Mais pourquoi Astaroth ? Je veux dire, Satan c’était déjà pris ? Eh, Belzebuth c’est vrai que ça fait un peu nom de chien, y’avait un risque que ça sonne sympathique. Maman regardes bien, avec tes conneries je vais finir MANGEMORT. Je déconne pas. Tu sais un nom ça FERME DES PORTES. Oui et ça en ouvre d’autre d’accord mais … attends. Quoi ? Maman. Maman rassures moi, tu nous as pas filé ces prénoms de merde pour qu’on termine Méphi et moi à tirer de la mandragore habillé tout en cuir sur un canapé infesté d’évadés d’Azkaban hein ? Maman. MAMAN REVIENS LÀ.

Astaroth Swindlehurst, aîné des jumeaux Swindlehurst, né sept minutes avant son frère Méphistophélès Swindlehurst. Il était dit que chez les Swindlehurst, l’on donnait toujours aux nouveaux nés des noms de mauvais augures, que cela leur apporterait la beauté. Certes, Astou et Méphiphi, comme aimait à les surnommer leur mère, étaient de beaux bébés, mais si pareilles appellations semblaient invraisemblables au commun des moldus, au sein de la haute sorcellerie bourgeoise, ils n’étaient ni plus ni moins que de fabuleux attrape-railleries. Ainsi, très rapidement, ASS devint le surnom le plus populaire et redondant de toute son enfance, tant et si bien qu’aujourd’hui il n’y détècte même plus la blague vaseuse qui y sommeil. Son cadet lui, baignait dans le soulagement de n’être généralement affublé que d’un Méphi, basique mais courtois. Si aux premières années de leurs vies, les jumeaux étaient constamment renversés l’un sur l’autre, se marchant dessus à tour de rôle, histoire d’être bien sûr que l’un n’avait pas perdu l’autre durant cette infime partie de microseconde où il l'avait quitté des yeux, ils se dissocièrent petit à petit et très naturellement à l’orée de leurs huit ans. Chacun commençait à développer son propre don à la magie, mais également ses intérêts personnels, apprendre à devenir un être à part entière, tout ça tout ça … en bref, pas de jumeaux fusionnels qui se tiennent la main et parlent en synchro-creepy ici. Non Asta et Méphi étaient frères et bons copains, ce qui était, il est vrai, plutôt étrange de la part de deux petits bonhommes sortis du même utérus le même jour, mais le manoir Swindlehurst était suffisamment grand pour que l’aîné s’occupe à faire léviter des trucs en pétant tandis que le cadet mettait du rouge à lèvre à son veaudelune de compagnie.

Tout cela les menant gaiement à Poudlard, un peu avant leurs douze ans. C’est là que s’installa le premier mauvais choix d’Asta, qui se résuma en un mot : Poufsouffle. Tout le monde a fait la gueule. Tout le monde sauf Méphi, qui lui avait fini à Serdaigle, toujours pas Serpentard mais le bleu incitait moins à la remontée de bile que le jaune selon leurs parents. Seulement leur père n’eut pas vraiment l’occasion de s’en plaindre plus que ça : il décéda. Un tragique accident de plume à papote. Sa secrétaire l’avait poignardé avec. Dix ans à Azkaban transformés après une petite expertise médicale en un Pour Toujours à Sainte-Mangouste. Le plus triste dans l’histoire, c’est qu’aucun des deux garçons ne fut véritablement peiné par l’événement, à dire vrai, aux vus des rapports qu’ils échangeaient avec leur père, ils eurent l’impression de perdre de vieille oncle qui passe à noël, mange un peu de bûche et donne de supers enveloppes. Leur mère en revanche, ne s’en remit jamais. Malheureusement, tout l’amour de sa progéniture ne la conserva qu’une dizaine d’année ; elle se cloîtra chez elle, se coupa du monde et bien qu’insistants au départ, même les amis les plus proches finirent par s’éloigner peu à peu. Son état de santé de détériora, rien de soudain, rien de trop inquiétant, mais sur son visage chaque nouvel an en faisait deux ou trois de plus et finalement, comme si elle avait attendu pour eux, elle s’éteignit l’année qui suivi la fin des classes de ses fils. Là, là oui, ils étaient tristes.

Six mois après le décès de sa mère, Ast’ alla déposer ses références au bureau de poste de Pré-au-Lard. Oui, des amis de ses parents lui avaient proposé de meilleures fonctions, mieux payées, mieux vues, mais non. Non lui il voulait ça. Lui il n’avait jamais rien voulu d’autre que ça. Le manoir ? Vendu. L’héritage ? Entre l’achat de l’appartement, les frais de l’enterrement le plus somptueux que la fibre artistique de Méphi ait pu imaginer, et bien … il en restait encore des tonnes, à Gingotts. Et maintenant ? Maintenant rien, ça fait déjà cinq ans qu’il a quitté les bancs de l’école, et presque trois ans qu’il est employé de poste. Maintenant, la vie, la vie d’un type banal avec un nom de merde comme Astaroth.