et il n'est pas pressé de le dire à Molly. (Surtout vu comment elle a réagi face aux tatouages et aux cheveux longs de Bill... Non vraiment, il n'as pas hâte. Pas du tout. )
Grâce à son travail d'éleveur de dragon dans la réserve de Roumanie, où des sorciers de diverses origines travaillent, Charlie connaît des bribes de pas mal de langues, mais il est presque bilingue anglais-roumain à présent.

ϟ DESCRIPTION PHYSIQUE ; Charlie, à peine revenu d'une longue journée à la Réserve, quittait ses bottes et filait à la salle de bain, pour enlever la sueur d'une journée éprouvante. Il retroussa ses manches de sa chemise et lava ses mains, sentant sous ses doigts chaque petite coupure et cicatrice due à quelque dragon récalcitrant. Le rouquin passa de l'eau sur son visage, observant dans le miroir la barbe qui dessinait sa mâchoire plutôt carrée et son menton : depuis quand ne s'était-il pas rasé ? Au moins trois jours, si ce n'est plus... Il oubliait souvent, à vrai dire.

A peine sorti de la douche, propre et frais, Charlie passa rapidement ses doigts, en guise de démêlage, dans ses cheveux roux - marque de fabrique des Weasley, reconnaissable entre mille - bouclés et indisciplinables. Le jeune homme avait laissé tomber d'y passer une brosse et les laissaient vivre leur vie comme ils le voulaient, sans qu'ils soient trop longs - ou trop courts, comme sa mère aimait les couper... Non vraiment, il préférait la longueur qu'il avait actuellement.

Il s'étira, détendit ses muscles ; il ne faisait certes plus de Quidditch depuis qu'il avait quitté Poudlard, mais son travail lui permettait de garder son agilité et sa forme. Et même s'il n'était pas très grand, voire carrément petit, (Comparé à ses frères, par exemple, il avait l'air ridicule, un gnome de jardin presque. Il avait hérité de la petite taille de sa mère, apparemment), Charlie pouvait au moins compter sur ses réflexes d'attrapeur face aux dragons.
Ses yeux bruns se posèrent sur le tatouage tout récent, sur sa clavicule, s'enroulant autour de son biceps : un dragon, bien évidemment. Charlie n'en était pas peu fier, même s'il n'y avait que ses collègues qui étaient au courant pour l'instant.

Bon, c'est vrai, il y avait bien quelques griffures et vieilles brûlures à travers son dos et sur ses bras, mais ce n'était que de vieilles blessures superficielles contrairement à ce qu'on pourrait penser.
Charlie remarqua qu'il avait bronzé - enfin, qu'il était un peu moins pâle que sa couleur blanche laiteuse typique de rouquin habituelle ; il faut croire qu'à force de rester à l'extérieur, malgré les coups de soleil, sa peau avait finalement décidé de produire de la mélanine et avait opté pour une teinte « abricot » parsemée de taches de rousseur sur l'intégralité du corps du jeune homme.

Il enfila sans plus de cérémonie un t-shirt marron à col tunisien et un jean : c'était le genre de tenue dans lequel Charlie se sentait à l'aise. Ni trop moulant, ni trop large, pas trop habillé, mais pas négligé pour autant. (Les costumes, très peu pour lui. Il s'y sentait complètement à l'étroit.)

ϟ AIME : Les dragons. Les activités extérieures. La Roumanie. Le Terrier. Parler roumain. Sa famille. Discuter avec Hagrid. Le Quidditch. Rentrer au Terrier après avoir été loin pendant un moment. Les combats de table dans le jardin contre Bill. Les blagues de Fred et George. Recevoir des lettres de sa famille et de ses amis quand il est en Roumanie. Observer les dragons, de manière général. Est-ce que j'ai mentionné les dragons ? Voler (sur un balai, pas commettre un vol, enfin!). Les animaux, aussi, pas que les dragons. Les pulls de Noël de sa mère. Écouter son père parler des inventions moldues, et des moldus. L'été. Sa petite sœur Ginny. Écrire, des lettres, mais pas que. Marcher dans la nature. Taquiner Ron sur sa peur des araignées.

ϟ N'AIME PAS : Faire le grand frère ( heureusement Bill est là pour ça, parce que Charlie n'aime pas vraiment agir en grand frère. ) Être coincé en intérieur, sans pouvoir sortir sur une longue durée. Que sa mère coupe ses cheveux très cours. Qu'on touche à sa famille. Les gens qui maltraitent les animaux. Les gens malpolis. Être impoli par ignorance. Arriver dans un nouvel endroit sans connaître les formules de politesse/coutume de l'endroit. Mélanger l'anglais et le roumain. Décevoir ses proches. S'emmêler dans ses phrases, à l'oral. Vexer quelqu'un, sans le vouloir. Les grandes villes. La neige. Quand Bill porte du cuir de dragon.

ϟ DESCRIPTION PSYCHOLOGIQUE ;Il pensait toujours aux autres avant lui-même ; c'est ce qu'on ne cessait de lui répéter, en tout cas. C'était plus fort que lui. « Pense un peu à toi ! » Bon, d'accord, très bien. Mais s'il vexait des gens en faisant ça ? Non, ce n'était pas comme ça qu'il fallait penser - il fallait que Charlie trouve des gens qui l'apprécieraient même s'il pensait à lui-même. C'était ça, la solution.

Il fallait que les gens ne se vexent pas s'il parle peu ; non pas qu'il soit timide, Charlie, son truc, c'est l'observation, cela avait toujours été comme ça : observateur avec les gens, pour les connaître ; observateur en Quidditch, pour trouver les ouvertures, le meilleur moyen d'attraper le vif d'or ; observateur avec les créatures... En tant qu'observateur, le jeune homme préfère laisser les autres se couvrir de gloire, même si c'est "grâce" à lui; il préfère de loin faire ce qu'il doit faire, réussir, et s'en satisfaire; être reconnu publiquement pour ces actes est quelque chose qui l’embarrasse plus qu'autre chose.
De plus, il n'aime pas plus que ça faire de grands discours (pour ça, il préfère écrire des lettres, aussi longues que l'Histoire de Poudlard) : la plupart du temps, rien ne sort comme prévu, un mot pour un autre et on vexe quelqu'un, ou l'on commet une impolitesse. Et plutôt mourir que d'être impoli. (Cette obsession pour la politesse l'a fait se renseigner sur les us et coutumes de la Roumanie avant de partir y vivre. Dans le détail. Trois fois.) Passé ce cap d'observation silencieuse, Charlie est un ami hors pair, d'un soutien incommensurable, peu importe la situation. Mais s'il n'y avait pas les autres, si Charlie n'avait pas peur de blesser ou vexer ses amis et sa famille par ses mots et ses actes constamment, Charlie serait un aventurier téméraire. Il agirait sur des coups de tête, quitte à se mettre en danger. Il se détesterait de mettre quelqu'un d'autre en danger et se retrouve, par extension, plutôt protecteur envers les gens à qu'il tient.
Le rouquin est aussi plutôt prompt à plaisanter, s'amuser - les plaisanteries de Fred et George sont de loin celles qu'il préfère, mais il se plait parfois à lancer des petites taquineries à ses amis proches, sans aucune arrière-pensée et sans volonté d'être méchant.

Charlie: c'est aussi cet étrange équilibre entre des périodes d'extraversion, où il va rechercher le contact avec autrui et limiter sa solitude au maximum, tirant de l'énergie des contacts sociaux et des périodes de repli sur lui-même, à la limite de l'asociabilité. C'est en partie pour ça qu'il reste partagé entre Londres (allégorie de son côté extraverti) et la Roumanie (son introversion) sans pouvoir vraiment faire un choix. Mais cette incapacité à faire un choix n'est pas quelque chose qui embête le jeune homme : l'équilibre qu'il s'est installé lui convient parfaitement. L'autre raison, c'est uniquement qu'il a du mal à rester attaché à un seul lieu précis - cela lui donne l'impression d'être enfermé.

Printemps 1977

Charlie avait cinq ans. Il était encore petit, gambadait partout dans le Terrier, incapable de rester en place cinq minutes : il y avait tant que choses à faire, à voir, à cinq ans ! Il voulait jouer avec Percy, son petit frère qui a à peine un an, mais Molly l'en dissuada : Percy était encore trop petit pour les jeux de grand de Charlie. En plus, il venait juste de s'endormir.

« Demande à Bill s'il veut bien jouer avec toi, par exemple ? »

Le sourire de Charlie revint tout aussitôt, avant qu'il ne grimpe les escaliers quatre à quatre, jusqu'à la chambre de son grand-frère. Bien évidemment, celui-ci accepterait, non ?
Le petit roux frappa à la porte et l'entrouvrit, vérifiant que Bill ne fait rien de trop important - on ne sait jamais, peut-être qu'à sept ans, on a des choses de grand à faire, des choses que Charlie ne pouvait pas comprendre à cinq ans ? Mais non, heureusement, il n'était pas occupé.

« Bill, tu veux bien jouer avec moi ? » Charlie trépignait d'impatience. Dis oui, dis oui, dis oui ! « Au dragon, tu sais ? » ajouta-t-il, comme argument.

Et Bill étant un adorable grand-frère, il acceptait de jouer avec son petit frère à des jeux de sa propre invention. Même pas besoin de le forcer !

« D'accord ! » fit l'ainé.

Charlie était ravi et sauta sur le lit de l'autre rouquin - pas trop fort, il ne faudrait pas le casser - et rentra dans le rôle du dragon. Le voilà devenu le Terrible, l'Abominable, le Dangereux Dragon-Charlie ! Il agita ses bras qu'il s'imaginait être des ailes de dragons et il crachait des flammes, dans l'imagination des deux garçons. Bill se releva sur ses jambes, partant en courant .

« Au s'couuuuuuuuuuuurs ! Un dragon ! Y'a un dragooooooooon !
- Graaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! »

Charlie sauta sur le plancher, battant de ses bras-ailes et incendiant tout sur son passage, à la poursuite du fuyard. Personne n'échappait à l'Affreux Dragon-Charlie !
Les deux gamins couraient à travers le Terrier, Bill criant partout, à qui voulait l'entendre « A l'aide ! Le dragon va me manger ! Mamaaaaaaan ! » et Charlie, recréant de ses petits poumons le grognement d'un dragon. Quiconque n'étant pas au courant du jeu des deux Weasley aurai pu croire à une réelle attaque de dragons. Vu le bruit qu'ils faisaient, à eux tout seuls, c'était tout à fait plausible.

Ils dévalaient et remontaient les escaliers, en riant et criant. Lors de leur troisième passage dans le salon (« Mamaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan ! Y'a un dragon qui va tout brûler la maisoooon ! - Graaaaaaaaaaaaaaaaaaawr! - Aaaah, le voilà! » ) Molly leur fit les gros yeux, surveillant du coin de l'oeil le berceau où leur petit frère dormait encore, par miracle.

« William, Charles, ça suffit , vous allez réveiller votre frère ! »

Charlie stoppa net, la mine déçue, laissa retomber ses bras le long de son corps; abandonnant son rôle de dragon. Bill jeta un coup d'oeil à la mine déconfite du petit frère, et chuchota.

« Aah, le dragon, il est toujours là! » et reparti en courant, mais silencieusement, s'il vous plait.

Charlie retendit alors ses bras-ailes et repris son rôle de Grand Dragon, et le jeu recommença. A mis-voix, mais quand même !

*

Automne 1985

Charlie avait douze ans, c’était sa deuxième année à Poudlard. Il parcourait le parc – il avait vu Bill là-bas, mais il ne voulait pas rester collé à son grand frère, il voulait découvrir un peu ce qu’il n’avait pas encore vu de l’école. (Même s’il était content que Bill soit là. La maison lui manquait un peu moins.)
Le parc était grand, Charlie Weasley était encore curieux à propos de plein de choses : les cours de soins aux créatures magiques, par exemple. Il savait déjà qu’il choisirait cette matière à la rentrée suivante, mais Charlie était avide dans savoir plus.
Des troisièmes années lui avaient dit leurs heures de cours, et, profitant d’une heure vide, le rouquin se dirigea vers la bordure de la Forêt Interdite, observant de loin le cours.
Tout était passionnant, d’ailleurs. Apprendre à s’occuper des créatures magiques l’intéressait plus que tout ; du haut de ses douze ans, il ne comprenait pas qu’on puisse vouloir faire du mal à des créatures si intéressantes, telles qu’elles soient. (ndlr ; même à vingt-six ans, il ne comprenait toujours pas.) Charlie soupira, plein de questions qui ne seraient pas répondues avant l’année suivante quand son regard fut attiré par une silhouette sortant de la cabane du garde-chasse.
Les yeux du garçon s’illuminèrent : quoi de mieux que le garde-chasse pour répondre à ses questions ?
Sans vouloir le déranger, Charlie s’approcha de la silhouette – d’accord, il était petit, mais cet homme était vraiment très, très, très, très, très grand. Le petit roux leva les yeux.

« Excusez-moi ? Vous êtes le garde-chasse ? »

Le demi-géant – puisque s’en était un – se retourna vers le jeune Gryffondor, un peu surpris.

«  Oui, oui, en effet ?
 - J’ai une question… Est-ce que vous avez des dragons, dans la Forêt ? Ou d'autres créatures magiques super classes?  »

Il n’en fallu pas plus pour le demi-géant d’éclater d’un grand rire bruyant. Il posa le sac de nourriture pour les animaux de Poudlard à ses pieds, et s’essuya les mains sur son pantalon.

« Dis-moi, comment tu t’appelles ?
- Charlie Weasley, répondit fièrement le garçon. Et vous monsieur ? Si ce n’est pas indiscret ….
- Hagrid, pas de « monsieur » avec moi, d’accord ? Alors comme ça tu t’intéresses aux créatures magiques ? »

Charlie hocha la tête avec avidité, ravi d’avoir trouvé quelqu’un qui semblait comprendre sa passion pour les animaux magiques.

*

Eté 1991

Charlie jeta la balle qu'il rattrapa, allongé sur son lit, perdu dans ses pensées, mais son regard était rivé sur le calendrier. Sur la petite date entourée en rouge, dans deux semaines, avec écrit « sélection équipe d'Angleterre ». Le roux relança la balle avec plus de vigueur, qui rebondit sur le plafond avant de retomber dans sa main.
Cela le travaillait depuis qu'il avait parlé avec McGonagall de son avenir.
Cela ne faisait aucun doute, il avait les qualités requises pour entrer dans l'équipe de Quidditch d'Angleterre avec brio, tout le monde lui assurait ça - il avait même des recommandations. Le rêve de tout joueur de Quidditch un peu passionné et Charlie s'en réjouissait aussi.

Mais ... Est-ce qu'il voulait vraiment faire ça ? Il pouvait penser à des tas de contraintes. Il avait aussi envie de s'occuper des créatures magiques, faire ce qui lui plaisait plutôt que ce qu'on attendait de lui. Hagrid lui avait parlé d'une Réserve en Roumanie et l'idée avait son id dans un coin de sa tête.

Charlie poussa un profond soupir. Il imaginait bien la réaction de ses parents, surtout de Molly, s'ils leur annonçaient qu'il voulait partir en Roumanie. ( « Ton frère s'en va s'amuser dans des tombes et des momies et toi tu décides qu'il faut faire ENCORE PIRE et tu vas jouer avec des DRAGONS ? » Non, décidément, en parler d'abord à sa mère n'était pas la bonne tactique..) Il se doutait bien qu'ils préféreraient qu'il soit joueur de Quidditch ; et Charlie se disait, après tout, s'il était doué, il pourrait gagner assez d'argent et en donner à sa famille, non ? Mais est-ce que ça valait la peine de faire quelque chose qu'il n'avait pas forcément envie ? Il tournait en rond ...

Il pouvait en parler à Bill, qui lui, était parti en Égypte. Il était certain qu'il pourrait le conseiller, sans lui dire que ce qu'il voulait faire était trop dangereux, irréfléchi, ou autre - dangereux, oui, ça l'était, Charlie en étant conscient. Irréfléchi ? Absolument pas, cela faisait des mois qu'il y songeait.

Le jeune homme se redressa, passa une main dans ses cheveux et réfléchi, comment aborder le sujet avec son frère? : « Eh, au fait, j'hésite entre devenir joueur de Quidditch pro ou aller me balader dans les forêts roumaines pour observer les dragons, t'en penses quoi ? » Il grinça des dents.

Nouveau soupir. Il entendit qu'on montait dans les escaliers et jeta un coup d’œil à l'horloge de la chambre ; bientôt midi. C'était un été occupé et le Terrier grouillait d'agitation : Ron allait rentrer à Poudlard, lui venait de terminer, etc. etc. ... On devait sûrement venir le chercher pour manger - et le sujet de son orientation allait revenir sur le tapis.
On frappa à sa porte, et il se redressa immédiatement.

« J'arrive, j'arrive ...
- Tu ne veux pas plutôt discuter ? Fit Bill en fermant la porte derrière lui. »

Charlie se rassit, haussa un sourcil inquisiteur à l'adresse de son frangin. Il se décala pour lui laisser une place sur le matelas, restant silencieux. Bill lui adressa un coup de coude amical.

« Ne fais pas comme si tout allait bien, ça fait des jours que tu as l'air perdu dans tes pensées. Qu'est-ce qui te tracasse ? Ça crève les yeux. »

Charlie grimaça en se grattant le menton. Son regard se posa sur son bureau, ou des feuilles gribouillées et froissées gisaient encore. Des semaines qu'il essayait de mettre en mot toutes ses idées, et le moment était venu. Il baissa les yeux sur le plancher, laissant un silence s'installer, cherchant la formulation idéale.

« Je réfléchis à ce que je veux faire l'année prochaine. Ou dans deux semaines. ajouta-t-il, désignant le calendrier. J'hésite.
- Pourquoi? fit son grand frère, l'incitant à continuer.
- En fait ... Charlie pesa ses mots, avec précaution. J'ai l'impression que joueur de Quidditch, c'est plus .. ce que tout le monde souhaiterai que je fasse ? Et même si j'aime le Quidditch, je ne sais pas si je voudrais vraiment en faire ma vie. Mais, d'un autre côté, j'aurais probablement un salaire assez ... conséquent. Que je pourrais partager avec tout le monde. Il fit une pause, lâcha un rire jaune. Et Maman n'acceptera sûrement jamais que je parte en Roumanie m'occuper de créatures magiques, comme des dragons - termina Charlie. »

Il espérait s'être fait comprendre, et jeta un regard au jeune homme. Bill s'appuya sur ses bras, jetant un regard à son frère. Il secoua la tête.

« Penses à toi. Ne t'embarques pas dans quelques choses qui ne te ferait pas plaisir à toi en premier. Tu vis pour toi, Charlie. Et puis, si ce qui te rends heureux c'est de partir en Roumanie, quoi que dise Maman... Je te soutiendrais, évidemment, peu importe ton choix d'ailleurs. Je serais mal placé pour ne pas le faire. glissa Bill, amusé. »

Bien sûr, Charlie savait qu'au moins, il pouvait compter sur lui pour l'appuyer dans ses décisions. Il se sentait au moins un peu plus léger, même si son choix n'était pas encore déterminé, le garçon se sentait rassuré. Il adressa un sourire à son aîné, toujours de si bon conseils.
Molly les interrompit, appelant depuis en bas.»

*

Novembre 1992

La lettre arriva alors que Charlie était déjà à la Réserve ; il reconnu le hibou de Poudlard, mais surtout, l'écriture de son plus jeune frère sur l'enveloppe. Le jeune homme se hâta de l'ouvrir et de la lire, curieux d'avoir des nouvelles de Ron.

Il relu la lettre pour au moins à la troisième fois en se dirigeant vers ce qui représentait l'accueil et le centre administratif de la Réserve. C'était , d'apparence, une simple sorte de chalet – enchantée pour être plus grande à l'intérieure. Elle se fondait parfaitement dans le décors roumain, tout en étant pratique.
A l'intérieur, justement, deux sorciers roumains papotaient vivement. Les deux se retournèrent vers Charlie et l’accueillirent, à peine eut-il franchi les portes. (Petre et Roxanna – c'étaient leurs noms – étaient ses collègues mais aussi ses amis.)

«  Ah, Charlie, parfait, tu ne pouvais tomber mieux ! fit Petre. On parlait de toi. Avec Roxy, on comptait descendre boire un verre ce soir. Tu serais partant ?
- En réalité, tu n'as pas vraiment le choix, ajouta Roxanna, avec son habituel accent roumain. 
- Eh ben, j'ai de la paperasse à finir-- Les deux sorciers le fusillèrent du regard. Mais je vous rejoindrais, évidemment, termina-t-il avec un sourire. »

Charlie s'assit sur le rebord du bureau et plia la lettre de Ron avec précaution. Il réfléchit à la formulation de sa demande quelques secondes, les yeux rivés sur ses bottes, les releva, pointa ses deux amis avec la lettre.

« En fait, j'aurais un service à vous demander.
- Dis toujours ?  Petre croisa les bras, appuyé contre le mur. Roxanna abandonna sa paperasse, et se retourna vers lui. 
- Mon frère m'a envoyé une lettre, me demandant de l'aider. Un ami en Angleterre a mis la main sur un œuf de dragon, qui a éclot. Et, bien évidemment, il ne peut pas le garder. 
- Je vais omettre de demander comment cet œuf a atterri en sa possession. »

Roxanna posa un regard suspicieux sur le rouquin, mais n'en dit pas plus. Charlie soupira, soulagé qu'elle n'insiste pas – simplement parce qu'il n'avait aucune idée de comment Hagrid avait trouvé cet œuf.

«  Il faudrait aller le chercher – le dragon – pour le ramener ici. En temps normal, je l'aurais fais moi-même. L'inconvénient, c'est que je dois partir demain m'occuper d'un incident près de Piatra Neamț.
- Ah oui, c'est vrai, j'avais entendu, commenta la jeune femme.
- C'est pour ça que je vous demande ? »

Les deux roumains échangèrent un regard, se consultant silencieusement. Le Weasley croisa les mains, son regard allant, presque nerveusement, entre Roxy et Petre.

« Admettons, commença l'autre jeune homme en réfléchissant, qu'on soit d'accord, où doit-on aller le chercher, ce bébé ?
- Euh. A Poudlard ? Fit Charlie d'une petite voix.
- C'EST UNE BLAGUE ? »

Roxanna resta quelques secondes interdite avant de laisser échapper un éclat de rire bruyant. Au bout de quelques temps, Petre finit par la rejoindre.

«  Oh, Charlie, tu as intérêt à nous payer une tournée ce soir, pour ça. Et nous inviter à manger chez toi. Pendant un mois. Mais c'est d'accord – Petre allait protester – mais uniquement parce que c'est toi !»

La jeune femme tira la langue aux deux garçons avec un sourire amusée, et le roux poussa un soupir on ne peut plus soulagé. Son ami secoua la tête, se rangeant au choix de Roxanna (au final, Petre n'avait pas eu tellement le choix, mais il ne s'y était pas fondamentalement opposé, Charlie se rassura.) et haussa les épaules. Roxanna reprit sa pile de papier, et plongea son regard dans les yeux noisettes de Charlie.

« J'espère que tu es bon cuisinier, ou bien tu devrais commencer à t'entraîner, tu vas devoir nous nourrir.
- Et crois-moi, on est difficile, affirma Petre. »

*

Récemment.

Charlie était revenu en Angleterre après avoir appris pour les émeutes, les révoltes, qui avaient eu lieu, pour se rendre plus actif au sein de l'Ordre, et se rapprocher de sa famille – c'était surtout ça, en fait.

C'était une simple mission pour les aventuriers qu'étaient les deux frères, Bill et Charlie. Observer le repaire des loups-garous, et reporter à l'Ordre. Simple, précis, et malgré tout, Charlie appréciait l'idée de flirter avec le danger, de temps en temps.

Qu'est-ce qu'il s'était passé, alors ? C'est la question qu'on avait dû lui poser plus d'une vingtaine de fois, après cette mission. Charlie, décris nous ce qui c'est passé. Alors, il racontait, toujours à peu près pareil, avec la monotonie d'une récitation apprise par cœur.
Charlie avait proposé à Bill de se séparer, pour couvrir plus de terrain en un temps plus court, et ainsi rentrer plus vite – et bien évidemment, Bill avait accepté. Après tout, ils étaient deux grands garçons capables de se débrouiller seuls, il n'y avait plus de soucis à se faire que ça. Ils avaient déterminés un point de rendez-vous, et Charlie était parti de son côté.
Puis, il avait attendu, au point de rendez-vous. Quelques minutes. Un peu plus, beaucoup plus ; et finalement, il avait fini par s’inquiéter et était parti là où Bill avait disparu, plus tôt. Et c'était comme ça qu'il l'avait trouvé.

C'est tout ce que les gens avaient besoin d'entendre quand ils lui posaient la question; la plupart savait bien dans quel état était Bill. Charlie n'avait pas besoin de mentionner qu'il avait trouvé son frère, laissé pour mort, lacéré, méconnaissable. Il n'avait pas besoin de raconter qu'il avait vraiment cru perdre Bill à cet instant-là.
Le jeune homme ne mentionnait donc pas la culpabilité qui s'insinuait sournoisement dans ses pensées, qui lui serrait la gorge, retournait l'estomac. Après tout, ce n'était pas lui qui avait frôlé la mort, marqué à vie, il n'avait pas de raison de se plaindre. Et pourtant, l'image de son frère à l'agonie restait gravé sur sa rétine, impossible d'y échapper. Charlie s'en voulait – même si personne ne le tenait pour coupable, ni même Bill – mais il refourguait tout cela dans un coin, se persuadait qu'il fallait mettre ses angoisses; il n'avait pas le droit de se sentir mal alors que son grand frère avait besoin de son soutien plus que d'ordinaire.

Charlie ouvrit les yeux et se redressa. Il se passa de l'eau sur le visage, ignorant les souvenirs encore vifs. Tout allait bien, Bill était encore en vie, lui aussi, sa famille et ses amis, tout allait bien. se répétait-il tout le temps.

ϟ COMMENT NOUS AS-TU DÉCOUVERT ? Pssst, pssst. C'est Béa/Jo ♥.

ϟ LE NOM DE LA PERSONNE SUR TON AVATAR ; Stefano Masciolini

ϟ QUE PENSES-TU DU FORUM ? Il est juste parfait, quoi.

ϟ AS-TU LU/VU TOUS LES HARRY POTTER ? Yep!

ϟ SUR COMBIEN D'AUTRES RP ES-TU INSCRIT SANS COMPTER CELUI-CI ? Pas d'infidélité, il n'y a que vous.