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Sujet : [Après-bal] Run away | Oswald [Clos] Jeu 12 Fév 2015 - 23:22
I wanna run away
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Fin du bal pour Hazel Risenfield, qui retournait à son dortoir la tête dans les nuages. Encore loin des lourds nuages noirs chargés de tension et de colère qui la guettaient à l’horizon, la rouge et or se plaisait à fredonner une mélodie, toute enjouée qu’elle était de sa soirée passée. Depuis qu’elle sortait avec Zahari, c’était leur vraie première apparition officielle. Evidemment il y avait eu émule de la part de Jude, mais si on mettait les réactions du public de côté … Au final, le Serpentard avait été un cavalier charmant et il avait quasiment réussi à lui faire oublier le mauvais démarrage des festivités. Et puis tandis qu’elle montait distraitement les escaliers et traversait les couloirs déserts, le fil de ses pensées s’était déjà perdu et le film de leurs danses échangées la fit rougir toute seule.
Alors qu’elle passait près du département d’Astronomie, du mouvement sur sa droite attira son attention et Hazel se ressaisit, alerte. Mais bien vite l’inconnu devint familier et la jeune fille soupira, un brin soulagée. « Ah, bonsoir Monsieur Blueberry. » Son regard balaya la silhouette de l’enseignant avant de toucher terre. Une pensée sotte mais spontanée traversa son esprit et elle esquissa un sourire naïvement enthousiaste – quoiqu’un peu fatigué -. « Et bonne année à vous, au fait ! » Après tout, ce bal célébrait autant la clôture de l’année 1998 que la naissance de l’an suivant. Un nouveau chapitre qui commençait sur les chapeaux de roue pour Hazel, elle le comprendrait plus tard en rentrant dans sa Salle Commune.
Et à ce sujet, la brunette songea tout à coup, alors qu’elle flottait dans son petit océan de bonheur personnel, est-ce que ce cher Monsieur Blueberry ne faisait peut-être pas le tour des couloirs pour le plaisir de la tranquillité des lieux. Est-ce qu’il était en train de faire une ronde visant à punir le retardataires qui n’avaient pas encore retrouvé leurs dortoirs ? C’était peu probable – on leur avait accordé une soirée un peu plus permissive et libre qu’habituellement – mais Hazel se méfiait des déformations professionnelles de certains. Même si en fin de compte, les heures de vol qu’elle avait maintenant avec le directeur des Serdaigles avait réussi à la convaincre d’un fait indéniable mais pas si évident que ça au premier abord : Oswald Blueberry était quelqu’un de bien. « L’heure du couvre-feu n’est pas dépassée au moins ? Je voudrais pas déjà me retrouver collée le premier jour de l’année … » se permit-elle d’un air un tantinet soucieux. Faire perdre des points à sa Maison n’était pas plus acceptable qu’une heure à récurer des bacs pour Véracrasse ou à ranger la réserve de Quidditch, même pour un trublion comme elle.
Alors qu’elle en était là de ses habituelles petites phrases qui faisaient toujours mouche avec le professeur de vol, la jeune fille se mit à bêtement contempler ses pieds, un peu gênée par le silence de la situation. Elle ne savait pas vraiment trop quoi dire pour être polie, non pas parce qu’elle s’ennuyait ou qu’elle avait envie de filer mais l’attitude d’Oswald lui paraissait curieuse. Il n’avait pourtant pas dit grand-chose mais quelque chose lui mettait la puce à l’oreille, sans qu’aucune explication tangible ne vienne pourtant étayer son intuition. Ce devait être l’heure tardive qui le rendait aussi différent mais l’américaine aurait juré qu’il n’était pas dans son état normal. « Vous êtes plus avec Miss Crow au fait ? » La curiosité n’était-elle donc pas un vilain défaut, miss Risenfield ? Pourtant la Gryffondor avait eu l’œil : elle avait bien remarqué qu’ils avaient passé une bonne partie de la soirée ensemble – et Hazel avait intérieurement gloussé en pensant que ces deux-là pouvaient former un couple potentiel plutôt crédible -.
Oswald Blueberry
: « Et l'homme impatient se change en bête fauve.
ϟ ÂGE : 43 ϟ FONCTION : Professeur de vol - Directeur de Serdaigle - Animagus (Aigle) - Membre de l'Ordre ϟ AVATAR : Pedro Pascalϟ ABSENCE ? : /
Sujet : Re: [Après-bal] Run away | Oswald [Clos] Jeu 12 Fév 2015 - 23:39
Run Away
Je venais de passer je ne savais combine de temps à border Béatrice. La portant dans mes bras car il était évident qu’elle avait trop bu, nous nous étions enfui de la soirée. Elle avait fait assez de dégâts – avait-elle conscience d’avoir embrassé Abhain ? J’en avais bien ri en tout cas ! – et moi-même je n’étais pas mécontent de m’en aller de tout ce vacarme. De toute façon, la soirée avait rapidement tourné en eau de boudin. L’atmosphère n’était pas au beau fixe. Aussi étais-je monté à la tour, m’étais installé près de Béatrice pour l’aider à s’endormir et avais parlé avec elle jusqu’à ce que j’entende son souffle régulier. J’avais quitté à grand peine sa chaleur familière et son parfum si connu de moi, et je redescendais les escaliers quatre à quatre.
J’étais un peu moins pompette que tout à l’heure, mais l’alcool donnait encore à mon esprit des allures de forêt embrumée. Je me souvenais du mécontentement, de la colère qui avait monté en moi au bal. Je ne savais pas trop pourquoi. Je ne voulais de toute façon pas me poser de question. Ma tête résonnait comme une enclume, et je songeais que je ferais mieux d’aller me coucher. Je passais mes mains dans mes cheveux, je redressais mes lunettes sur mon nez et passais mes paumes sur mes vêtements un peu froissés. J’avais fait un effort ce soir, avec ma chemise, mon veston sans manche gris, j’avais tenté d’avoir fière allure. Je dois avouer que je n’avais plus pensé à ça, une fois une main sur la hanche de Béatrice, à danser avec elle et nos verres d’alcool. J’étouffais difficilement un rire, qui résonna dans les couloirs déserts. La tête de Abhain quand Béatrice l’avait embrassé ! Ha, celle-là, je vous jure. Je me ferai un plaisir de lui rappeler sa petite incartade si cela lui était sorti de l’esprit. J’avais rarement vu la brune aussi affectueuse, même en étant éméchée, et j’en riais encore quand une silhouette apparut devant moi. C'était la frêle stature trop familière d'une certaine rouge et or. Je m'immobilisais, bien que vaguement vacillant, et m'efforçais de sourire. La dernière personne que j'avais envie de voir c'était bien Risenfield. La voir me donna mal au ventre, et je grimaçais un sourire tel un monstre de Frankenstein.
« Ah, bonsoir Monsieur Blueberry. Et bonne année à vous, au fait ! » Je grommelais un bonne année, d'une voix qui disait tout le contraire. A dire vrai, on comprenait difficilement le marmonnement indistinct entre mes mâchoires crispées. Je l'observais silencieusement, d'un air aussi froid et distant. J'aurai voulu sourire, m'éloigner, mais elle me bouchait la sortie. J'aurai voulu rentrer calmement, et laisser ma tête se reposer avant qu'elle n'explose. Les rires qui étaient nés avec Béatrice s'étaient éteint dans ma gorge, laissant place à un feu d'une autre nature, comme un orage sur le point de s'allumer. « L’heure du couvre-feu n’est pas dépassée au moins ? Je voudrais pas déjà me retrouver collée le premier jour de l’année … » Je secouais la tête, sans remuer les lèvres. Non, elle ne serait pas collée. Je n'avais aucune idée de l'heure ; la pensée mesquine de jouer de mon pouvoir bulla à la surface de mes pensées. Je la rejetai aussitôt - ce n'était pas parce que Risenfield m'exaspérait plus que jamais ce soir que je devais être injuste.
J'avais planifié de partir, de passer sur sa droite et de lui dire bonsoir quand sa voix résonna encore entre nous. « Vous êtes plus avec Miss Crow au fait ? » Je ne pu retenir mon souffle de s'extirper avec violence de mes narines, à la manière d'un taureau. « Et vous n'êtes plus avec votre doux compagnon serpentard ? Après cette si belle soirée, il ne vous a pas raccompagnée jusque votre dortoir, comme tout gentleman ? » Acerbes, les paroles jaillissent de ma bouche comme de l’acide. J’émets un grognement digne d’un ours, sans comprendre la colère qui palpite en moi. Elle s’est conduite comme une idiote ce soir, voilà tout ! Et cette robe ridicule ! Je secouais la tête, en essayant de chasser les brumes de l'alcool qui semblaient faire jaillir ma rancoeur. Je n'avais aucun grief contre elle, mais ... Mais cette soirée n'avait pas été exactement joyeuse. Je ressentais en réalité le besoin de la protéger. Oui, c'était cela. Voilà pourquoi j'avais été mécontent ! Lone était un petit idiot prétentieux, et Risenfield, bien qu'il m'en coûta de penser ça, méritait mieux. Au rythme de nos cours, j'avais appris à apprécier la demoiselle, et de façon protectrice, je désirais qu'elle trouve un jeune homme à sa mesure. Un qui soit doué au quidditch et qui ne soit ni une tête de pioche ni ni crétin fini.
J'émis un nouveau grognement et soupirais en mettant mes mains dans les poches, sans réaliser à quel point ce geste et mon air bougon semblaient me rajeunir au point de me donner un air d'enfant agacé, sous les lumières des torches. « Enfin, je suppose que vous êtes assez grande pour faire vos choix. » Bizarrement, même si je pensais ce que je disais, mon ton avait encore une fois déjoué mes plans. Il semblait que mon ton était ironique, comme si je sous entendais qu'elle n'était encore qu'une enfant. Et c'était dire - elle ressemblait à une gamine qui aurait mit les robes et le maquillage de sa mère ! Je détournais le regard, et passais mes mains sur mon visage. Mieux valait que je m'en aille. Jusqu'à ce que, des limbes de mon esprit, je me souvins difficilement qu'elle avait eu une soirée mauvaise. Du moins, le début. Je n'avais pas voulu la blesser, mais c'était plus fort que moi ; une espèce de colère contre son choix idiot de partenaire continuait à battre. Mais je n'avais rien droit de dire. Je n'avais aucun droit de m'insérer dans sa vie, ni d'en être affecté. Elle était l'élève et moi le professeur. Et même si je me sentais assez protecteur envers elle, je ne devais pas outrepasser les limites. Je me redressais soudain et me forçais à sourire plus naturellement, même si le résultat fut peu probant.
Sujet : Re: [Après-bal] Run away | Oswald [Clos] Ven 13 Fév 2015 - 21:21
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La réponse d’Oswald lui donna la même sensation qu’une pluie froide et drue. Elle avait douché sa joie naturelle et fait pâlir le sourire qui ornait son visage. Ses yeux trahirent son trouble et elle mit quelques secondes à retrouver sa voix pour répondre à l’enseignant. « Eh bien non il … » Elle hésita, pas certaine d’avoir vraiment compris les réelles intentions derrière la question que lui avait jetée l’enseignant à la figure. Comme s’il n’ »tait pas tout à fait sincère, comme s’il y avait quelque chose de plus acide, de plus pernicieux à comprendre derrière cette ironie qui n’avait aucune raison d’être entre eux. La brunette finit par reprendre, d’un ton plus convaincu et moins embarrassé. « Il ne m’a pas raccompagnée, non, je ne voulais pas lui faire faire de détour. » Ce qui était partiellement vrai. Hazel avait simplement eu envie de rentrer de son côté, pas tout à fait habituée aux cérémoniels amoureux et au concept de la galanterie.
L’adolescente poursuivit, ne pensant en apparence pas en mal dans la suite de ses propos. « Cette soirée était en effet mémorable. » Ca c’était peu de le dire. Elle se souviendrait toute sa vie d’avoir dansé dans les bras du garçon qu’elle avait le plus haï de tout Poudlard, tout comme elle se souviendrait de lui criant à son meilleur ami qu’ils étaient en couple – et du poing qu’il lui avait fichu dans le nez en guise de félicitations -. Malgré tout, la jeune fille avait une fâcheuse tendance à mieux mémoriser les jolis souvenirs et elle conservait pour l’heure plus de positif que de négatif de tout ceci. « J’espère qu’elle était aussi plaisante pour moi que pour vous, professeur. » Sa politesse quelque peu accentuée n’était-elle que provocation pure ou simplement de la candeur ? Il s’agissait d’Hazel Risenfield après tout. On ne pouvait clairement pas l’imaginer sardonique. Ce n’était pas son ton ni son humour. Pourtant Merlin savait qu’il était facile de mal interpréter les choses avec un petit peu d’imagination et beaucoup de ressentiments.
Quand Blueberry lui fit plutôt aigrement remarquer qu’elle était « adulte », la Gryffondor se sentit légèrement vexée. Qu’est-ce que c’était que ce cirque ? Plus il parlait, moins elle comprenait l’attitude étrangère et désagréable du professeur de vol. Avait-il été piqué par une mouche ou bu un cocktail empoisonné ? Son impulsivité parla pour elle et elle répliqua, un peu agressivement. « Oui. Je serai majeure dans quatre mois, en fait, donc finalement il faut croire qu’on grandit plus vite qu’on en a l’air. » Merci Balthazar Owen et l’enseignement du second degré qu’il lui avait dispensé en six ans d’amitié.
Elle aurait pu se dire que tout ça ne posait pas de problème, qu'il était simplement lunatique et qu'après tout ça n'était qu'un prof' mais c'était mal connaître la rouge et or qui se laissa dépasser par sa franchise bienveillante. « Vous allez bien ? Vous faites une drôle de tête. » demanda t-elle, moins rudement.
Oswald Blueberry
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Sujet : Re: [Après-bal] Run away | Oswald [Clos] Ven 13 Fév 2015 - 22:01
Run Away
Tout cela me semblait être une mascarade, une idiotie de la vie travestie en coup du destin. Moi qui avait passé la soirée à tenter de ne pas couver d'un regard noir Risenfield, je me trouvais devant elle. J'essayais de faire bonne figure, mais la situation m'échappait, et je commençais à paniquer. Je détestais perdre le contrôle d'une situation, et l'alcool ne m'aidait aucunement, tout comme la colère qui tempêtait en moi comme une bête monstrueuse. « Il ne m’a pas raccompagnée, non, je ne voulais pas lui faire faire de détour. » Involontairement, mon sourcil gauche se haussa, tel une esquisse de toute la perplexité en moi. Mais bien sûr. Lone n'était qu'un idiot, point. Et j'étais trop en colère et sous l'effet du whisky pur feu pour réaliser que j'étais totalement injuste avec l'adolescent. « Cette soirée était en effet mémorable. » Un grognement sortit de ma bouche, qui pouvait signifier le fait que j'étais d'accord ou non ; c'était en réalité un rire narquois. Mémorable, oui. Mémorable par sa bêtise. Lynch avait frappé Lone - et quelque chose de mesquin en moi avait apprécié ce geste - et tout était parti en vrac. Il y avait eu les boissons trafiquées, les feu d'artifice. Béatrice et moi étions parti vite, afin d'échapper à tout ce vacarme. « J’espère qu’elle était aussi plaisante pour moi que pour vous, professeur. »
Cette répartie me laissa muet de stupeur. Mais elle se fichait de moi ? « Vous plaisantez j'espère ? » Le ton de ma voix n'était pas crieur. C'était au contraire un calme glacé et froid, aussi mordant qu'un vent d'hiver et aussi mortel qu'un couperet. Je secouais la tête : nul n'était besoin d'espérer mettre un gramme de bon sens dans cette tête de linotte. La preuve était sa remarque sarcastique, qui me fit rire d'un air mauvais. « Oui. Je serai majeure dans quatre mois, en fait, donc finalement il faut croire qu’on grandit plus vite qu’on en a l’air. » « La seule chose qui changera, ce sera un chiffre. L'âge ne fait pas la personne. » Pourtant, malgré l'évidente mauvaise volonté que je mettais à laisser couler, la répartie s'incrusta en moi, peut-être à cause de l'acidité du ton. Quatre mois ? Et elle serait majeure ? Le temps filait vite. Hazel Risenfield n'était plus une enfant. Peut-être était-ce aussi cette découverte qui me mettait de mauvaise humeur. Elle était une femme en fleur, capable d'avoir ses premiers émois. Et mon côté protecteur s'enflammait, me faisant ressembler à un lion plutôt qu'à l'aigle que j'aurais dû être, calme et indifférent. Mon regard brilla dans le noir, comme deux prunelles d'onyx poli, quand sa question sincèrement inquiète se répercuta à mes oreilles.
« Vous allez bien ? Vous faites une drôle de tête. » J'inspirais. Qu'étais-je en train de faire ? Etais-je fou, pour déverser ainsi ma colère sur cette gamine ? Je secouais la tête, comme au sortir d'un cauchemar, et passais mes mains sur mon visage, comme si je réalisais où j'étais. J'inspirais, une fois, puis deux, mon torse se soulevant laborieusement. Je déglutis, grimaçais en sentant ma langue lourde et ma gorge sèche, mais m'efforçais de répondre en chassant la colère. Mon ton s'était adoucit, et j'aurais voulu m'excuser de me comporter comme un goujat, mais ce ne furent pas une demande de pardon qui s'échappa de mes lèvres. « La soirée a été quelque peu ... Agitée. Je me sens moi-même nerveux. Mes mots ont dépassés ma pensée. » Une façon comme une autre de dire que je n'avais pas voulu lâcher de telles bombes. Malgré moi, et peut-être sous les derniers effets du whisky, je susurrais : « Juste, Mis Risenfield, faites attention à vous. Quelles que soient vos fréquentations. Prenez garde à ne pas être blessée inutilement. » Pourquoi dire les choses simplement quand on pouvait tourner, et se retourner encore ? Il était évident, même pour moi, que Risenfield était quelqu'un de bien. Et je l'appréciais - j'en étais venu à attendre nos cours, parce qu'elle était active, joyeuse et pleine de vie, volontaire. Son tempérament dissident et son hyperactivité m'avaient rebuté, mais finalement, c'était une jeune femme bien. Et je ne voulais pas que quelqu'un - Lone ou quiconque - ne gâche cette joie qui pétillait en elle. Cependant, si ces sentiments purs résonnaient en moi avec facilité, il n'en était pas de même dans mon esprit, qui ressemblait plutôt à une troisième guerre mondiale entre les licornes arc-en-ciel et les gobelins - plein de couleurs partout, des cris, des hurlement, de la musique étrange en fond. Je passais ma main dans mes cheveux, et regardais derrière moi - Béatrice dormait-elle encore ? Si elle me voyait, elle aurait ri de cette situation des plus cocasses. Le grand Blueberry en train de s'énerver contre une élève innocente ! Le calme m'était revenu, même si la colère s'était transformée en une boule noire de rancoeur, au fond de mon ventre. Mieux valait cela que verser des mots bileux sur Hazel, non ?
« Miss Risenfield ... Je suis navré pour ce qui s'est passé ce soir. Que ce soit au bal ou ici. Je n'avais pas à vous parler ainsi. Vous avez tout de même passé une bonne soirée, c'est cela qui compte. » Ou comment faire diversion dans mes propres émotion. Que je m'excuse était une chose assez rare pour être notée - cependant, Risenfield commençait peut-être à s'y habituer. J'avais déjà failli la tuer par inadvertance. La pauvre, elle ne voyait que le pire de ma personne, il fallait croire ... Et dire que j'aurai préféré voir dans son regard fierté et admiration ! Elle allait finir par me détester, à subir mes grognements d'ours bougon.
Sujet : Re: [Après-bal] Run away | Oswald [Clos] Sam 14 Fév 2015 - 14:43
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L’orage gronda dans la voix du trentenaire. « Ben … Non. Pourquoi je plaisanterais sur un truc pareil ? » Ce n’était pas franchement l’effet recherché que de l’énerver, elle qui pensait bien faire en étant courtoise. Tant pis pour la sympathie.
Et puis il l’avait bien cherché aussi, à lui parler comme si elle venait de lui faire un affront en public. Quel Scroutt l’avait mordu pour qu’il soit d’aussi mauvaise humeur ? On aurait dit qu’il se déchaînait de toute sa frustration sur elle alors qu’elle n’avait fait qu’une erreur ridicule, se trouver sur son chemin. Et voilà que maintenant il insinuait qu’elle avait beau avoir bientôt l’âge d’être une adulte, elle avait encore du chemin à faire avant d’être grande dans sa tête. C’était le bouquet final. « Alors là je vous le fais pas dire. » répondit-elle avec véhémence. Y a des gens qui ont l’âge de la sagesse et qui le sont pas du tout, aurait voulu rajouter Hazel, mais la pique resta bloquée dans sa gorge et finit par se dissiper.
L’explication à cette électricité ambiante finit par venir, mais l’américaine se sentit moins apte à la compassion qu’à l’accoutumée. « Ah. Désolée pour vous que ça se soit pas bien passé. » commenta t-elle un peu mollement. Et puis quoi encore, se révolta son esprit de lionne. Alors c’était ça le nouveau passe-temps d’Oswald Blueberry ? S’énerver sur ses élèves dès qu’il y avait une petite contrariété dans le paysage ? Il n’avait pas le droit de faire ce coup-là à chaque fois et de s’excuser derrière en pensant qu’elle ne lui en tiendrait jamais rigueur. Parce que bon, certes ça fonctionnait plutôt bien et Hazel était fichtrement nulle pour ce qui était d’être rancunière avec autrui, mais tout de même. A la longue, il allait finir par devenir prévisible.
Et on en revenait à un sujet complètement inattendu. Vos fréquentations. La brunette fronça les sourcils, croisa les bras sur sa poitrine. « Pourquoi vous me dites ça ? C’est parce que je sors avec Zahari Lone ? » Il avait vraiment l’air d’avoir une dent contre le Serpentard, comme à peu près tout le château. Les gens étaient vraiment fatigants quand ils s’y mettaient tous. « Je sais ce que je fais, je suis pas un bébé ou une débile. » répondit-elle une fois de plus un peu trop abruptement. Comme si elle était vraiment adulte et responsable. Elle aurait du mesurer ses propos mais cette manie constante qui visait à la rajeunir dans le but de la protéger commençait à l’irriter. « Mais merci de vous inquiéter. » marmonna l’adolescente un ton plus bas.
Elle aurait voulu rester énervée, entretenir sa colère pour la renvoyer à la figure du professeur – et tant pis pour les sanctions -. Mais il semblait qu’Oswald Blueberry détenait une botte secrète et imparable pour faire fondre ses ressentiments en un caramel sucré et liquéfié qui n’avait plus rien d’effrayant. Et encore une fois il en avait usé, ce qui finit par faire soupirer lentement la jeune fille. « C’est gentil. » Ca l’était, sincèrement. Et ca lui suffit pour se laisser aller un peu à la confession. « Je suis sûre que ça va leur passer, à tous. Il faut juste qu’ils acceptent que c’est comme ça, et pas autrement. C’est vrai quoi, Jude ne va pas taper Zahari à chaque fois qu’il le croise ! Il va s’y faire ! Vous pensez pas ? Si je lui explique bien les choses, il ne va pas m’en vouloir … Il peut pas m’en vouloir après tout. » Hazel était davantage occupée à disserter avec elle-même et à rassurer son subconscient qu’autre chose. Elle cherchait tout bonnement à se convaincre qu’elle n’avait aucune raison de s’inquiéter – ce qui était faux, mais le déni était une solution parfois plus simple à certains problèmes -.
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Aucune façon de faire entendre raison à Risenfield. Pourquoi est-ce que j'essayais, déjà ? Le pire était qu'elle était sincère. Elle ne voyait pas plus loin que le bout de son nez. Sûrement n'avait-elle même pas remarqué les oeillades digne du Lord Noir que je lui avais lancé. « Alors là je vous le fais pas dire. » Montrerait-elle les crocs, la jeune Risenfield ? Dans sa jolie robe, ainsi maquillée, dans la pénombre, elle ne fait pas son âge. Pourtant, elle me semble plus fragile, alors qu'elle sort les griffes pour se défendre face à mes remarques venimeuses. Mais alors que je tente d'enterrer la hache de guerre, la voilà qui rétorque, presque ironique. Ou alors peut-être que je m'imagine cette impression. Qui sait. « Ah. Désolée pour vous que ça se soit pas bien passé. » Reniflement. Et encore une fois, mes paroles sont mal comprises. Ou, peut-être, trop bien comprises ? « Pourquoi vous me dites ça ? C’est parce que je sors avec Zahari Lone ? Je sais ce que je fais, je suis pas un bébé ou une débile. »
Par Merlin. Oui, oui, elle n'est plus une enfant. Je le sais, par Merlin, je le sais. Elle ne cesse de répéter cela, comme un perroquet, mais l'information est entrée. Malgré sa petite taille, sa frêle corpulence, elle est presque une femme. Mais toujours fragile, selon mon avis. Je voudrais la protéger du monde extérieur, Hazel Risenfield. Je voudrais qu'elle reste cette élève de seize ans à jamais, mais elle n'est sûrement pas l'ingénue que je croyais. Peut-être vois-je les choses et les gens trop innocemment. Sûrement Abhain qui déteint sur moi. J'ai un léger soupir. Je serai majeure dans quatre mois, en fait. Les mots font écho dans ma tête - douloureusement. « Mais merci de vous inquiéter. »
Sourire désabusé. Le voilà qui s'excuse. Pourquoi Risenfield arrive t-elle à obtenir cela de lui, ces mots qui ne sortent pourtant jamais avec d'autres ? Pourquoi elle ? Je soupire, encore et encore. Mais elle semble s'apaiser - heureusement, je n'aurais pas pu contenir plus longtemps la jeune femme en pleine rébellion. Mais je n'avais pas espéré qu'elle se mette à parler ainsi - elle en avait peut-être besoin ? Tant de suppositions. Tant de peut-être. J'étais un peu perdu, dans le flot de paroles, sous ses tons harmonieux. J'avais l'impression d'être de trop, et haussais les sourcils, perplexe. « Je suis sûre que ça va leur passer, à tous. Il faut juste qu’ils acceptent que c’est comme ça, et pas autrement. C’est vrai quoi, Jude ne va pas taper Zahari à chaque fois qu’il le croise ! Il va s’y faire ! Vous pensez pas ? Si je lui explique bien les choses, il ne va pas m’en vouloir … Il peut pas m’en vouloir après tout. » Est-ce qu'elle attendait réellement une réponse ? Je m'efforçais de faire le calme, et de répondre, la bouche pâteuse.
« Je n'en sais rien, Miss Risenfield. Monsieur Lynch est quelqu'un de têtu, mais je ... Je pense qu'il tient à vous. Vous êtes toujours fourrés ensemble, avec Owen et Panabaker. Ce genre d'amitié ne se rompt sûrement pas aussi facilement. A mon sens, en tout cas. Je - Miss Crow et moi, par exemple. Nous sommes amis depuis longtemps. Je pense que vous - » Je tousse un peu, la gorge sèche, et continue en grimaçant, me massant le cou. Je n'ai plus l'habitude de boire. « Que vous et vos amis, vous avez ce qui fait les grandes équipes. Enfin ... Je. Voilà. » Bien conclu, Blueberry. Très bien dit. Je grommelle, tel un gigantesque ours, et mon épaule vacille jusqu'à un mur. Quel tableau je dois donner ! Je grommelle plus bas, tente de retrouver pied dans cette réalité trop colorée, soudainement. « Vous- » Je soupire et passe mes mains sur mon visage. J'inspire profondément. J'ai l'air totalement immature, à tenter de reprendre mes esprits devant une élève. UNE ELEVE BON SANG. « Vous savez, il est de votre âge de ... Non, je débute mal » fis-je en réalisant qu'en disant cela, Hazel le prendrait mal. J'eus un pauvre sourire piteux, avant de continuer. « Parfois, on ne se rend pas compte de ses erreurs, ou sauf quand elles ont été commises. Mais je ne dis pas que votre histoire avec Lone en est une. Je veux dire - c'est bien. Tant mieux pour vous. Mais- je. Je serais très déçu de Lone si il vous blessait. Je serais obligé de retirer des points à serpentard, et ça ferait trop plaisir à Owen. » C'est nul, c'est pathétique. Je secoue la tête. J'ai un rire crispé, raté. Je crois que je ferais mieux d'aller dormir. Mais je n'en ai pas envie, comme un enfant dissipé, nerveux, têtu.
« Miss Risenfield ... Est-ce que vous ... Vous avez passé de bonnes fêtes de fins d'années ? Je. Je n'ai pas pris le temps de vous remercier de votre lettre. C'était. Je. Merci. Les chocolats se sont révélés ... Pas si mauvais que ça. » Léger rire tordu. Je suis perdu dans mes propres pensées et j'ai du mal à me focaliser sur l'instant. Pourtant, je songe à la lettre. Aux chocolats. Ca m'avait surpris - étonnamment surpris. Qu'elle ai pensé à moi. Risenfield me changeait. M'adoucissait - la preuve, me voilà qui appréciait presque le sucré, alors qu'avant j'y étais presque allergique. Pourquoi elle ? Parce qu'elle m'avait montré qu'elle était une jeune femme bien. Parce que nos cours m'avaient fait découvrir quelqu'un de têtu et de volontaire. J'appréciais son caractère plus que je ne me l'avouais. « Oui, merci, Miss Risenfield » chuchotais-je d'un ton très bas, presque doux, presque tendre, presque parternel. J'appréciais mes élèves, et j'essayais d'être bon envers eux. Et Risenfield était comme une étoile, comme mon ancienne Béatrice. Elle méritait d'être protégée, appréciée. L'alcool palpitait dans ma tête, retirant les digues habituellement autour de mes émotions. Mais je savais une chose - si Lone faisait du mal à Risenfield, il le payerait. Et pas uniquement avec des points.
Sujet : Re: [Après-bal] Run away | Oswald [Clos] Mar 17 Fév 2015 - 22:48
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I wanna run away
Presque avec plus d’attention que dans n’importe quel enseignement dispensé à Poudlard, l’américaine écouta l’avis de l’ex-Serdaigle sans l’interrompre. Ce n’était pas la première fois qu’elle faisait appel à son opinion et qu’elle manifestait un intérêt autre que celui que la politesse exigeait à son égard. Une réaction sans doute surprenante pour tout observateur extérieur mais depuis quelques temps, Hazel avait appris que parfois, la confiance parlait à sa place et appelait aux conseils d’autrui. « Oui, oui. Je vois ce que vous voulez dire. Vous devez avoir raison. » acquiesça l’adolescente, qui sembla encore réfléchir mûrement ces propos quelques secondes, le regard dans le vague. Le Genius Crew était soudé, fort et inséparable. Jude était le chef et avant tout son meilleur ami, Elliott avait pour elle la sagesse qu’il fallait pour les résonner et Balthazar saurait faire prendre à tout ce petit monde du recul. Une vraie team. Ils n’allaient pas éclater en mille morceaux pour ça ; et si ça devait arriver, Hazel ne laisserait pas les choses si facilement se briser entre eux, c’était non-négociable.
Ragaillardie par cette volonté toute neuve, la rouge et or reporta son attention sur le professeur mais celui-ci était de plus en plus patraque et sa stature moins assurée qu’à l’accoutumée l’alarma. « Monsieur, ça va ? Vous êtes sûr ? » Elle ne put contenir la pointe d’inquiétude qui perça dans sa voix alors que la jeune fille s’était avancée d’un pas ou deux vers le professeur, craignant qu’il ne tangue ou ne fasse un malaise en plein couloir. Honnêtement Hazel tombait un peu des nues : voir Oswald Blueberry dans cet état de fatigue et de relâchement lui était totalement inconnu et elle n’était pas persuadée d’avoir les bons réflexes pour réagir convenablement.
Il se reprit pourtant, tout adulte qu’il était, et finit par arriver à bout de ses pensées un brin tortueuses en cette nuit de nouvelle année. La rouge et or fit un petit sourire qui se voulait réconfortant à l’adresse du directeur et haussa les épaules, apparemment pas très préoccupée par son propre avenir. « Vous en faites pas. Tout ira bien. Je suis pas en sucre, après tout ! » Si la phrase se voulait être une plaisanterie légère, elle n’était cependant pas si éloignée que ça de la vérité – au figuré, bien sûr -. Hazel était faite de chair et d’os et savait se battre avec ses poings mais les sentiments qu’elle éprouvait étaient encore nouveaux et inexplorés pour elle, qui ne soupçonnait pas la force et l’impact que pourrait avoir cette histoire sur elle. Pour la Gryffondor, il ne s’agissait que de bonheur ; l’amour ne pouvait pas être à ce point si compliqué et néfaste à son idée.
Il changea de sujet comme on se lasse brusquement d’un jouet et cela surprit un chouïa la brunette – n’était-ce pas son rôle normalement d’être aussi versatile ? -. Blueberry lui parla des fêtes de fin d’année, s’enquérant de ses vacances tel un ami lointain. « Euh, oui merci … » Elle ne put s’empêcher de rougir, regardant le bout de ses pieds comme s’ils avaient tout à coup développé un formidable attrait visuel. Elle ne pensait pas qu’il pouvait être possible humainement de faire ressentir un tel ascenseur émotionnel à son interlocuteur. Mais discuter avec Oswald Blueberry le lui démontrait pourtant ; passer de l’énervement à la timidité devenait chose commune. Jusqu’à ce qu’elle entende parler de fameux chocolats … « Ah, je suis contente alors ! J’en ai fait des magasins pour les trouver, c’était pas facile. Si vous voulez je vous donnerai l’adresse du magasin. » Retrouvée, la pétillante et enthousiaste Hazel. Elle était fichtrement fière de faire plaisir avec ses cadeaux, ça se sentait dans son attitude.
Le calme du couloir les rattrapa et la jeune fille joua avec un pan de sa robe, légèrement intimidée par le côté solennel et silencieux que les lieux avaient pris. Peut-être aussi que c’était aussi du au contrecoup, parce qu’elle réalisait qu’elle était toujours en tenue de soirée à parler avec un enseignant de sa vie amoureuse. « Bon, eurhm. Je- je vais aller me coucher, il se fait tard. » Sourire de circonstance. « Vous, euh- bonne nuit à vous ? »
Oswald Blueberry
: « Et l'homme impatient se change en bête fauve.
ϟ ÂGE : 43 ϟ FONCTION : Professeur de vol - Directeur de Serdaigle - Animagus (Aigle) - Membre de l'Ordre ϟ AVATAR : Pedro Pascalϟ ABSENCE ? : /
Sujet : Re: [Après-bal] Run away | Oswald [Clos] Ven 20 Fév 2015 - 22:34
Run Away
Je devais ressembler à un détritus. Je me sentais comme une poubelle, à vrai dire - l'haleine vineuse, la bouche pâteuse. Un vrai bonheur. La prochaine fois, j'éviterai de boire autant. Comment faisait Béatrice ? Comment avais-je fait, moi, pour ne pas finir comme elle à embrasser n'importe qui ? Merlin merci, je n'avais pas fini sur la bouche de Minerva. Que Circé m'en garde. « Oui, oui. Je vois ce que vous voulez dire. Vous devez avoir raison. » Cette fille - pardon, cette femme, corrigeais-je mentalement avec un ton pince-sans rire - avait-elle le don de lire dans mes pensées, pour avoir compris mes paroles plus que confuses ? Mais je n'étais plus exactement en mesure de dédouaner ce qu'elle avait compris. Je n'étais qu'à peine en mesure de respirer et garder les yeux ouverts en même temps. Peut-être que je devais avoir l'air encore plus pathétique, car l'incompréhension tinta le visage de Risenfield. « Monsieur, ça va ? Vous êtes sûr ? » J'eus un rire fêlé. « Oui. Oui, ça va. Miss Crow m'a fait boire. » Ouh, le vilain mensonge. Enfin, plutôt une demi-vérité : après tout, Béatrice lui avait bien tendu en douce quelques verres qui n'étaient pas remplis que de jus de patacitrouille ... Pourquoi avais-je expliqué ça, déjà ? Qu'est-ce qu'on disait ?
« Vous en faites pas. Tout ira bien. Je suis pas en sucre, après tout ! » J'en avais vu la forme. Hazel n'était pas de sucre, mais d'or et d'écarlate. Une lueur de fierté se signala dans mon regard, avant de s'éteindre, étouffée par les autres lueurs bourrées. J'étais cependant extrêmement orgueilleux devant les progrès - minimes certes, mais progrès tout de même - de la gryffondor. Elle avait de la volonté. Peut-être n'aurait-elle pas besoin de moi pour casser la figure de Lone si il lui faisait du mal - mais qu'elle compte sur moi pour lui tendre batte ou pince coupante. Mes pensées fusaient, confuses, débridées, incohérentes. « Euh, oui merci … » Je ne me souvenais guère de ce que j'avais pu dire, mais la voir rougir me fit sourire. Si elle semblait femme, elle ressembla un instant à la jeune fille qu'elle était, innocente et douce. Je retins un léger rire étouffé, et toussotai pour cacher mon hilarité. D'un autre côté, j'aurais trouvé tout aussi amusant le chandelier à ma droite. Tiens, c'est qu'il était rigolo, d'ailleurs avec sa forme de - « Ah, je suis contente alors ! J’en ai fait des magasins pour les trouver, c’était pas facile. Si vous voulez je vous donnerai l’adresse du magasin. »
Je hochais la tête. Je n'allais sûrement pas acheter du chocolat. Mais il fallait dire que j'étais devenu plus tolérant au sucre. Selon Béatrice, c'était un miracle. Selon moi, les goûts changeaient en vieillissant, voilà tout. « Bon, eurhm. Je- je vais aller me coucher, il se fait tard. Vous, euh- bonne nuit à vous ? » Peut-être que nous fûmes sur la même longueur d'onde - je partageais la gêne de Hazel, en réalisant que nous étions seuls dans un couloir à discuter tranquillement de la vie de Hazel. Ce n'était pas décent. Je pris sur moi et me redressais, droit et presque sobre. J'inclinais la tête et le haut du buste, en une révérence impérieuse, presque solennelle.
« Oui, ce serait sûrement mieux pour nous deux d'aller dormir. Hé bien, Miss Risenfield, bonne nuit à vous. Une dernière chose - évitez de mettre ce genre de robe à nos cours. C'est très joli, mais pas très pratique. » C'était une boutade, très mal réalisée. Je m'éloignais donc en la laissant partir aussi. J'eus envie de me cogner le front du plat de la main - l'alcool me faisait vraiment dire des choses idiotes ! Bien sûr qu'elle n'allait pas venir en robe, quelle idée ! Je soupirais, puis dans un frisson, m'évertuais d'un pas chancelant à retourner à ma chambre. La nuit allait être longue ... Peut-être aurais-je mieux fait de dormir avec Béatrice. Trop tard, tant pis. Et puis, je n'aurais pas eu l'occasion d'avoir cette discussion palpitante avec Miss Risenfield, ça aurait été dommage, non ?