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ALLOCUTION DE MARGERY E. HENSLEY (sept. 1998) ★ L'État est le plus froid de tous les monstres froids.
Sujet : ALLOCUTION DE MARGERY E. HENSLEY (sept. 1998) ★ L'État est le plus froid de tous les monstres froids. Lun 1 Déc 2014 - 22:09
J’ai passé l’âge de croire que je vivais dans le meilleur des mondes
Someone has to pay
I’m coming for its
Margery E. Hensley s’avançait les traits fermés devant son auditoire. Pas une émotion ne transparaissait sur son visage. Le tailleur sombre, elle ne cillait pas. Elle gardait une mine résolument sévère, comme si le monde venait de sombrer dans le chaos et qu’elle en était, pour le moment, le seul rescapé au visage humain. Comme si tout ne tournait plus qu’autour d’elle, autour de l’expérience traumatisante qu’elle avait vécue ces derniers mois. C’était la première fois, au cours de sa carrière politique, qu’elle avait eu peur, qu’elle avait été faible, qu’elle avait déçu, et elle ne se le pardonnait pas.
« Mes chers compatriotes, commença-t-elle, cela fait maintenant plusieurs mois que je n’ai pas pris la parole en public. Cela fait maintenant plusieurs mois que je ne réagis plus, que je laisse le Département de la Justice Magique réagir à coup de communiqués officiels sans apporter la moindre justification aux actes du Ministère. » Mme. Hensley prit une grande inspiration. Elle balaya les quelques journalistes du regard, y planta ses yeux d’acier tels des dents saillantes. « Nous vivons dans un monde ancré dans le mensonge. Nous vivons dans une réalité obstruée par les complots, les diffamations, les chantages et les pressions en tous genres. Je demande pardon à toute la communauté des sorciers. Je me suis montrée faible. Je me suis montrée faible parce que depuis que mon silence a commencé, j’ai été sous la coupe d’un odieux chantage orchestré par le Ministre de la Magie lui-même, Philéas O. Folengrain. » L’intonation, la diction respirait la colère, mais la mesure et le professionnalisme d’une oratrice qui avait l’habitude de parler en public.
« Je ne peux plus me cacher derrière des fausses manières. Je ne peux plus me cacher derrière des sourires patelins, qui n’exprimeront jamais à eux seuls toute la perversion de nos institutions. Je me suis engagée en politique parce que je croyais en l’avenir de notre nation. Je ne voulais pas en être l’arme du chantage. J’ai été privée de baguette magique, retenue captive sous la menace d’une exécution sommaire en chaque instant durant tous les grands événements qui ont ébranlé notre monde. J’ai été lâchement écartée du pouvoir par la seule personne obsédée du pouvoir au sein de ce Ministère. Un homme, dont le vice n’égale que la mauvaise foi, qui n’a pour ambition que de semer la discorde au sein du pays. » La charge était violente, sans aucune mesure. La Dame de Fer, qui prenait pourtant le soin de ne jamais trop s’investir dans ses propos quand il s’agissait de critiquer son supérieur, avait été révoltée par ce qu’elle venait de subir. Outrée, brisée dans ses principes, elle ne laisserait pas le mal triompher.
Jamais.
« J’ai regagné la France, où j’ai pu récupérer ce que je méritais de droit. Outre-Manche, on nous voit comme des barbares de retour à l’âge de pierre. On me demande, ça et là, pourquoi nous n’avons toujours pas éradiqué la menace Mangemort. Je leur ai répondu : quand une gouvernance est inefficace, on ne peut maintenir un cap. » Elle serra les mâchoires. Cela n’allait pas durer excessivement longtemps. « Vous l’aurez compris, à la lumière des pressions inacceptables que j’ai subies, à la lumière des crimes contre l’État qu’a commis le Ministre de la Magie, je réclame sa destitution immédiate et sa mise en détention provisoire jusqu’à ce que la lumière soit faite sur toutes les affaires où il s’est compromis, lui, et la fierté de nos institutions. J’en ferai mon combat perpétuel et quotidien. Et à ceux qui en doute, sachez que je suis prête à mener le Département de la Justice Magique à la Sécession, s’il le faut. »
Oh, Margery, ne risquais-tu pas ton poste ? Cette idée traversa son esprit. Elle faisait ce qu’elle avait à faire. Elle ne se taisait pas. Elle ne se taisait plus. Elle se battait, jusqu’au bout, sans reculer. Elle montrait à tout le monde son volontarisme sans compromissions.
« Je respecterai la légalité des institutions. Je ne peux tolérer la violence, comme je condamne avec fermeté les émeutes du mois d’août. Mais si je ne peux me résoudre au combat fratricide, je comprends la douleur des peuples oppressés par une police politique à la STASI, le NKVD ou la Gestapo. La SEPPOM n’est qu’un ramassis de voyous, dont la suspension sine die de ses activités devrait être épinglée par le Département de la Justice Magique. Je n’en ai actuellement pas le pouvoir, mais c’est un combat de tous les instants qui me prouve qu’une grande réforme du Ministère est à entreprendre. » Ton assuré. Voix comédienne. Force. Conviction. Autorité. « Le Ministre de la Magie doit être élu au suffrage universel direct. Il doit être le représentant du peuple, et non celui de quelques Mangenmagots visiblement peu éclairés sur la fiabilité des hommes qu’ils nomment. Des élections démocratiques, libres, claires et sans contraintes doivent donner à notre communauté les moyens d’assurer sa souveraineté populaire. En cela, je me pose comme la gardienne de la liberté d’expression. Nous devons être maître de notre destinée. »
Elle en arrivait à sa conclusion.
« Oui, je crois que le Royaume-Uni doit donner son sang pour les principes qui l’ont fait naître. Je réappelle une nouvelle fois toutes les forces vives de notre pays à créer une alternative fiable à l’état militaire qu’on est en train de mettre en place. J’en appelle à la désobéissance pacifiste et civile. J’aimerais que vous croyiez tous en cette petite lueur d’espoir qui nous anime chacun. Du fond de mon cœur, soyez dignes, soyez fiers, soyez britanniques. »
Et c’en était terminé. Margery E. Hensley acheva son discours sur une mine sévère. La charge qu’elle venait de porter mettrait peut-être un coup d’arrêt définitif à sa carrière au Ministère, mais quelle valeur cela pouvait-il bien avoir dans un état aussi corrompu ? Dans un état qui l’avait retenue captive, et qui avait voulu se débarrasser d’elle ? Elle ne pourrait pas le supporter, mais n’abandonnerait jamais, comme elle n’abandonna jamais la direction de la Justice Magique quand Philéas faisait tout pour l’en faire partir. Même au cours de ces sombres mois.
La machine était en marche. C’en serait bientôt fini de toutes ces magouilles. L’état de droit allait trompher, elle en était convaincue.