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We Are The Champions - Jude / Elliot / Hazel - Terminé Source10

"Bro. Les rames."

Un lac, une barque, quatre amis et pas un seul capable de penser à prendre des rames avant de détacher la barque du ponton. Un spectacle affligeant que nous offrait ce groupe de génies de la bêtise. Qui était vraiment coupable ? Celui qui avait eu l'idée d'un tour sur le lac en plein mois de novembre ou ceux qui avaient accepté une telle invitation.

Il faut savoir une chose, les idées de Jude sont par définition de mauvaises idées et ça Balthazar devrait le savoir et quand il a vu les rames sur le ponton juste avant le départ il aurait dû dire quelque chose, mais pour une fois, il faisait confiance à son ami.

Mauvaise Idée.

Heureusement il n'était pas le seul otage de Jude dans cette galère, il y avait bien sûr Hazel, qui trempait bien trop souvent dans les mauvais plans de l'irlandais, mais aussi la plus calme rousse, Elliot. Ces deux dernières ne semblaient pas aussi calme que Balthazar face a cette mauvaise blague digne d'un sketch de Mister Bean. Advienne que pourra, en espérant rester au sec.

— Et merde.

Il avait eu l'idée du siècle, comme au moins cinq fois par jour. Seulement là, il s'est dit qu'il ne pouvait définitivement pas laisser sa flemme prendre le dessus sur son projet. C'est pour ça qu'il a embarqué tout le monde – et le mot est juste vu qu'ils se retrouvent en plein milieu du lac de Poudlard à l'intérieur d'une barque – pour une expédition jamais vue ou entreprise. Bien sûr, Balthazar n'a jamais dit qu'il était d'accord mais il n'a pas non plus réellement eu le choix. Et puis, il y a Hazel et Elliot. Des fois, il se demande pourquoi les deux Gryffondors continuent à leur suivre dans leur délire. Ou plutôt ses délires, parce que si quelqu'un dans ce bateau avait écouté le gallois, ils seraient tranquillement au chaud à rien faire. Mais à la place ils se retrouvaient coincés sur une barque, sans rames.

— Mais je croyais que c'était Hazel qui devait les prendre ?

Bonne idée de mettre la faute sur sa meilleure amie. Comme ça, il est sûr de perdre le soutien de la seule personne qui aurait pu le défendre. Mais c'est pas un grave, un détail sans la moindre importance. Il a aussi proposé une petite baignade après tout. L'eau est froide, mais ça n'en sera que plus revigorant. Et le bord n'est pas si loin. Enfin, c'est une question de point de vue. Il imagine très bien Balthazar faire le petit chien pour regagner la rive. Détail. Ce ne sera qu'une bonne raison de plus pour proposer à Elliot de le réchauffer. Et sur ce point-là au moins, Hazel sera forcément d'accord avec lui.

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« Vous êtes sérieux ? » Oui, ils sont sérieux. Elliot observe autour d'elle : une étendue d'eau, de l'eau, encore de l'eau. Partout. Elle soupire et jette un regard noir à Jude. C'est sa faute, après tout : c'est lui qui voulait se baigner, puis avait décidé de faire une balade en barque. Comme si c'était la meilleure idée au monde, alors qu'il faisait un froid de canard. Elliot grogne : elle est certaine qu'il vont galérer comme pas permis pour rentrer. Par contre, elle n'a aucune envie d'appeler à l'aide : pas moyen, ils seraient tous pris pour des idiots. Elle regarde autour d'elle, à la recherche d'une branche, pendant que les autres semblent chercher à qui la faute.

« Nan mais, plutôt que de chercher qui est responsable, pourquoi ne pas trouver une solution ? Genre une branche, pour servir de - » Elle se tait. Apparemment, ça n'intéresse personne de trouver une solution. Hahaha, une solution, pourquoi faire ? Elle hausse les épaules, les bras croisés. Elle doit avouer qu'elle se sent bête : elle aurait dû y penser, à ces fichues rames ! Mais elle était trop contente d'être avec ses amis. Et voilà à quoi ça mène de traîner avec un serpentard sans cervelle, un autre qui en avait mais n'avait pas désiré s'en servir de toute évidence, et Hazel qui avait tellement de bonheur en tête que rien d'autre ne rentrait. Une belle bande de bras cassés ! « Bougez vos fesses ! Enfin, non, c'est une expression, ne le faites pas ou on va tomber à l'eau. Je veux dire : on continue de dériver, merde ! » Et si elle tombait à l'eau, elle jurait de se venger. Elle refusait de finir mouillée ! Et pourtant ... Cela semblait inévitable. Jude voulait se baigner ; Elliot comprenait à présent que cet idiot de Jude allait sauter aux conclusions tel un chien dans une flaque. Superbe !

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Pour toute réponse, la brunette adressa une claque à l’arrière du crâne de l’asiatique. « Jude ? La ferme ! » Un tirage de langue plus tard, la jeune américaine approuva avec ferveur les sages paroles de la seule rouquine de l’équipage : le mieux, c’était de trouver un moyen de gagner la terre ferme.

Il n’y avait rien de vraiment très drôle ni de très rassurant, mais l’optimisme persistant de l’adolescente ne pouvait jamais être bien longtemps réfréné. Evidemment que ce genre d’histoires n’arrivait qu’à eux. Une équipe de bras cassés, voilà peu ou prou ce qu’ils étaient. Et ne comptez pas sur Hazel pour arranger la situation : elle avait été celle qui avait poussé Elliott à les suivre – surtout parce que toute idée de la part de Jude ne pouvait être que bénéfique et hilarante -. Le résultat était là : ils étaient coincés comme quatre rats débiles au beau milieu du lac, qui était aussi le terrain de jeu du Calamar géant. Aussi dangereux cela pouvait-il être, l’avantage principal de leur situation résidait dans le fait que personne ne pouvait techniquement s’échapper.

« J’ai une idée ! » s’exclama brusquement avec un enthousiasme un peu trop débordant la rouge et or, faisant légèrement tanguer la barque alors qu’elle se redressait sur son séant. « On n’a qu’à pousser avec nos bras et faire comme des rames … Avec nos mains. » Un silence très significatif quant au niveau de cette solution suivit, et Hazel grimaça, boudeuse, avant de croiser les bras. « Débrouillez-vous bande de cakes. »

Dix secondes plus tard pourtant, elle ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil aussi discret qu’à son habitude – soit très peu – à l’adresse de Jude, désignant du menton leurs deux autres acolytes. Le message était clair : c’était le moment idéal pour former un couple. N’est-ce pas ? Comme s’il y avait plus urgent à penser.

Pitoyablement hilarant. Plus ils parlaient, plus ils s'enfonçaient dans les abysses de la connerie, chacun y allant du sien comme si c'était la dernière qui se dirait. L'un voulait nager, un autre réfléchir et enfin le dernier proposait tout simplement de ramer. Dans tous les cas, cela demandait un trop grand effort à Balthazar qui préférait admirer le show.

"Jude épargne nous ta pseudo-réflexion, parce qu'on sait tous que si on attend que tu trouves une solution, on ne quittera pas ce lac avant que Galaad ait ses Aspics."

Sur enchérir, afin de voir qui dira la plus grosse connerie n'était sûrement pas la meilleure chose à faire, mais ce n'est pas parce que Balthazar était un génie qu'il se devait de trouver la solution à toutes les galères de Jude. Cela dit, quand il aperçut ce regard qu'il ne connaissait que trop bien, ce regard qui annonçait l'apocalypse, il regretta aussitôt de ne pas avoir cherché une idée comme l'avait proposé Elliot. Cette barque ressemblait de plus en plus à un complot machiavélique. Enfin non, Lynch n'était définitivement pas assez malin pour organiser un truc aussi complexe.

Il pourrait se vexer, tout comme il pourrait les laisser là au plein milieu du lac et rentrer à la nage. Mais il ne le fait pas. Déjà parce qu'il n'a pas que ça à faire de se vexer à chaque phrase prononcée par son soi-disant meilleur ami – d'ailleurs il devrait penser à faire des auditions pour en trouver un autre – et ensuite, parce que c'est tout. Bon d'accord, l'asiatique est peut-être un peu vexé. Mais il faut le comprendre. Tout le monde lui reproche sa maladresse. Il n'est pas Seamus quand même, faut pas abuser quand même. Au final, il lance un regard complice à Hazel. Cette fille est un génie, le plus grand qu'il y ait sur ce bateau. Ils vont profiter de cette expérience tout à fait malencontreuse pour les mettre en couple. Et comme ça, tout le monde sera super content et ils oublieront ses conneries.

— Je dis jamais de connerie, je suis un génie moi. On y croit Jude, on y croit. Je propose que Hazel et moi on aille chercher les rames à la nage. Et on vous laisse tous les deux en amoureux.

Clin d'œil complice à Balthazar qui ne peut pas passer inaperçu pour Elliot. Mais bon, ce n'est pas une nouveauté que les deux hyperactifs de la bande veuillent les caser ensemble. Ils sont si calmes. Et puis, au moins elle est gentille. Et totalement intéressée. Et vu que Jude est persuadé que ce genre de miracle n'arrivera qu'une fois dans la vie, il ne peut pas laisser passer une occasion pareille. Surtout quand c'est le meilleur moyen qu'il connaisse de dévier la conversation d'une de ses conneries à quelqu'un d'autre de la bande.

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On est foutus. Voilà la seule pensée de Elliot face aux réactions autour d'elle. Entre Hazel et Jude qui semblent comploter de façon relativement discrète - bon d'accord, ils sont aussi discrets qu'une prostituée dans un couvent - et Balthazar qui semblait ne pas vouloir trouver de solution à tout cela, Elliot était prête à s'allonger et à attendre. Mais, et contre toute attente, Jude proposa une solution. Une solution totalement pourrie. Elliot avait bien remarqué les clins d'oeil et les mimiques de Jude et Hazel. Elle pointa un index terriblement sévère en direction de l'asiatique, le regard noir. « Je te jure, monsieur le génie, que si tu oses nous laisser seuls dans cette barque, je te noie. »

Bon, d'accord, Elliot adorait Balthazar. Et parfois, elle se posait des questions sur ça. Mais en attendant, ce n'était pas le moment pour Hazel et Jude de jouer aux entremetteurs. Qu'ils étaient discrets, sérieusement. Elle soupira encore et désigna plus loin une espèce de plante aquatique qui ressemblait à des roseaux. « Tiens, le petit génie, attrape donc ces espèces de tiges, histoire de voir si on peut s'en servir de perches, comme à venise. » Et si il voulait tomber à l'eau et noyer sa bêtise, tant mieux ! Bon, d'accord, c'était exagéré ! Mais Elliot ne cessait de lui lancer un regard noir ; les laisser en amoureux, tsss ! Il n'en avait pas fait déjà assez peut-être ? Son quota de conneries n'était pas encore arrivé à terme, pour la journée ? Il comptait tous les noyer par-dessus le marché, et faire d'eux le repas du kraken ? Elliot grogna encore un peu et détourna le regard, entre vexation et colère, et un brin d'agacement aussi. Elle commençait à avoir froid, en plus.

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« Pas sympa du tout pour Galaapin, ça. » commenta la Gryffondor distraitement tandis qu’elle cherchait l’air de rien à créer un courant avec ses deux mains plongées dans l’eau. Réalisant assez rapidement que battre de ses dix doigts dans le lac n’allait pas vraiment les faire progresser très vite et très rapidement, la jeune fille ôta ses mains et les frotta contre son pantalon en soupirant, pensive. Qu’est-ce qu’ils pouvaient perdre comme temps à se chamailler et à se renvoyer la faute alors qu’il y avait tout un champ des possibles ouvert pour faire comprendre aux deux éternels intellos présents sur cette barque qu’ils étaient faits l’un pour l’autre !

Aussi, la directive de Lynch la fit presque bondir de joie et elle se leva tout à coup, debout sur la barque qui tangua de gauche à droite, alertant la troupe. « OUI ! Oui on y va. Après tout on est les deux sportifs de la bande, hein Judy. » Et dire qu’un « Accio les rames » aurait pu tout régler en quelques secondes. S’il ne s’était pas agi des quatre adolescents les plus illogiques que Poudlard avait vu grandir en son sein, cette solution aurait été trouvée depuis suffisamment longtemps pour qu’ils se retrouvent sur les berges à rire de leur ridicule.

Elliott eut tôt fait de doucher son enthousiasme en les menaçant tous deux d’être noyés s’ils ne changeaient pas pronto de plan. Hazel se rassit tout doucement, faisant une petite grimace déconfite à son meilleur ami avant de marmonner tout bas à son adresse, pensant pouvoir se permettre un aparté dans un si petit « endroit ». « Elle a peur d’être toute seule avec lui. Normal, elle a peur de ce qui pourrait se passer si on les laisse à deux … » Et la brunette de glousser comme un dindon de basse-cour.

Tout ça n’avançait pas vraiment les choses. Cela étant, alors que ses pensées vagabondaient à nouveau, une consolation notoire se fraya dans son esprit et la rouge et or songea qu’il était de bon ton de la partager pour remonter le moral des troupes. « La situation pourrait être pire. On pourrait être coincés avec … Lone par exemple. » Un petit sourire plein de malice apparut : rien de tel qu’un sujet fédérateur du genre pour repartir du bon pied !

Le tact de Jude était définitivement légendaire, tout autant que celui de sa partenaire de crime, Risenfield. Leur plan secret de mettre en couple Elliot et Balthazar n'était absolument plus secret et n'en avait jamais vraiment été un. Si bien que cela ne mettait pas vraiment le jeune gallois mal à l'aise, non il préférait prendre les choses comme elles étaient dites, à la légère. En parlant de légèreté, ce n'était définitivement pas une des qualités d'Hazel qui en se levant aussi gracieusement qu'un éléphant avait bien failli faire chavirer la barque. C'était pas la meilleure amie de Jude pour rien.

"Je vous en prie, sautez et surtout noyez-vous dans votre connerie."

Il fit un petit sourire en coin, mais il espérait au fond de lui que Jude ne le prendrait pas comme un défi. Mais ne voyant pas son ami quitter le navire, il en conclut que pour une fois il avait eu un peu de bon sens. Hazel, après avoir frôlé la catastrophe relativisa la situation en abordant le sujet Lone. Un des sujets récurrents de ce petit crew de fortune.

"Je l'échangerais bien contre Jude, lui au moins il ne pensera pas qu'à nous payer une douche froide."

Cette amitié était tellement belle, douce et poétique qu'elle aurait fait pleurer un troll des montagnes, mais bon c'était de bonne guerre.

Son idée ne semble pas faire l'unanimité. Bien sûr, il y a toujours Hazel et sa motivation légendaire pour le suivre dans ses conneries, surtout quand il s'agit de jouer les entremetteurs. Mais les deux associables du groupe ne semblent pas vouloir se retrouver livrés à eux-mêmes sur une barque en plein milieu du lac, sans moyens de revenir sec à la terre ferme. Enfin, ça c'est ce qu'ils disent. Pour Jude, ça ne fait aucun doute qu'ils ont juste peur de se retrouver confronter à leurs sentiments. Il lance donc un regard fatigué à sa meilleure amie quand les protestations tombent. Qu'est-ce qu'ils sont soûlants avec leur timidité mal placée. Il ne faut pas grand chose pourtant pour qu'ils aient la paix. Juste s'embrasser, sortir ensemble, faire des bébés dans le lit de Lone de préférence pour lui salir ses draps. Non franchement, Hazel et lui ne demandent pas grand-chose au final.

Et son sujet préféré. Zahari Lone, l'espèce de boulet devenu son bizut attitré depuis qu'il a redoublé sa cinquième année. Il y a des centaines de raisons pour lesquelles il ne supporte pas d'être la même salle que lui sans le persécuter, et l'une d'elles est que le Serpentard est persuadé d'être bien plus intelligent que lui. Quelle connerie, il le saurait si c'était le cas. Ce n'est qu'un abruti qui passe sa vie à réviser et à tout faire pour être le chouchou des profs. Répugnant.

— Sérieusement bro, dis pas quelque chose que tu penses pas. Tu serais perdu sans moi, alors avec Lone ? Il te forcerait à travailler. Il sourit à Hazel pour la remercier d'avoir lancé le sujet parfait pour qu'on oublie sa connerie. Qui a besoin de rames de toute façon. Donc, je me disais, puisqu'on est coincé et qu'on a rien à faire, on peut parler sérieusement. Attention, la définition du mot sérieux pour l'asiatique a très peu de chances d'être la même que tout le monde. Alors, qui a des idées de mauvaises blagues pour Lone ?

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Elliot lance de légers regards noirs à Jude & Hazel : ce qu'ils peuvent être bêtes des fois ! Et la lionne est loin d'être discrète, avec ses gloussements, ce qui fait lever les yeux au ciel de la rousse. N'importe quoi, tout ça ! Elle a un petit rire à la répartie de Balthazar. Et enfin, Hazel lance le sujet qui sauve Jude et qui risque de mettre tout le monde d'accord : le sujet Lone. Le serpentard qu'ils semblent tous les trois détester - ou au moins ne pas apprécier. Bon, d'accord, Jude serait capable de tartiner son lit de poil à gratter magique et de changer son dentifrice en moutarde à la harissa, mais ce n'est pas forcément détester, si ? « Vous en êtes encore à chercher des noises à Lone ? Vous avez quel âge, hein ? » grogne la rousse, un peu amusée quand même.

Elle coule un regard vers eux trois. Hazel semble contente d'avoir lancé ce sujet. Elliot roule encore une fois des yeux : elle, elle n'a rien contre Zahari, techniquement. Ce qui ne semble pas être le cas du reste du crew. « C'est quoi votre dernière farce en date ? » demande t-elle, curieuse malgré tout. Il semblerait qu'ils aient tous abandonné l'idée de repartir vers la berge. La gryffondor frissonne, et s'approche discrètement de Hazel pour coller leurs épaules. Elle n'a pas besoin de toute sa chaleur, de toute façon, alors autant partager hein. Elle ne voudrait pas devoir se coller à Jude. Quant à Balthazar ... Elle préfère ne pas y penser. Trop tard : une de ses mèches de devant, tombant sur son épaule, prend une couleur bleue criarde. Trop flashy pour être discret. Tant pis : ça fait ça depuis quelques temps. Elle a bien une petite idée du pourquoi ... « Un jour, Lone dominera le monde, et il vous le fera payer » fait-elle avec un petit sourire, avant d'ajouter « A moins que ce ne soit vous qui contrôliez le monde avant lui ... Mais ça ne risque pas d'arriver, coincés comme on est sur une barque ! » L'ironie dégouline de sa voix alors qu'elle leur tire puérilement la langue dans un geste amusé. Elle observe les alentours, pour éviter surtout de poser son regard noisette sur ses trois amis. L'air est humide, sur le lac, et Elliot frissonne encore. Elle se colle un peu plus à Hazel, et manque de tomber quand cette dernière fait un mouvement ; la rousse bat des bras d'un air totalement ridicule, en grimaçant. Heureusement, la barque ne chavire pas, se contentant de vaciller de droite à gauche (si elle avait pu, la barque aurait ri, Elliot en était sûre.) Elle haussa les épaules et s'immobilisa d'un air innocent - non, elle n'avait rien fait, promis, c'était pas elle, elle était au cinéma !

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« Quoi ?! Noooon ! » pouffa Hazel, hilare à l’idée que Balthazar opte pour Zahari comme nouveau meilleur ami potentiel. Ce n’était pas vraiment le bro idéal, surtout comparé à Lynch.

Bien sûr le sujet Lone était très prolifique. Il y avait ses défauts, ses innombrables traits de caractères agaçants qui le rendaient si Lonesque. Mais il y avait également toute la tripotée de souvenirs réjouissants et drôles qui accompagnaient l’évocation de ce nom : chaque blague qu’ils avaient pu faire sur le Serpentard revenait automatiquement dans la mémoire de la Gryffondor, qui se délectait de pareils souvenirs. Un sourire rêveur planait sur ses lèvres alors que la plus rousse des quatre compères leur faisait remarquer à quel point ils pouvaient être gamins quand il s’agissait de leur pire ennemi. Ce à quoi Hazel répondit par un haussement d’épaule indifférent avant de se rappeler de la dernière farce qu’ils lui avaient faite. « Mmmh, je crois que le dernier truc qu’on a fait c’est quand on a essayé d’attirer des Niffleurs sur lui avec des objets brillants au cours de Soins aux Créatures Magiques … Mais on a déjà fait tellement de trucs. » Songeuse, elle se mit à triturer le bord de la barque, son regard sondant la surface du lac. « Peut-être qu’on pourrait glisser des crèmes Canari dans son dessert ? Mais ça ressemble un peu trop au coup de la boîte de « chocolats » qu’on lui avait fait offrir … Tu te souviens Jude ? » demanda t-elle, l’amusement dominant dans sa voix.

Sa camarade se mit à bouger, mais cette fois-là, les mouvements avaient été un peu trop brusques et comme ce n’était pas elle qui était à la source d’un nouveau basculement de barque, Hazel eut tout le plaisir de pouvoir râler à son tour – sans vraiment de conviction cependant -. « Elliott ! Pas de mouvements brusques voyons, ou Balthazar va se retrouver mouillé comme un petit chaton. » C’était Sainte-Mangouste qui se foutait de la charité, et la brunette ne cacha pas son sourire plein de malice à l’attention du blondinet.

Les oreilles de Zahari Lone devaient siffler drôlement forts, au vu de ce qui se disait sur la barque. Tout le monde y allait de bon coeur, cherchant un nouveau plan machiavélique pour tourmenter le pauvre garçon qui était devenu le bizut officiel du crew. Faut dire que Lone rendait cela tellement plus amusant, avec son air supérieur de petit prince des bacs à sable. Alors oui, avec le temps ils étaient devenus des spécialistes en mauvais tours et face à la longue liste d'Hazel, le jeune gallois ne put s'empêcher de sourire en repensant à tous ces bons moments. A croire qu'il devenait presque nostalgique.

"Avec l'approche des exams, je serais d'avis de détruire ses fiches de révisions sur lesquelles il bosse depuis déjà deux mois."

En général, les gens pensaient que Balthazar n'était qu'un suiveur, qu'il se contentait de suivre ses deux amis, qui entre nous avaient bien plus le profil de petits diablotins. Pourtant, le Serpentard était loin d'être le dernier quand il s'agissait de mauvaises blagues, s'il n'était pas d'ailleurs le premier. Si Jude et Hazel partageaient ce goût pour la torture il n'en était pas forcément de même pour Elliot, qui jugeait même cela un peu gamin. Cependant, ce que remarqua Balthazar n'était pas vraiment l'air dédaignant de son amie, mais plus sa mèche de cheveux qui avait viré au bleu électrique. Cela arrivait souvent à la rousse, mais Balthazar ne comprenait pas vraiment pourquoi étant donné qu'en temps normal, elle se contrôlait très bien. Il était tellement loin de comprendre ou de voir les sentiments que pouvait ressentir la jeune fille qu'il en conclut simplement qu'elle devait avoir froid.

D'ailleurs, à cause d'un mouvement de trop, ils faillirent bien tous se retrouver dans l'eau, un détail qu'Hazel ne manqua pas de relever en ajoutant un petit commentaire moqueur à l'égard du bassiste.

"Le chaton il te dit d'aller de faire voir."

Il força un sourire ironique à la brune. En fait, avec le temps, Balthazar était réellement devenu blasé face aux remarques des deux idiots et même que parfois, il les trouvait drôles. De toute manière, dans quelques minutes ils seraient sûrement quatre chatons à la dérive dans les abysses du lac.

Il ne peut pas s'empêcher d'éclater de rire quand Hazel raconte la dernière blague totalement hilarante qu'ils ont faite à Lone. Franchement, ils peuvent dire ce qu'ils veulent, quand il s'agit de faire souffrir le Serpentard, ils sont les meilleurs, toutes années et maisons confondues. Et c'est à ce moment précis que Balthazar propose l'idée parfaite, méchante à souhait sans pour autant être suffisamment violente. Ils préfèrent éviter les réprimandes, ça se comprend. Alors Jude regarde son meilleur ami plein de fierté. Sous ses airs d'anges qui en a rien à foutre de la vie des autres, c'est un génie en matière de mauvaises blagues – et pas uniquement d'ailleurs – et donc l'ami le plus parfait qu'il aurait pu trouver.

— T'es un génie bro. Bon, il se dit que son pote va encore prendre la grosse tête. Qu'est-ce qu'il peut être chiant avec ça. Quoi que, de la part de Jude, c'est un peu de l'ironie mais bon. Il ne faut pas lui en vouloir, le pauvre, ce n'est pas comme s'il était assez malin pour s'en rendre compte. T'en penses quoi Hazel. Je propose que tu le distraies pendant que Balthazar et moi on lui vole. Et après, on les brûle tous les trois avant de laisser les cendres sur son lit. Il se tourne vers Elliot. Enfin, tu peux venir si tu veux, mais je sais que c'est pas trop ton délire.

Mais il ne veut pas laisser de côté la future copine de son meilleur ami, et qui est au passage un des membres les plus importants de son crew. En même temps, à quatre, ce n'est pas comme si l'un pouvait se permettre de ne pas compter. Surtout quand c'est cette même personne qui commence les conneries. Elliot est plus douée que lui ou Hazel, c'est un fait qui n'est plus à démontrer. Alors forcément, quand la rousse risque de les faire tomber à l'eau, il explose de rire.

— T'es vraiment pas douée Elli. Regarde, moi je peux me tenir debout sans que personne ne tombe à l'eau.

Et malgré l'interdiction formelle de se lever, l'Irlandais se met debout sur la barque, un sourire fier aux lèvres. Enfin, pendant les quelques secondes avant que la barque se renverse et qu'ils se retrouvent tous dans l'eau glaciale. Après les rames oubliées, la baignade forcée. Ils vont vraiment finir par le tuer.

— Putain, elle est froide ! Il pourrait s'excuser, mais quelle idée. Ce n'est pas digne de lui. Et puis, ce n'est pas comme si c'était vraiment sa faute.

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Toutes ces bêtises, sorties tout droit des trois brillants cerveaux présents sur cette barque ? Elliot manque de ricanner. Pauvre Lone. Enfin, pauvre ... Si on veut, hein. C'est quand même un petit salaud de serpentard, tout ce qu'il y a de plus méprisant - et méprisable, à bien des égards. Mais bon, la rousse n'aime pas juger. Bien qu'elle lui ferait volontiers avaler du sable et du poivre par kilos, vu certaines réactions qu'il a pu avoir parfois à son passage. Et voilà que Balthazar montre son génie de nouveau, sous les acclamations de Jude. La rousse hausse les sourcils, surprise, et avec un sourire goguenard, lui répond avec amusement : « Si je veux ? Jude, vous aurez besoin de moi. Je me demande comment vous feriez pour survivre, sans moi, des fois ! » fait-elle en mimant à la perfection ces idiotes de serpentardes. Elle étouffe cependant son rire quand elle manque de les faire chavirer.

Après que Hazel ait râlé tout son content et que Balthazar eut riposté - et que Elliot eut imaginé Balthazar comme un chaton mouillé, assez longtemps pour que sa flamboyante chevelure bleutée ne vire au bleu ciel - voilà que Jude se lève, l'air victorieux. Jusqu'au plouf. L'exclamation de Jude fit faire la grimace à Elliot, qui fit surface en soupirant. Elle aurait du s'en douter. Ses cheveux trempés semblaient des tentacules de monstre. Monstre ... « Le kraken du lac ! Jude, si je me fais manger, je reviens en fantôme et JE TE HANTE JUSQU'A LA FIN DE TES JOURS. T'auras plus aucune chance avec les filles ! » Et sur ces paroles, elle se met à nager vers la rive. L'eau est si froide ! Elle lui donne la chair de poule. Mais la rousse ne peut s'empêcher de couler un regard vers Balthazar qui ... fait la planche ?! Elle rigole, avale de l'eau, la recrache sans grâce et boit de nouveau la tasse. Mais c'est vrai qu'il a un petit air de chaton mouillé ... « Jude, tu me dois une biéraubeurre. Pas de discussion. Je meurs de froid ! » La rousse continue de nager - ou patauger, ça reste à voir, comme un petit chien. L'eau du lac n'est pas exactement sa tasse de thé ... « OH PUTAIN OH PUTAIN OH PUTAIN ! UN TRUC M'A TOUCHE LA JAMBE ! JUDE, si c'est le kraken TU TE FERAS BOUFFER AVEC MOI ! TOUT CA PARCE QUE TU VEUX TE LA JOUER HEIN. Gros nul. » Ses cris (presque affectueux) auraient été plus puissants et plus charismatiques si elle n'avait pas bu à moitié la tasse à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche, crachotant. Si elle se noyait, viendraient-ils la sauver ? En tout cas, elle était réellement coincée ! Par Merlin, allait-elle mou- Ha non, c'était une grosse algue. Elle remua dans l'eau, disparut sous la surface sombre, et se remit à nager en grommelant, le nez à moitié dans l'eau. Elle s'était déjà assez ridiculisé comme ça. Elle allait attraper la mort, et ça serait de leur faute ! Et tant pis si ça lui avait permis de pouvoir apercevoir Balthazar mouillé ! « Et tout ça à cause des rames ! » grogna t-elle, frigorifiée, ses cheveux bleu électrique serpentant autour de tout son corps, qui nageait aussi vite qu'il pouvait vers la berge.

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Le plan commençait déjà à très clairement se dessiner dans les trois esprits diaboliques des adolescents. Pourtant il fut bien vite freiné dans celui de la brunette quand Jude attribua les rôles à chacun. « Le distraire ? » répéta t-elle en écho avant de froncer les sourcils. « Mais chuis pas un appât moi ! Je veux faire partie de l’action aussi. » ronchonna t-elle, boudeuse. Avant, Jude ne l’aurait pas reléguée au rang de la belle plante verte. C’était franchement désagréable, et Hazel comptait plaider en sa faveur.

Oui mais voilà, son meilleur ami trancha et décida que le moment était venu de faire le gros malin devant Elliott. Histoire de parader un peu plus, quitte à tous les mettre en danger, il se releva pour se tenir debout sur l’instable barque. Il resta ainsi fier de lui et stoïque pendant trois secondes, car ce fut le temps exact que l’embarcation nécessita avant de se renverser et de tous les jeter sans merci à l’eau.

Hazel poussa un cri partagé entre le rire, la surprise et l’horreur du froid s’insinuant dans ses vêtements. Ils étaient tous trempés, pataugeant comme des chiens mouillés pour certains – Elliott et Balthazar -. Jude et elle semblaient mieux se débrouiller et la Gryffondor entama une brasse pour rejoindre sa consoeur bien en peine. Elliott avait beau avoir toutes les peines du monde à rejoindre le bord de l’eau, elle n’en perdait pas son énergie à crier sur le Serpentard et à l’accuser de tous les maux … D’ailleurs elle fit perdre à Hazel un demi-tympan en beuglant comme un putois. Il y avait « quelque chose dans l’eau ».

La rouge et or éclata de rire, et embarqua le bras de la rouquine – aux cheveux maintenant bleus – au dessus de son épaule. « Ramène ta frite Panabaker, c’est pas les petites bêtes qui mangent les grosses. Le Kraken nous aurait déjà croqué sinon. » Hazel, modèle de bonnes paroles rassurantes ? Sans doute pas.

Quand il vit Jude monter sur le devant de la barque, Balthazar ferma les yeux. Il savait très bien comment cela allait finir. Trop tard pour trouver une solution, ils étaient déjà tous à l'eau. Comme on pouvait s'y attendre, l'eau était glacée et le gallois avait un peu de peine à respirer calmement dans un premier temps. L'eau s'infiltrait lentement dans ses vêtements comme un lent poison. Une torture que le serpentard préféra ignorer en faisant la planche. Il voyait le ciel, les nuages et les arbres balayés par la brise. En fait, pendant un instant il pensa même que cette baignade avait réellement quelque chose d'agréable.

Une pensée qui ne dura pas plus de une minute, puisque le froid finit par le saisir. Il était temps pour Owen de rejoindre la berge. Il rigolait en entendant les cris de Elliot, il y avait peu de chance pour que la légende du Kraken soit réelle, c'était une histoire qu'on contait aux enfants pour qu'ils évitent d'aller nager sans surveillance. Le garçon n'avançait pas très vite à cause de son grand manteau qui faisait plus office de ceinture de plomb que de gilet de sauvetage. Heureusement pour lui, il savait nager. Pas aussi bien que Jude, mais cela faisait l'affaire. En fait le plus chiant en nage, c'est qu'il faut nager et la berge paraissait de plus en plus loin à chaque mouvement de brasse. Si bien que pour éviter de s'épuiser pour rien, il retira son manteau et décida de le laisser sur place, il finirait bien par revenir aussi, au pire ce n'était qu'un manteau.

" Tu me dois un manteau d'hiver Jude."

Il faisait bien plus froid avec seulement une chemise, mais au moins il avançait. Avec un peu de chance ou plutôt avec un peu d'effort, il arriverait en moins de dix minutes sur le petit ponton. Il rattrapa rapidement Elliot et Hazel qui avaient un peu d'avance sur lui.

Au final, il s'en veut un peu quand il voit ses amis trempés, risquant d'attraper froid et ça uniquement par sa faute. Il se dit qu'il n'a pas géré, qu'il aurait dû faire gaffe à ne pas trop bouger dans la barque, c'est-à-dire faire ce que répétaient les filles depuis une bonne dizaine de minutes. Mais d'un autre côté, quand il voit Elliot s'affoler pour une raison aussi stupide que le kraken. Non sérieusement, juste pour la réaction de ses trois amis une fois dans l'eau, il ne regrette pas sa connerie. De toute façon, ce n'est qu'à moitié sa faute. Si Elliot n'avait pas tenté de se lever, il n'aurait jamais cherché à impressionner les autres et ils seraient toujours au sec tranquillement installé sur la barque.

Il a la réaction la plus logique au monde Jude, il éclate de rire, tranquillement au milieu du lac, l'eau glacée traversant petit à petit son manteau d'hiver. Pas grave, il avait vu pire après tout. Et pire, c'était son oncle le jetant à la mer en plein hiver juste parce qu'il s'était amusé à boire tout son verre de whiskey. On ne plaisante pas avec les irlandais.

— Non mais regardez le bon côté des choses. On est en train de rentrer sur la rive. Si on était resté dans la barque, on serait encore en train de dériver.

La question maintenant est de savoir si cette réflexion est très intelligente ou bien totalement débile. Comme il s'agit de Jude, il faudrait plutôt pencher pour la deuxième solution. C'est sûrement ce que la petite bande dirait immédiatement si on posait la question. Quoique, parfois l'asiatique se demande s'il est vraiment le plus débile de la bande. Parce que bon, entre Balthazar qui abandonne son manteau, Elliot qui croit dure comme fer qu'elle va se faire manger par un kraken, et Hazel dont l'absence d'intelligence n'est plus à prouver depuis longtemps, la compétition est rude.

— Ta gueule bro. Quelle idée de le laisser tomber aussi. Il rejoint ses amis rapidement. Après tout, il a l'habitude de nager lui. Non mais sans blague les gars, on est pas bien dans l'eau ?

Et c'est ainsi que le grand Jude Lynch finit noyer par ses meilleurs potes. Si c'est pas une fin tragique ça.

We are the champions

No time for LOSERS

Le crew nage (enfin certains font la planche) et ça cause, ça jacasse, ça piaille. Enfin, surtout Jude. Lui, il ne dit que des bêtises. Elliot hausse les yeux au ciel, reconnaissante à Hazel de l'aider. La rousse crachote de l'eau, en continuant de nager comme un chien en ayant trop pris, gros. La rive n'est pas loin, tiroli tirolin, comme dirait un certain barde. La gryffondor ignore totalement les réparties idiotes de l'asiatique - et ce, même quand il pose la question la plus stupide du monde. Alors, Elliot grommelle, Elliot grogne, Elliot bougonne dans sa barbe. « Bien ? Mes fesses oui, on est gelés jusqu'à l'os. Et on va tous mourir d'une pneumonie à cause d'un gros idiot qui a voulu faire son ... Son Zahari, tiens ! » Pan. Pire qu'un coup dans les roubignoles. Prends-ça, Lynch !

Finalement elles atteignent la rive, suivies de près par Balthazar. Elliot s'ébroue, sa chevelure bleue prenant des teintes rosées - peut-être le soulagement, allez savoir. Ou l'envie de meurtre, au choix - car la demoiselle s'approche de l'eau, et avant que Lynch n'ait pu remonter, pose gentiment sa chaussure sur la tête de Jude et l'empêche de remonter en le poussant. (Bon, elle ne va pas jusqu'à la lui mettre sous l'eau, mais l'intention est là.) Habituellement, c'est Hazel qui se chamaille avec lui, mais, là, il l'a bien cherché ! « Si t'es si bien dans l'eau, fais donc copain copain avec le kraken, gros nul. » Puis, elle retire son pied et rejoint Hazel et Balthazar, non sans avoir lancé un petit coup d'oeil au serpentard tout humide. Par la magie ! Sa chemise trempée lui colle à la peau ! Elliot rougit et se cache à moitié derrière Hazel. « Un héros ou une héroïne pour lancer un petit sort pour nous sécher, tous ? » demande t-elle d'une petite voix, en frissonnant. Hors de question qu'elle utilise la magie - en plus elle n'a pas sa baguette. « Et m- Y'a McGonagall qui s'approche. Et elle a son petit air pincé de quelle bêtise faites-vous encore, bande d'adolescents aux hormones intenables ? On fait quoi, on court ? » Elle inclut Jude avec eux. Même si elle faisait la tête, c'était pour rire. Courir ... la flemme quoi ! Mais si ils ne s'éloignent pas rapidement, les ennuis risquent d'arriver sur eux à grands pas - et à coup de rides, de pincement de lèvres et de tss tss dédaigneux, signé la directrice des gryffondors !

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My friend

We are the champions !

« Elle est quand même un peu fraîche, Judy. » commenta Hazel d’un ton tout à fait badin, comme s’ils parlaient de la pluie et du beau temps dans un lieu sec, avec des habits secs, et au chaud. Ce qui n’était absolument pas le cas. Risenfield, l’optimisme et l’insouciance nés. Alors qu’elle achevait d’amener sa copine rousse sur la berge, la brunette écarquilla les yeux et voulut jouer les choquées – sauf qu’un grand sourire plaqué sur ses lèvres la contredisait farouchement -. « Waoh, pas cool du tout Elliott ! Même dans une situation pareille ! » Traiter quelqu’un de Zahari était une bonne manière de clore la dispute, mais tout de même, de la part de Pannabaker, ça faisait toujours son petit effet.

La brunette participa avec joie aux taquineries sur Lynch, un petit sourire plein de malice en accord avec son regard espiègle posé sur l’asiatique. « Jude sait déjà pas copiner avec un Niffleur alors bon, avec un Kraken … » Les cours de soins aux créatures magiques étaient toujours un plaisir pour elle, qui en profitait pour faire des vannes foireuses – comme lâcher son Niffleur sur Jude sans prévenir, ou attirer les Scroutts vers lui quand il était en pleine drague -. La présence de la rouquine dans son dos la fit réagir et la sixième année haussa des épaules, sortant sa baguette humide de sa poche. « Euh je veux bien mais j’ai oublié le sort de séchage. BALTHAZAR ! Utilise tes neurones ! » lui ordonna t-elle joyeusement, le bout de bois pointé vers le génie du groupe.

Trop tard pourtant, l’autorité suprême de tout rouge et or digne de ce nom avait été alertée et arrivait au loin, comme le remarqua Hazel après indication. « Oh flûte, la vieille McGo. » bougonna t-elle dans sa barbe, avant de se tourner vers les troupes mouillées, une idée en tête – une de plus -. « J’ai une idée, on n’a qu’à dire que justement le Kraken s’est énervé, il est sorti de sa tanière pour nous cracher de l’eau dessus parce qu’on faisait trop de bruit ! » Celle-là, si elle fonctionnait, ce serait uniquement parce que la directrice des Lions se serait pris un coup du Saule Cogneur sur le crâne.

Ça faisait presque plaisir de retrouver la terre ferme et encore plus de voir Elliot marcher sur la tête de Jude. Une chose que chacun aimerait actuellement faire. Le gallois sortit de l'eau juste après la brune, et le froid le saisit presque aussi rapidement. En même temps, simplement vêtu d'une chemise il faisait incroyablement froid. Sa fine chemise le collait et on pouvait ainsi apercevoir son corps d'adolescent. Il secoua ses cheveux comme un petit chien et sortit sa baguette afin de répondre à la demande du crew, mais avant de pouvoir prononcer le moindre sort, il explosa tout simplement de rire.

"Je viens de me dire que si Jude ne nous avait pas fait tomber, on aurait aussi pu revenir grâce à la magie..."

C'était cocasse pour des sorciers d'oublier l'existence de la magie, surtout pour Balthazar en fait. Cependant, on ne pouvait pas vraiment le blâmer puisqu'en temps normal, les gens ne dansent pas sur les barques et donc ne les renversent pas. Il lança un sort de séchage sur les deux filles et sur lui même, laissant Jude mouillé comme un chat de gouttière et alla chercher son manteau qui était revenu avec le courant. Pendant ce temps-là, Elliot et Hazel criaient au loup en voyant apparaître McGonagall, qui n'était rien d'autre que leur directeur de maison.

"Moi je propose qu'avec Jude on reste ici, avec un peu de chance on a moyen de faire perdre 100 points à Serpentard. On aura qu'à dire que tu as voulu me noyer. Et après je propose tournée de chocolat chaud."

Il savait déjà que sa dernière idée allait être approuvée par tout monde et que la première allait beaucoup plaire à son ami. Finalement, la journée n'était peut-être pas fichue.

Ah le rivage, la terre ferme, McGonagall qui arrive. Oui bon, voir la directrice des Gryffondors venir d'un pas pressé vers eux n'est pas réellement rassurant. Le pauvre Zahari en serait mort de trouille, ou d'autre chose de beaucoup plus sale auquel il n'a pas envie de penser à ce moment précis. Le but n'est pas de vomir sur les pieds de la grand-mère qui n'attend qu'un seul mot de leurs parts pour les mettre en colle. Mais ça, il s'en fiche Jude. Il assume ses conneries jusqu'au bout, c'est quelque chose qu'on peut lui reconnaître. Enfin, ça c'est quand il n'accuse pas son souffre douleur favori à sa place. Et pour des raisons tout à fait logiques, ça arrive un peu trop régulièrement ces temps-ci.

Comme d'habitude, Balthazar a une idée parfaite. Ce n'est pas le génie de la bande pour rien. Une boisson chaude. Parce que bon, même s'il ne l'avouera jamais, il n'a pas spécialement chaud. Mais question de dignité, la baignade était très rafraîchissante comme l'a fait remarquer Hazel. Et puis de toutes façons, ils n'avaient pas à se plaindre. Grâce à lui, ils ont fait quelques choses de leurs journées. Et quelque chose de productif, pas comme travailler. Parce que oui, Jude est peut-être le seul mec suffisamment con dans tout Poudlard pour croire qu'aller se baigner dans le lac en plein hiver était quelque chose d'intelligent et productif. Mais bon, on le changera plus, et ses trois compagnons ont dû s'en rendre compte avec le temps. La prof arrive enfin vers eux. Elliot et Hazel en ont préféré pour fuir suivant les bons conseils de Balthazar. Il ne faudrait pas faire perdre des points à Gryffondor en prime.

— Madame McGonagall. Quel plaisir de vous croiser ici. Vous vous baladez ? L'abruti lui fait un grand sourire quand elle leur demande ce qu'ils font là, trempés. J'ai amené Balthazar faire une balade en barque mais c'est pas ce que vous croyez. J'essayais pas de le draguer, plutôt de le noyer. Il a pas voulu faire mes devoirs de métamorphoses vous voyez. Votre matière est tellement pourrie. Il fait une pause histoire de bien voir sa professeur s'énerver. Balthazar avait raison. Rien de mieux pour faire perdre des points à sa maison. En fait, c'est Zahari Lone qui m'a dit où trouver la barque si vous vous posez la question.

Conclusion : 40 points en moins pour Balthazar, 50 pour Jude pour insolence. Sans compter les heures de colle qu'ils doivent faire la semaine prochaine. Zahari convoqué très prochainement pour avoir sa punition. Il n'a plus qu'à les remercier de leur permettre d'avoir une entrevue avec son fantasme sur terre. Et McGonagall repart, leur permettant de retrouver leurs deux amies cachées derrière un arbre. Quelle réussite cette journée. En fait, faire perdre des points à Serpentard c'était un peu tout ce qui manquait. Il en ébouriffe les cheveux de son bro pour la peine. Celui-ci déteste ça mais il s'en fout.

— Alors les filles on se planque ? On a peur de la grande vilaine McGo ? Il rigole. Quel abruti. On a peut-être réussi à faire coller Lone, à voir.

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Voir la vieille McGo arriver avait fait se tétaniser Elliot. Mais avec Hazel, elles avaient finalement trouvé le courage Gryffondor en elle ! Celui ... D'aller se cacher en courant. Dans le genre héroïnes charismatiques, on reviendra. Néanmoins, mieux valait cela à une heure de colle, voire pire, des points en moins. Elles allèrent donc trouver refuge dans les buissons herbus près des arbres. Elles n'entendraient pas les réparties sûrement pleine d'intelligence des deux garçons, qui allaient devoir se débrouiller tous seuls pour expliquer à McGo pourquoi ils étaient mouillés. Cachées derrière les arbres, Elliot secoua sa longue chevelure qui reprenait ses teintes rousses habituelles. Elle tourna son regard noisette vers Hazel et soupira. « Pourquoi on traîne avec ces idiots déjà ? Pour la gloire, la richesse ? Ou leurs beaux yeux ? » grinça- t-elle, avec un sourire narquois. Bon, à dire vrai, la dernière hypothèse pouvait se vérifier - les beaux yeux de Balthazar étant l'un de ses points faibles. « En espérant qu'ils ne diront pas de bêtises plus grosses qu'eux. Quoi que. Les connaissant, ils vont tout faire pour mettre serpentard dans la merde. Je te parie un chocolat chaud qu'ils vont même tenter de tout mettre sur le dos de Lone ... Quelle guerre stupide, entre ceux-là, franchement. »

Ils arrivent vers elles, l'air content d'eux. Elliot soupire avec un léger sourire et n'est absolument pas étonnée des explications de Jude. « J'ai surtout peur que ses rides soient contagieuses. » Quant à la dernière réflexion, elle se contenta d'un regard éloquent vers Hazel - je te l'avais bien dit. Après un léger frisson, elle s'empara du bras d'Hazel. « Je propose qu'on aille se faire ce chocolat chaud dont on a parlé. Et comme vous avez tous été très gentils, je vous l'offre. C'est ma tournée. Allez, hop, on bouge nos jolies petites fesses. » Et Elliot d'avancer, toujours le bras vissé à celui de la brune - peut-être pour l'empêcher de comploter avec Jude, qui sait ?

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Cachées derrière un épais tronc d’arbre, les deux lionnes faisaient peine à voir : heureusement qu’elles étaient sèches parce qu’Hazel aurait sans doute éternué comme un éléphanteau enrhumé avec toute cette humidité et ce temps froid hivernal – le genre de bévue qui les aurait grillées en deux temps trois mouvements -. Tout en observant avec une forte curiosité et une certaine envie les deux Serpentards défendre leur cause devant l’intransigeante enseignante de Métamorphose, la brunette répondit du tac au tac à sa camarade, un grand sourire tout entendu et confiant ourlant ses lèvres. « Parce qu’ils sont les Serpentards les plus géniaux qui existent ? » Une façon comme une autre de comprendre que la jeune américaine avait placé une foi inébranlable en leurs deux compères d’infortune. Après tout Jude était son meilleur ami depuis qu’elle était arrivée ici, et Balthazar avait très vite pris le même sentier amical.

Quand Elliott se fit l’avocat du diable – alias Zahari -, la rouge et or fronça les sourcils, perplexe. D’accord, certaines de leurs vannes étaient peut-être exagérées mais il n’y avait pas de guerre stupide quand il s’agissait de se défendre contre un garçon comme lui. Il n’était pas un ange, ni un petit martyr, si ? Dans sa tête, quelques souvenirs récents et un peu gênants lui revinrent et elle les écarta, mal à l’aise. « Moui. Tu crois que Lone chercherait pas à faire pareil s’il était face à McGo’ ? » objecta tout bas la brunette, suivant toujours l’échange McGonagall-Lynch-Owen avec intérêt.

Le retour des deux bros rassura Hazel, qui se renfrogna vite en entendant la moquerie de l’irlandais. Elle le nargua d’un tirage de langue parfaitement mature. « Aaaaaw, trop gentil Elliott ! » La proposition avait remis du baume au cœur à la brunette qui, toute contente de voir que la rouquine s’était acclimatée à elle et restait à ses côtés, lui laissa bien volontiers son bras. Elle n’était pour autant pas très sûre d’être en bonne position pour pouvoir féliciter ses camarades de leur retournement de situation face à la directrice des lionceaux, et se contenta d’un silence plein de sagesse pendant quelques secondes ... avant de céder. « Bien joué les mecs. » murmura t-elle finalement discrètement à l’adresse des garçons derrière elle, un clin d’œil complice ponctuant le tout.

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