Secret du moment


A. LICHUAN WHITELAW
(TROUVÉ)

Finalement, tu as plus de points communs avec Lone que tu ne le prétends.

Alors, vous savez ce que c'est ?
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Jessie M. Joyce
Jessie M. Joyce

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MessageSujet : I can't even live with myself { Basile I can't even live with myself { Basile EmptyDim 22 Mar 2015 - 23:46

I’m tired and I’m lost
I don't want to be found

Ses bras nus rentrent en contact avec les parois froides de la baignoire dans laquelle il est parti se réfugier. Une partie de lui, enfantine, se dit qu'il aurait aimé mourir en héros, acclamé par des foules d'inconnus, remercié pour son sacrifice. L'autre, vicieuse, lui crie de ne pas faire ça, de quitter des yeux le grand couteau qu'il a amené avec lui. Tu ne peux pas les abandonner, lui rappelle-t-elle. Il le sait déjà. Mais il y a ce rouge qui coule sur ses mains, ce rouge qui le ramène face à une réalité trop dure à supporter, ce rouge apparu comme par magie quand, sous le choc il s'est mis à taper le miroir qui lui renvoyait le reflet de son être détruit. Chacune des larmes qui coulent sur son visage est pour eux. Son cerveau repasse en boucle les visages des gens qu'il aime, comme pour lui faire comprendre qu'il n'est pas seul, qu'il a encore des gens à aimer. Il les rejette en bloc, la Victory choquée, la Automne dévastée, ceux apeurés. Certains diront qu'il a finalement sombré dans la folie, que ce monde était trop difficile pour une personne comme lui. Et il y a celui à qui il s'interdit de penser, il y a Basile. Basile qui trouvera son cadavre tiède d'ici quelques heures en rentrant. Ou froid. Il n'a jamais été capable de comprendre les horaires de son meilleur ami ce qui n'a désormais plus la moindre importance.

Ses mains le brûlent, le grattent. Les bouts de verre encore présent à l'intérieur de sa chair ne demandent qu'à être enlevé mais il ne fait pas le moindre geste. Il se contente de fixer ce couteau qui lui permettra de connaître le repos. Il ne croit en rien, il n'espère pas un monde meilleur après. Il a juste envie de disparaître de la surface de la terre, ne plus être un poids pour les autres qu'il se risque trop souvent à amener dans sa chute.

Il repense à celui qui a précipité ce moment de faiblesse, à celui qui sans le savoir est l'élément déclencheur de ce qui arrivera dans les minutes qui suivront. Il repense à Lichuan, à cet ami toujours présent, à celui qui n'aurait jamais dû trahir. Il revoit son visage dévasté par la haine durant l'épisode avec Lone, ce reflet de ce qu'il est également. Un goût à la fois acide et sucré finit par lui piquer la gorge. Il est incapable de savoir depuis combien de temps il ne s'est pas nourri d'autre chose que de bonbons trop chimiques. Quelques secondes plus tard, le vomi qui prend place entre ses jambes est rose et a une odeur de fraise tagada. C'est ce que ça fait alors, de se sentir trahi, de se dire que toutes les personnes à qui on tient peuvent agir de la sorte, à marcher sur vos sentiments – eux, sincères – comme s'ils n'avaient pas la moindre importance. Il repense à cette lettre, à cette réponse que celui qu'il considérait comme son ami lui a donné. Il se sent dévasté, détruit. Il aurait aimé se persuader que tout irait bientôt mieux, qu'il rêvait, que son esprit lui jouait de nouveaux tours dans l'espoir de le rendre fou. Mais le papier taché de sang qui traîne sur le carrelage est concret. Il l'a tenu, ses larmes s'y sont écrasés quand il a lu la fameuse phrase, celle de trop. Je trahis aussi naturellement que d'autres changent de chemise, écrit Lichuan. Et face à toutes les pseudo gentillesses énoncées, c'est ce qu'il a retenu.

Le métal du couteau le fait frisonner. Il hésite une fois de plus, jusqu'à ce que la lame lui renvoie à nouveau ce reflet, cette vision de lui à laquelle il tente d'échapper depuis des années. Il est pathétique, seul face au monde. Aujourd'hui, il se rend compte qu'il a tout perdu. Disparue sa famille à laquelle il tenait tellement, Lichuan l'a faite explosé en les trahissant tous. Finis ces moments de bonheur, entouré de ceux avec qui il se sentait si bien. Et encore une fois, il ne reste que Basile. Faux espoir. Il n'est pas stupide Jessie, et ça malgré l'image pleine d'insouciance qu'il renvoie au monde. Il sait que Basile ne lui pardonnera jamais quand il apprendra la vérité. Il deviendra au mieux un inconnu, un étranger bizarre à qui on refuse d'adresser la parole dans la rue. Dans le pire des cas, Azkaban deviendra sa maison. Il refuse de s'y laisser mourir, seul et oublié de tous. Il préfère en finir aujourd'hui. Sa vue est brouillée par les larmes, son cerveau concentré sur le tranchant du couteau qui vient se poser sur sa peau tatouée. Et il coupe. Rouge sang, un bon début mais il faut atteindre les veines qu'il veut n'avoir aucune chance d'être retrouvé en vie, forcé de devoir donner des explications gênantes.

Hiro îth ab 'wanath, puissent-ils trouver la paix après la mort. Ses yeux se lèvent enfin pour la première fois depuis cinq bonnes minutes. Il contemple le mur sur lequel est écrit avec son propre sang son message d'adieu, celui pour son meilleur ami.
Adieu Merry.

Basile Y. Flaversham
Basile Y. Flaversham

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MessageSujet : Re: I can't even live with myself { Basile I can't even live with myself { Basile EmptyLun 23 Mar 2015 - 10:52

Qui tuaient parfois
A coups de pourquoi
Le cœur du bonheur.


Basile Yann Flaversham était un bon enquêteur et il venait de le prouver à tout le Royaume Uni. Depuis le début, il avait raison de croire que Whitelaw était suspect et il se félicitait d'avoir levé le voile sur ce mystère. Bien sûr, avec cette révélation étaient arrivées de nouvelles questions, comme au sujet de son affaire de gobelin qui était plus ou moins retournée à la case départ. Cependant, il comptait bien profiter de sa soirée pour fêter ça et pourquoi pas faire une bouffe avec tous ses amis. L'écossais poussa la porte de son appartement et pénétra dans ce dernier, rapidement suivit par Hercule, l'imposant chien. Au sol, en plein milieu de la salle principale, se trouvait une veste en cuir bien trop petite pour le propriétaire du loft. D'un geste légèrement nonchalant il l'attrapa et la posa sur une chaise. Jessie, t'abuses. Tu pourrais faire un effort. De sa voix incroyablement grave, il interpella son ami, mais ne recevant aucune réponse, il conclut assez rapidement que son ami avait dû transplaner chez Victory ou un de ces gars bizarres du ministère.

L'auror attrapa une bière dans le frigo rouge et alla se poser dans le canapé pour la boire quand soudainement un aboiement retentit. Le chien n'était pas du genre à faire ce genre de choses et encore moins à l'intérieur, ce qui inquiéta vaguement Basile qui se releva et se dirigea vers son fidèle compagnon. Celui-ci se tenait devant la salle de bain entrouverte. Tu veux prendre un bain ? Sérieusement, tu peux attendre. Pourtant, au fond de lui une petite voix lui criait que quelque chose n'allait pas et le comportement de son chien n'aidait en rien. Il poussa alors la porte, pour jeter un coup d’œil et ce qu'il y trouva était bien pire que ce qu'il aurait pu imaginer. Jessie qui tentait de mettre fin à ses jours.

Tout alla alors très vite, tant dans l'action que dans la tête de Basile. L'auror attrapa une serviette qui traînait par là et la posa sur les poignets ouverts de son ami, afin d'arrêter le saignement. Jamais dans sa vie, il n'avait vu son ami dans un tel état et honnêtement il n'aurait jamais imaginé voir la pile électrique finir comme ça. Basile était paniqué et avait littéralement les larmes aux yeux. Il ne comprenait pas et il s'en voulait un peu.

- Jessie regarde moi ! Regarde moi ! Parle moi ! Reste avec moi ! Je suis là, t'en fais pas.

L'auror avait fini par sortir son ami de la baignoire qui était presque plus rouge que blanche, afin d'asseoir son ami dans le canapé. Porter Jessie n'était pas très compliqué, vu le gabarit. Sans perdre de temps, il lui administra les premiers gestes de secours qu'il avait appris quelques années auparavant et l'espace d'un instant, il regrettait de ne pas avoir Joy à ses côtés. L'écossais était peut-être un très bon enquêteur, il faisait un piètre médecin. Tandis que les coupures de Jessie commençaient vaguement à se stopper, l'auror regarda son ami qui reprenait vaguement connaissance.

Il pouvait aisément lire la tristesse dans le regard de son ami et il se demandait bien ce qui pouvait bien lui faire autant de mal, alors qu'hier encore il rigolait comme un gamin dans les couloirs du ministère. Le chien se tenait non loin de là, prêt à apporter de l'aide. Hercule était à l'image de son maître, toujours prêt à rendre service. Basile déposa une couverture sur l'ancien Poufsouffle. Tu peux pas me faire ça. Pas toi. L'auror ne pouvait plus qu'attendre que son ami sorte de son état vaporeux, ce qu'il fit difficilement, hésitant à tout moment de téléphoner à quelqu'un, mais une petite voix en lui disait de ne pas le faire, pensant que son ami préférerait que cela reste entre eux. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi tu fais ça ?

Jessie M. Joyce
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MessageSujet : Re: I can't even live with myself { Basile I can't even live with myself { Basile EmptyMar 24 Mar 2015 - 9:06

I’m tired and I’m lost
I don't want to be found

Basile. La première chose qu'il voit en reprenant difficilement connaissance sont ses yeux, ceux qui ont plus d'effets sur lui que toutes les lames du monde. Face à son meilleur ami, il se sent mourir. Il ne lui faut que quelques secondes pour comprendre qu'il a échoué, que Basile est arrivé à temps pour le sauver de lui-même, de sa démence qui le pousse toujours à agir un peu trop radicalement.

En temps normal, il aurait été ravie. Ses yeux se seraient mis à pétiller de bonheur face à ce spectacle qu'il aurait considéré magnifique. Se faire réveiller par l'écossais, c'est comme rejouer cette scène qu'il trouve lui-même stupide du prince charmant qui vient sauver la princesse. Habituellement, il n'aurait pas manqué une occasion de rappeler à son meilleur ami qu'il faut normalement donner un baiser, et ça même s'il sait pertinemment que la seule chose à laquelle il aurait eu droit est une tasse de café, et encore. Mais la douleur à son poignet lui rappelle qu'aujourd'hui n'a rien de normal et – mise à part cette tristesse vicieuse qui refuse de le quitter – c'est de la tristesse qu'on lit dans ses yeux. De la tristesse et de la peur. Soudainement, il a honte, honte de lui. Honte d'avoir imposé à Basile cette image de son corps presque mort, honte d'avoir à donner des explications. Quelques minutes de plus et il serait mort, lui rappelle son cerveau. Quelques minutes de plus et il n'aurait pas à se soucier des conséquences de ses actes. Il serait un cadavre qu'on amènerait à la morgue où tous pourraient contempler la marque des Ténèbres qui orne son bras tatoué. Certains auraient mieux compris les raisons qui l'ont poussé à abandonner, mais pas Basile. Face à ses yeux inquiets, il sait. Son meilleur ami n'aurait jamais pardonné un acte pareil. Il l'aurait haï tout le reste de sa vie, supprimant de sa mémoire tous les moments heureux pour les remplacer par ce sentiment de trahison.

Sauf qu'il est vivant, sauvé par la seule personne qu'il aurait aimé ne plus voir. Il aurait dû commencer plus tôt, aller ailleurs, utiliser une façon de faire plus optimale. Il aurait dû mais il a échoué. Le regard de son ami est la pire des tortures. Il voit Basile inquiet, Basile qui semble être là pour lui, Basile qui cherche à comprendre les raisons qui l'ont poussé jusqu'au suicide. Il ne les a pas préparé à ça, lui le gosse heureux qui saute habituellement partout. Il a envie de fuir, échapper aux explications qui vont forcément venir, échapper au visage déçu de son ami. Ne jamais voir ses yeux remplis de haine quand il lui racontera la vérité. Il aurait aimé partir avec une image correcte de son meilleur ami. Ses sourires quand il rigole, son expression quand il se compare à Batman, ces moments où ils vont tous les deux boire un verre après le travail. Ces moments où tout le reste n'a finalement que peu d'importance. Alors il aimerait fuir, que Basile ne garde que ça de sa personne. Il se fiche d'agir comme un lâche, il ne cherche qu'à le préserver. Pas de la bonne façon, pas après avoir tenté de se suicider dans sa baignoire. Il n'a pas le courage d'affronter tout ça. Il veut juste partir mais il en est incapable. Impossible de transplanner, impossible de se lever. Il est pris au piège.

    — Tu n'aurais pas dû me sauver Basile. Sa voix est faible. Chaque mot lui coûte plus qu'il ne l'aurait pensé. Pourtant, ses blessures guérissent, il est au chaud sur ce canapé qui lui sert presque quotidiennement de lit. Mais il n'a pas envie de parler, comme pour retarder ce moment inévitable. Tu n'aurais pas dû. Des larmes coulent à nouveau sur ses joues. Tu vas me haïr, Basile. Me haïr.

Il aurait aimé que tout soit différent mais c'est trop tard désormais. Il fait partie des mangemorts depuis bien trop longtemps pour tenter de nier son implication dans ce groupe de personnes activement recherchées. Il fait partie des méchants, comme dirait Basile. Mais c'est faux. Il n'a pas de bien et de mal, il n'y en a jamais eu. Cette certitude existe chez lui depuis trop longtemps. Il y a juste des gens, des actes de foi, ceux qui veulent agir et ceux qui veulent les en empêcher. Il y a Gandalf et Saroumane, deux personnes prenant des routes différentes pour des raisons qui leur semblent être les bonnes. Il y a lui qui rejoint les mangemorts sans penser aux conséquences, sans se douter que ça serait compliqué avec un meilleur ami auror. Et soudainement, il se sent égoïste, peut-être encore plus que Lichuan. Il ne veut pas mieux que son ami, que celui qui a trahi leur famille sans un mot.

Il trouve enfin le courage de le regarder. Il aimerait arrêter de pleurer, le prendre dans ses bras, le supplier de le pardonner mais il n'est pas stupide Jessie. Il sait que les choses ne sont pas si évidentes. Il a conscience que ça ne sert à rien si c'est pour se haïr quelques minutes plus tard après lui avoir avoué la vérité. Envolés les moments heureux, il se retrouve seul.

Basile Y. Flaversham
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MessageSujet : Re: I can't even live with myself { Basile I can't even live with myself { Basile EmptyJeu 2 Avr 2015 - 14:49

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Cela faisait trois fois qu'il repassait ses derniers mois dans sa tête, à la recherche d'un indice, d'un élément qu'il aurait manqué pour expliquer ça. Les mots n'étaient pas suffisants pour exprimer à quel point il se sentait mal. Si Basile avait décidé de devenir auror, c'était avant tout pour protéger les gens qu'il aimait, mais il avait échoué. L'écossais faisai désormais un bien piètre auror, incapable de protéger la personne avec qui il avait presque toujours vécu. Désormais, son petit coup de génie au sujet de Whitelaw lui semblait totalement ironique et inutile. La seule chose qui pouvait le rassurer dans un tel moment, c'était de voir son ami en vie. S'il devait perdre de nouveau quelqu'un de proche, l'auror ne tiendrait tout simplement pas le coup. Basile, c'était ce genre de gars qui ne parlait jamais de lui, ou de ses émotions et c'était sûrement pour cette raison qu'il était ami avec Jessie. Le brun ne posait jamais trop de questions et n'était pas du genre à déballer sa vie. Seulement, en le voyant ainsi, il se disait qu'ils auraient mieux fait de parler plutôt que faire semblant de sourire.

L'ancien poufsouffle sortait de son état vaporeux. Basile lui fit un vague sourire absolument faux, qui servait seulement à dire que tout irait mieux. Ce qui était très loin de la vérité. Les premiers mots de son ami lui firent l'effet d'un coup de couteau. Celui-ci ne voulait pas qu'on le sauve, il ne voulait pas qu'il le sauve. L'auror ne comprenait pas trop pourquoi son ami avait décidé de mettre fin à ses jours chez lui, s'il ne voulait pas qu'il le sauve. Mais honnêtement, il avait tellement de questions en tête qu'il n'arrivait tout simplement pas à formuler la moindre petite phrase.

Haïr. Comment pourrait-il détester son meilleur ami ? Basile dévisageait Joyce d'un regard d'incompréhension. Pourtant, au fond de lui, il commençait légèrement à comprendre que son ami lui cachait quelque chose de bien plus grand que lui, quelque chose de terrible. L'écossais aurait pu facilement comprendre s'il n'était pas encore dans une phase de choc et surtout si ce n'était pas son meilleur ami. N'importe quel auror digne de ce nom aurait pu faire le rapport entre la découverte au sujet de Lichuan et la tentative de suicide de Jessie. Cependant, Basile aimait trop son ami pour voir ce genre de choses, pour lui Jessie était le gars un peu bizarre mais attachant qui bosse au ministère.

- Te haïr ? Tu es comme mon frère ! Ça ne peut pas être si grave.

Cette phrase n'allait certainement pas aider son ami, mais elle l'aidait lui. En regardant le petit être logé dans le canapé, il savait bien que c'était grave, plus grave que le jour où il avait mis la Chevrolet dans un fossé. Basile avait perdu sa mère, avait presque perdu sa meilleure amie et maintenant son meilleur ami, l'auror commençait réellement à accuser le coup. Comme s'il était voué à perdre toutes les choses qu'il aime. Alors, il restait là, le regard plein de questions vers son ami de toujours, espérant que celui-ci exagérait.

Jessie M. Joyce
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MessageSujet : Re: I can't even live with myself { Basile I can't even live with myself { Basile EmptyDim 19 Avr 2015 - 4:47

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Tu es comme mon frère. C'est le genre de phrase qui fait mal, celles qui donnent envie de pleurer toutes les larmes de son corps. Parce que quand Basile la prononce, il sait que c'est fini, qu'il vient de perdre ce qu'il y a de plus précieux à ses yeux. C'est Pippin sans Merry, Batman sans Robin. C'est le côté droit du cœur, incapable de fonctionner convenablement sans le gauche. Il étouffe. Sur ce canapé désormais devenu inconfortable, il fait connaissance avec le concept de honte. Il pourrait mentir, inventer une histoire plus grande que lui qu'il serait finalement incapable de contrôler. L'idée lui traverse l'esprit bien sûr – il n'a pas la moindre envie de le perdre, son meilleur ami – mais au bout de quelques secondes il se fait à l'idée que ce n'est pas une solution viable. Son regard s'arrête plus loin sur un papier qui traîne dans le salon, au sol. Un papier que Basile n'a pas pris le temps de ramasser ou de lire. Une lettre qui a tout précipité, l'aveu du traître qu'il ne peut se contraindre à haïr.

La phrase tourne en boucle dans sa tête. Tu es comme mon frère. Lui l'a toujours vu de cette manière. Basile c'est son meilleur ami, son grand frère, son super-héros, son âme sœur. Il regarde l'auror avec un regard désolé bien que ça ne serve à rien. Il est loin d'être stupide Jessie, il sait qu'il pourra s'excuser des milliers de fois que ça ne changera pas. Le gamin loyal a trahi celui qui compte le plus à ses yeux pour des idéaux approximatifs. Son attachement aux mangemorts est plus sentimental qu'autre chose aujourd'hui, et même s'il se voile la face avec une facilité déconcertante, au fond de lui il a conscience que c'est Lichuan qui a raison en trahissant, qu'il ne peut pas rester éternellement avec ces gens aux comportements déviants. Mais c'est entouré par cette folie ambiante qu'il se sent le mieux. Il aime Basile, Victory, Joy et Automne. Il aime ces moments simples qu'il peut passer avec ses amis, bien trop habitué à ses lubies pour le juger. Ces moments ne sont pas suffisants et même s'il les chérira jusqu'à sa mort, c'est chez les mangemorts qui retrouvent ce qui s’apparente le plus à des gens capables de le comprendre. Il ne se fait que rarement d'illusions, il sait que même dans ce cercle privé, certains le trouvent plus que bizarre mais comme toujours, il l'a très rapidement relayé au rang de détail. Ces gens sont fous, et ils les trouvent magnifiques. Il a l'impression que tout est possible une fois ensembles, qu'ils ne sont pas obligés de céder à la pression d'une société qui aimerait les psychanalyser avant de les envoyer croupir dans un hôpital psychiatrique froid et impersonnel.

Il essuie ses larmes, réprime les suivantes avec une difficulté sans pareil. Ce n'est plus la peine de pleurer, ça ne changera rien. Basile ne sera pas apitoyé par ces gouttes salées en apprenant la nouvelle. Il ne le trouvera que plus stupide, bien que ce soit désormais difficile. La douleur a son poignet lui rappelle en discontinu à quel point son existence vient de prendre un tournant inattendu. Tu es comme mon frère. Mais il le connaît lui, le frère biologique de Basile et il sait qu'il n'aurait fait une connerie pareille de sa vie. C'est quelqu'un de bien, pas du genre à rejoindre les mangemorts, pas du genre à trahir ses amis, pas du genre à être faible en se suicidant pour fuir la confrontation.

    — Lichuan. Il ne sait pas par où commencer son explication. Trop de choses, trop d'informations, il se contente de lancer un nom, celui que Basile hait tant, celui qui lui manque déjà. Lichuan a trahi. Son regard se repose sur le papier froissé qui repose proche de la télé. Des mots durs qu'il aurait aimé ne jamais lire. C'est ma faute. Je devrais arrêter de m'attacher à vous. Il le regarde, son meilleur ami. Il a envie de tout arrêter, d'effacer ça, de le prendre dans ses bras. Elle lui semble si lointaine l'époque de l'innocence où il pouvait le prendre dans ses bras au risque de se faire rembarrer. Elle date de la veille, voire du matin même. Tu la ressens cette haine, c'est bon ? Tu penses encore que c'est pas si grave ? Tu me considères encore comme un frère même si je suis un mangemort ? Il marque une très courte pause. Réponds pas. Pas besoin, je sais ce que tu penses. Tu dois être déçu, te dire que je t'ai trahi et c'est vrai. Mais je voulais pas. De toute façon, c'est trop tard. Tu me hais, n'est-ce pas ? Dans quelques heures, tu me haïras comme tu as jamais haï personne. Même Lichuan te paraîtra fréquentable. Il baisse le regard, incapable de supporter quelques secondes de plus la vie de son ex-meilleur ami. Je t'ai jamais mérité. Tu as toujours été trop bien pour moi, je suis pas con. Tu devrais t'estimer heureux, c'est fini maintenant.

Ça aurait dû être fini définitivement mais personne ne le laisse faire. Il n'a plus l'impression d'être libre de ses actions. Constamment, il se retrouve obligé d'agir comme le veule les autres. Pourtant, il aurait été heureux mort. Il ne l'aurait pas su, ne serait resté qu'un souvenir à la fois bon et mauvais. Pour son meilleur ami, il ne sait. Peut-être qu'avant cette conversation, la tendance aurait été au positif mais maintenant il doute. Il ne viendra sûrement pas à son enterrement, il n'apportera pas de fleurs, pas d'anneaux en référence à l'œuvre qui a rythmé sa vie, qui est à l'origine de plusieurs de ses choix les moins intelligents. Tu es comme mon frère. Foutaises.

Basile Y. Flaversham
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MessageSujet : Re: I can't even live with myself { Basile I can't even live with myself { Basile EmptyLun 18 Mai 2015 - 16:43

Qui tuaient parfois
A coups de pourquoi
Le cœur du bonheur.


Fuir. Basile aimerait faire demi tour, ne jamais être rentré chez lui, que quelqu'un d'autre que lui se tienne face au brun. L'auror tentait temps bien que mal de se rassurer en se disant que ce n'était pas si grave, mais il savait bien que c'était faux et qu'il n'était pas prêt à entendre les paroles de son ami. Pourtant, il restait là, debout à regarder Jessie qui se noyait dans ses larmes à chaque regard qui lui lançait.

Basile, malgré ce que l'on pourrait penser et un homme plutôt perspicace. La simple annonce de Lichuan, le laissa entrevoir l'horreur, rapidement il comprit que Jessie était peut-être pas le garçon qu'il pensait connaître. Peut-être que Jessie était un Mangemort. Il n'écoutait que d'une oreille son ami se plaindre, parce qu'il ne pouvait tout bonnement pas accepter la nouvelle.

Tout dans son esprit devint flou. Il réalisait peu à peu ce que cela voulait dire. Jessie lui avait menti. Jessie était un traître. Jessie avait mis sa vie en danger. Il aurait pu mourir, perdre son boulot et perdre ses proches à cause de la seule personne au monde qu'il pensait réellement incapable de faire du mal à autrui. Tous les souvenirs lui remonte à l'esprit. Cette matinée dans la rue des embrumes, cette lettre à Zahari Lone, ces discutions sur Azkaban et sur de nombreuses autres affaires.

STOP. Ca ne pouvait pas être vrai. Jessie ne pouvait pas être ça. Jessie c'était un gars sympathique, un peu hyperactive qui voyait le monde comme un petit hobbit, pas un monstre sanguinaire. Et si… Non. Il fallait qu'il soit sûr. Soudainement, il se pencha vers son ami, avec un regard bien plus dur que celui après l'accident de la chevrolet.

— Jessie ?! Regarde moi bien ! Et jure moi que tu n'as rien à voir avec les mangemorts.

Un seul mot et tout redeviendrai comme avant, mais c'était un silence lourd de sens qui s'installa dans la pièce. Basile releva la tête et souffla un grand coup. Le choc était trop grand. Une rage sans pareille montait en lui et en signe de frustration, passa sa main contre sa joue. Une véritable claque pour celui qui ne remettait jamais ses amis en cause. Un coup de pied dans la table basse, puis son regard retombe sur Jessie.

— Comment tu as pu me faire ça ?! Sérieusement ! Non, tu sais quoi ? Je ne veux même pas savoir, je ne veux même plus te revoir. C'est terminé.

Basile n'était que très rarement du genre si extrême, mais s'il restait il le frapperait. La colère est un sentiment indomptable et chaque être vivant la gère à sa manière et pour l'auror la fuite apparaissait comme la seule solution envisageable. Il ne savait pas où aller, mais n'importe où sera mieux qu'ici.

Il attrape sa veste. Fait signe à Hercule de le suivre et se dirige vers la sortie, laissant dans son dos son passé. Le dégoût. Le mépris. Trop de choses à encaisser en une seule journée. En rentrant, Basile pensait avoir gagné, mais il avait tellement perdue que sa misérable victoire dans lui paraissait bien maigre. L'auror allait quitter la salle, mais au dernier moment il lança un dernier regard sur Jessie.

— Si jamais un jour j'ai été ton ami, reste en vie.

L'homme disparut aussitôt dans l'encadrement de la porte, démarra sa voiture et roula durant des heures sans but et sans raison, juste pour fuir la réalité.



PS. Ce n'est pas ouf, je m'excuse.
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