C'est du côté des serveurs que Théodore avait choisi d'aborder la soirée. Parce que 1. c'était une bonne excuse pour aborder les gens. 2. sur un malentendu de FRANCHE camaraderie, il pourrait toujours se rabattre sur les autres "garçons de café".

Mais alors qu'il servait des toasts, son regard tomba par inadvertance dans un HORRIBLE décolleté plongeant. Au secours, Electre était là. Celle-la même qu'il évitait comme la peste et qu'il avait malencontreusement embrassée en la prenant pour Asterdre.

« ... Oh non, pas toi ! » On a connu mieux, comme phrase d'accroche.

« Non, mais pour qui tu te prends ? C'est pas parce que t'es la petite sœur de mon petit- » il se racle la gorge « ... de mon meilleur ami que ça te donne le droit de me snober comme ça. Que ce soit clair, tu t'approches pas d'Asterdre, et encore moins de MA proie. » Et sans prévenir, il la pousse sur le côté pour s'avancer vers Basile.

« Salut, toi. ♥ Crois-moi, je viens de te débarrasser de la personne la plus barbante de la soirée. Tu veux voire un verre, pour oublier tous ces pètes-sec ? »

Tu étais parvenue à recevoir une invitation pour ce bal beaucoup plus facilement que tu ne l'avais espéré. Certes, il t'avait ensuite fallu expliquer à Thaddeus pourquoi tu ne serais pas présente au Deus, mais au final tout avait été réglé. Si tu étais présente ici c'était en tant que Lenham, et aussi en tant que fantôme, une vraie figure de proue du retournement du Ministère. Plusieurs personnes avaient déjà tenté de te parler, ou plutôt de te toucher, comme pour vérifier que ce que tu étais. Imbéciles. Le visage crispé dans un sourire tu guettais la moindre opportunité pour fausser compagnie au vieil homme qui te racontait en long et en large ses maladies.

Traîné de force à la soirée du ministère par son meilleur ami, Jessie soupire en attendant que les choses se passent. Il est pressé de partir pour rejoindre le Deus Ex Machina. Même s'il n'aime pas l'endroit, ça sera forcément mieux qu'ici, surtout depuis que Wilde est arrivée. Il rigole face à la pique de Théodore jusqu'à ce que celui-ci pousse Electre pour s'accaparer son pote et que l'ancien Poufsouffle se retrouve obligé de parler à la fille.
— Electre, ça fait longtemps. Son ton laisse clairement sous-entendre qu'il est tout sauf content de lui parler.

« Edeeen ! » Le ton est enthousiaste et comme pour appuyer ses propos, il saute dans ses bras pour lui faire un câlin. « ... Ouais, je sais. Elle m'a attaqué la bouche avec sa langue, c'était pas beau à voir. Toi aussi, elle t'as agressée ? » Et en se retournant vers Electre « Je pense que tu aimerais éviter que je dise à Philéas à quel point tu es barbante, donc je vais plutôt accompagner ce charmant jeune homme prendre un verre. Bye, mocheté ! »

Soudain, il attrape le bras de Basile pour l'emmener à l'écart. « Whisky pur feu ? Rhum chantant ? ... Tu décides ! Mais comment ça se fait que je t'aie jamais vu auparavant ? »

« Du scotch, hm ? ... Tu es écossais ? » Intéressant, très intéressant même. Car jamais les écossais ne l'avaient déçu sous la couette. C'était des hommes, des vrais. Ils ne s'y prenaient pas avec des pincettes et n'avaient jamais peur de passer une nuit de folie avec lui. « Et tu as bien raison, l'action c'est ce qu'il y a de mieux. Au diable la paperasse et les belles paroles ! » Tout sourire, il lui tendit son verre et trinqua avec lui. « Mais dis-moi, c'est quoi ton petit nom ? »

« ... Tu veux dire que tu me trouves amusant ? » Un clin d’œil lancé dans sa direction, il pouffa de rire. « Disons que je trouve que c'est agréable de voir hommes importants habillés sur leur 31. Regarde le lui, par exemple ! » Sans aucune retenue ni discrétion, Théodore pointa du doigt monsieur Kanzler, non sans lui reluquer les fesses. « Mais t'en fais pas, il a un gros nimbus 2000 flanqué dans le derrière. Toi, t'es à la fois sexy et amusant ! Tu gagnes pas mal de points. » Dans un battement de cils, il lui tendit une petite saucisse qui traînait sur le buffet. « Tiens, j'imagine que tu as faim ? ... C'est ton petit ami, Jessie ? »

Il n'en revient pas que son pote ose l'abandonner pour aller avec quelqu'un comme Théodore. Bon, ce n'est pas ça qui va le gêner. Edden ne le laisse pas seul, elle. Par contre, il ne peut pas s'empêcher d'espionner la conversation entre les deux garçons, et donc d'intervenir quand il est question de savoir s'ils son en couple. Il s'excuse auprès de Edden pour aller attraper la saucisse que Théodore tend à Basile, en souriant.
— Oui c'est mon copain ! On sort ensemble depuis quoi ? 2 ans, n'est-ce pas chéri ? Mais on est en relation libre.

Il manque de saigner du nez, Théodore. La réplique de Jessie ne faisant qu'entretenir ses fantasmes les plus tordus, il finit par tendre une autre saucisse vers Basile avant de s'en attraper une. « Ça pour une nouvelle croustillante ! Je propose qu'on trinque nos saucisses pour célébrer votre belle relation, alors ! » Et hop : Théodore fait "tchin tchin" avec sa charcuterie. « Alors, vous... aimez bien découvrir de nouveaux horizons ? Si vous voulez, je connais pas mal Monsieur Folengrain. On est cousins, mais ça c'est qu'un détail. Je suis certain qu'il sera ra-vi de nous prêter une pièce dans laquelle on sera plus... tranquilles tous les 3... ou 4 ! »