La journée hivernale tendait vers sa fin. Dans le ciel strié de nuages gris, les timides rayons de soleil rougeoyaient. Il n’y avait que là, assise sur le cinquième rang des gradins réservés aux Gryffondor, que l’on pouvait observer ce spectacle reposant et Hazel le savait bien. Elle s’étonnait presque de se retrouver là, d’ailleurs, elle qui il y a quelques mois ne traînait que par obligation sur le terrain de Quidditch lors des cours obligatoires.

Cette après-midi s’achevait en tout cas de manière agréable. Installée, le regard perdu dans le ciel, elle rêvassait naïvement. Elle ne parlait même pas. C’était si inhabituel de voir cela chez quelqu’un comme elle qu’on aurait pu se demander si elle n’avait pas tout simplement perdu sa langue ; mais il n’en était rien. Cela faisait depuis quelques jours qu’Hazel se sentait paisible, heureuse. Ca n’avait pourtant pas été un début d’année grandiose, loin de là : la dispute avec Jude et l’éloignement d’Elliott après les incidents du bal avaient marqué la rouge et or. Elle avait essuyé leur colère du mieux qu’elle avait pu mais refusait de changer d’avis : c’était son choix de future adulte que d’accorder sa confiance à Zahari.

Et pour le moment elle ne le regrettait pas. La brunette finit par tourner la tête vers lui, qui était son voisin. Elle lui adressa un sourire chaleureux, tout simplement contente qu’il soit là avec elle et qu’il l’ait rejointe. Le Serpentard avait fait un nombre d’efforts considérables pour que les choses se passent bien entre eux et elle ne regrettait pas de lui avoir permis de s’améliorer. C’était en quelque sorte une façon de l’encourager que d’être avec lui, de le soutenir. Un frisson agita doucement sa nuque et elle se frotta les mains. « Y fait froid, tu trouves pas ? » Non, non, elle n’était pas en train de minauder. Bon, peut-être un peu. Après tout à quoi servait-il d’avoir un petit ami si on ne pouvait pas se plaindre à lui simplement pour le doux bonheur d’être réconfortée ?

Oui mais Hazel aurait du le savoir depuis le temps, malgré les améliorations notoires de Zahari dans son comportement, il restait toujours lui-meme, c’est-à-dire un garçon terre-à-terre et pas spécialement habitué aux clichés romantiques de base. Forcément, Hazel constata que le vert et argent ne daigna pas lui céder son pull et l’américaine finit par compter mentalement soixante secondes avant de demander d’une petite voix presque enfantine. « … Zahari tu me prêtes ta veste ? J’ai froid. Promis je te le rends après ! » Et sans lui demander son reste – car c’est ainsi, ce qu’Hazel veut, Hazel a -, la Gryffondor usa de sa douceur de boxeuse pour débarrasser le Serpentard de sa veste en un tour de main.

Son regard ‘arrêta tout à coup sur un détail. Une tâche. Noire d’encre, profonde, suivant les sillons de la peau. Un tatouage. Ses yeux se froncèrent, sa bouche d’habitude si joyeuse se froissa en un pli amer. Déni total de voir ce qu’elle avait pourtant juste sous les yeux en chair et en os, ou simplement incapacité à prendre conscience de la vérité, Hazel demeura silencieuse. Un silence qui n’avait rien à voir avec celui d’il y a quelques minutes. « C’est … une blague de très mauvais goût, ce truc. Pourquoi tu t’es fait ce faux-tatouage ? Tu sais que c’est la marque des Mangemorts ? » demanda t-elle, un peu abruptement. Elle ne pouvait pas y croire. C’était forcément une farce. Ca ne pouvait pas en être autrement. Pourquoi, sinon ?

(en cours d'edit)