PRIMEROSE CHEVALIER

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C'est l'histoire d'une petite fille blonde née de l'union – forcée – de deux familles de sang pures françaises. C'est l'histoire de la France qui un jour de saint valentin, a vu apparaître comme par magie une nouvelle tête pour peupler ses contrés. C'est l'histoire de Primerose Chevalier, fille unique et futur directrice du département des mystères au ministère – D'après elle.

L'histoire commence comme toutes les autres, deux jeunes personnes se rencontrent par hasard, ont un coup de foudre, se marient vécurent heureux et font beaucoup d'enfant.

Oui mais voilà peut-être qu'en réalité ses deux parents ne s'aimaient pas au départ, peut-être était-ce plutôt ses grands parents qui avaient eu ce coup de foudre à leur place, et puis peut-être aussi qu'ils n'allaient avoir qu'un enfant au final, peut-être qu'elle allait naître le jour où l'on célébrait l'amour alors que c'était justement ce qui manqué entre les deux jeunes époux à l'époque. Donc peut-être que la vie de Primerose ne serait que paradoxe finalement.

Les premières minutes de Primerose ne se passèrent pas comme prévues. Premièrement elle avait été sortie du ventre de sa chère maman par césarienne, ce qui n'enchanta pas et n'enchantera jamais madame Chevalier – qui lui en voudra d'ailleurs un peu toute sa vie. Elle n'avait jamais hurlé comme les autres bébés, même quand on lui donna une fessée sur ses fesses – un peu trop – molles. Non elle s'était juste contentée de vous regarder avec ses grands yeux ronds un peu idiots et d'ouvrir la bouche pour sortir un son approximatif.

Les années passèrent et Primerose ne parlait toujours pas, elle ne semblait d'ailleurs sujette à aucune forme d'adrénaline ou quoi que ce soit qui pourrait la faire se presser un peu. Complètement insensible aux grimaces idiotes de ses parents qui la laissait de marbre, Primerose était un bébé un peu morne, un peu triste mais étonnamment attachant. Parce que Primerose c'était l'enfant qui pouvait rester des heures devant ses cubes pour les empiler de manière parfaitement symétrique. Parce que c'était l'enfant qui – à défaut de parler – a su marcher très vite et qui se mouvait lentement jusqu'à vos bras pour vous câliner tendrement. Parce que c'était l'enfant qui avait un petit sourire en coin quand elle mangeait son poulet au curry avec ses doigts.

Si l'amour entre monsieur et madame Chevalier de la Rosière – oui parce que Chevalier est juste la contraction du nom de famille complet de cette famille bien française, bien noble, bien sang-pur. Bref, si l'amour entre ses deux parents avait vu le jour c'était sûrement grâce à Primerose aussi dès son enfance on lui donna le petit surnom de cupidon et qui aujourd'hui l'a fait encore sourire automatiquement.

Ses grands-parents étaient encore plus gaga que ses parents et passaient leur temps à lancer des « gouzi gouzi » à tout bout de champ alors que Primerose se contentait de les regarder avec des grands yeux complètement amorphe et insensible à leurs mots. Les sourcils levés et la déceptions étaient de rigueur dans ses moments là et souvent ils discutaient entre eux quand les époux étaient parties. « Vous ne trouvez pas Primerose un peu trop dans la lune pour une enfant de son âge ? » « Elle est juste d'un calme étonnant. » « Peut-être est-elle malade ? Je veux dire sous douée ou quelque chose comme ça ? « Vous rigolez j'espère ? C'est une vraie tête pour âge. » « Elle n'a jamais prononcée un mot jusqu'à présent. Je veux dire elle a 3 ans. » « Elle est juste molle et plus lente que les autres ce n'est rien. » « Il serait peut-être temps d'organiser une rencontre avec son cousin Jacques. » « Oh ! Excellente idée, ça va lui secouer les puces. »

Le cousin Jacques – naturalisé Jack aujourd'hui – était un jeune garçon de deux ans plus vieux qu'elle et complètement hystérique. Il était globalement agité, violent et passait son temps à hurler pour se faire comprendre. Il faisait des crises de colère et taper du pieds comme un idiot. Il était aussi misogyne que son âge le lui permettait et n'aimait absolument pas Primerose. Il lui prenait ses jouets et les cachait dans la maison pour voir combien de temps elle mettrait pour les retrouver compte-tenu de sa lenteur exceptionnelle. Mais elle, elle s'en fichait de lui et du haut des ses trois ans elle le regardait avec un petit air supérieur qui agaçait le garçon.

Ils passaient la plupart de leur temps ensemble lors des rendez-vous familiaux quotidiens. Alors au début ça continuait comme d'habitude, il l’embêtait et elle s'en fichait.

Et puis un jour, lors d'une des énormes crises de nerfs du cousin Jacques celui ci se prit une énorme baffe par son père qui ne supportait plus que son fils fasse honte à la famille Chevalier comme il le faisait. Primerose avait vu la scène et s'était approchée lentement – mais sûrement – de ce petit garçon pitoyable qui pleurait toutes les larmes de son corps : et plus encore si cela lui était possible. Elle passa sa main d'enfant sur sa joue pour sécher ses larmes et le prit dans ses petits bras tout mous et tout tendres. Ils étaient trop mignons ainsi installés et sa maman qui passait réconforter son fils ne pue s’empêcher de prendre une photographie de la scène – qui aujourd'hui se situe sur la table de chevet de Primerose dans son appartement londonien. Et là dans l'intimité de la vieille demeure elle prononça ses premiers mots de sa petite voix aigu de fillette de trois ans. « Pleure pas Chacques. »

Tout le monde comprit alors qu'elle n'était pas une enfant stupide qui ne savait pas parler mais juste une petite fille qui n'en voyait pas l'usage et qui avait appris les mots en écoutant et non en répétant comme les autres. Les grands-parents arrêtèrent de s’inquiéter pour le petite fille. Ses parents étaient fière d'elle et tentaient vainement d'entretenir de long dialogue avec leur enfant. Et le cousin Jacques ne cacha plus jamais les jouets de sa cousine.

Madame Leroux était l'elfe de maison de la famille, c'était une vieille elfe trapue qui passait le plus clair de son temps à pester sur son statut injuste d'elfe de maison. Primerose avait alors 9 ans quand elle la libéra sans faire exprès. C'était une journée d'hiver froide et blanche, Prime était restée chez elle et regarder le cousin Jacques faire une bataille de boule de neige avec son père. Un éternuement la sortie de sa torpeur c'était Madame Leroux qui faisait le ménage dans la chambre principale où Primerose avait installée sa chaise afin d'avoir une vue imprenable sur le jardin. « Vous avez froid ? Tenez. » et elle lui tendit une écharpe, celle qu'elle portait autour du cou comme si de rien n'était. « Elle est toute douce vous verrez. » Et puis elle était partie dans sa chambre avec une lenteur propre à sa personne. Primerose était un peu trop simple, un peu trop naturelle.

Elle ne revit plus jamais madame Leroux et ne comprenait pas pourquoi ses grands parents maternels – anciennement ses maîtres – la toisèrent pendant une bonne année. Elle se dit qu'ils ne l'aimaient plus et au fond, cela lui était bien égale – Primerose avait toujours été assez détachée de sa famille et les seules personnes importantes à ses yeux étaient ses parents et Jacques.

La même année Jacques du partir en Angleterre pour suivre ses études de magie à l'école de Poudlard – sa mère étant une sorcière anglaise. Primerose savait. Elle savait qu'elle n'allait plus voir son cousin avant bien longtemps et qu'il allait indubitablement lui manquer. Elle aussi allait lui manquer et il n'en avait pas vraiment conscience, mais au fond de lui il savait. Il savait que c'était fini les petits dialogues comme :  «  Quand je serais grand je me marierais avec toi Cupidon. » «  Arrête de dire des bêtises Jacquouille la fripouille. » ...  «  D'ailleurs je ne comprend pas pourquoi les parents t’appellent ainsi. C'est franchement ridicule. » «   Je n'sais pas non plus. » Lui non plus n'était pas enclin à comprendre l'humour – un caractéristique qui les rapprochait encore plus.

Deux ans s'écroulèrent avec une lenteur infinie, la vie sans Jacques était morne et Primerose passait le plus clair de son temps à lire des bouquins de magie dans sa chambre. La magie n'était pas quelque chose qu'on utilisait souvent chez les Chevalier, ils avaient une sorte de règle qui disait que si on pouvait faire quelque chose sans magie, on se devait de le faire. Elle n'avait d'ailleurs toujours pas montrer quelconque signe de pouvoir magique. Les plus septiques disaient qu'elle était une cracmol et qu'elle était la honte de sa famille. Les plus sages – comme ses parents savaient qu'elle avait toujours était plus lente que les autres et qu'il fallait juste s'armer de patience.

Ne dit-on pas : tout vient à point qui sait attendre ? Et bien avec Primerose cette phrase prenait tout son sens.

C'était pendant l'été dans la demeure de vacances des Chevalier – il semblerait que cette famille passe tout son temps ensemble ce qui est globalement étouffant pour Primerose – la chaleur se voulait étouffante aussi toute la petite troupe avait eu la brillante idée de se baigner dans la rivière. Le père de Prime prenait encore sa fille pour un bébé alors que celle ci avait déjà 11 ans depuis 7 mois. Il la prenait dans ses bras pour la soulever dans les airs comme une idiote pour la faire tourner et lui faire plonger la tête la première dans l'eau clair de la rivière. Il semblait bien s'amuser – Prime un peu moins. Surtout lorsqu'il perdit l'équilibre et qu'il l'envoya la tête la première contre un arbre qui trônait sur les berges. Arbre qui comme par « magie » vit de la mousse le recouvrir pour amortir la chute de la tête blonde. Primerose avait mal à la tête alors elle ne comprenait pas pourquoi toute sa famille hurlait littéralement de joie.

Quelques jours plus tard elle reçue une lettre de l'académie de magie Beauxbâtons annonçant qu'elle allait intégrer cette école à la rentrée. Elle était déçue au début car elle pensait qu'elle allait rejoindre son cousin en deuxième année à Serpentard à Poudlard. Visiblement ce n'était pas ce que le destin avait choisi pour elle.

Ses années académiques se passèrent globalement sans encombre. Primerose prit rapidement goût à la luxe ambiante au sein de cette académie où tout était brillant d'éclat, où tout n'était que grâce et beauté. Et malgré sa lenteur devenue légendaire Primerose se révéla être une sorcière extrêmement douée pour la magie, elle finit troisième de sa promotion et reçue même les félicitations personnelles de Madame Maxime, la directrice qu'elle appréciait énormément. Elle ne s'était pas faite beaucoup d'amies et restait principalement seule à étudier ce qui ne lui posa pas trop de problème.

Elle s'appelait Primerose Chevalier, elle avait 19 ans, c'était une animagi – statut découvert en 4ème année – diplômée de l'académie de magie beauxbatons.

C'est avec ce diplôme sous le coude qu'elle décida de prendre la route jusqu'en Angleterre après son 20 ème anniversaire – l'année 95 – rejoindre son cher cousin. Cela faisait maintenant 1 an qu'il n'avait plus donné de signe de vie ce qui inquiéta la jeune femme de plus en plus compte tenu des événements plus ou moins inquiétants que vivait le monde de la magie. Primerose s'était toujours éloignée des conflits, et ne s'était pas vraiment intéressée à tout ça jusqu'à aujourd'hui et la voilà qui – pour partir à la recherche de son seul véritable ami – allait se jeter dans la gueule du loup.

Sa famille avait toujours préférée vivre à l'écart dans la campagne française aussi quand elle mit pour la première fois les pieds dans la ville de Londres elle ne résista pas longtemps aux joies de la ville. Et passa plusieurs semaines à visiter toute la ville ainsi que les quartiers magiques oubliant ce pour quoi elle avait débarquée à Londres. C'est alors que la raison lui revint en pleine face comme un boomerang. Elle se trouvait au chemin de traverse occupée à diverses choses sans importance quand elle croisa la route d'un jeune homme à la barbe de trois jours, sale, et puant la cigarette. Elle ne mit pas deux secondes pour reconnaître son cher cousin. « Jacques ! Je t'ai cherché partout ! Où étais-tu ?! » « Qui êtes vous ? » « Mais enfin Jacques.. c'est moi Primerose.  Cupidon.. tu t'en rappelles hein. » « Non je ne connais pas de Primerose. » Son visage était déformé par la tristesse parce que bien sûr qu'il savait qui était cette belle femme devant lui. Sauf que maintenant le cousin Jacques naturalisé Jack n'avait plus rien à voir avec le gentil petit garçon d'antan : c'était un auror au service du ministère, un très bon auror qui plus est. Et un auror dangereux est un auror à éliminer pour les mangemorts. Il était hors de question d'impliquer sa cousine là dedans. Alors bien sûr, Jack était un peu idiot de croire que sa cousine était une abrutie. Il pensait sûrement naïvement qu'elle n'allait pas le suivre dans la rue. Il pensait sûrement qu'elle n'allait pas être là lors de l'attaque des rafleurs et qu'elle allait lui éviter la mort en lançant un sort pas forcement puissant mais récité en français ce qui eu comme effet de déstabiliser ces idiots de rafleurs – assez pour permettre à son cousin et elle de s'enfuir en transplanant.

« Tu es vraiment idiot Jacques. » « Pardon ?! » « Si tu parles français en me disant que tu ne me connais pas je sais que tu mens c'est comme ça. » « .. et merde. D'ailleurs c'est Jack maintenant.  » « Et bien oui... Je sais bien... Es-tu idiot ? »

Son intervention cette après midi là et son excellent dossier lui permirent d'intégrer le ministère de la magie au sein du département des mystères. Chose dont elle n'était pas peu fière, elle s'installa dans un appartement en plein centre de Londres et fut mise au courant des activités de Lord Voldemort par son cousin – membre de l'ordre du Phoenix. Et ils rattrapèrent le temps perdu – il lui donna d'ailleurs goût à la cigarette le bougre.

Seulement la vie ne s'arrêtait pas là et bientôt le ministre de la magie mourut, et fut remplacé par Philéas O. Folengrain un homme vraiment louche, même pour Primerose. L'ambiance s’assombrit peu à peu au sein du département notamment depuis l'arrivée du certain Antonin Dolohov dont elle se méfiait comme la peste mais qui étrangement l'attirait tout autant et aussi cet homme : Adam Julius Ephraim, discret et bizarrement dérangeant. Des événements étranges et terribles se tramaient au ministère. L'heure était grave et Primerose savait mieux que quiconque qu'il allait bientôt falloir faire un choix crucial – rester dans le confort de la neutralité ou prendre partie prix à ses risques et périls. Le choix était rude pour ce petit bout de femme nuageux et volatile nommé Primerose Chevalier de la Rosière.

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