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: Je n'aime pas mes rêves, mais je les raconte ; et j'aime ceux des autres quand on me les montre.
ϟ ÂGE : 40 ϟ FONCTION : représentante et interprète au Ministère de la Coopération Magique Internationale ; est aussi Mangemort. ϟ AVATAR : Natalia Vodianova.
ϟ LIENS : day & night & all these things between.
| mila ϟ explosion of silence. Sujet : mila ϟ explosion of silence. Mer 22 Oct 2014 - 13:35 |
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Mila Anastasia Alexandrova
▬ carte d'identité ϟ ÂGE & DATE DE NAISSANCE : 30 ans ; oui, je sais, c'est difficile à croire mais que voulez-vous, Mila traverse les années et son visage ne change pas. Ce qui est parfois problématique lorsque l'on souhaite passer pour une personne sérieuse. Quoi qu'il en soit, son anniversaire se fête le 3 décembre – n'oubliez pas de le lui souhaiter, ce sera l'occasion de vous faire bien voir. ϟ LIEU DE NAISSANCE : la froide patrie du cher père, la grande Russie ; plus précisément, Saint-Pétersbourg. Elle a cependant quitté la ville presque aussitôt pour grandir et vivre dans la froide, pluvieuse, morne, mais tellement plus sympathique Londres. ϟ ANNÉE & MAISON : travaille au Ministère de la Coopération Magique Internationale, où elle fait principalement office de représentante ou d'interprète lorsque ses collègues tendent à patauger dans la semoule linguistique. La maison Serdaigle l'a accueillie jadis, bien que sa jeune ambition ai tenté un temps le Choixpeau de la caser à Serpentard. Est accessoirement une Mangemort désabusée, arrivée là plus par dépit qu'autre chose, et sceptique devant sa propre condition. ϟ ORIENTATION SEXUELLE : un peu vieux jeu, elle ne s'est jamais posé la question, et n'aime que les hommes, tout simplement. ϟ DESCRIPTION DE LA BAGUETTE MAGIQUE : achetée chez Gregorovitch avec Papa, elle est en bois d'olivier, noueuse et sèche, et mesure 28 centimètres. Elle contient un ventricule de cœur de magyar à pointes. ϟ PATRONUS : un grand requin blanc. Il symbolise plus une certaine force de caractère et une férocité dévorante qu'une quelconque soif de sang. Elle aime ce patronus, juste pour la satisfaction de voir un grand prédateur la protéger, à l'heure où d'autres se contentent de moineaux.
ϟ AMORTENTIA : l'odeur de la pluie, celle du baume du tigre, celle de la cannelle qui grésille sur une tarte aux pommes à peine sortie du four. Un cocktail de saveurs chaudes, enveloppantes comme des couvertures, rassurantes.
ϟ ÉPOUVANTARD : un visage humain, souriant de manière démoniaque, greffé sur un corps de chien – vestige d'un horrible cauchemar d'enfant qu'elle n'a jamais su oublier. |
ϟ ALBUS DUMBLEDORE OU BELLATRIX LESTRANGE ? : Dumbledore l'impressionne par son expérience, son charisme et sa sagesse, là où Lestrange lui paraît juste folle à lier. Cependant, les idéaux du vieux mage sont selon elle archaïques et bien trop idylliques pour être réalisables ; alors que la puissance brute et sans retenue des forces du mal semble être un plus grand gage de réussite. Ce serait donc Dumbledore pour la personne, et Lestrange pour les méthodes.
ϟ CELUI-QUI-SAIT OU PHILÉAS FOLENGRAIN ? : Celui-qui-Sait, sans le moindre doute. Avoir ainsi connaissance des plus lourds secrets de chacun, et accès à la vie privée de n'importe qui sur cette planète, voila qui la fascine. Tellement, qu'elle en oublie d'avoir peur de cet inconnu qui menace la tranquillité du monde, et potentiellement la sienne. Elle ne le soutient pas, pour la simple raison que s'il arrivait au pouvoir se serait le despotisme assuré, mais elle le respecte et l'admire. Quant à Philéas, elle n'a peu ou pas d'opinion à son sujet – il est son patron, donc elle lui doit le respect, mais il n'a rien d'admirable, donc elle ne l'appréciera pas. S'il part, tant mieux, s'il reste, tant pis ; tant qu'elle a du travail et tant qu'elle ne se fait pas embêter outre mesure, il peut bien déclamer ce qu'il veut, elle n'en a pas grand-chose à fiche.
ϟ SUCRÉ OU SALÉ ? : sucré. |
ϟ BUT DANS LA VIE : monter en grade, de plus en plus haut. Elle est ambitieuse, Mila : si elle peut aller jusqu'à devenir ministre de la magie, alors elle ira. Mais comme elle est assez apolitique, on ne peut pas vraiment dire que ce soit son but ultime. En fait, apolitique est un euphémisme : Mila se laisse porter, n'est attachée à aucun mouvement politique particulier, à aucune faction. Son seul amour est celui du travail bien fait – et au final, peu importe lequel, peu importe pour qui. Et puis, elle aime beaucoup voyager : elle voudrait donc visiter le plus de pays possible, et engranger un maximum de connaissances. ϟ CE QUI COULE DANS VOS VEINES : du sang pur, principalement – du côté du père, honnis soient les traîtres qui oseraient copuler avec un moldu. Du côté de la mère cependant, la grand-mère ne possédait pas la moindre goutte magique dans les veines. Ce qui nous amène à un ratio de trois quarts de sang de sorcier – et habituellement, elle dit qu'elle est sang pur pour s'éviter des ennuis inutiles. ϟ VOTRE ANIMAL DE COMPAGNIE : un hibou moyen duc nommé Grichka. C'est une brave bête résistante, apte à porter du courrier partout dans le monde à une vitesse appréciable sans même attraper de mauvaise grippe. ϟ SIGNE PARTICULIER : une cicatrice sur le dos de la main droite, vestige d'un jeu débile qui faisait fureur quand elle était enfant, consistant à garder une salamandre enflammée le plus longtemps possible sur la peau sans l'éjecter en hurlant – un jeu passablement compliqué, vous vous en doutez. Oh, et elle parle six langues : anglais, russe, français, espagnol, allemand et suédois. Actuellement, elle apprend le chinois. C'est une de ses passions, due à son éducation, qu'elle a depuis toute petite ; et c'est principalement ce pourquoi elle voulait travailler à l'international.
▬ physionomie
ϟ DESCRIPTION PHYSIQUE ; la découverte physique de Mila se fait en deux temps. Le premier, se fait à l'heure du tout premier regard. Vous la voyez, d'abord de loin, et elle se rapproche, de plus en plus, et vous la découvrez à chaque pas qu'elle fait, centimètre par centimètre. C'est son apparence que vous scrutez, la couche extérieure de ce qu'elle est. Vous aimez certainement ce que vous voyez, parce qu'elle est loin d'être désagréable à regarder – mais pas seulement. Il y a beaucoup de belles femmes dans le monde, vous avez certainement votre préférence ; mais Mila, que vous aimiez son genre ou non, crée toujours en vous une sorte de sourire attendri. On dirait une enfant. Une grande enfant, qui ne saurait vieillir, avec toujours un air doux, pas innocent mais presque pur, gracieux, charmant. Un visage tout en courbes, pas rond mais harmonieux, sans une ligne trop dure qui vienne briser cette volupté, cette délicate osmose de traits tous accordés pour jouer comme une berceuse, comme une chanson paisible. Il n'y a rien d'agressif dans ce portrait, rien qui puisse vous inquiéter : tout semble si calme, si accueillant. Mila ne demanderai sûrement qu'à vous aimer, ne peut souhaiter que votre bien. Comment pourrait-il en être autrement ? Le mal est exclu de son faciès. Et ses yeux bleu lagon, entre le chat et l'amande, ronds comme deux billes d'agate et étirés vers deux jolis tempes de velours, ne peuvent que vous couver d'une bienveillance séraphique. Un sourire de sa part, et le votre apparaît aussitôt sans broncher, automatiquement. Rarement une femme vous a attiré autant de sympathie naturellement. Elle semble à la fois mère, amie, sœur, amante et protectrice ; elle semble gentille et douce. Elle ne peut pas ne pas vous aimer, en conséquence de quoi, vous ne pouvez pas ne pas l'aimer. Le deuxième temps survient alors, lorsque Mila ouvre la bouche. Et peut importe ce qu'elle vous dit, que ce soit des félicitations, des reproches ou un simple bonjour, son être s'anime d'une émotion que vous ne perceviez pas jusque là. Alors la première couche de douceur s'envole, et ce joli tableau pastel se teinte de couleurs incisives, vives, tranchantes, brusquant ainsi vos sens et votre certitude d'amour si nouvellement acquise. Elle se teinte d'acier trempé, dans ses yeux, dans ses gestes, dans sa démarche. Vous baissez votre regard lorsqu'il croise le sien, et vous êtes surpris, vraiment, de votre réaction face à cette femme. Comment un tel visage peut-il s'accorder avec ce militarisme strict, cette autorité naturelle et sans pitié que vous percevez chez elle ? Elle a l'âme d'un chef d'entreprise, d'un capitaine de navire – elle le sait, et maintenant vous le savez aussi. Mais ça paraît tellement incroyable… Pourtant tout est là. Ce qui se dégage d'elle, pourrait se dégager de n'importe quel PDG ambitieux. Seulement non, toute cette envie de pouvoir émane d'une femme en forme d'ange. Elle n'est pas très grande, sûrement plus petite que vous, mais se tient droite comme un caporal en parade. Elle est mince, mais vous craignez ses coups. Ses coups, de toute manière, ne viendront pas de ses mains délicates mais de sa baguette ou de sa bouche, qui lance d'un ton inflexible et blasé des ordres, des remarques, des piques ou de plus rares compliments. Vous imaginez sa voix claire déclamant des bénédictions, vous consolant – vous vous dites qu'elle serait tellement mieux utilisée ainsi… Mais l'airain qu'on y entend tinter la rend inapte à de tels usages. Vous êtes déçu, un peu ; rien ne semble concorder à vos désirs. Si elle voulait être autoritaire, elle aurait du naître autrement. Mais Mila est pourtant bien là, une fée à l'extérieur et un contremaître à l'intérieur, et elle semble se ficher de votre avis. Vous allez bien être obligé de faire avec. On pourrait rajouter un troisième temps à cette découverte. Si vous vous aventurez à la connaître, à la côtoyer, que ce soit de votre choix ou non, vous verrez qu'elle n'est en fait ni de coton ni d'acier. Elle n'est pas si dure, elle n'est pas si rigide. Elle reste souple, à toujours marcher avec assurance, mais sans être enfermée dans une armure invisible pour faire trembler les gens sur son passage. Elle sourit, elle jure, elle se moque. Elle est décontractée lorsque personne ne se trouve être à ses ordres. Elle ne garde son masque de fer que lorsqu'on la regarde travailler. Le reste du temps, elle est comme un chat : élégante, potentiellement dangereuse, mais aussi nonchalante et lasse. Du genre à se rouler en boule auprès du feu pour s'y endormir. On sent toutes ces choses, lorsqu'on est avec elle : elle ne cache pas ce qu'elle est. Comme le chat, elle considère qu'il n'y jamais eu personne au dessus d'elle. Et tient à ce que vous le sachiez.
▬ psychologie
ϟ AIME : l'ambition, la rivalité, le pouvoir, le travail, la connaissance, les livres, les langues étrangères, la tarte aux pommes et à la cannelle, le froid, la neige, l'hiver, les couvertures qui tiennent chaud, les feux de cheminée, la musique classique, le luxe, le vin, les hommes, les nuits dans les rues des grandes villes, les journées de travail, les soirées de détente, les gens plus âgés qu'elle, les enfants sages, l'apprentissage, les bonnes manières, l'ordre, le respect, le calme, l'admiration qu'on pourrait lui vouer, la domination des autres, les choses claires, nettes et précises.
ϟ N'AIME PAS : la paresse, la fourberie, la canicule, l'irrespect, l'immaturité, l'imprécision, le retard, l'ennui, le trop-plein de compagnie, la lenteur d'esprit, l'arrogance, la guimauverie, les bon sentiments, les enfants mal élevés, le bruit, le dérangement, le mauvais goût, la vulgarité, la frigidité, la timidité, l'exubérance, le rose saumon, les couleurs pastel, les champignons, les moustiques, le métro.
ϟ DESCRIPTION PSYCHOLOGIQUE ; si une guerre devait éclater, Mila en serait l'historienne. Si une élection devait s'organiser, elle serait celle qui comptabilise les votes. Si la fin du monde devait se produire, alors elle mourrait avant tous les autres, pour regarder depuis le ciel les hostilités du bas-monde. On ne peut pas parler de neutralité ; où plutôt si, on peut, mais pas au sens d'inaction. Au sens d'une nonchalance extrême, d'un flegme blasé qui n'a jamais cru et ne croira jamais en rien. Le sens critique de Mila a certainement fini par émousser tous ses autres sentiments : rien ne trouve jamais grâce à ses yeux. Tout est critiquable, tout doit donc être critiqué, car rien n'est jamais parfait. En même temps, est-elle vraiment dans une quête de la perfection ? Non, pas exactement : il y a des choses très diverses qui lui plaisent, vous en avez un bon aperçu ci-dessus. Disons qu'il y a des choses qu'elle apprécie, mais rien qu'elle n'aime. Et si elle aime des choses, ce ne sont que des notions, comme l'ambition, le travail, la connaissance, que nous détaillerons plus bas ; mais pas de cause politique, pas d'idéal, pas de passion exutoire qui prenne la forme d'une personne ou d'une chose possiblement accessible et imaginable. Elle ne tentera pas de changer le monde, même si il ne lui plaît pas : ce n'est même pas une chose qui pourrait la tenter, parce qu'elle sait d'avance que c'est impossible, et parce qu'elle n'a pas de vision personnelle du monde idéal. Rien ne sera jamais idéal, et par conséquent, il ne sert à rien de croire en quoi que ce soit. Cela pourrait sembler bien pessimiste, mais au lieu de broyer du noir, Mila a choisi de vivre dans un perpétuel détachement dédaigneux et teinté d'amusement. Plutôt que de détruire cette humanité imparfaite, elle aime y évoluer, observer les affres de la vie quotidienne de toute cette espèce dont elle fait partie, en ayant la satisfaction de les voir et de les définir clairement. Car oui, c'est une chose qu'elle aime, se sentir supérieure, se sentir capable de ce mouvoir dans ce monde en le comprenant, en ne se faisant aveugler par rien ni personne. La seule lumière qu'elle y perçoit, c'est elle. Pascal disait que le moi est la seule entité envers laquelle l'homme porte un amour infini et absolu : ça n'a jamais été aussi vrai que pour Mila. Elle ne se voue pas un culte, mais elle s'aime, car si elle ne s'aimait pas alors rien sur cette Terre ne mériterait qu'elle vive encore. Mila est la seule chose dont Mila ait à se soucier, la seule vie qu'il lui importe de protéger à tout prix, tout simplement parce que c'est la sienne. Et plus que la protéger, il lui faut l'élever, la faire aller au bout de ses limites, lui faire connaître le monde pour mieux le dominer. Mila, même sachant tout ce que vous venez de lire, n'accepte pas l'idée de rester inactive et de stagner en attendant sa mort sous le seul prétexte que le monde est imparfait. Mila aime le travail, aime que tout se passe comme elle le souhaite, aime donner des ordres et en recevoir pour les exécuter parfaitement. J'ai dit tout à l'heure qu'elle n'était pas à la recherche de la perfection : ce n'est pas tout à fait vrai. Elle sait que la perfection n'existe pas, mais se la donne pourtant comme objectif pour tenter de s'en rapprocher le plus possible, pour s'obliger à faire toujours tout au mieux. C'est une meneuse d'homme, une femme qui respecte l'autorité puisqu'elle en possède elle-même. Elle aime qu'on lui obéisse, aime que les gens l'aiment autant qu'elle-même s'aime. L'ambition a toujours été à ses yeux une valeur refuge, qui va dans le même sens que cette quête de perfection inatteignable : s'il y a mieux à obtenir, alors il faut l'obtenir. Ne pas se contenter de ce que l'on a, car rien de ce que l'on a n'est jamais satisfaisant. Mila n'a pas d'objectif clair, rien qu'elle pourra un jour vraiment atteindre : elle cherche juste à aller toujours plus haut, et ce peut importe dans quelle organisation ou parti, parce que je vous rappelle que c'est typiquement le genre de truc dont elle se fiche. Et c'est le moment où vous faites le lien : "aah, mais c'est donc pour ça qu'elle est devenue Mangemort ? Parce qu'au final ça aurait pu être n'importe quoi d'autre ç'aurait été pareil ? " Eh bien oui, vous êtes perspicace : c'est exactement ça. Les valeurs modernes d'amour, de respect et d'égalité ne trouvant pas grâce à ses yeux, elle préfère chez les Mangemorts ce côté puissant et libertaire, hors-la-loi et voulant proposer un nouvel ordre mondial. Elle n'a cependant pas de vraie conviction, et doute même de la réussite d'un tel projet ; et si vous lui demandez pourquoi elle souhaite la victoire des forces du mal sur celles du bien, la première réponse sortant de sa bouche sera à peu de choses près "pour voir". Pourtant, il y a bien une chose qui lui a plu chez eux, davantage que chez n'importe quelle autre faction, et qui l'a (en autres choses) poussée à les rejoindre : cette théorie, implicite mais à ses yeux évidente, de la loi du plus fort. Ce serait ce qui se rapprocherait le plus pour Mila d'un credo : personne, dans ce monde, ne peut vivre et survivre en étant faible. Il y a les dominants et les dominés, et le but du jeu, c'est d'entrer et de rester dans la première des deux catégories. Albus et compagnie se battent contre ce principe, tentant à tout prix de mettre sur un pied d'égalité les forts et les faibles ; les Mangemorts, eux, ont compris que la guerre pour le pouvoir était bel et bien ce qui caractérisait le monde. Pourquoi être hypocrite et tenter de tous vivre ensemble, dans un respect et un amour mièvre et surtout impossible, alors que nous faisons tous les jour l'expérience de cette rivalité permanente qui fait la nature même de notre condition ? L'homme est l'ennemi de ses semblable, comme n'importe quel animal : la vie paisible dans une communauté unie n'est qu'une illusion. Et les illusions, Mila trouve cela agaçant. Et si elle-même en a, ce qu'elle admet sans honte, alors elle préfèrera les imposer plutôt que de vivre dans celles des autres. Sinon, Mila aime apprendre. Elle aime lire, découvrir des choses nouvelles, le plus possible, et s'échine à devenir érudite ; l'apprentissage de nouvelles langues, notamment, est chez elle une quasi-obsession. Elle travaille d'arrache-pied, à coups de cours particuliers quotidiens, de veillées tard dans la nuit et de stages en immersion complète ; et dès qu'elle en maîtrise une, elle en trouve une autre, et recommence tout à zéro. Cette boulimie du savoir s'applique aussi à la magie, à la littérature, à l'histoire, à l'économie, à la politique, à la biologie – à tout ce qui peut lui passer sous la main. Elle part du principe que la connaissance est la clé de tout, et qu'avec elle, tout devient possible. Et elle aime ça, sincèrement. Peut-être que ça la rassure, peut-être que ça flatte son ego… En tout cas, l'apprentissage de choses nouvelles donne un rythme à sa vie, une régularité agréable qu'elle entretient avec délice. Elle trouve ça sain. Elle aime aussi le luxe, la vie riche et aisée. Trimer dans la misère l'a toujours rebuté, et elle aurait du mal à se départir des grands appartements haussmanniens qu'elle a toujours connu, et de son verre de vin rouge le soir, bien calée sur un grand fauteuil en velours devant un feu de cheminée crépitant. Plus largement, elle aime profiter des plaisirs de la vie – de ceux qui sont certains, comme un bon repas, une activité divertissant ou même les plaisirs de la chair. Mila n'est pas exactement une croqueuse d'homme, mais si vous lui demandez et que vous lui plaisez, elle ne voit pas pourquoi elle vous dirait non. En bonne épicurienne, elle dédramatise beaucoup ce genre de chose ; la culpabilité ne fait pas partie de son vocabulaire. Elle aime les belles choses, l'art, le bon goût, et a une aversion naturelle pour tout ce qui ne lui paraît pas soigné et agréable à regarder. L'élégance est son maître mot en matière d'habitudes vestimentaires et sociales : elle a souvent l'air d'une bourgeoise, et l'assume sans la moindre once de honte. Face aux autres, Mila est quelqu'un d'assuré : si vous lui donnez des ordres, elle ne les discutera pas, et si c'est elle qui vous en donne, vous ne discuterez pas non plus. Si vous n'entrez pas dans ce type de relation, vous aurez affaire à quelqu'un de calme, de droit et de désinvolte. Toutes ses paroles sont à prendre au sérieux, mais vous savez très bien, et elle vous le dira elle-même, à quel point le regard qu'elle porte sur le monde est blasé. Elle n'est pas psychorigide, et sourit souvent ; elle aime la conversation. Elle aime pouvoir argumenter, découvrir les autres, comme une enfant découvre des fourmis. Son autorité naturelle et sa drôle d'indifférence forment un mélange singulier : voyant cela, peut-être aurez-vous envie de devenir son ami. Accrochez-vous alors, et rappelez-vous : elle apprécie des gens, mais ne sait pas aimer. Ne vous attendez pas à trouver en elle l'épaule sur laquelle pleurer : elle vous écoutera, mais n'attendez ni pitié ni compréhension de sa part. Juste de la curiosité. Mais si cela vous suffit, alors tant mieux, elle sera ravie de vous l'offrir.
▬ histoire
Notre histoire commence lors d'un séminaire sur la protection de l'écosystème biologico-magique de la taïga sibérienne occidentale et sur sa potentielle exploitation. Sous cette introduction surprenante se cache une morose et soporifique conférence, à laquelle se trouvent conviés, leur travail obligeant, des sorciers et sorcières qui, pour la plupart, auraient tout fait pour ne pas être là. Tous s'ennuient ferme, et commencent à s'endormir sur la grande table ronde de la salle de réunion de cet éminent centre de recherches moscovite, pendant qu'un doctorant leur explique avec passion pourquoi les souches des mélèzes en décomposition doivent absolument être conservées pour servir d'abri aux veracrasses polaires. Parmi ces invités, deux personnes se démarquent, chacun à leur manière. D'abord, il y a la jeune fille. Son nom est Anna-Hilda Nordstone, et elle est anglaise. Elle est étudiante en biologie, et est littéralement captivée par ce que raconte le binoclard qui s'agite devant son tableau magique. Cette étude sur l'impact des veracrasses sur un environnement aussi étendu, complexe et hostile que la Sibérie la fascine ; elle boit chaque mot qui sort de la bouche du théoricien, prend des notes de manière fébrile, tient à ne pas en perdre une miette. Ses grands yeux bleus sont écarquillés, et parmi tous ses collègues endormis elle ressemble à une flamme de bougie, vive et agile d'esprit. Cela, le jeune homme l'a remarqué. Il s'appelle Sergei Alexandrov, et il est russe. Il est l'héritier d'une grande boîte qui importe et vend des produits magiques rares, et il a beau être jeune, il travaille déjà d'arrache-pied. Il ne s'est pas assis avec les autres à la table ronde, et préfère rester dos au mur, derrière eux, de manière à avoir une vue globale sur tout ce qu'il se passe dans la salle. Mais depuis de nombreuses minutes déjà, cette vue globale se focalise sur une seule et unique personne. Sur cette petite blonde, la seule qui écoute. La flamme de bougie, qui a l'air si passionnée, si brillante. Sergei la fixe sans trop savoir quoi en penser. Il est de plus en plus agacé, et il ne comprend pas pourquoi, qu'elle mange du regard cet homme laid et insignifiant qui fait son exposé au tableau au lieu de regarder autour d'elle, et de le voir, lui. Il aimerai croiser son regard. En fait, il aimerai même plus, beaucoup plus ; mais cela, il est encore trop tôt pour qu'il se l'avoue. Pourtant, à partir de là, tout va s'enchaîner très vite : il engagera la conversation, et elle rencontrera alors ses yeux bleu glace, créant ce fameux choc électrique si délicieux, si exaltant. Coup de foudre. Ils vont tomber amoureux, immédiatement, passionnément. Il va l'inviter à dîner, et ils vont passer la nuit ensemble. Ensuite, elle va prolonger son séjour en Russie d'une semaine, et lui va prendre des vacances pendant le même laps de temps. Finalement, il reprendra le travail, à contrecoeur ; mais elle, non. Elle ne rentrera pas. Elle va rester, avec lui. Et ainsi commence une belle histoire d'amour qui, ils en sont convaincus, durera fort, fort longtemps. La triste loi métaphysique du coup de foudre implique une passion maximum pendant un temps relativement court, et malheureusement, une difficulté croissante à faire tenir cette relation sur le long terme. Celle de Sergei et d'Anna-Hilda dura à peine deux ans. Depuis le début même de leur rencontre, depuis l'officialisation de leur couple, rien n'avait été facile. Tout les séparait. Et lorsque Sergei avait voulu présenter Anna-Hilda à sa famille, ça avait été le début de la fin. La scène fut horrible : le patriarche Ivan Alexandrov et sa femme, la redoutable Anastasia, ont immédiatement et violemment prévenu leur fils que s'il s'avisait de garder cette moins que rien de sang-mêlé comme femme, il pouvait oublier et sa famille, et son poste, et son héritage. Elle n'est même pas belle, avait dit Anastasia avec dégoût. C'est que la famille Alexandrov tenait énormément à la pureté de son sang, et à sa place dans l'intelligentsia : épouser une étrangère, c'était déjà une belle bêtise. Épouser, en plus de cela, une étrangère pauvre et sans la moindre envie de se plier aux exigences de son mari et de sa belle-famille, c'était un vrai suicide social. Et Sergei avait beau répéter que c'est précisément cela qui lui plaisait chez elle, et qu'elle était certainement plus belle que ne l'avait jamais été sa propre mère, rien n'y fit : on le renierai tant qu'il resterai avec elle. Très bien, avait-il dit. Je m'en irai alors.Et il s'en fut. Il partit à Londres s'occuper de la branche d'Europe de l'Ouest de la compagnie de son père, tenue par un oncle à peine plus ouvert d'esprit. Anna-Hilda le suivit, et reprit ses études de son côté. Pas longtemps, cependant ; leur amour, de manière inattendue et complètement involontaire, allait bientôt porter ses fruits. Anna-Hilda était enceinte. Le couple avait mal vécu l'aversion qu'avait décidé de leur porter les Alexandrov et l'exil forcé qui en découla. Sergei, d'abord, fut bien sûr écoeuré de devoir quitter son pays et tout ce qu'il avait réussi à construire suite à un caprice de ses parents. Et il était d'autant plus écoeuré qu'il n'arrivait pas à se sortir de la tête que le caprice venait sûrement de lui aussi. Qu'il était sans doute fou de choisir de suivre une femme si radicalement différente de lui, de tout perdre pour elle, sous le seul prétexte de l'amour. Il en venait même à se poser des questions sur la nature, sur la puissance de ses sentiments pour elle. Il n'était pas sûr de pouvoir assumer tout cela. Il était en colère. Elle avait brisé sa carrière, et il allait devoir tout recommencer. Anna-Hilda aimait beaucoup Sergei, et elle l'avait au début trouvé extrêmement courageux d'ainsi tout lâcher pour elle. Elle s'en était voulu, mais s'était dit qu'après tout, c'était mieux ainsi : leur avenir appartiendrait à eux et à eux seuls, loin du poison que représentait le sang pur et haineux des Alexandrov. Ils pourraient tout reconstruire, et s'offrir un avenir personnel et idéal, tout beau tout neuf. Mais au fur et à mesure, elle s'était mise à douter de la mise en place d'un tel rêve. Sergei avait rejoint son oncle, et travaillait toujours dans l'entreprise de son intolérant de père : il côtoyait les mêmes groupes, les mêmes personnes. Il travaillait et gagnait beaucoup, de plus en plus. Il montait en grade à une vitesse alarmante. Souvent il retournait en Russie pour les affaires, et y restait parfois une semaine entière. Elle, pendant ce temps, continuait ses études comme une jeune adulte lamba, sans gagner la moindre noise alors que lui amassait des tas d'or. Ils avaient de plus en plus de mal à communiquer, et souvent, des disputes éclataient : ils se reprochaient l'un l'autre de ne plus être en accord, d'embarquer dans deux mondes radicalement différents. Et c'était vrai. Sergei disait parfois, en hurlant, que son père avait raison, qu'il n'y avait que les bien-nés pour savoir travailler, avoir l'ambition qu'il faut pour surpasser tous les autres et se faire une place dans la société, et que Anna-Hilda serait à l'heure qu'il est sous les ponts s'il n'était pas là pour mettre du caviar sur la table. Elle lui rétorquait qu'elle serait encore mieux sous les ponts qu'avec un fanatique égoïste comme lui, et qu'il pouvait l'y laisser pour rejoindre sa famille de salauds, elle ne le retiendrait certainement pas. Et Sergei, chaque jour qui passait, y pensait de plus en plus sérieusement. La nouvelle de la grossesse d'Anna-Hilda fit gronder l'orage encore plus fort sur la maison. Lui exigeai qu'elle abandonne ses études pour s'occuper de l'enfant à naître, et voulait faire valoir les droits du sang pour l'inscrire à Durmstrang, là où lui-même était allé. Elle s'y opposait totalement, et en tant qu'ancienne Poufsouffle, refusait catégoriquement d'inscrire sa fille ailleurs qu'à Poudlard, et encore moins dans une école de mages noirs. Sur ces points et sur beaucoup d'autres, le couple se déchira férocement. La passion de jadis était oubliée, et comme pour s'opposer à l'autre, la vraie nature de chacun s'affirmait férocement, n'acceptant plus de compromis. Sergei devenait de plus en plus conservateur, de plus en plus avide et ambitieux, et de plus en plus insensible ; Anna-Hilda revendiquait de plus en plus fort ses origines modestes et les valeurs populaires de tolérance et d'humilité que lui avaient inculqué ses parents et sa maison. Ils ne se supportaient plus, et bientôt, il fut évident qu'après la naissance de l'enfant, ils allaient sans attendre et avec grand soulagement demander le divorce. Un dernier arrangement fut trouvé entre les deux futurs parents séparés : l'enfant naîtrait sur le sol russe, mais ferait ses études à Poudlard. Sergei ayant définitivement refait sa vie en Angleterre, il n'y voyait au final pas trop d'inconvénient ; et Anna-Hilda fut rassurée de voir son enfant suivre ses traces plutôt que celles de son père. La famille Alexandrov elle-même fut ravie : l'annonce du divorce avait été reçue avec joie, et Ivan et Anastasia étaient tout disposés à récupérer leur fils dans la famille en faisant comme si rien ne s'était passé. Mieux encore, l'enfant ne poserait pas de problème : si Sergei s'assurait de lui donner la bonne éducation et qu'il ne laissait pas la mère avoir trop de prise sur lui, alors la double nationalité du petit ou de la petite ainsi que son enfance à l'étranger seraient un plus à exploiter pour son avenir intellectuel et social. Ils avaient d'excellents contacts en Angleterre, et à la lumière de l'excellent travail de leur fils dans ce pays, seraient ravis de voir cette branche de la compagnie et de la famille se développer. Mila naquit donc un trois décembre, à Saint-Pétersbourg, dans la meilleure clinique magique du pays. Toute la famille Alexandrov était venue découvrir l'identité de ce nouveau petit être chez qui leur sang coulait ; l'accouchement s'étant bien passé, ils furent ravie de découvrir une petite fille en bonne santé, et trouvèrent tous à l'unanimité que la ressemblance au père était frappante. Sergei n'eut pas le moindre mot de félicitation pour la mère de sa fille, et Anna-Hilda ne lui adressa pas la parole. Un seul et unique regard fut échangé, alors qu'ils se croisaient dans un couloir : un firmament de sentiments s'y déversa, contradictoires, se faisant tous la guerre. Le reste de passion qui aurait pu rester entre eux faillit, pendant une fraction de seconde, gagner le combat ; mais la fatigue de leurs deux années de disputes, la lassitude de leurs différends et la rancœur d'avoir chacun vu sa vie détruite par l'autre tua dans l'œuf ce futile reste d'amour. Ils se quittèrent donc ainsi, dans les couloirs d'un hôpital, sans un mot. Et une semaine après la naissance de Mila, ils entamèrent les procédures de divorce. L'argent fut le grand gagnant de cette bataille juridique : Sergei obtint les meilleurs avocats, qui firent le meilleur travail. La charge parentale fut répartie ainsi : Mila vivrait chez son père la majorité du temps, et irait chez sa mère une week-end sur deux. Le père, avec un petit coup de pouce financier de sa bienheureuse famille, acheta dans la foulée un manoir dans les East Midlands et une gouvernante pour sa fille. Cette répartition, quasi banale, fut un vrai crève-cœur pour Anna-Hilda. Plus encore lorsque son avocat lui glissa, le procès terminé : et encore, estimez-vous heureuse qu'il vous ai laissé un droit de visite.Mila commença donc sa vie ainsi : la plupart du temps, elle vivait dans un riche manoir en pleine campagne chez un père dont la fortune grossissait de jour en jour, et partait une fois de temps en temps vivre deux jours dans la banlieue de Londres, chez une mère qui peinait à joindre les deux bouts. Car Anna-Hilda avait tout perdu. Sergei avait raison : c'était lui qui mettait du pain sur la table, et sans son apport quotidien, elle n'avait que son salaire et la maigre pension qu'il lui laissait pour vivre. Elle s'était obstinée à continuer ses études, et valida finalement son diplôme l'année qui suivit le divorce. Une fois qu'elle l'eut en poche, il lui fut cependant difficile de trouver du travail : elle finit donc assistante en labo, ce qui était déjà plutôt bien et lui permettrait de commencer à se faire connaître, mais restait assez mal payé. Sergei avait revendu leur luxueuse maison en plein Londres, et elle vivait à présent dans une banlieue moldue où les incidents de voisinage étaient fréquents. Entre cette ambiance assez rustre et populaire et la froide sophistication du manoir des Midlands, autant dire que pour Mila, c'était le grand écart. Pourtant, elle vécut plutôt bien cette division sociale, et était capable d'apprécier les deux. Elle aimait sa mère, et surtout, elle aimait le quartier. Là-bas, les enfants avaient beau être des moldus, ils étaient incroyablement amusants. Ils menaient des guerres, des invasions, des batailles : tous les soirs elle rentrait couverte de boue, ravie de s'être battue sous la pluie avec toute une bande de garçons. Sa mère la laissait faire, contente de voir que la petite fille pouvait apprécier les choses simples de la vie. Mila, pour tout dire, avait réussi à se créer toute une petite équipe qu'elle menait par le bout du nez depuis qu'elle avait enflammé, devant leurs yeux ébahis, les oreilles du petit Tim Hudson juste par la force de sa pensée. Elle avait reçu une grosse punition et l'interdiction formelle de recommencer lorsque sa mère puis son père avaient eu vent de l'incident, mais qu'importe : la légende étaient lancée, et Mila et son gang semaient la terreur parmi les autres enfants des bas quartiers. Elle se rappelle toujours maintenant de ces moments avec exaltation, et retient surtout cela de cette enfance chez sa mère. L'esprit d'équipe, le groupe, les excursions en pleine nuit qui fichaient la trouille, les bagarres d'enfants, l'innocence et le bonheur. C'est grâce à cette époque qu'elle vit sans haine des moldus, et qu'elle aime sa mère, qui a su lui apporter cette joie que la vie au manoir n'aurait jamais su ni accepté lui donner. Mais au manoir, il y avait son père. Et son père, durant son enfance, Mila faisait plus que l'aimer. Elle le vénérait. Sergei était un homme froid, professionnel, parfois colérique mais toujours impressionnant. Il lui faisait peur autant qu'il la fascinait. Et le voir donner des ordres à toute une horde d'adultes qui lui obéissaient sans sourciller, puis se tourner vers elle pour lui adresser un sourire en l'appelant ma chérie, voila qui la comblait de joie. Elle était la petite princesse de ce tyran des glaces, de cet homme que tous craignaient mais qui l'adorait elle, juste elle, rien qu'elle. Alors qu'il méprisait les autres, ses inférieurs, elle était aimée de lui. Et même plus que ça : elle était vouée à devenir comme lui. Car le but de Sergei était bien de modeler sa fille à son image, d'en faire une vraie descendante de sang-purs, une érudite, une femme qui, un jour, dominerait le monde. Son amour pour sa fille était plus que sincère : il voulait projeter en elle tout ce qu'il était, mais aussi tout ce qu'il n'avait pas pu être. Son ambition dévorante l'avait repris, plus féroce que jamais, dès qu'il avait quitté sa femme, acquis le manoir et renoué avec sa famille : de nombreuses opportunités s'étaient offertes à lui, et il devenait de plus en plus important, de plus en plus riche. Il avait la sensation que rien ne pourrait l'arrêter, et son seul regret, était d'avoir du attendre aussi longtemps avant d'en arriver là. Plus le temps passait, et plus il pensait que son amour avec Anna-Hilda avait été une erreur, une chose stupide dont le seul bon résultat avait été son enfant. Mila, son sang, son héritière. Et c'était sa fille, pas la leur, la sienne. Elle serait comme lui, en mieux. Et lorsqu'il ne serait plus là, alors elle régnerait, en son nom. Il s'échinait donc à lui donner une éducation exemplaire, la meilleure possible, et ce avant même son entrée à l'école. À huit ans, Mila parlait déjà trois langues. Elle en avait maîtrisé une autre lors de son entrée à Poudlard, à ses onze ans. À côté de ça, elle savait compter, jouer du piano, danser la valse, avait une connaissance théorique assez avancée en magie et potions, et une culture qui dépassait d'assez loin ce qui devrait être la norme pour un enfant de son âge. Mais qu'importe, son père aimait cela, et elle aimait lui faire plaisir. En grandissant, elle se rendit compte qu'elle aimait aussi cela personnellement, apprendre ; et bien qu'elle soit très heureuse chez elle, avec sa vie partagée entre la sauvagerie de la bande de chez Maman et le raffinement de chez son cher Papa, elle avait très hâte d'entrer à l'école. * * * Son père avait refusé de faire les préparatifs sur le chemin de Traverse : il disait que c'était ce que sa mère aurait fait, et qu'en conséquence de quoi c'était une idée stupide. Mila avait l'habitude d'entendre ce genre de piques, et si elle s'était sentie mal à l'aise pour sa mère au début, elle finissait par ne plus y faire attention, et les ignorer. Elle refusait de prendre parti pour l'un ou pour l'autre, et considérait juste qu'ils étaient tellement différents qu'ils ne fallaient surtout pas les mettre en relation, sans quoi ils allaient immédiatement rentrer en conflit, ce qu'elle ne souhaitait pas. Papa l'avait donc emmené, une semaine avant le départ, jusqu'en Russie pour faire ses achats là-bas. Elle avait pu ainsi dire au revoir à ses grands-parents, qu'elle appréciait, et acheter une baguette chez Gregorovitch, là où Papa avait eu la sienne. Elle en obtint une qui avait le même cœur que celle de son père, un ventricule de cœur de magyar à pointes : elle en fut très fière. Poudlard se révéla extraordinaire pendant les deux premières années : la maison Serdaigle n'était pas la préférée de son père – il aurait voulu qu'elle soit à Serpentard – mais elle s'y sentit très bien, et se lança à corps perdu dans les études. Elle était une jeune fille riante, assurée, voire même arrogante ; elle se recréa la même bande d'amis que celle qu'elle avait eu chez sa mère, sauf que cette fois, ils avaient tous des pouvoirs, et c'était donc bien plus drôle. Elle était très bonne en classe, très appliquée, mais jamais la dernière pour explorer le château. Ses matières préférées se révélèrent être la Défense Contre les Forces du Mal et la Métamorphose, pour le niveau de connaissance et de maîtrise que cela demandait. Elle découvrit avec satisfaction que son éducation la plaçait naturellement loin devant les autres élèves, et se fit un devoir de tenir ce rôle de première de la classe et de représentante de l'élite intellectuelle du mieux possible (et Dieu sait que chez les Serdaigles, ce n'est pas facile). L'étude de runes et l'astronomie lui posèrent plus de problèmes ; quant à la divination, son père lui ayant toujours dit que c'était un art mineur et foncièrement inutile, elle assuma dès le début qu'elle n'y porterai aucun intérêt et qu'elle ne se donnerai même pas la peine d'y être bonne. Lorsqu'elle découvrit que les garçons la trouvaient jolie, elle se lança comme défi d'en embrasser le plus possible, par jeu. Elle finit avec le score honorable de quatorze garçons dans l'année – et lorsque l'un d'entre eux la traita d'un nom des plus insultants, elle fit perdre cent points à sa maison pour avoir faillit le tuer en le transformant en poisson en plein milieu de la grande salle. Cela mis à part, elle avait vraiment apprécié ses deux premières années, et avait facilement réussi à considérer Poudlard comme une troisième maison. Les choses changèrent à partir de sa troisième année. C'est ce qu'elle appelle, en son fort intérieur et sans vraiment en être consciente, le Grand Bouleversement. Elle venait à peine de descendre du Poudlard Express que, déjà, les choses se gâtaient. L'année précédente, elle avait d'abord rejoint sa mère qui vivait à Londres pour y passer un peu moins d'une semaine, avant de rejoindre son père pour le reste du mois. Cette fois, son père en personne vint la chercher : il lui expliqua qu'elle ne pourrait pas voir sa mère pendant les vacances. Et que, en fait, elle ne la reverrait certainement plus. Lorsque Mila, paniquée, demanda pourquoi, il la fixa d'un air dur, comme agacé qu'elle ai pu lui poser la question. Tout va changer, maintenant, dit-il. Tu es grande, tu peux comprendre certaines choses. Il est tant que tu entre dans le vrai monde. Tu sais que je fais tout ça pour ton bien. Elle avait beau être grande, elle avait du mal à comprendre, et la petite fille au fond d'elle hurlait et pleurait cette séparation déchirante et incompréhensible d'avec sa mère. Mais la grande fille que Papa voyait en elle ne dit rien, s'accrochant à son amour pour lui, et à la certitude qu'effectivement il faisait tout ça pour son bien. Ils rentrèrent au manoir, et ce fut pour Mila le commencement d'un enfermement qui durera deux mois. Elle ne fut autorisée à en ressortir que pour la rentrée à Poudlard. Elle eut donc, pendant ces vacances qui n'en furent pas vraiment, largement le temps de découvrir ce que son père tramait pour elle. Il était un Mangemort. Et il avait décidé de l'initier. Pendant tout juillet et août, il ne fut pas un seul jour sans qu'elle ne reçu, de la main d'éducateurs spécialisés venus tout droit d'Europe de l'Est, l'enseignement type des élèves de Durmstrang et des enfants de Mangemorts. Cela incluait les potions, les sortilèges, et surtout la magie noire. Il est très difficile pour un sorcier adulte d'apprendre les arcanes de l'art sombre sans y avoir été initié enfant : en l'éduquant très jeune à des techniques supposément interdites et dangereuses, les professeurs affirmaient qu'elle serait à même, à terme, de les maîtriser de manière quasi-parfaite. L'apprentissage incluait également des "leçons d'histoire" très orientées qui expliquaient comment et pourquoi les sorciers, au fil des siècles, s'étaient retrouvés injustement soumis à ces êtres inférieurs que sont les moldus ; ainsi que, bien entendu, des leçons sur pourquoi et comment se libérer de ce joug infamant. Ces cours étaient dispensés par le grand-oncle de Mila, lui révélant ainsi que tous les Alexandrov s'était rangés du côté du Seigneur des Ténèbres : il s'appliquait à lui répéter, chaque jour, combien les liens du sang étaient importants, et combien le leur était pur, et devait le rester. Qu'elle n'avait pas à s'inquiéter de son héritage de sang mêlé, qu'elle était avant tout une sang-pur, née de deux parents sorciers, et qu'en tant que telle rien ne saurait entacher son honneur acquis de droit. Mila, aujourd'hui, garde un souvenir flou de cet été. Elle travailla de manière si acharnée, apprit de nouvelles choses si frénétiquement, subit une telle propagande que son cerveau n'eu même pas eu le loisir de démêler le vrai du faux. Au début, elle se demanda si son père n'était pas devenu fou : puis, très vite, elle choisit de lui obéir sans se poser de questions. Il répétait, chaque jour : ce que tu apprends là est essentiel. Rappelle toi de tout : c'est cette éducation que nous t'offrons qui te rend spéciale. Ne doute de rien, jamais, et fais moi confiance. Elle essayait de faire au mieux – et durant tout l'été, il lui sembla y arriver. Elle avalait des mots sans vraiment en comprendre le sens, lançait des sorts sans en connaître la vraie utilité. Non pas que les cours des professeurs Mangemorts n'étaient pas clairs, bien au contraire : ils étaient fait pour qu'elle les assimile au mieux. Mais leurs paroles n'avaient pas toutes de vraie prise sur elle : elle comprendra bien plus tard que l'héritage de sa mère y fut pour beaucoup. Elle n'avait aucune haine des moldus, aucune haine des sangs-de-bourbe : elle ne comprenait pas pourquoi les hommes en noir tenaient absolument à les désigner pour ennemis. Ne pouvait-on pas simplement les laisser vivre ? Ne pas se mêler à eux, si vraiment ils nous gênaient ? Pourquoi vouloir leur mort à tous, sans distinction aucune ? Ce point-là, Mila ne su jamais ni l'éclairer, ni y croire. Pourtant, l'apprentissage Mangemort fut loin d'être sans effet sur elle. À l'intérieur de Mila, quelque chose s'était brisé, comme un vase de porcelaine violemment jeté contre le sol. L'innocence de l'enfance, l'amour primordial qui vibre en chacun de nous. Les choses de la vie s'étaient automatisées, teintées de couleurs grises et froides : elle savait, désormais, que rien n'était acquis. Ils avait tout chamboulé, tout ce en quoi elle croyait, la tolérance, la légèreté de la vie, le bonheur simple et à porté de main. Maintenant, elle avait connaissance de tout ce côté sombre de l'existence et de l'âme, ce côté sombre que possède toute chose sur Terre, elle y comprit. Son père y comprit. Sa mère y comprit, sa famille, ses amis et Poudlard y comprit. Maintenant, elle savait qu'il fallait savoir se battre, savoir désigner un ennemi et l'anéantir pour assurer sa propre survie. Elle savait comment faire. Ils lui avaient appris. Lorsque Mila rentra à Poudlard pour sa troisième année, elle n'était plus la même. Son regard sur le monde était transformé, et maintenant, elle voyait le mal partout où il était. L'amour automatique qu'elle ressentait pour les autres avait disparu, sa capacité à se faire des amis aussi. Elle coupa net tous les ponts avec son ancienne bande, les trouvant soudain bêtes et immatures. Elle se retrancha dans le travail et devint agressive et arrogante, n'acceptant plus que quiconque lui parle comme à une égale, comme à une proche. Elle voulait le respect que son père lui avait promis, elle voulait qu'ils sachent et qu'ils voient, tous, ce qu'elle avait appris, ce qui la rendait tellement meilleure qu'eux. Elle n'aimait plus personne, elle ne voulait plus avoir affaire à qui que ce soit. Elle se sentait investie d'une mission, portant le flambeau de sa famille, de son sang : elle ne devait pas les décevoir. Et au fond d'elle-même, elle avait peur. Peur que cette nouvelle réalité, si difficile, qu'elle avait fait tant d'effort pour comprendre et assimiler, se révèle être un miroir aux alouettes. Parce qu'au fond, à Poudlard, qu'est-ce qui avait changé, qu'est-ce qui méritait désormais sa nouvelle haine ? Rien. Rien, sinon elle. Cet embrigadement dura deux ans. Pendant ces deux ans, Mila ne vécut que pour la "grande cause", et ne trouva aucun moyen de se reconnecter au monde réel. Elle ne savait plus comment être sociable, elle ne savait plus parler aux autres, communiquer. Il lui semblait que ces choses là étaient devenues dérisoires ; peut-être en avait-elle souffert, en tout cas, elle ne s'avouait rien. Aujourd'hui encore, ces années sont enveloppées d'un brouillard compact qu'elle n'a aucune envie de dissiper. Ça ne l'intéresse pas, ça ne l'intéresse plus. C'était une erreur. L'erreur prit fin au terme de sa quatrième année, avec cette fois encore une surprise qui l'attendait sur le quai du Poudlard Express. Une surprise qui annonçait le deuxième Grand Bouleversement de sa courte vie. Ce ne fut ni son père, ni sa mère, ni aucune autre personne qu'elle connaissait qui vint la chercher sur le quai. Ce fut un auror, dont elle ignorera toujours le nom. Il lui demanda immédiatement son identité, lui demanda de confirmer qu'elle était bien la fille de Sergei Alexandrov. Elle dit oui. Elle était déjà grande, et lui plutôt petit ; aussi il n'eut pas à s'abaisser à sa hauteur pour lui entourer les épaules d'un bras qui se voulait réconfortant. Je suis désolé de t'apprendre ça comme ça, dit-il d'une voix navrée. Il faut que tu sois forte. Ton père… il a été arrêté, et reconnu coupable de faits très graves. Il est à Azkaban.Une fois son père écroué, la garde de Mila échut à sa mère, et elle dut dire adieu au manoir des Eastlands. Elle dut dire adieu à tout ce qui faisait sa vie. À son père. Aux Mangemorts. À la magie noire. À l'enfermement. Elle en fut dévastée. Mila passa les trois premières semaines à pleurer, emplie de sentiments profonds et déchirants, de plus en plus contradictoires. Elle pleurait la disparition de son père, qui avait été tellement tout, son mentor, son amour, sa vie. Elle pleurait la disparition de toutes ces choses auxquelles elle avait cru si fort, auxquelles elle s'était accrochée avec tellement de hargne, au point de renier sa propre identité, sa propre existence. Elle pleurait de rage contre le Ministère, ces salauds qui ne trouvaient rien de mieux à faire que de déchirer des familles pour faire respecter des lois idiotes. Ils se prétendent si bons, ils détiennent la vérité, mais ils sont pires que le pire des pourris de la Terre. Puis elle pleurait de rage contre les Mangemorts et leur satané Seigneur des Ténèbres, qui avaient précipité son père dans une si terrible, si affreuse situation. Et elle aussi, ils l'avaient détruite. Façonnée, puis détruite. Maintenant elle n'était plus rien pour eux, il la laissait tomber, plus personne ne se souciait d'elle. C'était leur faute ! Elle enrageait aussi contre sa mère, qui ne lui avait pas manqué, qu'elle aurait tellement souhaité envoyer croupir en prison à la place de Papa, de son cher et tendre Papa – elle ne voulait pas vivre avec elle, elle n'était plus rien, ne devait plus rien être ! Sa vie c'était son père ! Pas elle ! Pourquoi elle, et pas lui ? Cela fut dur et éprouvant pour Mila elle-même, mais aussi pour Anna-Hilda. Elle se faisait une telle joie, après des années de bataille juridique, de revoir sa fille : mais voila qu'elle rencontrait une enfant transformée, féroce et hargneuse, et incroyablement triste. Et surtout, qui ne l'aimait plus. Ça la rendait malade, mais son amour de mère la poussait à retourner vers elle, encore et encore, à tenter de lui parler, de la faire sortir de son mutisme plein de larmes. À chaque fois elle se faisait chasser, insulter ; à chaque fois, pourtant, elle y retournait. Et cette abnégation sans faille envers son enfant, la chair de sa chair, finit par finalement porter ses fruits. Mila ne pouvait s'emmurer dans la tristesse éternellement, et refuser ce soutien sans faille qui se tenait si proche d'elle. Elle finit par s'ouvrir un peu à sa mère, qui compatissait, comprenait ce qu'elle avait perdu. Elle pleura sur son épaule, puis finalement, pleura avec elle, lui expliquant par de longs monologues pourquoi tout cela était si dur, si invivable, pourquoi elle souffrait. Elle expliquait pourquoi, après s'en être rendue malade, elle se rendait compte que son père commençait à disparaître de son esprit et de son cœur. Parce qu'il avait été comme eux, parce qu'il l'avait amené dans quelque chose qui l'avait rendu horriblement triste, horriblement malheureuse. Parce que, peut-être, il n'était pas ce modèle de perfection qu'elle s'imaginait. Il était faillible, et il avait été obsessionnel, fanatique et mauvais pour elle. Un bourreau, un maître plus qu'un père. Anna-Hilda écoutait, patiemment, tendrement, avec respect et amour. Elle savait que cela créerait et solidifierait des liens avec son enfant. Elle espérait devenir le nouveau phare de Mila, prendre la place de Sergei dans sa psyché. Elle espérait la remettre sur le droit chemin. Elle n'y parvint qu'en partie. Lorsque Mila sortit finalement de sa dépression, elle se sentait incroyablement vide. Elle avait tout perdu. Elle aurait pu, en effet, se rattacher uniquement à sa mère et la faire devenir son nouveau modèle dans la vie, si elle avait eu quelques années de moins. Désormais, elle pouvait dire qu'elle l'aimait, sans honte et avec franchise, mais pas comme elle avait aimé son père. Pas comme une personne normale aime une autre personne. En fait, elle la voyait comme un secouriste qui l'aurait sauvé de la noyade : elle lui en est extrêmement reconnaissante, mais ne la considère ni comme son héroïne ni comme quelqu'un qu'elle aime passionnément. Cela la surprit elle-même : elle aurait pensé que revoir sa mère, après l'avoir pleuré, l'aurait plus émue que ça… Mais non. Elle voyait en elle tous les défauts dont son père lui avait si souvent fait la liste : ce désordre, cette inattention, cette immaturité, ce manque d'ambition, cette horrible docilité face aux ordres de ses supérieurs et face à ses interlocuteurs en général. Elle n'aimait pas le fait qu'Anna-Hilda enfonce constamment le clou sur la folie et la cruauté des Mangemorts : elle était d'accord, dans l'absolu, mais ne supportait pas cette tentative de blanchiment de son âge. Elle n'aimait pas l'entendre dire qu'elle avait été manipulée, qu'elle avait été faible, et à quel point elle la plaignait d'avoir été certainement triste comme les pierres là-bas. Elle n'aimait pas l'entendre insulter son père, ni la voir sourire de cet un air conciliant qu'on réserve aux jeunes enfants qui disent n'importe quoi lorsqu'elle tentait de le défendre. Elle avait l'air de croire que sa petite condition était un modèle, et que désormais tout était effacé, tout devait s'effacer, parce que tout ce que Mila avait connu là-bas n'avait été qu'horreur. Mila n'était pas d'accord, et certains jour, elle se disait qu'elle aurait mille fois aimer rester avec ces gens fielleux et mauvais plutôt que d'entendre sa mère geindre d'un air niais en continu. Elle l'avait aimé, longtemps, et certainement que maintenant elle l'aimait encore au fond d'elle. Mais elle la méprisait. Et avait le sentiment clair que c'était irréversible. Elle vécut son entrée à Poudlard en cinquième année comme une libération. Enfin, ces affaires étaient terminées ; enfin, elle n'aurait plus à penser à tout cela. Cette histoire avait beau être celle de sa vie, elle lui pesait, lui alourdissait les épaules comme un fardeau sur le dos d'un pèlerin. Elle en avait marre de son pèlerinage : elle ne voulait plus y penser, elle voulait pouvoir se dire : c'est fini. Se vider la tête, faire page blanche, tout recommencer. Chez sa mère, chaque minute qui passait lui rappelait ces moments difficiles, sombres et désagréables. Poudlard était un autre monde : ici enfin, elle se sentirait libérée. Les professeurs et les élèves découvrirent, stupéfaits et pour la deuxième fois, une Mila complètement transformée. Ce n'était pas un retour à celle qu'elle était lors de ses deux premières années, ou alors juste en partie. Elle était redevenue insouciante, elle souriait, elle parlait aux autres. Mais quelque chose restait changé, brisé, indélébile et bien visible pour tous ceux qui l'avaient connu avant. Elle était cynique, vipérine, moins sociable qu'auparavant. Elle tenait à avoir son espace de liberté, travaillait toujours énormément, et semblait ne plus se soucier des autres. En fait, elle ne semblait plus se soucier de rien du tout. Rien n'avait d'importance pour elle, et elle vivait presque dans un autre monde, flânait de relation en relation, d'ami en ami, sans jamais se retourner sur qui que ce soit. Plus l'année progressait, et plus cette tendance à ne plus donner de valeur à rien, à ne plus rien laisser l'atteindre, s'accentuait. Les gens disaient : Mila, elle est belle, elle est sympa, mais méfie toi : ne te croit pas son ami, ou tu seras déçu. Et c'était vrai. Mila n'avait que des gens qu'elle aimait bien (majoritairement des Serpentards), mais pas d'ami. Elle se rendait compte qu'elle n'en avait pas besoin, et que personne, vraiment, ne lui faisait envie. Elle voulait juste vivre comme ça, sans attache, sans se soucier de rien. Légèrement. Librement. Lorsqu'elle rentrait en vacances, elle évitait le plus possible sa mère, et se mit à zoner. Elle arpentait les quartiers magiques comme moldus de Londres, des jours et des nuits durant. Elle y allait seule, ou alors elle trouvait des compagnons d'infortunes pour explorer avec elle de nouveaux endroits, expérimenter de nouvelles choses, découvrir le monde. Là encore, pas de vrai ami, pas de vraie relation, pas d'attache. Ces expériences l'enrichissaient, et elle ressentait un vrai besoin viscéral de voir du pays, de découvrir la société, comment elle fonctionnait, quelle pouvait y être sa place. Elle pouvait passer la nuit dans un bar, dans une boîte de nuit, dans la rue, chez un ami bourgeois, en pleine forêt, à la bibliothèque ; ses excursions pouvaient durer des semaines. Sa mère se faisait un sang d'encre, mais elle n'en avait cure : après avoir passé ses longs mois hors de Poudlard enfermée dans un manoir pendant deux années, cette liberté de mouvement lui paraissait plus que nécessaire. De toute façon, cela faisait longtemps que sa mère n'avait plus autorité sur elle. Elle resta dans cet état d'esprit jusqu'à la fin de ses études à Poudlard. Ses notes furent excellentes, comme elle s'y était attendue. Lorsqu'on lui demanda dans quelle branche elle souhaitait étudier par la suite, elle faillit répondre la Défense contre les Forces du Mal, pour exploiter toute sa connaissance de la magie noire. Mais elle se ravisa, en se disant que tout cela était certainement trop connoté, et pas assez libre ; elle choisit donc Droit, Politique et Magie à l'International, pour profiter de son solide savoir en matière de langues étrangères. Et puis, les voyages, la découverte d'autres pays, pouvait-on trouver plus libre que ça ? Elle quitta Poudlard ravie, le cœur léger, peut-être même trop diront certains. Elle fut encore plus ravie de quitter sa mère, et plus tard Londres, et même l'Angleterre. Tout cela était derrière elle. À elle le futur, à elle le monde. À elle l'avenir. * * * Mila voyagea à travers toute l'Europe, de pays en pays, de ville en ville, de stage en stage. Elle entra cinq ans après l'obtention de ses ASPIC au Ministère de la Coopération Magique Internationale ; elle y monta vite en grade, passant de stagiaire à assistante interprète, puis d'interprète à représentante du ministère anglais à l'étranger. Elle gagna vite confortablement sa vie, et s'acheta un luxueux appartement en plein cœur du Londres moldu. Elle n'eut jamais de relation sérieuse, voltigeant d'amant en amant sans la moindre gêne ; elle découvrit et entretint la valeur du travail, de l'autorité, de l'ambition qui ne l'avait jamais vraiment quitté. Elle mène sa vie de manière nonchalante, fidèle à ce qu'elle fut lors de ses dernières années à Poudlard. Lors de l'évasion des Mangemorts d'Azkaban, quelque chose remua vaguement en elle. Un peu angoissée, elle lut attentivement le nom des criminels échappés : celui de Sergei Alexandrov n'y figurait nullement. Elle sourit, ce qu'elle considéra comme une petite victoire personnelle : elle ne devait plus lui accorder d'importance. La vie sans importance était trop belle, ce serait vraiment bête de s'en priver en commençant à ressasser le passé. Il était sans doute mort, peut-être toujours là-bas : elle ne savait pas. Et elle s'en fichait. Dieu comme c'était bon. Suite aux différents rebondissements politiques de ces dernières années, Mila a décidé de rejoindre les Mangemorts, non pas par nostalgie, non pas par besoin d'assumer son héritage sombre, mais bien parce qu'elle y trouvait son compte. Si son nom de famille agita quelques souvenirs dans les mémoires de mages noirs, elle précisa s'emblée qu'elle n'était vraiment pas ici pour lui. Et si des dents grincent encore quelques fois, il semble assez clair que la fille n'a pas grand chose à voir avec le père. Elle travaille pour eux en tant qu'informatrice au sein du ministère, et comme agent de liaison avec les organisations de Mangemorts des autres pays. Elle voit les choses sous un œil neuf, complètement détaché de ce qu'elle a pu être, de ce que son père a pu lui apprendre, de ce que sa mère a voulu lui enseigner. Son histoire, si elle l'a façonnée, n'a plus d'importance à ses yeux. La seule chose importante, c'est elle. Il n'y a qu'elle. Mila.
▬ hrp
ϟ COMMENT NOUS AS-TU DÉCOUVERT ? Via topsite ! Et puis je vous tournai autour depuis un moment, sans oser mettre les pieds dans votre jolie bâtisse. Et finalement, comme je suis une faible d'esprit, j'ai craqué devant le grand Madou, qui avait l'air tellement seul sur sa bannière ! :D
ϟ LE NOM DE LA PERSONNE SUR TON AVATAR ; Natalia Vodianova - d'ailleurs ça a été une vraie galère de trouver des photos d'elle où elle n'est pas a) à poil, b) dans une pose bizarre, c) avec l'air d'avoir quinze ans. Mais elle gère, quand même.
ϟ QUE PENSES-TU DU FORUM ? Déjà, il est bô. Ensuite, j'avoue que je suis encore un peu en train de me dépatouiller avec l'intrigue et tout, mais je finirais bien par tout assimiler ! C'est sympa comme contexte en tout cas, à la fois libre et précis, j'aime.
ϟ AS-TU LU/VU TOUS LES HARRY POTTER ? Je fais mon pèlerinage Harry Potter, qui inclut relecture et re-visionnage de tout le toutim, au moins une fois par an : donc ouiii, dix fois oui !
ϟ SUR COMBIEN D'AUTRES RP ES-TU INSCRIT SANS COMPTER CELUI-CI ? Uno solo, amigo. (espagnol niveau début de quatrième bonjour) |
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: she had a warrior's heart, but the gods in their blind malice had given her the feeble body of a woman.
ϟ ÂGE : 45 ϟ FONCTION : professeur d'astronomie. ϟ AVATAR : lena headey.
ϟ LIENS : »fiche.
»liens.
»lettres.
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: Tough girl in the fast lane, tough girl whose soul aches
ϟ ÂGE : 28 ϟ FONCTION : Ex-Serpentarde ; étudiante en journalisme ; assistante à la Gazette. ϟ AVATAR : AnnaSophia Robb
ϟ LIENS : Smile, the worst is yet to come.
| mila ϟ explosion of silence. Sujet : Re: mila ϟ explosion of silence. Mer 22 Oct 2014 - 20:14 |
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| J'adore tout simplement la fiche, et de ce fait le personnage de Mila. Du coup maintenant que tu m'en as rendu fan il est juste impossible que tu nous laisses plus longtemps sans son histoire è_é.
Bref, mille bienvenue et bon courage pour achever cette très jolie présentation ! :) |
| | | Invité
| mila ϟ explosion of silence. Sujet : Re: mila ϟ explosion of silence. Mer 22 Oct 2014 - 22:15 |
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| Je passe en coup de vent pour saluer la petite perfection qui se profile dans ta fiche ( moi et ma tendance à tomber amoureuse des personnages, pardon). Et puis, ce choix d'avatar! - Citation :
- Est accessoirement une Mangemort désabusée, arrivée là plus par dépit qu'autre chose, et sceptique devant sa propre condition.
AHAH. Et une de plus qui est arrivée chez les Mangemorts en se disant : pourquoi pas. Nous sommes une bande de bras cassés, c'est effrayant xD Sur ce, bienvenue par ici (et je viendrai te réclamer un lien) ♥ |
| | | Invité
| mila ϟ explosion of silence. Sujet : Re: mila ϟ explosion of silence. Jeu 23 Oct 2014 - 8:48 |
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| OMG je lui fais des bébés à ta Mila !!! Quoi c'est pas possible ?? Bah ça le sera èé Tes descriptions sont envoutantes (?), enfin j'ai adoré - et je me trouve nulle à côté - j'ai hâte de lire ton big pavé de la mort qui tué :D ET BIENVENUE !!! Of course |
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: Look at all the fucks I give.
ϟ ÂGE : 38 ϟ FONCTION : Directeur des Serpentards, professeur pratique de DCFM, tireur d'élite de baguette magique, membre de l'Ordre, BAMF. ϟ AVATAR : Matthew Gray Gubler ϟ ABSENCE ? : Activité principalement le week-end pour cause de Terminale sauvage /o/
ϟ LIENS : It'll be alright
We may make it through the war
If we make it through the night
| mila ϟ explosion of silence. Sujet : Re: mila ϟ explosion of silence. Jeu 23 Oct 2014 - 23:46 |
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| D'accoooord, donc comme un peu tout le monde avant moi, je m'écroule doucement à terre devant ce début de fiche. C'est simplement parfait. En tant qu'admin autant qu'en tant que joueuse, ça fait juste VRAIMENT plaisir de découvrir un personnage aussi bien défini et qui plus est de le faire au travers de descriptions si bien rédigées. ♥ Il me tarde de lire la suite évidemment, je me prépare pour le gros pavé ! \o/ Bon courage et n'hésite pas à nous contacter si tu as besoin de quelque chose |
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: Je n'aime pas mes rêves, mais je les raconte ; et j'aime ceux des autres quand on me les montre.
ϟ ÂGE : 40 ϟ FONCTION : représentante et interprète au Ministère de la Coopération Magique Internationale ; est aussi Mangemort. ϟ AVATAR : Natalia Vodianova.
ϟ LIENS : day & night & all these things between.
| mila ϟ explosion of silence. Sujet : Re: mila ϟ explosion of silence. Ven 24 Oct 2014 - 2:10 |
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| Hown, tant de compliments, vous êtes adorables, ça me fait horriblement plaisir, merci beaucoup ♥ Sur ce, DISTRIBUTION DE CŒURS POUR TOUT LE MONDE.
Béa - tavu, tavu comment elle est belle ma meuf ? C'est Natalia Vodianova, un mannequin, notamment égérie Guerlain, que tu peux voir dans la pub pour le parfum Shalimar. Pis merci pour les compliments, c'est drôlement gentil ♥ et pour le slip sur la tête
Arsi - merci ♥ Et vi, c'est forcément un signe *tout est liééé, oulala* les gens du 3 décembre c'est les plus mieux du monde entier. Donc, j'accepterai ce lien avec grand plaisir :3
Sybella - cette pression xD Mais merci quand même ♥
Wallace - je tiens à te rassurer, je suis amoureuse du tien aussi. Ton avatar est pas mal non plus, huhu *tente de cacher l'amour qu'elle bave à grosses gouttes*. Et les mangemorts bras cassés c'est les mieux, c'est avec des "pourquoi pas" qu'on réinvente un monde ! C'est quand tu veux pour le lien, ce serait avec un immense plaisir ♥
Cha - avec les progrès de la science, ton rêve peut devenir réalité :D Paie moi, je l'attache et je t'arranges un coup. Merci ♥
Law - Rooh, stop it, you ! Merci, tout ça me touche beaucoup beaucoup, si j'ai besoin de quoi que ce soit sois sûre que je n'hésiterai pas ♥
Le truc c'est que je suis VRAIMENT en train de faire un ENORME bouquin, j'en suis même pas à la moitié de l'histoire et j'ai déjà fait cinq pages word écrites petit... Donc si ça paraît trop long et indigeste, peut-être que je ferai plutôt un résumé ? Ou alors ça ne vous dérange pas de lire mes grands emportements plein de détails pas forcément utiles ? À votre convenance d'admins et de lecteurs, vraiment, moi j'ai tout ce qu'il me faut de mon côté, je ne veux juste pas vous obliger à lire quelque chose qui n'aurait peut-être d'intérêt que pour moi. Merci pour l’accueil en tout cas, c'est hyper chaleureux, vraiment je me répète mais merci ♥ |
| | | | mila ϟ explosion of silence. Sujet : Re: mila ϟ explosion of silence. Ven 24 Oct 2014 - 14:32 |
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| J'arrive après la guerre ♥♥ J'vais répéter tout ce qui a été dit juste pour le plaisir de l'dire tiens. J'adoore le début de ta fiche. De belles descriptions comme j'ne saurais jamais les faire, ouais j'suis grave impressionnée mais j'veux lire l'histoire, surtout si c'est un bouquin ♥ |
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: Je n'aime pas mes rêves, mais je les raconte ; et j'aime ceux des autres quand on me les montre.
ϟ ÂGE : 40 ϟ FONCTION : représentante et interprète au Ministère de la Coopération Magique Internationale ; est aussi Mangemort. ϟ AVATAR : Natalia Vodianova.
ϟ LIENS : day & night & all these things between.
| mila ϟ explosion of silence. Sujet : Re: mila ϟ explosion of silence. Sam 25 Oct 2014 - 1:14 |
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| Merci Raf, c'est gentil tout plein, un cœur pour toi aussi ♥
HISTOIRE POSTÉE m'sieurs dames ! Finalement, ce sera format bouquin o/ Peut-être qu'il y a deux ou trois fautes par-ci, des tournures de phrases bizarres par-là, enfin je relirai si j'ai le courage et le temps demain. J'espère que ça vous ira |
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: Nah. It's not me, I don't know this "Drifloon". What a shitty name, by the way. Me ? I'm just Nessie. Don't mind me.
ϟ ÂGE : 30 ϟ FONCTION : Ancien Serpentard ; Gamin borné et blessé, guidé par ses mauvais choix. Ex-mangemort actuellement en reconversion. ϟ AVATAR : Alex Pettyfer. ϟ ABSENCE ? : En Suisse pendant un an ; présence réduite.
ϟ LIENS : Substract love, add anger.
| mila ϟ explosion of silence. Sujet : Re: mila ϟ explosion of silence. Sam 25 Oct 2014 - 17:35 |
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| Une merveilleuse petite fiche qui se lit presque comme une nouvelle, vu sa longueur. Mais ça reste très agréable à lire, surtout en mangeant un bon gâteau au chocolat (ça s'accorde bien. ♥). Donc, j'aime beaucoup le personnage de Mila et son histoire peu commune. Tu aurais pu à de nombreuses reprises tomber dans les clichés, mais tu les as évités avec brio. Et pour ça, je te félicite. J'aime la façon dont tu expliques son choix de rejoindre les mangemorts, la façon dont tu expliques son détachement présent sans pour autant qu'elle en devienne haineuse envers ses parents ou les nés-moldus par exemple, et toute son histoire est super intéressante au final, bercée entre deux mondes totalement différents.
Un seul petit bémol : le fait qu'elle parle 8 langues parfaitement et soit en même temps aussi bonne à l'école et en magie. Je veux bien qu'elle soit très ambitieuse et assidue, mais il faudrait peut-être réduire ce nombre à 6 langues maximum (ce qui est déjà énorme), ou faire au moins 3-4 langues dont elle a encore que des notions. Un personnage doit avoir des défauts et je trouve qu'elle est encore trop "forte" partout, donc il faudrait un peu re-doser là-dessus. ♥ Sinon, pour le reste je valide (et je te fais confiance pour modifier ceci). Bon jeu parmi nous ! |
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: Je n'aime pas mes rêves, mais je les raconte ; et j'aime ceux des autres quand on me les montre.
ϟ ÂGE : 40 ϟ FONCTION : représentante et interprète au Ministère de la Coopération Magique Internationale ; est aussi Mangemort. ϟ AVATAR : Natalia Vodianova.
ϟ LIENS : day & night & all these things between.
| mila ϟ explosion of silence. Sujet : Re: mila ϟ explosion of silence. Sam 25 Oct 2014 - 23:53 |
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| Yay, merci pour la validation ♥ Pour les langues, je comprend que ça pose problème (en fait j'en ai eu l'idée après avoir vu un reportage sur un mec surdoué en la matière, qui à la trentaine en maîtrise une grosse vingtaine, donc ça a un peu faussé ma perception du truc ^^"), je modifie tout de suite ! |
| | | Invité
| mila ϟ explosion of silence. Sujet : Re: mila ϟ explosion of silence. Dim 26 Oct 2014 - 16:59 |
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| Bienvenue ♥
Ce qui est sur c'est que tu tiens ton personnage et que tu as su construire une Mila très vraie, compliquée et, comme l'a dit Lucas, qui frôle habilement les "clichés" sans y tomber. Ca fait plaisir de voir une histoire et un caractère aussi bien construit et j'ai hâte de voir ce que va devenir Mila et comment elle va évoluer !
J'espère que tu te feras un nid confortable sur le forum. |
| | | | mila ϟ explosion of silence. Sujet : Re: mila ϟ explosion of silence. |
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