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A. LICHUAN WHITELAW
(TROUVÉ)

Finalement, tu as plus de points communs avec Lone que tu ne le prétends.

Alors, vous savez ce que c'est ?
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Sybella Tyrel
Sybella Tyrel

: Tough girl in the fast lane, tough girl whose soul aches

ϟ ÂGE : 27
ϟ FONCTION : Ex-Serpentarde ; étudiante en journalisme ; assistante à la Gazette.
ϟ AVATAR : AnnaSophia Robb
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MessageSujet : They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] EmptySam 24 Jan 2015 - 19:26

Why can’t you want me like the other boys do

They stare at me
While I stare at you

Une grande bouffée d’air frais et Sybella soupira de soulagement, sortant presque en courant des locaux de Sorcière-Hebdo en jetant son manteau sur le dos. Merlin ce qu’elle pouvait détester sa supérieure ! Cette bonne femme était affreusement énervante avec ses tics, sa manie stressante de lui rappeler que les rendus étaient pour le soir-même et qu’elle avait encore bien du travail à abattre, et ses tenues mal assorties qui auraient fait faire une crise d’épilepsie à un aveugle. Et encore, si ce n’était que ça. Mais au-dessus de ladite chef, se trouvaient encore une bonne dizaine d’individus tous plus hiérarchiquement importants les uns que les autres. Et au sommet de la pyramide des requins, l’impitoyable rédacteur en chef, aussi hautain qu’affreusement grossier, ne manquait jamais une occasion de la faire sentir comme le petit Kleenex le plus remplaçable qui soit. Preuve en était sa requête – ou plutôt son ordre impérial – de lui amener un café avec un soupçon de lait, trois sucres et une touillette, mais uniquement celui de chez Piedoddu, ouioui, il faudra aller à Pré-au-Lard, de toute façon vous n’avez pas d’article à rédiger en cours, n’est-ce pas Tyrel ?. Bien sûr qu’elle n’avait rien à écrire, tout ce qu’on lui filait c’était le courrier du cœur, les faits divers quand elle avait été sage, et les archives à trier et reclasser pour la seizième fois quand elle était un peu trop impertinente.

Non contente donc de sortir dans le froid, l’ex-Serpentarde devait gâcher sa pause matinale au profit d’aller faire le larbin. Elle transplana donc aussi vite qu’elle le put, fit la queue chez Piedoddu – ce qui lui prit un temps infini où elle put se ronger les ongles de la main droite -, en ressortit avec le fameux dû du patron – et sa boisson personnelle aussi, tant qu’à faire. Un coup d’œil à sa montre lui indiqua qu’elle avait encore une minute trente exactement avant d’être considérée comme en retard, ce qui la rendit quasiment fière d’elle. Elle commençait enfin à prendre le pli à force de servir les autres ! Elle pouvait donc bien s’allumer une petite cigarette moldue pour décompresser – cadeau de récompense, pensa t-elle en sortant le petit étui de papier et de tabac cylindrique qu’elle alluma du bout de sa baguette -.

L’irlandaise s’apprêtait donc à savourer ce petit instant de grâce en solitaire mais malheureusement son bon sens de l’organisation et sa raison furent passées aux oubliettes en un battement de cils. Cinq mètres plus loin, lui tournant à moitié le dos, la silhouette haute et angélique d’Isaac Delpech lui faisait un merveilleux pied de nez dans le paysage – un peu comme un cupcake dégoulinant de glaçage posé sous le regard d’une femme en plein régime -. Voilà un visage pour lequel elle se serait bien mise en retard – même pour son travail ingrat -. Oui mais le souci c’est qu’elle risquait quand même sa place dans cette histoire et oh mon dieu il venait de se retourner vers elle, il allait la voir et en plus elle fumait, nom d’un Kraken ! « Oh merde merde merde. » jura t-elle dans la panique la plus totale. Ne trouvant pas de geste plus logique et censé que celui de jeter sa cigarette dans le grand café latte qu’elle venait d’acheter – qui siffla pour protester –, Sybella referma prestement le couvercle de celui-ci comme si de rien n’était et se dirigea vers Isaac qui, s’il l’avait très certainement vue et reconnue, n’avait pas vraiment envie de s’approcher d’elle apparemment. La blonde se maudit intérieurement en songeant qu’elle allait devoir racheter en plus une boisson, qu’il y avait une chance sur dix pour qu’elle oublie de ne pas boire dans le gobelet, que c’était de toute manière complètement débile de faire ce qu’elle venait et que ça n’allait pas du tout en valoir le coup mais trop tard, elle l’avait fait et de toute manière le Serdaigle était déjà trop près pour qu’elle se ravise d’aller lui parler.

« I- Mini-Delpech ! » s’exclama t-elle le plus ironiquement du monde, comme si sa présence la gênait au plus haut point. Ces mots auraient été cent fois plus crédibles si la jeune femme n’avait pas provoqué leur rencontre, d’ailleurs. « Tu ne devrais pas être à Poudlard ? » Oui, c’était vraiment l’idéal pour commencer une discussion que de lui rappeler qu’il avait redoublé comme s’il était le cancre le plus reconnu de tout Poudlard. Parfois, la jeune fille en venait à se demander comme elle pouvait être tarte à ce point à cause de deux yeux bleus et de bouclettes blondes un peu trop bien faites. « Peu importe. Tu vas bien ? Tu … Passes un bon moment ? » Génial. La prochaine fois Syb’, demande-lui aussi ce qu’il a pris comme petit-déjeuner, ça sera tout aussi intéressant et utile.

Isaac Delpech
Isaac Delpech

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ϟ FONCTION : Élève de Serdaigle, il redouble actuellement sa septième année.
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MessageSujet : Re: They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] EmptyDim 1 Fév 2015 - 11:33

Rise

and
grind

Ce jour-là, Isaac déambulait distraitement dans les rues de Pré-au-Lard, l'esprit vagabond et les sensations anesthésiées par le froid matinal. Il ne ressentait rien d'autre qu'une légère fatigue, due à un réveil chaotique, et l'envie un peu confuse de marcher jusqu'à ce que ses pas finissent par le mener quelque part, peu importe le nom de l'endroit, où il pourrait attendre patiemment que sa réflexion retrouve sa vivacité. Ensuite, songea-t-il avec une étincelle de joie tranquille, il tâcherait de rejoindre ses amis qu'il avait involontairement perdu en chemin sans même s'en rendre compte. Ils ne l'avaient pas fait exprès, non : Isaac s'était bêtement laissé absorber par la devanture illuminée d'une boutique où mille formes extravagantes et couleurs exubérantes se côtoyaient impudemment, de la même manière que la caverne d'Ali Baba devait exhiber ses trésors à la vue des visiteurs imprudents. Au bout d'un interminable moment, il s'était finalement décidé à entrer, animé par le vague espoir de dénicher un petit quelque chose d'utile et d'inhabituel pour son frère aîné, se contentant de bredouiller un piètre « Je reviens. » en guise d'avertissement. De façon prévisible, lorsqu'il était ressorti les mains vides, déçu mais pas désespéré, ses amis avaient déserté la rue et s'étaient évanouis dans la brume matinale qui dotait le décor pittoresque de Pré-au-Lard d'un soupçon de mystère.

Tout en marchant à travers les allées grouillantes de monde, il profitait des paysages changeants avec un ravissement enfantin mais finit inévitablement par se lasser d'être seul ; c'est pourquoi il suivit instinctivement la direction du salon de thé de Madame Piedoddu, espérant y croiser quelques têtes connues et appréciées, même de vagues connaissances en compagnie desquelles il pourrait tuer un peu le temps, pourquoi pas ? Mais il n'eut pas l'occasion d'y penser davantage, les angles durs du bâtiment se dessinait dans son champ de vision. À travers les vitres parfaitement propres du salon de thé, Isaac eut l'audace d'observer sans pudeur la masse bruyante et colorée de clients vaincus par la fraîcheur de la matinée qui n'avaient pas hésité à se réfugier entre les quatre murs roses du salon. Le lieu était fidèle à lui-même : englué dans un romantisme permanent. Une poignée de couples plus ou moins jeunes étaient assis à l'écart, les yeux brillants et le sourire niais. Une longue file à l'allure hétéroclite s'étendait jusqu'à l'extérieur du salon, preuve évidente du succès de ce petit commerce.

C'est à cet instant que son regard se posa, comme aimanté, sur une jeune femme aux longs cheveux blonds et au visage arrogant. Il la connaissait, réalisa Isaac, éberlué, avec deux ou trois secondes de retard ; peut-être pas très bien mais il l'avait en tout cas côtoyé suffisamment longtemps pour savoir qu'elle faisait partie de ces personnes étranges qui semblaient constamment piégées entre le chaud et le froid. En sa présence, Isaac avait noté qu'elle oscillait en équilibre instable entre l'amitié et l'aversion, sans jamais réussir à adopter une attitude rationnelle. Au final, à Poudlard, il faisait de son mieux pour l'éviter et, quand elle parvenait miraculeusement à lui mettre le grappin dessus, il se contentait de lui répondre avec prudence, sans oser trop se dévoiler. Sybella Tyrel.
Presque aussitôt, Isaac voulut faire demi-tour, ignorant la panique soudaine qui s'était apparemment emparée de l'ancienne élève de Serpentard, comme semblaient vouloir le prouver ses gestes désordonnés et ses jurons tout à fait audibles. Mais les cinq mètres qui les séparaient encore ne suffit toutefois pas à décourager la jeune femme. À partir du moment où elle l'interpella par son surnom officiel, Isaac sut qu'il était fichu, qu'il serait forcé de participer à une conversation où les réactions imprévisibles de Sybella auraient le don de profondément le déstabiliser. « Tyrel, bafouilla-t-il en tentant de prendre un air assuré que sa question ne tarda pas à faire voler en éclats en moins d'un instant : Heu, bah, non, c'est la journée des sorties officielles, je— » Le reste de sa phrase s'évanouit au fond de sa gorge et il se mordit les joues pour ne pas rougir à l'idée qu'elle puisse le voir comme un véritable cancre, aussi agitateur et bruyant que ces élèves de Poufsouffle ou de Gryffondor qu'elle s'amusait à critiquer en public. Cependant, il fut forcé d'avouer qu'il était agréablement surpris par le fait qu'elle pense à lui demander de ses nouvelles. Ce n'était pas quelque chose dont elle avait l'habitude, autrefois, et ce simple geste suffit à lui donner l'envie de lui répondre avec le plus de sincérité possible. « Oui, je vais bien, merci. Et toi ? (Il contempla distraitement le café qu'elle tenait à la main, moyen efficace pour faire refluer la vague de gêne qui menaçait de le submerger.) Un bon moment, je ne sais pas. Un moment tranquille, on va dire. Et de ton côté ? Qu'est-ce que tu deviens ? » Il resta planté là, debout comme un idiot au milieu de la rue face à une Sybella au comportement inhabituel qui paraissait elle-même déconcertée par sa propre initiative. Isaac songea avec désinvolture que c'était une merveilleuse journée qui s'annonçait.

Sybella Tyrel
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MessageSujet : Re: They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] EmptyDim 1 Fév 2015 - 23:19

Why can’t you want me like the other boys do

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While I stare at you

« Ca va très bien, merci. » Ah bon, ça allait très bien ? Et depuis quand exactement ? La conscience de Sybella avait du mal à croire en cette réponse complètement fausse de A à Z. Non, elle n’était pas vraiment enchantée de commencer le travail une heure avant tout le monde et de devoir jouer les larbins, et quand elle rentrait chez elle, elle se retrouvait avec quatre autres personnes qui l’épuisaient rien qu’avec leur enthousiasme. A cela se rajoutait la tristesse de sa situation personnelle – à ce rythme, elle allait finir seule avec une trentaine de chats de gouttière comme seule compagnie – et en plus, elle devait subir la joie de Dean qui n’arrêtait pas de leur parler à tout bout de champ de Sofia. Sofia et sa façon si adorable d’aider les gens, Sofia et ses anecdotes hilarantes sur sa vie à Poudlard, Sofia et sa jolie bouille qu’elle avait tout à coup furieusement envie d’écraser par terre comme une pastèque trop mûre. Bref, ce n’était pas la joie quand on y réfléchissait avec un peu plus d’attention. Et pour couronner le tout, Sybella remerciait Isaac de lui poser une question aussi banale.

Elle avait menti, mais le Serdaigle n’allait pas remarquer que c’était le cas. Et puis il devait s’en ficher pas mal de ses états d’âme. C’était de la politesse, et de la part de Delpech, on ne pouvait pas faire plus courtois que lui. Même avec un pigeon, il aurait été attentionné. C’était bien ça le problème. Eternellement sympathique. Et ce visage … Ce visage qui l’énervait et en même temps lui donnait envie de se frapper le crâne pour être aussi désagréable avec quelqu’un comme lui !

D’ailleurs la jeune irlandaise s’étonnait – en son for intérieur, quoique, cela devait se voir un peu sur son visage – de le voir répondre sans partir en courant et en hurlant. Elle avait toujours eu habituellement une aura assez effrayante. Ce devait être un gêne qui se transmettait chez les frères Delpech : on n’avait pas peur des garces dans leur famille, on leur parlait même librement. La blonde se retint de boire le café qu’elle avait dans les mains – il devait avoir un goût de cendres et de goudron immonde – et ne savait donc pas comment faire pour évacuer l’embarras qui montait crescendo en elle. Elle entendait distinctement Isaac lui répondre mais n’arrivait pas à être elle. Désagréable et mesquine. « Moi ? Heu. Eh bien, ouais c’est tranquille aussi. » Est-ce qu’on peut faire encore plus lamentable comme conversation ? « Enfin on a connu mieux quoi, c’est pas non plus le paradis. » Si avec ça le pauvre aiglon ne se sentait pas encore plus mal …

Et voilà qu’il s’intéressait à elle. Elle faillit lui demander de répéter la question, pensant avoir mal entendu, mais il avait l’air de guetter sa réponse, c’était donc qu’elle avait bien compris. Elle allait passer pour une attardée mentale et une abrutie. « Je suis journaliste. » se contenta t-elle d’énoncer, pas peu fière. Rien que ça. Ce qui était drôle, c’est qu’elle n’avait pas rajouté qu’elle était à la rédaction de Sorcière-Hebdo – on se demandait bien pourquoi -. Prise d’une soudaine envie d’envoyer de la poudre aux yeux du jeune homme, elle broda sans difficulté la suite qui ressemblait plus à ses rêves qu’à la réalité. « Je profite du temps libre que j’ai pour … prendre un café, tu vois. Les gens de la rédaction savent que je bosse bien alors je peux aménager mon temps de travail comme je veux. » Et les Niffleurs ont des ailes.

Le silence, à nouveau. Forcément, après ça, il n’y avait pas grand-chose à dire puisque lui était encore coincé en cours. Sybella se risqua à jouer les jeunes filles un peu radoucies, bien que la maladresse de la tentative fut perceptible. « Et, hem, ça se passe bien sinon à Poudlard ? Tu … t’ennuies pas trop ? » Quoi ? Non, elle n’avait pas dit ça. Merlin, Sybella Tyrel tu es la reine des gourdes.

Isaac Delpech
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MessageSujet : Re: They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] EmptySam 7 Fév 2015 - 14:38

Rise

and
grind

Sa bouche affirmait crânement qu'elle allait bien mais ses traits fatigués semblaient vouloir prouver le contraire. Prudent, Isaac choisit de la croire et hocha docilement la tête, veillant à lui dédier un sourire nerveux comme pour l'encourager. Son remerciement distrait lui avait fait l'effet d'une gifle monumentale et il s'en voulait presque maintenant d'avoir osé penser une seule seconde qu'elle ne pouvait pas être autre chose qu'une bruyante commère pétrie d'ingratitude. Puis il se rappela à quel point la jeune fille était lunatique en sa présence, comme s'il était une intimidante tour de fer et elle-même un aimant aux pôles changeants. Mais, alors qu'il se préparait mentalement à encaisser une réplique assassine, Sybella se contenta de lui répondre d'un ton tout à fait correct ainsi que poli, et même plus qu'il ne l'avait jamais été : « Moi ? Heu. Eh bien, ouais c’est tranquille aussi. » Malgré tous ses efforts pour rester stoïque, Isaac ne put s'empêcher de rire doucement en percevant la surprise dans sa voix. D'une façon inattendue, elle se révélait attendrissante. Cependant, la suite de sa déclaration eut le don de le mettre mal à l'aise et, face à son air inhabituellement maussade, le jeune Serdaigle ne put que balbutier, maladroit et incertain : « Oh. » Presque aussitôt, il se dépêcha d'ajouter, hésitant : « Je suis désolé. » Et il l'était, sincèrement, bien que cela pouvait être difficilement de sa faute. Pire que ça même, il se demanda s'il était capable d'apporter un peu de son aide à la jeune femme et, si oui, de quelle façon. Nul n'avait le droit d'affirmer que son frère Clément n'avait pas déteint sur lui après avoir assisté à cette scène. Il suffisait pour s'en rendre compte de le voir interagir avec Sybella Tyrel comme s'il s'agissait d'un animal craintif plus que d'une véritable garce.

L'étincelle de fierté qui perçait dans sa voix fit sourire gentiment Isaac. Il songea avec un ravissement surprise que le rôle de journaliste lui allait merveilleusement bien, et qu'elle devait l'incarner avec brio. Les choses ne pouvaient pas être autrement. Ces défauts qui l'avaient transformé en vipère incorrigible —selon les mots de certains élèves qu'Isaac n'osait pas citer, même mentalement— lors de sa scolarité à Poudlard ne pouvaient que la pousser vers le haut au sein d'un tel milieu, où seuls l'acharnement et le culot lui apporteraient la consécration tant recherchée. Pas un seul instant il n'imagina qu'elle puisse galérer, essuyer les déceptions en serrant les dents ou dangereusement flirter avec la dépression. Après tout, c'était Sybella, et Sybella ne se laissait pas marcher sur les pieds. De plus, elle venait de lui confirmer ses soupçons d'une voix si assurée qu'elle chassa immédiatement le moindre doute qui aurait pu effleurer l'esprit rationnel d'Isaac. « Tant mieux ! Je suis content pour toi, répondit-il d'une voix chaleureuse accompagnée d'un sourire timide. »

Il y eut un court silence embarrassé, qu'Isaac n'eut pas le courage de briser le premier. De manière étonnante, ce fut Sybella qui endossa cette responsabilité et sa question fit jaillir en Isaac une honte qu'il avait volontairement occultée jusqu'à aujourd'hui. Il ne pouvait décemment pas lui avouer qu'il avait fait exprès de redoubler afin de veiller sur son frère aîné. De toute façon, s'il le faisait, elle lui rirait certainement au nez, moqueuse, incapable de comprendre son geste. Lui-même peinait à croire qu'il avait pu faire une chose pareille. Sur le coup, ça lui paraissait être une bonne idée. Désormais, alors qu'il faisait face aux conséquences de son acte, il n'en était plus vraiment sûr. « Eh bien, commença-t-il d'une voix nouée, en espérant vaguement que Sybella ne croit pas qu'elle ait causé sa gêne et se vexe. Non, pas vraiment. Les cours sont les mêmes que l'année dernière et ça me facilite sacrément la tâche, mine de rien. Et puis, je ne suis pas tout seul. Il y a Galaad et Antoine. Sans oublier tous les autres. » Isaac, jeune Serdaigle tellement innocent qu'il ne s'inquiétait même pas du fait étonnant que la majorité de ses amis étaient répartis à Serpentard, enchanté !

« Je—, bredouilla-t-il en tâtonnant l'intérieur de ses poches à la recherche d'un peu de monnaie. Tu veux un café ? » Ce fut à cet instant qu'il se remémora la présence d'un gobelet fumant entre les mains de Sybella et il pesta silencieusement contre lui-même et sa foutue distraction. « Excuse-moi. C'était idiot. » Se raclant la gorge afin de reprendre contenance, il continua néanmoins : « On pourrait parler. Ça fait longtemps et, hum, voilà quoi. Si tu veux bien... » Il soupira et un nuage de fumée blanc s'évapora dans l'air alors qu'il achevait sa phrase en désignant le salon de thé : « ... on rentre ? Il fait froid. Enfin, sauf si tu es attendu quelque part, évidemment. »
Isaac, jeune Serdaigle tellement innocent qu'il peinait à comprendre pourquoi inviter une vieille connaissance féminine dans un salon de thé spécialement dédié aux couples lui donnait l'air suspect, enchanté !

Sybella Tyrel
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MessageSujet : Re: They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] EmptyDim 8 Fév 2015 - 21:48

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Son rire la désarçonna. Est-ce qu’il se moquait d’elle ? Non, bien sûr que non. Il apparaissait tout simplement que Sybella avait sincèrement amusé Isaac. L’événement semblait d’ailleurs la marquer profondément car elle ne put se retenir d’hausser les sourcils en le voyant réagir ainsi, lui qui n’aurait autrefois sûrement jamais eu l’idée de se laisser aller à des sentiments aussi positifs en sa présence. Est-ce que c’était pour elle une sorte de mini-victoire ? Elle ne savait pas vraiment quoi répondre. Tout ce que ce sourire-là lui procurait lui faisait penser à un ascenseur émotionnel perpétuel, entre sueurs froides et soulagements rafraîchissants.

Le rire se fana rapidement et laissa rapidement place à des manières plus Delpechiennes que l’irlandaise identifia avec une facilité confondante. Logique pour une observatrice comme elle. En sept ans de vie dans le même institut sorcier, l’apprentie journaliste avait vite saisi comment fonctionnait l’aiglon et il avait cette incroyable faculté à toujours s’accuser du moindre changement d’humeur de son interlocuteur. Pourquoi diable éprouvait-il le besoin constant d’être désolé pour tout ? Il n’y pouvait strictement rien aux contrariétés d’une ex-Serpentarde, et ces dernières ne le concernaient ni de près ni de loin. Et puis ces excuses sincères n’avaient pas leur place face à quelqu’un comme elle. Il avait tellement eu l’habitude de ses sobriquets, de ses remarques acidulées et de ses moqueries graveleuses au sujet de son amitié avec Antoine qu’il n’aurait jamais du lui venir en tête d’être ainsi. D’ailleurs, le sourire qu’il eut et la gentillesse qui émana une fois de plus de lui quand il s’avoua content pour elle enfonça le clou.

Mais c’était Isaac. On ne changeait jamais complètement les gens, songeait Sybella sans pour autant être sûre que cette vérité générale soit avérée chez elle. Même en dehors du fait qu’en compagnie de son interlocuteur actuel, elle avait tendance à faire tout sauf ce qu’on attendait d’elle, son caractère semblait échapper au diktat de sa conscience de plus en plus fréquemment – surtout à la colocation. Etait-ce l’influence d’Hannah qui aurait eu un réel effet bénéfique sur elle, ou finissait-elle simplement par se laisser abattre par la fatigue ?

Elle en était à s’interroger sur elle-même quand l’initiative du Serdaigle lui fit rater un ou deux battements cardiaques. Syb’ aurait souhaité en cet instant avoir la certitude qu’elle n’avait pas simplement rêvé ce qu’elle avait entendu. Il voulait … l’inviter à boire un café ? « Quoi ? » laissa t-elle échapper, comme si elle émergeait d’une absence. Son regard alla instinctivement du visage d’Isaac au gobelet qu’elle tenait déjà dans ses mains – et dans lequel flottait une cigarette à peine entamée et chargée de composantes délicieusement toxiques -. Elle avait une micro-chance de pouvoir siroter n’importe quelle boisson chaude avec la gueule d’ange la plus charitable de toute l’Angleterre et à cause d’un café même pas buvable, elle allait passer à côté de ça. Un rencard. Hors de question, nia férocement l’esprit vivace et réveillé de la blondinette. « Mais non, pas du tout, c’est pas idiot … En fait j’étais en train de me dire que ce café manque de lait de toute manière. Il m’en faut un autre. » Après tout Tyrel était capricieuse et affreusement casse-pieds, cette excuse était donc parfaitement plausible, n’est-ce pas ? Elle accorda un sourire – enfin, c’était ce qu’elle avait voulu faire même si le trouble soudain et la température hivernale avaient un peu modifié le résultat final – au Serdaigle et finit par acquiescer d’un vif mouvement de tête, prenant la tête de la marche. « Oui, oui, bien sûr, on rentre. Je meurs de froid. » C’était complètement faux : en réalité elle trépignait à l’intérieur d’elle-même comme une fillette de six ans qui vient de trouver son cadeau d’anniversaire caché dans la penderie des parents. Ce qui était extrêmement curieux puisqu’elle n’avait aucune raison d’être réjouie par l’intérêt soudain d’un garçon comme Isaac Delpech, si ?

Elle jeta sans aucun regret le mug de carton dans une poubelle près des échoppes et poussa de nouveau la porte du salon de Pieddodu, une étincelle pétillante dans le regard. Oublié, son boulot et la pile de paperasse qui l’attendait sur son minuscule bureau d’open-space. Oubliés, ses doigts mordus par le froid. Sybella avait récupéré quelques degrés de bonne humeur, mine de rien. Elle se dirigea naturellement vers une table légèrement en retrait du reste des autres personnes déjà installées, choisissant pour eux leur place – parce que le contraire aurait vraiment été trop surréaliste à ce stade de la journée -. Elle s’assit, et prit un temps minutieux à se débarrasser de son épaisse écharpe, de ses gants, et de sa cape afin de meubler le silence gênant qui la tenait. Sa façon à elle de réfléchir pour ne pas prononcer une nouvelle ânerie niaise en moins de cinq minutes. « Hum. » Un bon début que celui de se racler la gorge. L’irlandaise finit par regarder le blondinet avant de rompre le calme entre eux. « J’étais surprise quand on m’a dit que tu redoublais. » Il allait s’imaginer qu’elle pensait ça parce qu’elle savait tout sur tout sur les autres. Le genre d’idées qui n’allait pas vraiment rassurer quelqu’un comme Isaac. Aussi, se reprit-elle rapidement. « Parce que, tu sais, tu es à Serdaigle. » La palme de l’excuse la plus bidon revenait sans conteste à l’ex-verte et argent, qui finira par esquisser un sourire amusé. « Enfin bon, Lemington et toi vous êtes toujours aussi inséparables, peut-être que tu ne pouvais pas te résigner à le laisser tout seul à Poudlard, mh ? » La remarque n’était pas aussi narquoise ou moqueuse que ce qu’on aurait pu le penser ; en fait, c’était plutôt comme si elle avait voulu le taquiner sans réellement chercher à lui faire prendre la mouche. Surprenant.

La serveuse finit par les approcher et Sybella remercia intérieurement l’intrusion de cette tierce personne. Elle ne maîtrisait pas grand-chose ce matin, et ça l’effrayait un tantinet. « Un latte macchiato. » lâcha t-elle distraitement après qu’Isaac ait passé sa commande. Un battement de cils plus tard, ils étaient à nouveau face à face et la blonde marchait à nouveau sur des œufs. Quitte à crever l’abcès, autant le faire directement. « Qui aurait cru que toi et moi on se retrouve ici un jour, hein ? » Elle se mordit la lèvre, étouffant un rire nerveux.

Isaac Delpech
Isaac Delpech

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MessageSujet : Re: They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] EmptySam 14 Fév 2015 - 14:27

Rise

and
grind

C'était comme si sa proposition innocente avait éveillé quelque chose chez Sybella, quelque chose d'attendrissant et de légèrement effrayant à la fois. S'efforçant de conserver le même sourire poli au fur et à mesure que l'ancienne élève de Serpentard semblait reprendre du poil de la bête, il ne put s'empêcher de se demander avec une vague crainte si tout cela, cette invitation impromptue, l'envie de simplement bavarder avec une vieille connaissance, était une bonne idée au final. Mais il était déjà trop tard ; Sybella, après lui avoir assuré d'un ton ferme que son café manquait de lait comme s'il s'agissait d'une insulte impardonnable, s'engouffrait à l'intérieur du café d'un pas presque triomphant. Légèrement déboussolé par sa propre initiative, Isaac dut se résoudre à la suivre. Il n'était cependant pas mécontent de se réfugier au chaud. Comme la jeune fille l'avait affirmé un instant plus tôt, il commençait à mourir de froid. Il avait la saisissante impression d'être un éleveur de chats auquel on venait de confier un tigre aussi imprévisible que déterminé, ce qui était idiot, bien sûr. Sybella n'était pas un fauve mais une jeune fille âgée de dix-sept ans. Il serait parfaitement bête de penser le contraire, et pourtant, alors qu'elle slalomait vivement entre les tables encombrées de vaisselle joliment façonnée, les couples absorbés l'un par l'autre et les serveurs débordés, il sentait une pointe de panique jaillir en lui de manière tout à fait incontrôlable et irraisonnée. Un instant, il envisagea la possibilité de fuir en catimini mais il jugea ensuite que ce n'était pas vraiment poli et que Sybella valait mieux que ça, quand même.

Sous la houlette impatiente de sa compagne improvisée, ils se dirigèrent vers une table qui, au grand soulagement d'Isaac, se trouvait assez en retrait des autres. Au moins, ils seraient au calme, les conversations des autres ne viendraient pas l'embrouiller davantage. Il en mit du temps à s'installer, Sybella ; elle était encore en train de se défaire de son épaisse écharpe alors qu'Isaac feuilletait déjà le menu d'une main tremblante. C'était sa manière de contenir son anxiété tandis qu'il tentait de prévoir quelques questions intelligentes à poser pour ne pas avoir l'air trop stupide. Il était tellement plongé dans ses pensées que son raclement de gorge soudain le fit sursauter. Cramoisi, il tordit nerveusement la nappe entre ses mains, tâchant de ne pas regarder leurs voisins, un couple d'adolescents à peine plus jeunes qu'eux, dont les murmures et les gloussements faussement gênés avaient le don de le déstabiliser. La sobre évocation de son redoublement ne réussit pas à le mettre à l'aise, il fallait l'avouer, et il comprenait difficilement pourquoi les autres maisons pensaient qu'être réparti à Serdaigle était un gage d'intelligence. Les gens avaient tendance à oublier que Rowena Serdaigle cherchait aussi à valoriser l'originalité. Original. Isaac ne voyait définitivement pas en quoi il l'était. « Tu n'étais pas la seule, je crois, tenta-t-il de plaisanter, mais il ne réussit qu'à paraître un peu plus pitoyable, à son goût. Moi-même, j'étais surpris. » (Menteur, menteur, tu l'as fait exprès ! susurra sournoisement une petite voix dans sa tête, et elle ressemblait étrangement à celle d'Anselme, mais il choisit prudemment de l'ignorer.)

Il tenta de déceler l'habituelle esquisse moqueuse dans son sourire mais ne parvint qu'à voir l'amusement que trahissait les coins relevés de ses lèvres. Soulagé malgré lui, Isaac répondit à sa remarque moins narquoise que ce à quoi il s'attendait au début. Devant tant de bonne volonté, il n'eut pas le coeur de se vexer. « On peut dire ça, oui. En fait, j'ai même passé l'été avec lui. Je ne me sentais pas prêt à affronter le regard déçu de mon frère. » Il regretta aussitôt cette demi-confidence, surtout en connaissant l'acharnement avec lequel Sybella fuyait l'aîné Delpech. Comment savoir de quelle façon l'ancienne Serpentarde pouvait le prendre ? Avec un peu de mal, il relâcha les pans de la nappe qu'il maltraitait depuis plusieurs minutes déjà. La jeune fille allait finir par remarquer son petit manège. Pour atténuer sa dernière phrase, il se dépêcha d'ajouter : « C'était cool, en tout cas. On s'est bien amusés. J'ai eu du mal à rentrer. »

Il allait commencer à raconter une anecdote qu'il jugeait digne d'être retenu lorsque la serveuse les approcha. « Un café, demanda Isaac en espérant ne pas avoir à préciser sa commande. » Dès que les choses devenaient trop compliquées, il risquait de perdre ses moyens et ce n'était pas quelque chose dont il avait spécialement envie alors que Sybella était assise en face de lui, droite et fière. « Qui aurait cru que toi et moi on se retrouve ici un jour, hein ? l'interrogea-t-elle soudain. » Isaac secoua vivement la tête, comme pour appuyer ses propos, avant de réaliser que la conversation n'avançait pas de cette manière et qu'il fallait au moins qu'il daigne prononcer quelques mots. « Ça a toujours été un peu compliqué. Entre nous, je veux dire, bafouilla-t-il. Mais je suis content qu'on soit là, maintenant. » Il n'osa pas évoquer les moqueries auxquelles elle l'avait accoutumé, jugeant que ce petit miracle ne méritait pas d'être brisé par de telles frivolités. « Alors, reprit-il après un court silence embarrassé, hésitant. Tu vis à Londres, j'imagine ? Seule, indépendante... » La suite de sa déclaration finit par s'éteindre d'elle-même lorsque la serveuse revint avec leurs deux commandes. Nerveux, ne sachant pas quoi ajouter, Isaac but aussitôt une gorgée de son café. Bêtement, il se brûla l'intérieur des joues et ce fut un sourire un peu tordu qu'il adressa à Sybella. « Tu dois être vraiment très occupée, je me trompe ? tenta-t-il en reposant sa tasse un peu trop brusquement. »

Il devenait vraiment urgent qu'il se détende.

Sybella Tyrel
Sybella Tyrel

: Tough girl in the fast lane, tough girl whose soul aches

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MessageSujet : Re: They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] EmptyVen 20 Fév 2015 - 0:26

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Maintenant qu’ils étaient attablés, le combat était d’un nouveau genre. Il s’agissait de ne surtout pas faire fuir Mini-Delpech et de gérer ses émotions au mieux. Mais curieusement, la blondinette n’avait pas imaginé faire face à un spécimen aussi bavard : lui qui habituellement ne se montrait pas si loquace avait au moins le mérite de donner de sa personne. Percevait-il le malaise évident qu’il provoquait chez elle ? Merlin pourvu que non. « Oh. Eh bien … » Hésitation. Sybella chercha ses mots avec une telle minutie qu’elle réussit à créer l’exploit d’un silence de vingt longues secondes entre eux. Mais au moins allait-elle trouver un enchaînement subtil pour relancer la discussion, n’est-ce pas ? Oui, voilà, ça y est, elle avait déniché la réplique infaillible. « C’est super. Enfin, c’est super que vous vous soyez amusés. » … Fausse alerte.

Le mieux était de ne pas penser à cette réponse banale et de parler d’autre chose … Comme du fait qu’il était content d’être là. « Vraiment ? » Là, c’était plus fort qu’elle. Mentalement la phrase se répéta plusieurs fois. Il était content d’être là ? Ce n’était pas totalement l’impression qu’elle ressentait en lui parlant ; car si Sybella avait bien des défauts à son actif elle pouvait encore se targuer d’être une très fine observatrice. Ce qui l’amenait à deux conclusions logiques : soit il le cachait plutôt bien – à moins que Sybella ait réellement oublié en si peu de temps à quel point Isaac Delpech était un individu tout en sympathie, même face à un chien à trois têtes carnivore -, soit il faisait de l’ironie à un niveau tel qu’il était passé de l’ignorance à la sagesse absolue. Et dans ce cas présent, Syb’ doutait fortement que quiconque ait pu inculquer un tel niveau de sarcasme au Serdaigle.

Comme elle n’était toujours pas en train de briller par son verbe flamboyant, Sybella le laissa mener la suite de l’interrogatoire, pardon, de la conversation. « Oui, je-. » Elle s’interrompit, esquissa un piteux sourire et se reprit d’un air plus convaincu et affirmé. « En fait pour être honnête, je ne vis ni à Londres, ni seule. » Un bon début, Tyrel. Maintenant, essaie d’être toujours persuadée que ce que tu vas dire n’est pas lamentable, et que c’est un choix totalement personnel et réfléchi. « Je suis en colocation. Parce que je pense qu’on a toujours à apprendre des autres et puis - » Est-ce que ce discours était celui de sa prochaine candidature aux élections du Ministère de la Magie ? La blonde se dérida avec un sourire particulièrement sybellesque – un de ceux qui précédaient généralement une petite blague savoureuse de son cru -. « Certaines personnes ne pouvaient apparemment pas se passer de moi-même après Poudlard … » Ha-ha-ha. La carrière de show-girl de l’irlandaise avait été aussi courte qu’efficace pour détendre l’aiglon. Cela étant elle n’allait quand même pas avouer l’échec principal de sa vie, qui était qu’elle vivait avec deux Gryffondor et deux Poufsouffle. Si ?

Quant à savoir si son boulot était prenant, la jeune femme enchaîna sans aucune once d’hésitation. « Oui. » Elle but une gorgée de café, histoire de réhydrater sa gorge qui lui paraissait désertique maintenant qu’elle n’était plus en train de faire des pieds et des mains pour tenter d’amadouer le blondinet. « J’ai pas vraiment le temps de penser à autre chose, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais, tu sais, parfois il faut savoir prendre un break de soi-même, de temps en temps. Sinon la vie deviendrait aussi déprimante qu’une conversation avec Mimi Geignarde. » Et la preuve, elle était exactement en train d’appliquer son judicieux conseil ! Mini-Delpech aurait du savourer avec attention l’honnêteté croissante de Sybie, car nul doute que quelque chose allait finit par enrayer la machine.

Quelques gorgées de macchiato plus tard, la blonde sentit que c’était à son tour. Allons-y, Syb’, ce n’est pas ton premier rencard, les garçons, c’est TON domaine. « Tu comptes faire quoi en sortant de Poudlard ? » Pas trop mal pour un début, si on omettait le fait que ça lui donnait un côté conseillère d’éducation curieux. « A la réflexion je crois que j’aurais du prendre une année sabbatique pour profiter de l’après-ASPIC ; je te le conseille. On ne fête jamais assez ses ASPIC, tu sais ? Même quatre mois après les avoir eu. » Elle éclata d’un petit rire, songeant à ses derniers mois – et aux dernières cuites mémorables qui étaient toutes plus ou moins liées de près ou de loin à ces examens à la noix. Et se ravisa en imaginant la tête d’Isaac, qui avait un frère enseignant. « … Et je parle beaucoup trop. » marmonna si bas Sybella qu’elle se réfugia à nouveau dans sa tasse.

Isaac Delpech
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MessageSujet : Re: They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] EmptyDim 22 Fév 2015 - 22:41

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grind

Oui, vraiment, Isaac était content d'être là ; peut-être pas heureux non mais content. Tout simplement. Avec l'innocence qui était la sienne, il était parfaitement incapable de ressentir la moindre rancœur à l'égard de Sybella, surtout lorsqu'elle se tenait face à lui, son sourire un peu tremblant et ses cheveux blonds éparpillés sur ses fines épaules. Surtout maintenant, alors qu'elle trouvait « super » le fait qu'il ait passé de bonnes vacances et compagnie d'Antoine et qu'elle n'ait pas proclamé d'un ton superbement arrogant « totalement ridicule et insignifiant, Puceau-en-chef ! ». Ce fut la raison pour laquelle, entres autres, il daigna l'écouter avec un intérêt sincère contredire ses suppositions les plus banales. Honnête, Sybella pouvait l'être si elle en avait envie, qui avait le pouvoir de l'en empêcher ? Cela avait le mérite de contribuer à l'attention indulgente et amicale que lui portait soudainement Isaac. « Je te comprends, bafouilla-t-il lentement. Je veux dire, les autres... » Il fit une courte pause, comme pour rassembler son courage : « C'est chouette de ne pas se retrouver seul à la fin de sa scolarité. » Il but nerveusement une gorgée de son café et ne put que contempler, impuissant, le lent étirement des lèvres de Sybella en une mimique qui lui évoquait de désagréables souvenirs liés à l'utilisation abusive de surnoms stupides et d'exclamations moqueuses. « Je n'en doute pas, se dépêcha-t-il de répliquer, d'un ton légèrement faible. Tu as toujours été très populaire. » Presque effrayé par sa propre formulation, comme s'il venait de proférer une insulte impardonnable, il ajouta : « Enfin, je veux pas dire que tu l'es plus, au contraire, je suis certain que tu l'es encore et même davantage... »

Oh Isaac, tu es ridicule, s’asséna-t-il avec force. Essaie de te reprendre. Le sérieux avec lequel la jeune femme aborda le sujet de sa carrière eut le don de l'apaiser au moins un peu. Si la soudaine philosophie de Sybella le surprit, il eut le tact de ne pas le montrer —tout comme il n'osa pas lui avouer qu'il faisait régulièrement ses devoirs sous la houlette de Mimi Geignarde dans les toilettes et que ces conversations pouvaient se révéler pleines d'un humour mordant qui n'avait rien à envier à celui de la blondinette. Les joues cramoisies, honteux de devoir lui cacher ce fait, il répéta bêtement : « Un break ? » Malheureux Isaac, qui peinait à saisir le sage laïus de Sybella ! Ne venait-elle, après tout, de lui faire comprendre qu'elle se plaisait dans cette branche du métier ?

« Tu comptes faire quoi en sortant de Poudlard ? l'interrogea soudainement Sybella et Isaac releva brusquement la tête, pris au dépourvu par la question : Heu, fit-il bêtement. » Presque aussitôt, Sybella enchaîna avec la vague évocation d'années sabbatiques qu'elle aurait dû prendre et Isaac, confus, ne sut pas comment réagir lorsqu'elle baissa tout à coup les yeux vers sa tasse, clairement gênée. Il ne parvenait pas à réaliser que Sybella parlait de cuites. Ne souhaitant pas dévoiler son ignorance, il bafouilla un : « C'est pas grave » indulgent. Comme pour la détourner de ses pensées, il s'exclama soudain d'un ton bien trop forcé pour paraître naturel : « Moi ? Heu, et bien, après Poudlard, je voudrais... » ... rejoindre l'Ordre du Phénix afin de lutter activement contre les Mangemorts et leurs crimes... « ... intégrer une équipe de Quidditch professionnelle parce que j'adore ça, tu le sais... » ... parce que ces monstres ont tué mon père, rendu folle ma mère et que je dois protéger Clément... « Mr Blueberry m'encourage vivement à le faire et j'ai confiance en son jugement... » ... mais mon frère va probablement vouloir m'écarter... « De toute façon, si je ne le fais pas, je le regretterais toute ma vie, je le sens, alors... » ... si je ne le fais pas, j'aurais l'impression d'avoir échoué et c'est quelque chose d'inacceptable, alors...

Il adressa un sourire amical à Sybella, espérant que son mensonge possédait des accents de vérité qui achevaient de le rendre assez crédible.

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MessageSujet : Re: They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] EmptySam 28 Fév 2015 - 23:32

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Elle n’arrivait pas à comprendre. Quelque chose chez Isaac définissait en lui cette éternelle bienveillance, cette sympathie naturelle pour tous ceux qui s’intéressaient un minimum à lui. Ca le caractérisait et personne d’autre ne pouvait le battre à ce jeu-là. Cette empathie, Sybella en était totalement dépourvue et elle ne souhaitait guère la développer ; pourtant chez Mini-Delpech, ce trait de sa personnalité le rendait à la fois attachant et énervant.

Alors oui, c’était « chouette de ne pas être seule ». Il avait entièrement raison et ça lui fit un peu mal de le reconnaître en son for intérieur. Même si ça signifiait de se retrouver à cinq dans un appartement, même si ses colocataires n’étaient pas ses amis de base, et même si dans ce même groupe il y avait son pire ennemi et son ex. Elle n’était pas seule, et c’était le principal. Sybella aurait du s’en rappeler et chérir cette chance qu’elle avait. Mais c’était Syb’, et elle préférait se complaire dans sa situation plutôt que d’en voir les bons côtés. Elle haussa doucement les épaules, but une autre gorgée de café et jeta un regard perplexe à Isaac, qui avait l’air de peiner à la suivre sur ce coup. « Ben oui, un break. » L’évidence même. Il n’allait quand même pas lui demander d’expliquer ça, si ?

« Vraiment ? » Tout à coup son regard bleu s’était fiché dans le sien ; et là quelque chose avait presque donné l’impression d’un changement. Elle n’était plus fuyante, elle n’était plus troublée : ses yeux sondaient les siens comme si elle avait décelé une faille, une éraflure à la surface lisse de l’image qu’il voulait lui renvoyer. Comme si elle savait exactement qu’il était en train de lui mentir ; elle, l’observatrice par excellence. C’en était presque perturbant, dérangeant. Finalement après dix secondes d’un silence on ne peut plus solennel et incroyablement intense, Sybella fit retomber la pression aussi soudainement qu’elle était arrivée et haussa les épaules, opinant discrètement du chef. « Il faut que tu le fasses, alors. » Son dos retomba doucement contre le dossier de la chaise, la jeune femme s’installant un peu plus confortablement dans sa chaise. Elle se détendait comme elle le pouvait, en quelque sorte. « On m’avait dit que tu te débrouillais bien sur un balai, en plus. Ca serait bête de ne pas aller jusqu’au bout des choses. » Oui, parce que Tyrel n’allait décemment pas avouer qu’il lui était arrivé d’observer à une fréquence assez régulière ses entraînements de Quidditch, et pas uniquement que pour se renseigner sur leur tactique.

« T’as une petite copine ? » Abruptement, la question avait été jetée sur la table sans autre forme de procès. Sans prévenir, l’irlandaise avait attaqué le sujet qui la taraudait depuis bientôt une dizaine de minutes. Non, elle n’avait pas prévu de demander la main de Delpech Junior, ce n’était pas vraiment son genre. D’ailleurs elle se détestait même un tantinet d’avoir laissé sa curiosité prendre le dessus aussi facilement sur sa raison et maintenant qu’elle avait cédé et qu’elle avait osé lui poser la question, elle devait composer avec un aiglon sûrement interloqué, paniqué et frôlant le traumatisme. Le but était donc de l’apaiser sur les intentions derrière cette interrogation – il allait falloir mentir, bien sûr. « En fait je demande ça parce que la rédaction cherche des témoignages de gens en couple pour la Saint-Valentin. Alors si jamais tu … Enfin voilà, je me disais que … Bref. » Habile, et plutôt facile à croire. Sybella se bénissait de ne pas avoir complètement perdu la main quand il s’agissait de raconter des pipeaux.
Isaac Delpech
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MessageSujet : Re: They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] EmptyVen 6 Mar 2015 - 0:17

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grind

« Vraiment ? » Elle paraissait soudain si assurée, Sybella, plus à l'aise qu'Isaac ne le serait sans doute jamais ; forgée par et pour ce métier de journaliste qui semblait lui convenir à merveille, elle sut instiller entre eux la fugitive mais saisissante impression qu'elle savait, d'une façon ou d'une autre, qu'il lui cachait quelque chose, quelque chose comme une probable envie de s'affilier à une organisation décrite comme terroriste par les médias populaire au sein desquels elle évoluait depuis peu —et même avec une certaine aisance, selon elle. Déstabilisé, la respiration d'Isaac parut se bloquer dans sa gorge, le faisant rougir furieusement alors qu'il laissait échapper un rire nerveux. « O-oui, vraiment, bafouilla-t-il en se dépêchant d’agripper sa tasse pour boire une gorgée de son café —en réalisant que celle-ci était déjà vide, il la reposa avec autant de brutalité qu'il l'avait saisi. » À cet instant, il aurait tout donné pour enfin cette petite mascarade que beaucoup jugerait absurde, se redresser spectaculairement et rétorquer bravement Non avec une maigre parcelle de l'aplomb naturel de Clément ou même simplement une petite partie de la nonchalance habituelle de Galaad. Assumer ses rêves, leur insuffler une aura convaincante, les réaliser.

Si elle avait insisté, qui sait, peut-être aurait-il fini par lui avouer d'une voix précipitée et honteuse, d'un ton tremblant et confus ; encore un peu plus et— mais le brusque encouragement, bien qu'il prenne une dimension aussi surprenante qu'incongrue puisqu'il émanait de Sybella, eut au moins le mérite de reconsolider ses maigres défenses. « Merci, fit-il en lui adressant un sourire sincère, presque amical. » C'est à peine quelques secondes plus tard qu'il réalisa ce qu'impliquait le reste de la phrase de l'ancienne élève de Serpentard et il ajouta soudain : « Je ne me débrouille peut-être pas si bien que ça, tu sais : après tout, j'avais parfois du mal à bloquer certaines de tes balles. » Le compliment paraissait étonnamment naturel ; Isaac n'avait pas rougi ni même bafouillé et il semblait encore en pleine possession de ses moyens. Un jour à marquer d'une croix blanche, vraiment.

En revanche, la suite de la conversation l'entraînait sur des sentiers glissants qui menaça de le faire s'étouffer avec sa propre salive. S'il avait une petite-amie ? « Pourquoi tu veux savoir ça ? fut sa première réaction, une réaction instinctive, presque paniquée et surtout complètement disproportionnée par rapport à l'apparente banalité de la question. » Il se força à se calmer. Ce n'était pas comme si elle lui demandait de sortir avec lui en particulier, non ; elle lui demandait simplement s'il en avait une en ce moment. Ce cheminement de pensées fit réaliser à Isaac que leur simple présence à l'endroit où ils se trouvaient actuellement pouvait être mal interprétée et— oh Merlin, est-ce qu'elle voulait que... Ou est-ce qu'elle croyait à... Non, ce n'était pas possible, c'était Sybella, après tout et—« En fait je demande ça parce que la rédaction cherche des témoignages de gens en couple pour la Saint-Valentin. Alors si jamais tu … Enfin voilà, je me disais que … Bref. » Le soulagement l'envahit comme une vague irrésistible ; ses épaules se détendirent, ses doigts se décrispèrent et il relâcha la nappe qu'il avait sauvagement tordu entre ses mains sans même s'en rendre compte. « Tu me rassures, souffla-t-il avant d'enchaîner tout à coup : C'est que— je ne veux pas dire que tu... Enfin. Tu vois. » Très clair, Isaac, bravo. Très explicite. Et à peine vexant. « Pardon. »

« Non, je n'ai pas de petite-amie, déso— » Il s'interrompit soudain en songeant qu'il n'avait strictement aucune raison de s'excuser. Mais, puisqu'il s'agissait du travail de Sybella, que cela semblait important pour elle et dans le doute, il acheva d'une voix faible : « —lé. » Il rit avec gêne. « Je ne pourrais pas t'aider, donc. Mais je sais, enfin, ce sont des choses que j'ai entendues, que tu pourrais parler... » Maintenant, elle allait se mettre à croire qu'il écoutait les rumeurs, à moins que son innocence ne la persuade du contraire. « Pourquoi ne pas parler de ta propre expérience ? »

Une telle proposition lui paraissait audacieuse. Gêné, Isaac baissa les yeux sur ses mains. Devant lui, la nappe était froissée, signe parmi tant d'autres de son trouble.

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MessageSujet : Re: They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] EmptyJeu 9 Avr 2015 - 21:44

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De toutes les réponses auxquelles la jeune fille s’attendait, ce fut celle que prononça le jeune homme qui était indubitablement la plus inattendue. Elle haussa même les sourcils, incapable sur le champ de masquer sa surprise, avant de sentir la commissure de ses lèvres se plisser dans un sourire à mi-chemin entre la gêne et la satisfaction. « C’est vrai que … » commença t-elle, un brin hésitante, avant de finalement changer de décision en cours de route. « Enfin, t’es très bon, tu sais. » Au Quidditch, s’entendait-on. De toute façon il n’allait pas voir le double-sens, tout innocent et perdu qu’il était, à des milliers de kilomètres de l’éventualité que quelqu’un comme elle drague quelqu’un comme lui. Et puis ça n’était pas du tout ce qu’elle avait voulu dire, elle cherchait simplement à ce qu’il comprenne qu’il n’était pas aussi mauvais qu’il le croyait, qu’il prenne un peu de confiance et de plomb dans le cerveau et …

Le reste de ses convictions s’étiola devant la panique croissante et visible du bleu et bronze. L’irlandaise avait outrepassé ses droits de connaissance-et-ex-tyran-en-chef. Elle avait heureusement eu tôt fait de justifier sa question et cela rassura un peu trop fortement le blondinet, à un point tel que Sybella sentit une douloureuse chape de pierre s’abattre sur elle alors qu’il venait de montrer de quelle façon elle pouvait être terrifiante. C’était donc si révulsant que ça qu’elle s’intéresse à lui ? Une inexplicable colère lui lécha les entrailles, et la blonde inspira lentement pour tenter d’étouffer le feu qui venait de s’allumer. « C’est rien. » rétorqua t-elle plus froidement qu’elle ne l’espérait. Oh, si, bien sûr que c’était quelque chose. Ca se sentait à des kilomètres. Sybella était redevenue Tyrel en un battement de cils ; il avait fallu qu’involontairement, Isaac souffle à peine pour éteindre toute sa bonne volonté et ses intentions maladroites mais gentilles. Elle s’était refroidie en moins de temps qu’il n’en fallait pour dire « réfrigérateur » et maintenant, il n’y avait plus qu’à prier Merlin, Morgane et toute la clique des vieux mages en draps de soie pour qu’elle ne lui envoie pas son café dans la figure. Par chance, celui-ci était presque vide – et renverser une boisson tiède sur un garçon n’était pas assez dramatique pour être tenté.

Elle était de plus en plus excédée, la faute à ce mélange de frustration et de maladresse dérangeants. Sybella n’avait jamais réclamé de trouver craquant cet espèce d’idiot bienheureux à la bouille d’ange. Elle aurait préféré se contenter de salauds manipulateurs comme Lucas Drifloon, ou de gentils garçons irréprochables comme Dean Thomas. Les choses étaient suffisamment compliquées comme ça, alors pourquoi Salazar ses hormones s’amusaient-elles à lui faire jouer les montagnes russes ? Et pourquoi est-ce qu’Isaac persistait à vouloir être sympathique, presque complaisant ? Plus il parlait, plus ça lui donnait la sensation d’être cette fille de mauvaise vie qu’on jugeait et qu’on prenait en pitié. « Ma propre expérience ? » Sans doute avait-il voulu être flatteur, lui faire comprendre qu’elle était assez fine d’esprit et qu’elle avait assez de talent pour se mettre dans la peau des autres. Qu’elle était assez bonne plume pour ça. Ce fut pourtant un autre sous-entendu bien moins enjôleur qui vint enfoncer davantage la blondinette dans le marasme d’aigreur où elle s’apprêtait à prendre un ban revigorant. « Oui, j’imagine que je dois avoir des tas de trucs à raconter puisque je suis Sybella Tyrel, n’est-ce pas ? » A nouveau son regard épingla le sien, à la recherche de toutes les horreurs qu’il avait du entendre et auxquelles il croyait peut-être. Parce que c’est ce que les rumeurs disent, que je suis le genre de filles sur laquelle la moitié de Poudlard est passée, c’est ça que tu penses Delpech ? Ses lèvres eurent magiquement la décence de ne pas aller jusqu’au bout de sa tirade ironique. Au fond, si le Serdaigle pensait ça, c’est qu’il en avait les moyens et le droit. Elle n’avait pas fait miroiter d’elle une image aussi immaculée que lui, ça c’était certain. Et rien que pour ça, son envie d’être méchante avec lui fut douchée et laissa place à une simple résignation. « Ouais. Tu dois avoir raison. Je sais pas pourquoi j’ai cru que je pouvais te demander ça. » finit-elle par laisser tomber avec une amertume quasiment vexante pour son interlocuteur.

Sa tasse était vide – et la sienne aussi, apparemment, vu qu’il n’y touchait plus. Cette mascarade avait assez duré, elle en avait marre, elle et sa manie de ruiner les belles et simples occasions que le destin lui offrait de se rattraper, d’être meilleure. « Je vais y aller. J’ai du travail et j’vais être en retard. » Qu’il la croie ou pas, il allait au moins être soulagé d’être délivré de ce drôle de traquenard. La blonde se leva, enfilant sa veste et récupérant ses affaires tandis qu’elle jetait une poignée de mornilles sur la table suffisante pour payer leurs deux consommations. « Laisse tomber pour l’addition. A une prochaine fois, Mini-Delpech. » C’était ça ou lui balancer un amer Puceau numéro un, mais peut-être aurait-il été préférable que la jeune journaliste soit mesquine plutôt que d’employer ce timbre de voix avec lequel elle l’avait salué. Elle n’osa même pas lui jeter un dernier coup d’œil par-dessus son épaule lorsqu’elle franchit la porte du salon de thé, laissant derrière elle le tintement féerique de la clochette et la mine déconfite d’Isaac face à ce rendez-vous imprévu en demi-teinte.


Spoiler:
Isaac Delpech
Isaac Delpech

: I have stretched ropes from bell-tower to bell-tower; garlands from window to window; chains of gold from star to star, and I dance.

ϟ ÂGE : 26
ϟ FONCTION : Élève de Serdaigle, il redouble actuellement sa septième année.
ϟ AVATAR : Daniel Sharman
I Is Another

ϟ LIENS : A thousand dreams within me softly burn:
From time to time my heart is like some oak
Whose blood runs golden where a branch is torn.

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MessageSujet : Re: They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] They stare at me while I stare at you | Isaac [Terminé] EmptyVen 1 Mai 2015 - 16:59

Rise

and
grind

Certaines métamorphoses étaient impressionnantes mais celle qui déforma soudainement les traits avenants de Sybella pour les figer en une colère aussi froide qu'inattendue eut le don de surprendre Isaac. Il avait la saisissante impression d'avoir fait quelque chose de grave sans même savoir quoi précisément et devait probablement ressentir la même chose, le même sentiment de panique incontrôlée, qui s'empare d'un homme lorsqu'il appuie sur le mauvais bouton ou— Mais une telle analogie n'était pas exacte ; dans le cas présent, il n'avait aucune notice à laquelle se référer pour savoir à quel moment il avait tout fait foiré. « De quoi tu parles, c'est évident que tu es Sybella Tyrel, tenta-t-il de baragouiner avant de réaliser qu'il ne s'agissait probablement pas de la meilleure tactique à adopter. » Se ratatinant au fur et à mesure que le regard de la jeune fille le détaillait, semblant même vouloir le disséquer de l'intérieur, il essaya de se défendre avec une bonne foi aussi évidente que son incompréhension était grande : « Je ne peux pas t'aider pour ton article parce que je n'ai jamais eu de— Je ne voulais pas. » C'était la vérité : quoi qu'il ait dit, il ne voulait pas. Il avait aimé passer du temps avec elle, se surprenant même à souhaiter la revoir si seulement elle demeurait ainsi, d'aussi bonne humeur, aussi gentille. Peut-être qu'elle s'était contentée de faire semblant jusqu'au bout, après tout.

Je vais y aller. J’ai du travail et j’vais être en retard. « Sybella, attends, s'exclama-t-il dans une vague tentative pour la retenir. » Mais sa phrase s'évanouit au bord de ses lèvres aussitôt qu'il réalisa qu'il ne savait pas quoi lui dire. Pardon ? Pour quoi ? Explique-moi ? Elle ne semblait pas décidée à faire de la pédagogie actuellement. Elle était déjà debout alors qu'il était à peine sur le point de fournir des excuses aussi injustifiées que précipitées, juste pour ne pas la laisser partir en colère contre lui pour une raison inconnue. Cependant, elle était plus rapide que le fil de ses pensées et sa main laissa échapper une poignée de pièces sur la table. « Non, murmura-t-il faiblement en ramassant les pièces d'un geste rapide. Je vais payer, lai— »
Lorsqu'il releva la tête, les mains pleines de petite monnaie et l'air désorienté, il ne voyait plus que son dos à la sortie du salon de thé. Un très joli dos déterminé à lui signifier son dédain, visiblement. Cela, allié au précédent Mini-Delpech, acheva de lui faire comprendre que cette brève entrevue était terminé.

Il mit un moment à réaliser que le serveur patientait à ses côtés pour récupérer l'argent et débarrasser la table, et un moment encore plus long à quitter l'endroit. Il se sentait étrangement déçu. Il aurait aimé que les choses se passent autrement.

Il aurait aimé que Sybella soit—
Mais il était sans doute encore trop tôt pour ça.

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